Les Fabuleux sont la plus grande équipe de héros d'Alysia. Constitués de Michi-Gan, le leader, samouraï ancien membre d'un cirque, Shaki, dernier des comanshawas, et Toopie, la jeune prodige, descendante des talentueux ingénieurs Maker. Mais comment se sont-ils réunis? Pourquoi ont-ils choisis de devenir des héros? Réponses dans ce RPG.

Casting:
-Toopie: Méga
-Shaki: Elysio
-Michi-Gan: Safran
-Cirine(guest): Miuse

Shaki chevauchait difficilement son quadryl, en fin de file. Devant lui, il voyait Michi-Gan et Toopie, bien plus habitués que lui à ce mode de transport, qui semblait s'impatienter. Le commanshawa devait reconnaître qu'il était assez lent comparé à ses camarades. En soupirant, il augmenta l'allure pour remonter à la hauteur des autres Fabuleux.
- On va continuer encore longtemps avant de s'arrêter pour la nuit? Le soleil commence à baisser.
C'était une façon comme une autre lancer une conversation, de détourner ses pensées de quelque chose qui l’obsédait et qu'il ne comprenait pas. Cirine... Il avait rencontré cette fille bien avant les deux autres, il se sentait plus près d'elle que de ses autres amis, et pourtant elle l'avait trahi. Il l'avait rencontré quelques mois seulement avant l'accident Jovénia, avant que les Fabuleux soient former pour prendre le relais des Légendaires. Voilà déjà plus d'une année qu'ils avaient combattu les pires criminels partout dans le monde. Shaki croyait que cela aurait forgé des liens d'amitié indestructibles. Mias il se trompait. Voilà environ deux semaines, Cirine avait abandonné ses responsabilités envers tout. Pas seulement envers lui ou les Fabuleux, mais envers Alysia tout entière. Elle était partie comme ça, sans rien dire, désertant son poste de héros. Cela n'aurait pas été trop grave, si elle ne semblait pas s'être lancée dans une quête pour le mal. Ironie du sort, les Fabuleux avait été envoyés pour l'arrêtée. Et ça, Shaki en souffrait plus que si on lui avait arraché un bras. Ils avaient découvert rapidement la direction prise par leur ancienne coéquipière: La région sauvage autour de Sabledoray. Le groupe se rapprochait de sa destination, en même temps que remontait des souvenirs. Aussi le chomanshawa continuait-il la chevauchée en silence au milieu de la plaine, attendant, espérant plutôt, que Toopie ou Michi-Gan lui réponde. N'importe quoi pour ne plus penser à elle.

"Argh ! C'est pas vrai !!
- Hé, hé ! T'as perdu, ramène l'oseil, poulette !
- Euh ... L'ennui c'est que...Je suis fauchée..." Un petit nuage de pluie s'amassa au-dessus de la tête de Cirine. C'était la manifestation de ses pouvoirs, et malheureusement elle n'y pouvait rien. Tandis que ses cheveux châtains et roux se plaquaient sur ses joues, son interlocuteur, un brigand qui faisait bien le double de la jeune femme en taille, envoya valdinguer la table de pocker.
"-Comment ça, t'es fauchée ? Je te préviens, tu me dois 500 kichus. Si tu ne me les donnes pas tout de suite, je te... HAAAAAAAAAA !!!!"
Pour rendre ses propos plus menaçants, il avait saisit le col de Cirine et l'avait soulevé du sol. Mauvaise idée. Sans savoir comment, son bras s'était retrouvé à deux mètres de lui et il tenait à présent son moignon sanguignolant en pleurant à genoux.
Cirine s'approcha de lui. Ses cheveux longs cachaient son regad, ce qui empêchait de bien voir ses expressions.
"Imbécil , murmura-telle.N'as-tu donc pas reconnu mon uniforme ?" L' homme-enfant leva péniblement son visage tordu par la douleur et plein de larmes. Ses yeux s'aggrandirent à cause de la terreur. Ce pantalon blanc, ces bottes de cuir, ce manteau et cette écharpe bleu clair ... Comme il était habituellement porté par des hommes, le manteau ne fermait pas, alors elle avait mis une bande de tissu vert clair autour de sa poitrine naissante. Non, ce n'était pas ....
Elle s'agenouilla devant le gaillard et lui caressa la joue. Il frémit. Elle lui agrippa durement le menton,lui enfonçant ses ongles dans la peau. Elle écarta sa frange de cheveux mouillés, dévoilant ses incroyables yeux verts. Elle eut un éclatant sourire, un peu carnassier. On aurait dit un chat...Adulte, elle aurait eut l'air d'une lionne ou d'une pantère...
"La prochaine fois,sussura-t-ellece ne sera pas ton bras que tu perdra..."
Elle lui donna un coup de pied dans l'entre-jambe et sortit du bar après lui avoir pris sa bourse.
"Pffff... A peine 60 kichus... Ce mec était presque aussi fauché que moi. C'était bien la peine, tiens..."
Elle chassa le petit nuage qui avait recommencé à se former au-dessus d'elle.
Elle leva la tête vers le ciel. Les nuages masquaient les étoiles. Elle sortit sa dague de son fourreau qu'elle portait dans le dos et la pointa vers les cieux. Aussitôt les nuages s'écartèrent, laissant apparaitre les astres. La jeune femme remonta son écharpe jusqu'au nez et mis sa capuche. Elle enfourcha son quadryl après l'avoir caressé. Elle se mis en route sous les deux lunes, sans pouvoir s'empêcher de se rappeller ces nuits à les admirer, dans l'herbe et les bras de Shaki....

Toopie pensait que quelque chose clochait du coté de Shaki. Il semblait perturbé, mais bon elle ne devait pas se mêler des affaires de Shaki. Elle ne pensait qu'à aller de l' avant sans songer au passé et elle se sentait capable de déplacer des montagnes.

- On va continuer encore longtemps avant de s'arrêter pour la nuit? Le soleil commence à baisser.

- Vraiment ? Je croyais qu'on allait continuer jusqu' à trouver un village, mais si tu trouves qu'il est tard je suis
d'accord pour qu'on s'arrête...

- Ok, on s'arrête ici.-

Elle aida Shaki et Michi-gan. Et quand ils s'allongèrent tous ensemble, elle se laissa tomber sur son sac de couchage et s'endormit.

Cette nuit là elle fit un rêve des plus étrange :

Les Fabuleux étaient sur le point d'entrer dans le repère d'un de ces bandits pillars. ils les vaincurent tous comme d'habitude mais, quand ce fut au tour du chef des bandits, elle eut comme une hésitation à la combattre comme si elle était de notre équipe. Puis soudain tout se trouble et un rouge sang écarlate envahit son champs de vision.

Toopie se réveilla en sueur. Puis soudain elle se souvint quelle était toute proche de ses amis, très loin de ce mauvais cauchemar.
Elle essaya de s'endormir en oubliant ce mauvais rêve mais en vain...

L'aube se levait sur la région de Sabledoray. Cirine ouvrit un oeil endormi. Elle bailla, s'étira et se redressa sur sa monture. Brave quadryl. Il avait avancé toute la nuit, sans se reposer ... Mais ... hein ?

" C'est pas vrai... Quelle andouille cette bestiole ..."

Il l'avait ramenée à son point de départ, la caserne des bandits des sables ! Elle voyait déjà le visage hilare du garde de service . Et c'est reparti ! Cirine leva les yeux au ciel. Elle avait l'habitude des brimades de ses "collègues". Ils étaient tous mysogines et ne manquaient jamais une occasion de lui rappeller l'infériorité de son sexe. Heureusement, elle avait une parade à tout ça ....

"Qu'est-ce qui te fait rire, York ? Dit-le moi, que je le mette dans mon rapport pour le maître ...."

Le garde ravala son rire et faillit s'étouffer du même coup. La jeune femme descendit de la bête et tendit les rennes à York.


J'ai besoin d'une nouvelle monture, va me chercher le darkellion."

York lui arracha les rennes des mains et lui lanca un regard haineux. Elle n'en fit pas cas. Il faut dire qu'il était là depuis plus longtemps qu'elle, mais en à peine deux semaines elle était devenue chef des bandits des sables de Sabledoray, une faction de la nouvelle armée du défunt Darkell . Elle pouvait comprendre sa haine.

Mais se faire des ennemis, trahir ses alliés, grimper les échelons du mal... Tout cela n'avait qu'un but .... Tant qu'on lui donnait sa vengeance , elle était prête à tout.
" Père...murmura-t-elle Ne t'inquiète pas...Ton honneur sera sauf... Bientôt ... Bientôt..."

Elle monta sur le Darkellion (le plus difficile à manier évidement, York lui avait refilé le plus farouche ...) et s'envola, poursuivant ses pensées.

" ... Larbosa regrettera amèrement ta mort !

Réussissant encore plus difficilement qu'avant à se maintenir en selle, Shaki fut soulagé quand Mishi-Gan accepta de s'arrêter. Après le repas, le comanshawa se fit toutefois surprendre par la question de son ami. Il allait se refermer sur lui-même, comme à son habitude, mais se ravisa au dernier moment. L'homme avec qui il avait combattu bien des criminels avait amplement mérité sa confiance depuis longtemps.
- Eh bien en fait, je ne sais pas trop comment dire ça.
N'étant pas habitué à se confier à d'autres personnes, le guerrier ne savait pas trop comment s'y prendre. Malgré ce qu'on disait, il lui restait des craintes, entre autres celle de perdre ses amis. Crainte renforcée depuis que Cirine... Secouant la tête, il continua à parler.
-C'est Cirine. C'est simplement que je la connais depuis plus longtemps que vous, et sa perte me blesse plus durement que n'importe quel coup que pourrait me porter une épée. Je ne peux m'empêcher de la haïr pour sa trahison, mais je sais très bien que si elle se présentait ici sur le champ avec à la main la tête d'une dizaine de villageois en me demandant de la pardonner, et me jurant qu'elle ne recommencerait plus, je l'accueillerai avec joie et je ne lui en voudrais pas, ou presque pas. Je me sens...troublé.
Le guerrier releva fièrement la tête avant de continuer.
-Mais comme elle est désormais notre ennemie, je la poursuivrai jusqu'à la mort, et la livrerai à la justice en dépit de mon amitié pour elle. Je le jure.
Rougissant un peu en se rendant compte à quel point il s'était confié, Shaki se rassit sur le sol légèrement confus. Il croyait qu'il avait le premier tour de garde, mais si non, Michi-Gan le lui signalerait sans doute.

"- Carré d'as. J'ai gagné.
- Hmmm... Pas sûr.... "

Cirine étendit sur le tapis vert cinq as.
"- Eh ! Mais c'est pas juste !T'as triché !
- La tricherie est un principe du banditisme, non ? Dans la caserne, tricher est obligatoire.
- Mais....
- Tu n'oserais pas désobéir à ton chef, si ?"

Rougissant, la nouvelle recrue baissa son pantalon .
"- Des kishus ? Ah, en te voyant, j'aurais plutôt dit "Charlotte aux fraises"..."

Les autres bandits présents ricanèrent. Cette nouvelle recru n'avait pas accepté d'avoir une femme comme chef. Il l'avait donc défiée pour une partie de strip pocker. Comme elle était un peu soûle, Cirine avait accepté. Mais même soûle, elle arrivait à gagner et à ridiculiser ses adversaires.
Elle bascula son siège et toisa le jeune homme face à elle.

"Tu veux faire la dernière partie ?"

Le garçon secoua négativement la tête.

" Alors dorénavant tu ne me défieras plus, et tu m'obéiras sans faille. Si je te dis de te mettre à poil et de faire le tour de la caserne, tu le feras, au pas de course et avec le sourire en prime. Maintenant, file. "

Comme le garçon ne bougeait pas, elle lui envoya un nuage de foudre lui frapper le postérieur. Tous les brigands rirent. Sauf Cirine. Elle était trop préoccupée. A chaque fois qu'elle essayait de quitter le désert, elle attérissait ici. Elle comprit qu'on ne voulait pas qu'elle quitte Sabledoray. Mais pourquoi ?
Elle partit se reposer dans sa chambre. Elle détacha ses cheveux et s'allongea sur son lit. Elle ne savait pas pourquoi, mais elle repensa à sa rencontre avec Shaki. A l'époque, elle était une simple voleuse, misérable et pathétique ... Elle avait tenté de voler sa bourse, mais il l'avait attrapée . Il ne l'avait pas dénoncée . Elle ne savait toujours pas pourquoi. Mais ce qu'elle savait, c'est que si elle ne les avait pas rencontré, lui et les autres fabuleux, elle aurait très mal tourné.... Pour ce que ça lui avait apporté... A présent, cela ne l'avait pas empêché d'être une criminelle.

Toopie ouvra ses paupières. Le soleil entra directement dans son champ de vision, l’obligeant à les refermer. Pas grave. La jeune fille réussit quand même à se libérer de son sac de couchage. Elle mit ses lunettes, car sans elles, elle ne voyait pas plus loin que son bout de nez. Là, elle vit ses deux compagnons toujours en train de roupiller. Elle qui croyait fut un temps, que les grands se réveillaient les premiers. Faux. Etant fière, l’envie lui prenait de les réveiller. Michi-Gan était le plus proche. En toute familiarité, elle sauta sur son ventre et avec un ton totalement doux, l’appela à se réveiller. Là, devenu plus actif, elle hurla. Ce qui réveilla Michi-Gan. Toopie vit que son compagnon avait ouvert la bouche pour lui crier dessus. Mais les cheveux roux, au soleil flamboyants reflétant quelques rayons de soleil avec un beau sourire, ça a la force de faire taire même les plus forts. Elle se poussa, cette fois-ci pour aller réveiller Shaki. Mais d’un signe de la main, Michi-Gan l’arrêta. En effet, Toopie avait remarqué que l’indien n’était pas débordant d’énergie hier, à ses habitudes …
De toute façon, il se réveilla tout seul. Pendant qu’ils faisaient ces petites invocations du matin, elle rangea son sac de couchage et celui de Shaki. Ce dernier la remercia d’un coup de tête.

Elle monta sur le quadryl. Les autres la copièrent. D’après sa mémoire, ils arrivèrent ce soir. Mais la mémoire d’une fille de 12 ans n’est jamais sûre. Ce qui était sûr, c’est qu’elle devait suivre les autres Fabuleux. Ce qui n’hésita pas à faire. Un pas. Deux. Une minute. Deux. La notion du temps ? Jamais en cours de mission. Ou rarement. Elle le savait très bien, du haut de ses 12 ans. Soit elle mourrait, soit non. Elle n’avait jamais tuée depuis son entrée chez les Fabuleux. Mais à chaque mission, elle le redoutait …
- On oublie tout ça, Toopie ! pensa-t-elle. Puis, à haute voix cette fois-ci, elle tourna sa tête vers Shaki, ce dernier était encore derrière. Dit, Shaki, tu sais un peu près combien de temps dur le voyage ? Par pitié, je veux pas encore me coucher dans un sac plastique qui me sert de sac de couchage …

L'odeur du sang se mêlait à celle du métal et de la poudre. Le corps transperçé de l'écuyer qui s'était dressé pour protèger le chevalier s'écroula. Les yeux vides regardaient la fillette tandis qu'on jetait le corps dans une fosse remplie de corps et de membres inconnus. La machoire brisée et le bras déchiqueté se mirent en action, l'un entrainant la fillette dans les profondeurs de la fosse, l'autre hurlant :
"- Comment peux-tu laisser faire ça, ma fille ?!! Comment peux-tu laisser ces chiens me jeter comme un vulgaire cadavre, un déchet, moi qui les ai servit loyalement pendant toutes ces années ? Pourquoi les laisses-tu salir mon honneur de cette manière ? Répond ! Répond ! Cirine, est-ce que tu m'entends ?! CIRINE !!"

"- Cirine, est-ce que tu m'entends ?"
Cirine ne prit pas la peine de répondre à haute voix ni même d'ouvrir les yeux. Celui qui venait de parler n'était pas dans la pièce mais dans sa tête.
"- Oui, maître...
- Je pense que tu as remarqué que tu ne pouvais pas quitter le pays ?
-...
- Je me doute que tu sais qu'il y a une raison ?
-...
- Il y a une bande de gêneurs qui se dirigent vers toi. Je veux que tu t'en charge.
- Bien, maître.
- Ce sont tes anciens compagnions. Ceux qui se font appelés bien orgueilleusement "les Fabuleux".
- Leur identité m'importe peu. Dès demain vous pourez boire leur sang dans une coupe de jade "G" si tel est votre désir."

Un rire se répendit en échos dans la prairie glaciale qu'était devenu l'esprit de Cirine.
"- Halala. Ton coeur est aussi vide et froid que ton esprit, ma petite Cirine. Tu es vraiment sanguinaire. Tu n'as pas besoin de faire tout cela. Tues-les un point c'est tout. Je vais te laisser à présent.
- Une seconde, Maître !
- Hmmm ?
- Me laisserez-vous bientôt me venger du roi de Larbos ?
-... Bien sûr. Je t'ai promis de nouveaux pouvoirs et une vengeance en échange de tes services. Je dois dire que jusqu'à présent tu ne m'as pas déçu. Cependant, il faut que tu me prouve ta loyauté. Tue ton passé. Tue les Fabuleux. Devient mon arme. Et ensuite tu pouras tuer qui tu voudras.
- Je ne vous décevrais pas.
- Evidemment. Tu n'as pas intérêt à perdre. Je n'ai que faire d'une arme qui ne peut pas couper."

Le lien télépathique se coupa. Cirine resta un moment silencieuse, tant en paroles qu'en pensées. Les Fabuleux. Ce nom cachait des visages, des visages souriants, pleins de confiance et d'amitié pour elle. Un visage d'épéiste asiatique, le visage rieur d'une petite fille à la chevelure de feu, et enfin celui d'un guerrier aux traits durs qui la couvrait d'un regard tendre. Elle repensa à ce qu'avait dit son maître. Oui, son coeur était prisonier d'un palais de glace et s'engourdissait lentement. Seul une part restait active et lui permettait de battre. Elle ne savait pas encore si cette part était celle qui abritait le feu mourant de ses sentiments ou l'océan d'encre noir de sa haine pour le monarque qui avait salit l'honneur de son père...