Ténébris était restée au fond de sa cellule quand elle entendit :
- Eh, Ténébris... J'aimerais juste savoir une chose... Comment t'es-tu faite arrêter ??
En entendant ces mots, elle s'approcha des barreaux et regarda celle qui s'appelait apparemment Erza d'un drôle d'air et finit par dire :
- T'es un garde, non ? Alors va d'mander à tes potes, et laisse-moi !
Puis elle la dévisagea et, sans dire un mot de plus, retourna au fond de sa cellule en s'appuyant contre un mur. Décidément, les gardes ne savent plus se qu'ils ont à faire, de nos jours..., pensa t-elle.

- Tu la connais, Ténébris ? Tu l'avais déjà vue, avant ?
Plongée dans ses pensées, Liliana mit quelques minutes à comprendre que c'était à elle que la garde adressait la parole. Il n'était pas anormal de voir les gardes discuter avec leurs prisonniers, cependant rares étaient les fois où on lui parlait. Son combat contre Gila la faisait paraître étrange et un brin effrayante, qu'on fût devant ou derrière les barreaux.
Après une longue inspiration et un raclement de gorge, Liliana murmura :
- Une jeune femme atroce qui a perpétré d'horribles méfaits. Fille d'un sorcier noir, épouse d'une brute. Capturée vivante et enfermée à perpétuité. Une ignominie sans nom.
Liliana estimait que cette femme ne valait pas une description plus longue. Tous le monde lui prêtait attention, se posant des questions sur les circonstances de sa capture, sur la nature de ses meurtres. Une bonne partie, gardes comme prisonniers, rêvaient de lui faire la peau. Liliana, elle, ne souhaitait que rester le plus loin possible de tout ce qui avait à voir de près ou de loin avec les meurtres, crimes et autres horreurs.

Tu ne pourras pas rester indéfiniment cloîtrée dans ta bulle, Lil'. Ici, tout n'est qu'horreurs et atrocités. Pas la peine de lutter. Laisse-moi prendre les commandes et tu n'auras plus à te battre.
- SILENCE ! LAISSE-MOI SEULE DANS MA TETE !
A bout de nerfs, Liliana ne se rendit pas compte que les paroles qu'elle avait adressées à Gila étaient en réalité sorties. Sa voix résonna quelques secondes à l'étage pour finalement se perdre dans les couloirs...

La surprise de Laureya fut telle lorsque Liliana hurla qu'elle recula de deux pas. Non mais elle était folle, sa prisonnière, ou quoi ?! La garde l'avait déjà vue se parler à elle-même, mais jamais hurler !
- Je vais te laisser te reposer. Désolée de t'avoir dérangée... murmura-t-elle avant de s'éloigner prudemment.
Puis, un peu perturbée de la réaction de la douce et habituellement gentille Liliana, la jeune garde se dirigea vers Erza.
- Euh, madame ? Je voudrais savoir s'il était possible de donner à Liliana quelque chose qui pourrait la détendre un peu, elle semble s'être encore fâchée contre la "chose" qui vit en elle... Vous savez, même si ce n'est qu'une prisonnière, je m’inquiète pour elle. Et si elle était dangereuse pour sa compagne de cellule ?
En fait, Laureya espérait plutôt qu'Erza lui refilât un bon somnifère pour qu'elle puisse avoir la paix... Elle avait des choses bien plus importantes auxquelles penser... comme ses parents. Et si cela lui était permis, elle envisageait peut-être de rendre visite à Ténébris dans la nuit qui suivrait...

Ténébris avait envoyé Erza balader... Cette dernière s'assit sur un tabouret devant sa cellule. Au même moment, Laureya ce dirigea vers elle et lui demanda :
- Euh, madame ? Je voudrais savoir s'il était possible de donner à Liliana quelque chose qui pourrait la détendre un peu, elle semble s'être encore fâchée contre la "chose" qui vit en elle... Vous savez, même si ce n'est qu'une prisonnière, je m’inquiète pour elle. Et si elle était dangereuse pour sa compagne de cellule ?
Erza se leva tranquillement et répondit :
- Administre-lui une potion de sommeil pour qu'elle se calme... A ce moment, Erza avait un ton doux. Elle souriait à la jeune fille qui se tenait devant elle. Bon, tiens, voilà.
La chef de la garde fouilla sa poche et lui tendit une fiole.

Laureya était assez intimidée par l'imposante chef des gardes. Celle-ci dut s'en rendre compte, parce qu'elle lui parla sur un ton doux et amical.
- Merci, madame. Je la lui apporte tout de suite.
Et la jeune garde partit après avoir saisi la fiole. Elle s'approcha prudemment des barreaux, cherchant Liliana des yeux. Elle ne la vit pas, parce que le fond de la cellule était trop sombre mais déposa la fiole près du mur.
- Tiens. Bois ça. Tu devrais te sentir mieux après.
Et Laureya, sans se soucier de laquelle des deux prisonnières oserait boire le contenu, retourna dans son coin, tout en taillant un bout de bois avec l'une de ses dagues.

Fireball dormait... encore et encore. Pourtant, ce sommeil était différent des autres, il ressemblait à une vision.
Il voyait un brasier énorme, une main et des cris sans pourtant distinguer quoi que ce soit.
Fireball se réveilla et se calma.
- M**** ... C'était quoi ?!
Le rêve de Fireball l'avait choqué... Et si c'était Barek ? Si cette main était celle d'un prisonnier ? Si son rêve était vrai, sa mort ne serait plus qu'une question de mois.
Il jeta un regard sur les prisonniers,et plus particulièrement sur la cellule de Ténébris. Il eut à nouveau des doutes, entendant une voix dans sa tête qui lui murmurait « Et si... ? »
Il s'assit ensuite pour tenter de se raisonner.

- Tiens. Bois ça. Tu devrais te sentir mieux après.
Après le cri de Liliana, voilà que Laureya leur donnait une fiole. Se demandant de quoi il s'agissait, Lunaya s'approcha de son garde.
- C'est quoi, ce truc ? fit-elle en désignant la bouteille. Et puis c'est pour qui ?
Après une courte pause, Lunaya ajouta :
- Je te dis ça juste pour que tu saches que si c'est pour moi, tu peux la reprendre tout de suite. La seule chose que je mangerai dans cette fichue prison, ce sera mon repas. Quoique... Je vérifierai d'abord s'il n'y a pas de drogue ou de poison dedans... Alors ? C'est quoi ta réponse ?
Patiemment, Lunaya attendit la réponse de Laureya.

- Tiens. Bois ça. Tu devrais te sentir mieux après.
Une fiole roula au sol, tout juste aux pieds de Liliana. Celle-ci ouvrit les yeux et fixa la fiole, interloquée.
Depuis quand les gardes prennent-ils soin des criminels ? interrogea Gila.
Aucune idée.

- C'est quoi, ce truc ? demanda Lunaya. Et puis c'est pour qui ?
Après une courte pause, elle ajouta :
- Je te dis ça juste pour que tu saches que si c'est pour moi, tu peux la reprendre tout de suite. La seule chose que je mangerai dans cette fichue prison, ce sera mon repas. Quoique... Je vérifierai d'abord s'il n'y a pas de drogue ou de poison dedans... Alors ? C'est quoi ta réponse ?
La jeune femme s'accroupit et attrapa la fiole. Elle l'inspecta de fond en comble, examinant la couleur, l'odeur, la texture et même l'effet qu'avait une goutte sur son doigt. Rien de ce qu'elle en apprit ne l'avançait : jamais elle n'avait été formée à ce genre d'exercice. Cependant, le ton doux de Laureya semblait sincère.
- Pourquoi devrait-on se sentir mieux ? intervint Liliana. Pourquoi prendre soin de nous ? Nous ne sommes que des criminels...

Laureya s'était attendue aux soupçons de Lunaya. Elle ne pris même pas le temps de lui répondre et lui tourna le dos. Ce qu'elle avait fait était pour le bien de Liliana, parce qu'au fond d'elle, la garde se disait que la belle femme n'était pas si mal que le monde le pensait. Elle semblait se répugner pour ses actes et chercher le pardon... Laureya ne connaissait pas la méfiance. Etant jeune, la garde n'avait pas beaucoup d'expérience malgré sa formation et les prisonniers l'intriguaient de plus en plus chaque jour. Elle se passionnait à les découvrir. Mais lorsqu'elle eut Liliana, Laureya avait eu peur d'elle. A plusieurs reprises. Elle ne l'admettrait jamais, par orgueil, mais également lorsque la belle brune parlait seule, se répondant à elle-même, Laureya la trouvait vraiment psychopathe. C'était un peu pour cela aussi qu'elle avait demandé une potion... Parce qu'avec l'arrivée de Ténébris, déjà ses nerfs en prenaient un coup, là elle allait exploser, la pauvre ! Elle ne daigna pas répondre à l'elfe, parce qu'elle ne l'appréciait pas vraiment. En fait, son orgueil en avait pris un coup lorsque la prisonnière l'avait agressée. Elle avait mal réagi et ne s'était pas montrée digne de son rôle de garde. Et elle en voulait à Lunaya. La jeune garde continua mollement à jouer avec son bout de bois et sa dague.

Pendant tout ce temps, Khyle restait assis au fond de sa cellule le dos tourné à tous les autres en permanence. Il n'avait jamais été très social et ouvert à l'égard des autres. Même hors de la prison il s'isolait des autres pour se plonger dans un livre ou, plus souvent, manigancer des crimes. C'était plutôt pour des parties d'échecs qu'il se joignait à autrui, rarement pour autre chose.
Dans l'ombre de sa prison, il écoutait les autres sans poser ses yeux sur eux, il se montrait attentif à leurs conversations sans intervenir... Jusqu'à ce qu'il entendit une respiration haletante à coté de lui.
Fireball, son compagnon de prison s'était endormi encore une fois et venait de s'éveiller. Mais ce réveil fut curieusement brusque. Bien qu'étant prisonnier, Khyle conservait toujours ses habitudes de gentleman. Lentement, il se rapprocha de son compagnon et s'assit à ses cotés en penchant son visage sur lui.
- Que t'arrive-t-il, mon cher ami ? Tu m'as l'air très perturbé... Enfin, c'est fréquent qu'un détenu soit mal en point. Mais ce que je vois en tes yeux est quelque chose de très différent des lamentations de prisonnier.

- J'ai eu une vision ! Barek en flammes.
Fireball ne savait pas si c'était vrai ou faux, cela pourrait être dans deux ans ou même le lendemain, si il serait échappé avant, si tous ses compagnons de cellule allaient mourir...
- C'est certainement moi qui causerai cet incendie... si je n'arrive pas a me contrôler.
Fireball alla ensuite se rallonger « histoire d'y voir un peu plus », comme il disait...

Prise d'une soudaine envie de dormir, Lunaya alla dans un coin de la cellule où elle bâilla et s'étira comme un chat. C'était la première fois qu'elle s'endormait avant la couvre-feu. A sa grande surprise, dès qu'elle eut trouvé une position confortable, elle sentit une étrange torpeur l'envahir. Elle n'eut pas le temps de s'interroger sur cet étrange phénomène. Elle s'endormit.
Ce n'était malheureusement pas la première bizarrerie qu'elle devait constater...
Peu de temps après s'être endormie, elle, qui ne rêvait pour ainsi dire jamais, fit un cauchemar... qui avait une allure de réalité.

Lunaya était dans sa cellule. Une étrange lumière, ainsi que des cris et des explosions, venaient des remparts. Des coups sourds ébranlaient Barek. Une voix étrange s'élevait de temps à autre, se rapprochant, encore et encore, d'un but. Sans doute un prisonnier. Mais qui ? Ici et là, des feux de couleur violette s'élevaient ; et toujours des cris, des explosions, des coups. On se serait cru en enfer. La jeune elfe mit quelques minutes à comprendre qu'il s'agissait d'une attaque. Pourquoi ? Allait-on tuer les prisonniers ? Parcourant sa cellule du regard, Lunaya nota, étonnée, qu'elle y était seule. En voyant se rapprocher l'étrange lumière violette, ainsi que des pas, elle tenta vainement d'étouffer un cri de terreur.

Elle hurla. Haletante, les cheveux mouillés de sueur, elle se réveilla brusquement. Toute trace de fatigue avait disparue. Ne restait que la terreur. Pas la terreur qu'elle avait éprouvée dans son rêve, mais une terreur provoquée par un souvenir. La seule fois où il lui était arrivé une chose semblable...

Elle avait 5 ans à l'époque. C'était pendant un été très chaud. Lunaya était en vacances avec sa famille adoptive, près d'un lac, aux confins du royaume de Sabledoray. Une nuit, elle avait été prise de cette étrange torpeur et avait ensuite rêvé l'incendie de leur villa. Une semaine plus tard, un feu de forêt détruisait ladite villa.

Spoiler:

Erza triait des papiers sur son bureau de bois. Celui-ci était usé par le temps. Erza, ne sachant que faire une fois sa tâche finie, décida de lancer le temps libre.
Elle prit donc une sphère magique spéciale et se mit à parler à toute la garde par son intermédiaire.
- Chers gardes, je vous prie de bien vouloir ouvrir les cellules des prisonniers pour le temps libre. Merci !!
Erza prit sa lance et rejoignit la sortie.

La surprise de Darius fut grande quand il apprit que malgré l'arrivée très récente de Ténébris, elle allait pouvoir faire partie du temps libre ! Il parvint de justesse à ne pas tomber de sa chaise et, écoutant les ordres de sa chef, alla ouvrir la cellule de Ténébris.
- Bon, Erza t'a permis de te joindre aux autres pour le temps libre, mais te fais pas d'illusions, je vais te garder à l’œil et tu as intérêt à ne rien tenter. Profite bien de la seule activité de ta journée.
Il alla ensuite s'installer pour laisser les autres prisonniers sortir et commença à observer Ténébris et les liens qu'elle allait tisser avec les autres. Avec de la chance, le garde pourrait même en apprendre plus sur celle qu'il devait surveiller.

Darius ouvrit la cellule de Ténébris tout en disant :
- Bon, Erza t'a permis de te joindre aux autres pour le temps libre, mais te fais pas d'illusions, je vais te garder à l’œil et tu as intérêt à ne rien tenter. Profite bien de la seule activité de ta journée.
Un petit sourire parcourut le visage de Ténébris. Puis il disparut. Elle lança au garde :
- T'occupe pas de moi, tu veux ?! De toute façon, je sais que je n'aurai aucune chance de m'évader ou de semer la zizanie dans la prison.
Elle scruta les prisonniers, qui sortaient un à un, du regard. Pour elle, c'étaient tous des « petits » criminels, qui n'avaient presque rien fait de grand en matière de crimes. Pour Ténébris, il était hors de question de parler à des incapables tels qu'eux. Elle s'appuya contre un mur, en attendant que le temps passe. Elle regarda les prisonniers papoter. Elle murmura :
- Pff, regardez-moi ces abrutis ! Et les gardes appellent ça des « criminels »...

Fireball, ayant entendu la notion d'air libre, questionna Darius :
- Je peux pas plutôt rester là ? J'ai mal à la tête.
Une vision frappa a nouveau Fireball, qui se tordit de douleur.

Papa ! Papa !!
La ferme, gamin !

Mais qu'est-ce qui m'arrive ? hurlait Fireball dans sa tête.
Il s'effondra alors dans sa cellule.

Laureya vit Fireball s'effondrer dans sa cellule.
Mais qu'est-ce qu'il a, celui-là ? Où est son garde ?
L'annonce d'Erza l'avait un peu angoissée, car la jeune garde n'avait jamais assisté à un temps libre. Elle ouvrit tout de même la cellule de ses deux prisonnières en lançant un regard méfiant vers Lunaya. Sa nature timide ne la poussa pas à aller discuter avec les autres, fussent-ils prisonniers ou gardes. De plus, plus elle resterait loin de Ténébris, moins elle aurait envie de l'égorger. Ce qui était une très bonne chose... La jeune femme garda ses mains sur ses deux dagues, les préférant à son épée, et fixait chacun des mouvements des personnes... Laureya n'avait vraiment aucune envie de se battre alors que tous les prisonniers étaient libres et espérait qu'aucun d'entre eux risquât quoi que ce fût.

Ténébris avait vu Fireball tomber. La jeune femme avança de quelques pas et s'arrêta. Elle voulait regarder comment Darius allait réagir. Mais il ne fit rien. Elle pansa : Hé beh ! S'ils servent vraiment à ça, les gardes.... Ténébris ne fit que regarder autour d'elle. Elle fixa Laureya, qui la regardait bizarrement, avec ses mains sur ses dagues. Ténébris lui dit :
- Hé toi ! Laureya, c'est ça ? Qu'as-tu à me regarder comme ça ? Hein ?!
La prisonnière attendit la réponse de Laureya en la fixant droit dans les yeux.

- Hé toi ! Laureya, c'est ça ? Qu'as-tu à me regarder comme ça ? Hein ?!
La jeune garde sursauta en entendant son nom. La criminelle avait remarqué la manière dont elle la fixait. Crotte ! Qu'est-ce qu'elle allait bien pouvoir répondre à ça ? Qu'elle ne cessait de la fixer parce que, depuis son arrivée la garde ne cessait de voir ses parents lui hurlant de se cacher avant de se faire tuer sans pitié par l'arme de Ténébris elle-même ?
Non, Laureya ne pouvait pas dévoiler son point faible. Pas devant tout le monde. Elle pleurerait... Sentant les larmes lui monter aux yeux, elle regarda la tueuse, lui jeta un simple :
- T'es une criminelle, je suis garde. J'ai le droit de te regarder de la manière que je veux. Je t'ai à l'œil, c'est tout...
Laureya avait tenté d'être convaincante, mais elle savait bien que Ténébris n'avait pas avalé le mensonge. La garde sentait que c'était loin d'être fini avec elle. La jeune femme détourna son regard de celui de la fille du Sorcier Noir et ravala ses larmes ainsi que sa fierté. Elle murmura un petit :
- Espece de tueuse.. Un jour, je t'aurai. Et ce jour, tu regretteras de les avoir tués.
s'assurant que personne ne l'avait entendue, laureya se remit sur ses gardes, tentant de ne pas laisser parraitre ses émotions sur son visage pale.

En voyant Laureya ouvrir la porte de sa cellule et lui jeter un regard méfiant, Lunaya devina que c'était le temps libre. Oh, bien sûr, ce temps libre, on le passait dans les couloirs, pas ailleurs ; on ne sentait pas le vent chaud du désert soulever ses cheveux, on n'était pas libre de courir où on voulait ni le temps que l'on voulait. Mais tout de même, c'était agréable de se promener dans les couloirs, de chercher des petits trésors pour sa collection (elle avait commencé sa "collection" d'objets depuis le premier temps libre. Elle comptait maintenant deux journaux intimes, une "écharpe" faite d'une étoffe légère qui donnait l'impression de couler entre les doigts, et bien d'autres choses encore. C'était une collection secrète. Personne n'en connaissait l'existence... sauf elle-même, bien sûr.). Après avoir vainement fouillé les multiples recoins des divers couloirs qui lui étaient accessibles, Lunaya se demanda ce qu'elle allait bien pouvoir faire, en attendant la fin du temps libre.
Retourner dans sa cellule ? Hors de question !
Parler à un autre prisonnier ? Mmmh... idée intéressante. Mais à qui ? Lunaya passa en revue tous les prisonniers de son étage. Fireball ? Khyle ? Liliana ? Non, non et non. Qui restait-il alors ? Ah oui ! Ténébris... Moui... Ce serait sans doute intéressant de discuter avec la fille du sorcier Darkhell. D'ailleurs, Lunaya se posait plusieurs questions à son sujet : connaissait-elle la même soif de sang qu'elle ? Que ressentait-elle lorsqu'elle repensait à ses actes passés ? de la fierté ? de la consternation du mal qu'elle avait pour... pour rien (comme elle, en fait : un carnage inutile. C'était ainsi qu'elle considérait ses meurtres.) ?
Résolument, la jeune elfe s'approcha de Ténébris, toujours dans sa cellule :
- Tu ne veux pas sortir ? Pourquoi ? Elle marqua un temps de silence et elle ajouta. Est-ce que ça te dérangerait de faire un brin de causette avec moi ? Je me sens... seule.

- Chers gardes, je vous prie de bien vouloir ouvrir les cellules des prisonniers pour le temps libre. Merci !!
Erza avait fait son annonce sur un ton presque léger. Liliana fut déconcertée par cette bonne humeur.
La capture de Ténébris est un miracle, et Erza doit se sentir fière de l'avoir à son étage, chuchota Gila dans sa tête.
La jeune femme haussa les épaules, et se leva. Tous ses membres étaient ankylosés d'être restés inactifs tout ce temps.
Il faut vraiment que je m'active dans cette cellule, ou je ne pourrai bientôt plus bouger.
Elle s'étira, son dos craqua. La jeune garde ouvrit la cellule et Liliana laissa sa codétenue sortir avant elle. Celle-ci sortit rapidement dans le couloir et se mit comme à son habitude à fouiner dans tous les recoins du couloir. On aurait dit qu'elle cherchait quelque chose, un objet qu'elle aurait perdu. Cette attitude n'inquiétait personne, car tous savaient que l'étage était des plus sécurisés durant les temps de semi-liberté.
Alors qu'elle passait la porte de sa cellule, la jeune femme se rappela de la présence de la criminelle Ténébris. Celle-ci se tenait à l'écart, restant dans sa cellule, comme dégoûtée par les autres. L'air hautain qui se peignait sur son visage ne l'étonna en rien. Ce comportement était caractéristique des hauts scélérats. Durant sa jeunesse, Liliana avait entendu dire que ces criminels, des assassins pour le plus grand nombre, prenaient de haut leurs semblables, estimant que leurs péchés n'étaient pas assez spectaculaires pour être considérés comme leurs égaux.
Très bon raisonnement.
Ridicule.
La trentenaire vit Lunaya s'approcher de la cellule de Ténébris.
- Tu ne veux pas sortir ? Pourquoi ? questionna-t-elle.
Elle marqua un temps de silence et elle ajouta :
- Est-ce que ça te dérangerait de faire un brin de causette avec moi ? Je me sens... seule.
Liliana étouffa un rire. Rares étaient les fois où Lunaya lui adressait la parole, et cela ne semblait guère la déranger. Ceci l'intrigua. Pourquoi ce soudain intérêt ? Préférant rester discrète, elle fit mine de s'adosser à un mur un peu plus loin et tendit l'oreille.

Quand Ténébris était sortie de sa cellule, elle avait commencé par regarder Fireball puis elle s'était tournée vers Darius.
Mais quoi, enfin ?! Elle ne s'attendait tout de même pas à ce que je me précipite pour le rattraper, si ?
Le garde continua d'observer sa prisonnière.
- Hé toi ! Laureya, c'est ça ? Qu'as-tu à me regarder comme ça ? Hein ?!
Eh bien, voilà déjà une petite victoire, pensa Darius avec ironie. Je connais maintenant le son de sa voix.
Il écouta distraitement la réponse de la garde, quand Lunaya arriva est commença à parler avec Ténébris.
En écoutant ce qu'elles se disent, je pourrai en apprendre plus sur Ténébris et peut-être, éventuellement, m'en servir contre elle. Mais d'abord, trouver un moyen pour ne pas qu'elle se doute que je l'écoute... Voilà, j'ai trouvé !
Le garde se dirigea d'un pas décidé vers Laureya qui continuait de marmonner quelque chose.
- Dis, Laureya, je suis pas certain d'avoir bien entendu, tu peux répéter s'il te plaît ?, lui dit-il d'un ton amical.
En fait, il se fichait pas mal de la réponse de la garde, c'était simplement que d'ici, en tendant l'oreille, il pouvait écouter le dialogue des deux prisonnières.
Et voilà... en espérant qu'elles n'aient pas commencé sans moi.

- Dis, Laureya, je suis pas certain d'avoir bien entendu, tu peux répéter s'il te plaît ?
Laureya fut complétement déconcertée par la question de son collègue. Mais de quoi il se mêlait celui-là ? Elle vit ensuite qu'il tendait une oreille (indiscrète) vers l'elfe et Ténébris, qui discutaient. Elle comprit tout. Mais bien entendu, la jeune garde joua le jeu. Sachant qu'il ne l'écoutait pas vraiment, elle lui dit avec amusement :
- Oh mais tu es curieux. Je disais seulement que si ta prisonnière tentait quelque chose contre la mienne, je lui arrache la gorge, et la tienne au passage.
Sachant pertinemment que Darius n'avait pas écouté un seul mot, elle lui adressa un magnifique sourire lorsqu'il la regarda. Elle rajouta, suffisamment bas, pour elle-même :
- En tout cas, c'est pas l'envie qui m'en manque...

- Hum, oui très bien, j'en suis heureux, j'espère que tu pourras réaliser tes projets, répondit le garde qui ne se rendait pas compte de l'incohérence de sa réponse.
Bon, les deux filles n'ont encore rien dit de très important alors autant mettre Laureya dans le coup.
- Bon Laureya, ça te dirait d'en apprendre plus sur Ténébris ? Parce que là, on n'a qu'à faire semblant de ne pas faire attention à eelles et, comme Erza n'est pas là, les prisonniers vont sans doute en dire plus que s'ils savaient qu'on les surveillait. Alors, t'en dis quoi ? Ca pourrait nous être profitable à tous les deux. Viens me voir si tu es intéressée, chuchota Darius.
Après ça, il retourna à sa place, sans oublier d'écouter tout ce que pourrait dire d'important les autres personnes de l'étage.
J'espère que ce temps libre durera encore un moment, ça pourrait bien être le plus utile de tous ceux de ma carrière. Je ne serais pas surpris qu'en disant que c'était pour les prisonniers, les chefs de la prison aient inventé cette période pour que l'on puisse en apprendre plus sur nos pensionnaires, se dit-il, songeur.

- Hum, oui très bien, j'en suis heureux, j'espère que tu pourras réaliser tes projets.
Elle leva les yeux au ciel. Darius n'avait pas du tout écouté, ce qui confirmait ses soupçons sur le plan son plan. Mais elle n'eut pas le temps de l'envoyer balader qu'il lui proposa quelque chose d'assez intéressant.
- Bon Laureya, ça te dirait d'en apprendre plus sur Ténébris ? Parce que là, on n'a qu'à faire semblant de ne pas faire attention à eelles et, comme Erza n'est pas là, les prisonniers vont sans doute en dire plus que s'ils savaient qu'on les surveillait. Alors, t'en dis quoi ? Ca pourrait nous être profitable à tous les deux. Viens me voir si tu es intéressée.
Il avait chuchoté ces mots, afin que les prisonnières ne les entendissent pas. Il était peut-être plus brillant qu'elle le croyait, finalement. Laureya le laissa s'éloigner, réfléchit à un plan puis se dirigea vers Darius :
- Très bien, j'embarque, lui chuchota-t-elle si près de l'oreille que la garde elle-même n'entendait presque pas sa voix. J'ai un plan, mais il va falloir que tu m'aides. Surtout si on veut qu'Erza ne soit pas au courant. Si l'on veut pouvoir passer le maximum de temps ensemble pour partager nos informations, on va devoir... Hésitation.... faire semblant de sortir ensemble. La jeune femme avait rougi en disant ces mots. Ben quoi ? Il était plutôt mignon. Un peu vieux, mais mignon quand même. Après une courte pause, Laureya reprit. Ils n'y verront que du feu. Durant les temps libres nous pourront être ensemble sans attirer l'attention et les soupçons. Alors, qu'en dis-tu ? Tu en es ?
Bien entendu, la jeune femme souhaitait de tout son cœur qu'il dît oui. Non pas pour pouvoir passer le plus de temps avec lui (ce qui était un plus dans la proposition), mais surtout pour en apprendre d'avantage sur la tueuse de ses parents. Si la garde connaissait son point faible, Ténébris n'aurait aucune chance. De longues secondes s'écoulèrent avant la réponse de Darius.