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| Coeur Vengeur (fanfiction d'Elysiounette) | |
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Message | Auteur |
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Sujet: Coeur Vengeur (fanfiction d'Elysiounette) Ven 30 Juil - 18:35 | |
| Prologue «Il y a des millénaires, Alysia était peuplée, en grande partie, de mortels aux pouvoirs surnaturels et dévastateurs : les mages. Ils pouvaient être de n’importe quelle race et étaient souvent des sages au bon cœur, utilisant leurs pouvoirs pour répandre le bien dans leur monde, mais pas tous… Il existait non seulement ces nobles mages, il en avait qui désirait plus de pouvoirs, qui désirait la puissance sur Alysia toute entière : Les sorciers. Ayant des différentes façons de voir leur monde et d’interagir avec lui, les mages et les sorciers étaient ennemis jurés et se battaient dans des conflits détruisant tout sur leur passage.
Les humains communs, appelés les nomagicus, en avaient assez des dégâts que faisaient les deux groupes ennemis et ont fait un accord avec les mages, une idée qui n’avait jamais été prise auparavant et qui a mis du temps à être approuvée. Ayant fini par accepter, les mages ont fait ce que les nomagicus leur a proposé : ils ont fait appel a Pleine-Lune. Pleine-Lune était une demi-déesse, fruit de l’union entre Crépuscule, dieu de la destruction, et une magicienne mortelle. La demi-déesse avait une partie des pouvoirs destructeurs de son père : elle pouvait dépouiller tous les sorciers de leurs pouvoirs, mais elle ne pouvait faire ça que si les mages acceptaient de perdre leurs pouvoirs avec eux.
Donc, Pleine-Lune utilisa son grand pouvoir sur Alysia, sur le coup, tous les mages et sorciers ont perdu leurs grands pouvoirs faisant que l’équilibre sur le monde se rentabilise… » Elysio regardait le visage de sa mère, qui refermait le livre, avec inquiétude. Bien que souriant, le visage de la blonde exprimait quelque chose d’autre, comme si elle lui cachait quelque chose. Cette expression devenait presque une habitude car à chaque fois que le sujet de la conversation était les mages et les sorciers, elle faisait cette tête-là. Mais, du haut de ses 7 ans, c’était difficile, pour lui, de comprendre les problèmes de sa mère. Elkyre, son frère faux-jumeau était debout aux côtés d’elle. Il sautillait et tirait sa manche en criant « Une autre ! Une autre ! ». Le jeune garçon, aux cheveux aussi blonds que sa mère, était passionné par ces fantastiques histoires qu’elle racontait chaque soir pour les endormir, mais pour Elysio cette dernière histoire l’intriguait : -Elle n’a pas une fin heureuse cette histoire ! Il y a une suite ? -Non, Elysio, répondit sa mère en hochant la tête, il n’y a pas que des histoires qui finissent bien. Le jeune garçon brun baissa les yeux, il savait que ce n’était pas la fin, quelque chose en lui le disait. Mais en baissant les yeux, son regard s’arrêta sur l’étrange tatouage sur sa poitrine qui dépassait de sa tunique trop large pour lui. Il le palpa, fasciné, comme il le faisait toujours en croyant encore à ces histoires que ses parents lui racontaient sur l’origine du symbole que le tatouage représentait : de nombreuses histoires que seul un enfant d’au moins 7 ans pouvait y croire. Bizarre était aussi le pendentif que sa mère portait à son cou. C’était un simple collier terminé par une pierre bleue pâle et vitreuse entouré de motifs en argent qui présentaient des boucles. Elle le nommait « Cœur-de-Lazura». La vieille porte en bois qui reliait la chambre à la salle à manger s’ouvrit en grinçant. Le père d’Elysio et Elkyre entra, la sueur perlant sur son front et les cheveux mouillé collant à son visage. Il venait de rentrer de son poste, l’un des plus admirables du village. Il était un défenseur, son travail consistait à protéger le village des attaquants à l’aide de sa longue lance de bois dont la pointe en métal luisait faiblement, un peu rouillée par la vieillesse. -Mon tour de garde est passé, dit-il entre deux souffles, c’est le tour d’Argios. Visiblement, il ne devait pas vraiment apprécier Argios, vu la moue qu’il faisait à son nom. Elkyre sauta au cou de son père en faisant attention à sa lance, Elysio l’imita avec moins d’envie dut à l’histoire que sa mère lui avait raconté. Le père souri en caressant tendrement les cheveux de ses deux fils, mais Elysio vit tout de suite le sourire s’effacer de son visage, il fixait quelque chose qui faisait ses yeux s’écarquiller : c’était le livre que tenait sa mère sure ses genoux. -Tu leur as dit…Tania, commença-t-il en bafouillant, tu as dit…la vérité…à Elysio ? -Non. Dit simplement Tania en hochant la tête. Elysio se détacha de son père et regarda dans les yeux bleus azur de sa mère à la recherche d’une réponse. Mais son regard restait le même qu’après avoir lu l’histoire et était figé sur son mari. -Alors pourquoi ce livre est là ?! La voix de l’homme était devenue plus forte, de plus en plus inquiétante. -Elysio, Elkyre, fit Tania en regardant ses enfants, sortez de la chambre, je dois avoir une conversation avec Hérik. -Mais maman, c’est quoi cette histoire ? Commença Elkyre la voix tremblante, il détestait que ses parents se disputent. -Elkyre…grommela doucement Hérik, les yeux fermés. Le blond acquiesça et sortit de la chambre, tête baissée, accompagné d’Elysio. Le brun attendit que la porte se referme pour presser son oreille contre elle, afin d’écouter la mystérieuse conversation. Malheureusement, ses parents parlaient bas et la porte étouffait beaucoup les sons, il n’entendait que des bref marmonnements, mais il arrivait à déchiffrer quelques mots «Mage, monstres, Elysio, quatre… ». Cela ne voulait rien dire, surtout pour son jeune esprit, il ne comprenait pas pourquoi ses parents avaient l’air de lui cacher pleins de choses, ce sentiment allait le hanter pendant beaucoup de temps…Pour finir, il entendit un bruit de papier qui se déchire. Il pensa tout de suite aux fréquentes attaques de monstres à tête de loup, ses parents lui disait qu’ils voulaient le kidnapper mais à chaque fois qu’il posait les questions « Pourquoi ils me veulent, qu’est-ce que j’ai fait ! », ils ne répondaient rien et faisait mine de rien en changeant de sujet. Les monstres attaquaient souvent hors du village et depuis le jour où son père s’est fait une énorme cicatrice sur son bras gauche en essayant de protéger Elysio, le garçon était obliger de rester dans son village, Darios, sans jamais mettre un pied plus loin que le puits (le point le plus loin du village). Cela ne le vexait pas beaucoup, tout de même, il n’avait pas grand-chose à faire dehors, chez lui il avait tout ce qu’il fallait. En voyant que ses efforts d’écouter la conversation étaient vains, Elysio abandonna son poste près de la porte et s’assit à côté d’Elkyre qui restait tranquille sur une chaise attendant que ses parents sortent de la chambre. Lui aussi semblait avoir beaucoup de question à leur poser quand ils sortiront : -Tu as entendu quelque chose ? Demanda Elkyre -Nan. Tu ne trouves pas qu’ils sont bizarres papa et maman ? -Ouais. Même très bizarre. Ils ont toujours été très bizarres. -Je vais leur demander pourquoi ils sont comme ça quand ils vont sortir. (Il avait affirmé ça comme si il était sûr de lui) - Ça ne sert à rien. Ils vont encore faire leur tête d’enterrement et changer de sujet, comme ils le font toujours avec toi. Il avait raison. Elysio ne dit plus un mot et resta assis en attendant l’arrivée de ses parents, comme son frère. « Mage…monstre…Elysio…quatre… » Ces mots se répétaient dans sa tête sans aucun sens particulier. Il comprendra un jour, il le savait. La poignée de la porte tourna bruyamment faisant Elysio sortir de ses pensées et les parents entrèrent d’un pas lent. Hérik regarda Elysio du même regard qu’après chaque attaque de monstres-loups, un regard qui faisait croire à l’enfant que son père regrettait de l’avoir comme fils. Les deux frères restaient muet en savant la réaction de leur parents si ils posaient une seule question. La soirée se déroula normalement, personne n’abordait le sujet du livre et de la mystérieuse conversation, Elysio et Elkyre jouaient tranquillement par terre pendant que leur parents discutaient de sujets normaux et des fois son père grommelait quand le sujet était Argios. Tout se déroulait normalement puis vint l’heure qu’Elysio et Elkyre devaient rejoindre leur chambre. C’était comme si rien ne s’était passé…
Dernière édition par Elysiounette le Mer 15 Aoû - 0:05, édité 3 fois |
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Pipelette invétérée
ElyeMessages : 712 Date d'inscription : 22/06/2009 Age : 29 Localisation : Dans la plus haute tour de mon château, en train de vous observer d'un oeil attentif. Peu rassurant...
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| | | Sujet: Re: Coeur Vengeur (fanfiction d'Elysiounette) Sam 31 Juil - 17:23 | |
| Chapitre 1 Vengeance Primitive 5 ans plus tard…Elysio était maintenant âgé de 12 ans. Il est allé à la limite du village, l’endroit où il ne pouvait pas marcher plus : le puits. Maintenant qu’il avait plus conscience de sa différence avec les autres enfants du village, il avait presque envi de filer à toute vitesse le jour où personne ne le voyait et courir à travers les plaines comme il le faisait avant avec sa famille, il avait envie de se sentir libre comme le vent. Au loin il voyait des enfants courir et jouer ensemble, comme il avait envie de les rejoindre ! Mais même si il les rejoignait, il ne pouvait pas être intégré dans leur jeu. Elkyre était son seul ami, les autres enfants de son âge ne l’acceptaient pas entre eux à cause du mystère de sa naissance, de son étrange tatouage dont l’origine était inconnue, du fait qu’il ne pouvait pas sortir et à cause des étranges monstres qui le pourchassaient. Ils criaient souvent « Ah ! Au secours ! Je suis avec Elysio ! Maman ! Les monstres vont m’attaquer et me manger ! » Puis ils se mettaient à rire comme des idiots. Elysio était du genre à riposter à chaque moquerie, souvent, il commençait une bagarre, mais quand il sentait que ce n’était pas l’heure de se bagarrer (ce qui était très rare), il partait en se promettant à lui-même « Je me vengerais ». Malheureusement, Elkyre était l’un des garçons les plus populaires du village. Plein d’enfants interrompaient le jeu qu’ils faisaient ensemble « Elkyre ! Tu viens ! ». Elkyre était du genre difficile à refuser les demandes, donc les rejoignait et des fois, leur demandait d’intégrer Elysio dans le groupe, mais entre ceux qui faisait une moue, ceux qui ignoraient et ceux qui faisaient leur air innocent et trouvait une excuse genre : « le jeu ne se joue qu’à 5 et avec Elysio ça va faire 6 », il ne savait pas ce qu’il détestait le plus. Elysio soupira et tourna le dos au puits. Il marcha à la lueur d’un soleil qui se couchait déjà sur la plaine, direction : chez lui. Malheureusement, son chemin croisa celui d’Horace, le fils d’Argios, et sa bande. Pour Horace, le terme « enfant » n’avait pas grand-chose à voir avec lui, il avait de gros sourcils joints, des yeux jetant des éclairs sauvages et des cheveux en bataille. Sa mâchoire inférieure était tellement robuste que c’était la première partie de son visage qu’on puisse remarquer, sans parler de son corps musclé et de sa posture trapue. Il était en train de manger voracement un sandwich remplit d’une masse jaunâtre dont Elysio n’en savait pas le nom. À la vue du garçon, Horace dévoila ses dents tordues pleines de masse jaune : -Eh ! Mais c’est mon ami l’appât à monstre ! Cria-t-il. Sa voix dévoilait tout le faible contenu de son cerveau, mais les affreux amis qui le soutenait ne semblaient pas s’en rendre compte et commençaient à rire comme des débiles, ce qui énervait Elysio. Le garçon de 12 ans ressentit une étrange chaleur dans sa poitrine et son tatouage pulser sous sa tunique, il le ressentait à chaque fois que quelqu’un, notamment Horace, le provoquait comme ça. Il chercha rapidement des mots pour riposter: -Qu’est-ce que tu me veux encore, Horace ? Tu n’as pas assez embêté les bébés avec (il pointa du menton les amis du colosse) ta « communauté des provocateurs sans cerveau »? -Bah, non ! Je le fait maintenant, gros bébé ! Sa « communauté des provocateurs sans cerveau » commença à pouffer. Même si les répliques de leur « leader » n’avaient rien d’intelligent, ils riaient comme si elles avaient quelque chose de drôle. Horace mordit dans son sandwich et continua la bouche pleine : -Alors, dit moi, qu’est-ce que tu es allé faire près du puits ? Tu es allé attendre que je te refasse un nettoyage pour ta sale bouille ? Il voulait faire allusion au désagréable jour où il a plongé le visage d’Elysio dans le sceau remplit d’eau du puits. -Je trouve que ce serait plutôt toi qui devait avoir besoin d’un bain, riposta Elysio d’un regard ironique, tu as déjà entendu parler de quelque chose appelé « Hygiène » ? Tu devais lâcher ce sandwich, plonger ton popotin dans ce maudit puits et ne plus jamais me parler ! -D’accord ! Je vais lâcher ce sandwich ! Il donna une dernière morsure dans le sandwich et l’envoya voler pour atterrir en plein sur le visage d’Elysio, l’aspergeant de l’écœurante masse jaune. Elle avait un gout et une odeur rapprochée d’un vieux fromage lâché pendant des semaines et roulé dans une mare boueuse. Les yeux fermés, il entendit Horace et sa bande éclater dans un fou rire. -Oups ! Je ne l’ai pas fait exprès ! D’un revers de la main, Elysio nettoya son visage. Il ramassa le sandwich, maintenant couvert de terre et en profita que ses ennemis ne prêtaient attention pour l’envoyer s’écraser sur le nez du colosse. -Moi non plus ! Horace retroussa ses manches fusillant Elysio du regard et fit craquer les jointures de ses doigts. C’était le signal d’une baston, mais elle se fit interrompre par une voix qu’Elysio connaissait bien : -Arrêtez vos enfantillages, les gars ! Un garçon de son âge s’avança vers eux. Ses cheveux dorés arrivaient au niveau de sa nuque et quelques mèches lui retombaient sur son front. Ses yeux bienveillants étaient du même bleu profond que ceux d’Elysio, rien qu’en croisant son regard, il croyait voir ses propres yeux. Il avait un visage souriant et sage comme celui de sa mère et une bonne allure comme son père. Même si il était vêtu que de simples vêtements bleuâtres, le garçon aux cheveux blonds ressemblait à un chevalier. Adulte, il serait surement un défenseur du village comme l’est son père. -Elkyre…grommela Elysio, je pouvais régler son compte tout seul ! C’est lui qui m’a provoqué, c’est mon combat, c’est moi qui me bats et toi tu n’as rien à faire dans l’histoire ! -Et pourquoi te battre ? Pour encore recevoir des coups et finir allongé dans un lit en gémissant « Je me vengerais, je me vengerais ! » ? Il venait de le coincer. Horace commença à rire bêtement en pointant Elysio de son gros doigt encore sale. Mais cette fois, il était seul, ses amis restaient planté en regardant Elkyre. Et oui ! Avec son allure héroïque et son intelligence, il a réussi à gagner le respect de tous les enfants du village, comme un dresseur qui gagne le respect d’un Culbutar sauvage. C’est pour ça qu’il est le deuxième garçon le plus populaire du village. Horace est le premier, mais il a eu cette place à cause de sa force et du faite qu’il tape tout le monde quand on le provoque (ce qui fait d’énormes dégâts), par contre, ça c’est une autre histoire… Elkyre fit signe à Horace d’arrêter de rire et changea de sujet. -Elysio…il commence à faire nuit, on ferait mieux de rentrer. Le garçon aux cheveux noirs se rappela qu’il voulait rentrer chez lui avant d’avoir croisé Horace, par contre, il ne se rappelait plus du tout pourquoi. Il avait complètement oublié à cause de sa dispute. Elysio acquiesça, gêné, et suivit Elkyre jusqu'à sa demeure. C’était une maison relativement modeste et faite de bois retiré aux arbres qui longeaient la longue plaine où le village était placé. Sur la porte à poignée de fer, il y avait, gravé en lettres aux reflets dorés : « Hérik, Tania, Elkyre, Elysio ». Ce qu’Elysio trouvait étrange, c’est que l’inscription « Elkyre » paraissait plus ancienne que la sienne, comme si « Elysio » a été écrit longtemps après. C’était Hérik qui ouvrit la porte et souri chaleureusement. -Elysio ! Elkyre ! Entrez, il commence à faire froid. À la lueur d’un feu, la famille s’assit pour se réchauffer. Hérik regarda le visage d’Elysio pour lire ce qu’il avait fait pendant son absence : -C’est Horace, n’est-ce pas ? -Non ! Mais pas du tout ! Mentit Elysio. Tu crois que je vais encore me disputer avec cet idiot ? -Elysio... fit sa mère. Dit la vérité à ton père. -Oui…c’est ça. Murmura le garçon. Mais c’est lui qui m’a cherché, encore une fois. Mais la prochaine fois, il verra. En savant que c’était une conversation entre Elysio et ses parents, Elkyre prit un de ses multiples livres et, en enfilant ses lunettes devant ses yeux, commença à le lire. Elysio trouvait qu’il avait l’air d’un « intello de service » avec ses petites lunettes et son gros livre souvent de taille impressionnante. Les parents d’Elysio et Elkyre s’échangèrent des regards soupçonneux et leurs yeux se posèrent à nouveau sur Elysio : -Se venger ne sert à rien, Elysio, commença sa mère en lui caressant les cheveux, c’est une perte de temps, retient bien ça. -Qu’est-ce que tu as ressenti, exactement, quand Horace te provoquais ? demanda son père. -Pourquoi vous me demandez ça ? -Qu’est-ce que tu as ressenti ? Répéta-t-il d’une voix inquiète. Mais il fut interrompu par un coup de coude de Tania qui avait un regard de « Qu’est ce qui te prends ? ». Alors ce fut elle qui continua. - Tu as sentit une chaleur dans ta poitrine ? Comme si ton cœur prenait feu ? -Euh…oui. J’avais l’impression que mon cœur ardait. Hérik ferma les yeux et semblait murmurer des jurons tandis que sa mère semblait essayer de rester calme et de retenir des larmes. -Ton tatouage…il…pulsait ? Continua-t-elle la voix tremblante. En voyant que sa mère était à deux doigts de pleurer, Elysio se contenta de mentir pour qu’elle ne fonde pas en larmes. Avec sa forte liaison avec sa mère, il détestait profondément la voir dans cet état. -Non. C’est tout. Ou Elysio était un mauvais menteur ou ses parents pouvaient lire le moindre mensonge sur son visage, en tout cas, à chaque fois qu’il mentait, ses parents pouvaient voir s’il disait vrai ou pas. Hérik l’avait deviné car il soupira entre ses dents serrées : -Je savais que ça allait arriver… -Quoi ?! Qu’est ce qui se passe ?! Qu’est-ce que j’ai fait ?! Ne faites pas mine de rien comme d’habitude ! Je veux le savoir cette fois ! J’ai le droit de le savoir ! -Non ! Tu ne peux pas ! Cria son père la voix stressée. En apercevant qu’il commençait à être dur, Hérik se contenta de soupirer pour revenir au calme. Elysio avait tellement de questions qui lui montaient à la tête qu’il devait faire un effort pour ne pas les exclamer à pleins poumons. Mais en voyant le visage de sa mère retenant des sanglots, il s’abstint de les poser. Un mot de plus et elle allait pleurer. Le cœur d’Elysio s’adoucit et il serra sa mère dans ses bras. Il essaya de trouver des mots pour la réconforter : -Ne t’inquiète pas, maman. Peu importe ce qui m’attend, ça ne vas jamais avoir lieu. Il n’était pas sûr du tout de ce qu’il racontait, mais il pria pour que cela marche. Quand la nuit tomba, les deux frères rejoignirent leur chambre. Leur conversation ne portait que sur ce qui avait été dit, car Elkyre faisait seulement mine de lire le livre et avait écouté tout ce qui avait été dit. Le blond s’inquiétait beaucoup pour son frère et sur les nombreux mystères qui l’entouraient et qui entrainaient sa solitude. Il s’inquiétait un peu trop pour lui. - Ils ne veulent rien me dire. Grommela Elysio d’une voix basse. Ils me cachent tout. Je ne comprends pas pourquoi. Elkyre soupira : -Surement parce que ce serait super dangereux si ils te le raconteraient. -Mes parents me font entièrement confiance ! -Pense un peu, frangin, il faut y avoir une cause pour qu’ils ne te disent rien. -Je sais qu’ils me le diront d’un jour à l’autre ! -Tu n’as pas vu papa, il a frisé une crise de colère, sans parler de maman, elle était a bord des larmes et aurai pleuré si tu n’avais pas « essayé » de la consoler. -Ils me font confiance ! répéta Elysio. Ils savent que cette chose, aussi dangereuse soit-elle, doit m’être dite ! Je ne vais jamais les décevoir ! -Elysio, tu es trop sûr de toi. -Arrête ! Arrête de te placer dans mon histoire ! C’est ma vie et tu n’as rien à faire dedans ! Occupe-toi plutôt de la tienne et laisse-moi tranquille ! -Cesse de faire ton têtu, je veux seulement ton bien. Elysio soupira à son tour et s’allongea dans son lit, tournant le dos à Elkyre. En retirant sa tunique, il regarda longuement le tatouage greffé sur sa poitrine, maintenant, contrairement à son enfance, il avait envi de l’extirper pour ne plus en entendre parler, mais il ne le pouvait pas. Elkyre leva les yeux au ciel. « Qu’est-ce qu’il s’énerve facilement celui-là. » Il savait que son frère courait un grand danger, il ne savait pas quel genre de danger, mais il pouvait le ressentir. Mais la nuit porte conseil. Il s’allongea et ferma les yeux qui arrivaient difficilement à être maintenus ouverts.
Dernière édition par Elysio le Mar 27 Sep - 15:40, édité 1 fois |
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| | | Sujet: Re: Coeur Vengeur (fanfiction d'Elysiounette) Ven 6 Aoû - 23:41 | |
| Chapitre 2 Qui suis-je ? Loin du village Darios, s’élevait une énorme tour située au milieu d’un vaste plateau glacé. Constituée de pierres grisâtres, la grande tour était si haute qu’elle semblait toucher le ciel sombre de son sommet en forme de dôme. Elle était vielle de quelques centaines d’années et la vieillesse lui donnait un air sinistre et fantomatique. Hiki se tenait debout dans le dortoir, songeant. Il s’agit d’un Lycanthrope, un homme-loup. Il avait presque tout d’un homme sauf sa tête qui était celle d’un loup au pelage marron clair et aux yeux d’un bleu turquoise luisant dans le noir. Son corps, portant ce même pelage marron, était couvert d’une armure lourde et argentée portant l’emblème de son armée sur sa poitrine. Des motifs semblables à l’emblème étaient dessinés sur sa tête. Le dortoir était remplit de Lycanthropes comme lui. Ils avaient tous le corps massif et musclé d’un homme fait pour se battre et une tête de loup dont la couleur du pelage variait du noir au blanc, du marron au gris, sans parler des couleurs improbables comme le bleu, le rouge, le vert...Tous portant les tatouages sur la tête. Le bruit grave d’une corne se fit entendre, c’était le signal d’un rassemblement. Hiki longea la pièce du regard pour voir si tous les Lycanthropes étaient réveillés, des yeux, de couleurs aussi variables que leur pelage, s’ouvrirent presque en même temps. Seulement un ne se réveilla pas. Il s’agissait d’un loup-garou au pelage gris clair, très âgé pour être combattant. Il ouvrit ses yeux verts pin lentement. -Gérius ! Appela Hiki. Encore fatigué ? -Non, ce n’est rien. Aide-moi à me lever, Hiki. Je n’ai pas trop la forme après avoir dormit si peu. Hiki acquiesça et vint prendre son vieil ami par le bras pour soulever son corps, mais Gérius fut plus malin et fit son ami tomber en le tirant par le bras qui le tenait. Le jeune Loup-garou s’écroula par terre en poussant un petit cri. Gérius se mit à rire amicalement, accompagné d’une grande partie du dortoir. -La confiance peut te paraitre quelque chose qui peut te sauver, expliqua le vieux Lycanthrope, mais bien au contraire, la confiance est le pire des pièges, retient le bien, jeune apprenti. Hiki grogna un peu avant de se relever et de se diriger vers la porte, ignorant le rire de ses congénères. Gérius était son maitre depuis qu’il s’est engagé dans l’armée et ses plus anciens souvenirs remontent de là, il ne connaissait pas sa vie avant d’être dans l’armés et ne savait pas si il a toujours été un lycanthrope. Le loup-garou gris s’approcha de lui en s’appuyant de sa canne en bois bordée de motifs en métal. -Je ne voulais pas offrir à ses gens ton humiliation, tu sais bien que je cherche à faire de toi un chevalier qui pourra un jour accomplir ton objectif. -J’irais à la réunion cette fois. Affirma Hiki en changeant de sujet. -Tu sais bien que notre maitre ne te fait pas confiance, mon jeune ami. Si tu mets un pied dans sa salle, il va-t’en extirper sans te laisser dire un mot. -Juste parce que je cherche votre liberté, notre liberté à tous ? -Non, Hiki, bien plus… -Quoi ? Gérius secoua sa tête au pelage gris et se dirigea vers son armoire de bois pour vêtir son armure gardée à l’intérieur. Hiki lui emboita le pas toujours à la recherche d’une réponse, mais il dut attendre avant que son vieil ami puisse répondre : -Tu sais bien que tu es un mage, Hiki, et ton pouvoir peut devenir dangereux si tu découvres tout. Je connais la haine que tu as pour Nouvelle-lune et le maitre le sait très bien aussi. Donc tu peux à tout moment utiliser ton pouvoir pour empêcher cette prophétie d’avoir lieu. -Alors, si le maitre me craint autant, je ne vois pas pourquoi il m’a capturé pour m’engager dans son armée. Ça ne fait aucun sens si il tient tellement à la prophétie. -C’est parce que tu es quelqu’un qui sais écouter son cœur, répondit Gérius en posant sa main sur l’épaule d’Hiki, tu sais prendre tes propres décisions et ça fait de toi un excellent combattant. Tu es le courageux chevalier que notre maitre a longtemps cherché. -Je ne vois pas le rapport. Il y a tellement de bons chevaliers ici. Pourquoi il aurait besoin de moi ? Tout ce que je veux c’est partir et vous libérer tous de Nouvelle-lune et sa communauté, j’en ai marre de la servir et servir ce maitre comme le ferait des pantins. Pense à tous ses gens qui ont été arraché de leur famille et qui n’ont pas un moindre souvenir de leur vie passée, seulement pour cette maudite prophétie qui détruira peut-être notre monde. Pense à ça, et tu verras ce que je ressens et pourquoi je veux sortir d’ici. -Hiki…Je sais très bien ce que tu ressens, mais nous sommes des mages et nos familles ont été certainement tous des mages. Notre devoir est de défendre leur honneur. -Tu penses exactement comme ce maitre. Hiki s’écarta de Gérius, le museau baissé, il put voir du coin de l’œil, les yeux de son ami remplis de confusion, il semblait chercher des mots mais en vain. Hiki s’écarta de la porte pour laisser passer les centaines de Lycanthropes déjà tout recouvert de l’armure argentée portant l’emblème de leur armé. Quelques-uns discutaient avec des paroles comme le ferait des humains, mais d’autres ne faisaient que pousser des grognements d’animaux. Quelques disputes comblaient la foule ; elles se faisaient toujours interrompre violemment par quelques dirigeants qui surveillaient les dortoirs. C’est quand Gérius s’apprêtait à rejoindre la foule que Hiki eut une idée : -Gérius ! Gérius ! Appela-t-il. Tu pourrais me raconter tout ce qui s’est passé dans la réunion. Je te promets que je n’utiliserais pas mon pouvoir ! -Non, mon ami. Dit-il d’un ton gêné. Si tu ne veux pas utiliser ton pouvoir, pourquoi tu voudrais écouter ce que le maitre veut dire ? Et, n’oublie jamais ce que j’ai dit sur la confiance. -Mais je suis ton ami ! -Il y a quelques amis qui peuvent te trahir à tout moment. -Tu ne vas pas commencer à m’accuser de traitre ! -Même tes amis les plus chers peuvent te trahir un jour, qui sait. Après avoir fait un signe d’au revoir de la main, Gérius s’infiltra dans la foule et disparut dans les centaines de combattant qu’elle contenait. Hiki resta planté en train de regarder son armée franchir la grande porte en métal. Il voulait absolument écouter cette conversation pour pouvoir accomplir son objectif. Mais si il le faisait, Gérius aurait raison, il lui aurait mentit pleinement. Le jeune Lycanthrope était coincé dans un lourd dilemme, qu’est-ce qu’il choisirait entre rester et ne pas trahir Gérius ou partir et libérer tout le monde de la « menace Nouvelle-Lune ». Tout à coup, une idée lui passa par la tête. Il avait d’ores et déjà fait son choix et venait de trouver un moyen de le réaliser. ____________________________________ Elysio était sorti de sa maison pour humer l’air qui soufflait dehors. Après cette conversation difficile de la nuit dernière, ses parents réagissaient normalement comme toujours. Mais sa nuit a été animée d’un rêve différent de tous ceux qu’il avait fait auparavant. Il était situé dans un espace complètement vide, éclairé par une faible lumière bleutée dont il ignorait d’où elle venait. Au fond de la salle était assise une petite fille d’environ 7 ans, son visage était trop faiblement éclairé pour qu’Elysio puisse le distinguer correctement ou lire ses expressions. Tout de même, elle semblait triste à cause de sa position recroquevillée et sa tête baissée entre ses genoux. À cause de ses longs cheveux emmêlés et de ses vêtements sales et déchirés, elle avait l’air d’avoir vécu dans une forêt ou quelque chose du genre. -Qui est tu ? Articula Elysio à contrecœur. La petite fille leva ses yeux vers lui, ils étaient la partie la plus éclairée de son visage et ses iris avaient le même teint vert bleuté que l’océan. Ils étaient complètement vides d’expression, comme si la jeune fille était un fantôme. Elle ne répondit pas à sa question. -Je ne peux pas rester trop de temps, lui avertit-elle, ils vont bientôt venir ici. La voix de la fille ressemblait à celle d’une adulte et résonnait dans la salle comme dans une caverne. Elysio avait l’impression qu’une autre voix parlait derrière la sienne, une voix d’homme. Mais il n’était pas sûr, cela pouvait être seulement son imagination. -Qui va venir ? Demanda-t-il. De quoi tu parles ? -Jeune garçon, quoi qu’il arrive, reste dans ton village, tu y seras en sécurité. -Tu veux parler des monstres, c’est ça ? La jeune fille se tut quelques temps, et repris. -Bien plus que des monstres. Mais prends garde, si quelque chose t’arrives, ne montre jamais le tatouage que tu as sur ta poitrine. Si tu le montres à qui que ce soit, ils peuvent le découvrir et feront des choses atroces, hors de ce que tu peux imaginer. Surtout, ne traverse jamais le mur. Tant que tu seras à l’intérieur du mur, tu seras en sécurité et ton village aussi. En ne comprenant presque rien, Elysio acquiesça en lâchant un petit « D’accord ». « Qu’est-ce que ce mur ? » « Pourquoi ne pas montrer mon tatouage ? » Il avait plein de questions à poser, mais il s’abstenu en sachant la réaction silencieuse et mystérieuse de la fillette et se contenta de dire ce « d’accord ». Celle-ci regarda par-dessus son épaule et écarquilla les yeux. -Ils arrivent, avait-elle dit, il faut que je parte. Elysio n’avait vu aucune silhouette s’approcher de la jeune fille, mais il n’eut pas le temps de penser car la fillette se métamorphosait petit à petit en une petite louve aux yeux couleur océan. Elle fit un bond vers le côté où elle voyait ses ennemis arriver et disparut en fumée faisant aussitôt Elysio sortir de son sommeil. Le garçon se posait pleins de questions sur ce rêve et qu’est-ce qu’avait cette petite gamine à l’appeler de « jeune garçon » alors qu’elle était beaucoup plus jeune que lui ?. « Après tout, ce n’est qu’un rêve, se dit-il. Pourquoi se poser tellement de question ? » Mais ce qu’il ignorait c’est que tous les rêves ont un fond de vérité. Pour l’instant, Elkyre était resté dans sa chambre. Il parcourut du regard les étagères remplies de livres. Depuis qu’il était un enfant, il était passionné de toutes ces histoires épiques que les romans lui offraient, il avait un rêve qu’il avait gardé depuis petit : vivre un jour une aventure. Son frère s’en fichait de tout ça, il préférait ce qu’il y avait dans la réalité, c’était ce qui importait le plus pour lui. Mais la plupart des romans qu’il avait lus petit s’étaient effacé de sa mémoire. Son regard se posa sur une forme rectangulaire recouverte d’un velours foncé. Intrigué, il s’approcha de lui et l’ouvrit. De la poussière envahit l’air et fit tousser le jeune garçon. « Qu’est-ce que c’est ? Quoi que ce soit, c’est quelque chose qui date des siècles ! » Se dit-il avec mépris. Il découvrit avec étonnement qu’il s’agissait d’un livre, mais pas de n’importe quel livre. Le titre était caché par une fine couche poussiéreuse qu’il fit voler en soufflant dessus. Le titre se révéla : « Histoire d’Alysia » Elkyre sourit : « Pourquoi l’ « Histoire d’Alysia » est cachée comme ça ? » Son sourire s’évanouît. En tournant les pages, il était tombé sur un chapitre qu’il semblait connaitre : Mages et Sorciers, un chapitre qu’il commença à lire du début jusqu'à la fin. Une impression de déjà-vu lui parcourut l’esprit, c’était cette histoire de mages que sa mère lui avait raconté quand il n’avait que 7 ans. C’était le début de tous les mystères qu’il éprouvait pour Elysio. Cette histoire était relativement courte, mais, il découvrit aussitôt que ce n’était pas tout à fait ça : la page de droite était déchirée et en consultant la table des matières, Elkyre put voir le chapitre que contenait cette page et en écarquilla les yeux : il était intitulé « La prophétie de Nouvelle-Lune». L’histoire avait une suite, et Elkyre avait le pressentiment que la suite avait quelque chose à voir avec Elysio, les attaques de monstres et toutes ses conversations bizarres avec ses parents. Le blond avait peur des conséquences, son frère courait-il un grand danger ou quelque chose comme ça? Il referma le livre sèchement et courut en dehors de la maison, l’ouvrage resserré contre sa poitrine. Une désagréable voix retira Elysio de ses pensées : -Hier, papa m’a dit plein de chose sur l’appât à monstres. -Ah oui ? répondit une voix aigüe et stridente. Raconte ! Il s’agissait d’Horace, le grand pachyderme le plus populaire du village. Il était accompagné de son meilleur ami, Slenn, un garçon trop petit et mince pour son âge dont les cheveux courts, à ras de son crâne, avaient une couleur blonde verdâtre. -Il m’a dit que quand il est né, ses parents ont essayé de le tuer. -Sans blague ? -Non, je suis sérieux, c’est vrai ! -Ça ne m’étonne pas de lui ! Elysio sentit cette chaleur dans sa poitrine. Il s’avança vers eux les poings serrés en savant que tout ce que le grand homme préhistorique disait était faux. Horace l’aperçu : -Eh ! Regarde, Slenn ! L’appât à monstre, on parlait de toi, justement ! Le garçon ne répondit rien, il continua de marcher vers Horace le tatouage pulsant fortement sous sa tunique. Personne, ni même Elkyre pouvait le voir, c’était le moment ou jamais de se venger de tout ce que le colosse lui avait fait. Celui-ci se mit à ricaner : -Tu as donné ta langue au chat ? -Euh…Horace. Avertit Slenn d’une voix inquiète. Tu…tu…devrais arrêter. Regarde ses yeux. Elysio ne se souciait de rien. Slenn devrait essayer de faire remarquer à Horace que ses yeux étaient pleins de rage et que ça pouvait signifier un combat. -Héhéhé ! Arrête Slenn ! Ce type n’est qu’un bon à rien, c’est peut-être même pour ça que ses parents ne voulaient pas de lui quand il est… Il ne put pas finir sa phrase car Elysio c’était élancé sur lui de toutes ses forces avec un tel élan qu’il réussit à le faire tomber bruyamment au sol. Slenn poussa un cri de terreur et par le grand étonnement d’Elysio, prit ses jambes à son cou en appelant sa mère. Normalement, Slenn restait devant le combat et riait en connaissant déjà le vainqueur ou il appelait tout le groupe d’Horace pour assister, mais là, tout était différent. Elysio asséna un coup de poing sur la joue de son ennemi d’une telle force qu’il crut voir une de ses dents jaunies lui ressortir de la bouche. Horace riposta et essaya d’écraser sa grande paluche sur le ventre du garçon, mais celui-ci parvint à l’arrêter de sa main, sans aucune peine. Le colosse grogna un « Que ?...» étonné. Et c’est la qu’Elysio aperçut que la chaleur parcourait son bras aussi fortement que dans sa poitrine. Horace grogna comme un animal sauvage et d’un geste sec, il s’empara du col de la tunique de son opposant pour l’envoyer valser mais la seule chose qu’il réussit à faire c’est de désajuster le vêtement du garçon. Le pachyderme écarquilla les yeux en apercevant le tatouage du garçon qui…brillait ! Après sa course, Elkyre vit enfin son frère, mais dans une situation complètement anormale. Son cœur manqua un coup quand il vit que le tatouage d’Elysio brillait. Il ignorait ce qui lui arrivait et se contenta de crier à plein poumons : -Elysio ! Arête ça ! Le garçon aux cheveux sombres tourna son regard vers lui. Ses yeux brillaient de la même lueur bleuâtre que son tatouage et jetaient des éclairs. - Elkyre, laisse-moi l’occasion de me venger ! Cria-t-il. -Ton tatouage…commença Elkyre. Mais il ne put terminer sa phrase car tout d’un coup, Horace se raidit comme si il venait de recevoir un choc électrique et ses cheveux se redressèrent légèrement sur son crâne. En apercevant ça, Elysio eut, par instinct, le réflexe de retirer sa main de celle d’Horace et de faire un bond maladroit en arrière. Il retomba au sol sur le dos et gémit de douleur en serrant fortement ses paupières et ses dents. La chaleur s’éteint petit à petit de son bras, puis de sa poitrine et créait en lui une fatigue faible et inexplicable. Il prit son courage à deux mains et décida d’ouvrir les yeux, il les ouvrit grands et ébahis quand il vit Horace se relever difficilement et tremblotant. Celui-ci plongea ses yeux de rat acculé dans ceux d’Elysio avant de prendre ses jambes à son cou tel l’a fait Slenn en criant « Un sorcier ! Un sorcier ! ». Respirant bruyamment, Elysio le regarda s’enfuir : -Que…qu’est-ce que j’ai fait ?... -Je…je ne sais pas… Elkyre paraissait aussi étonné que lui, ses yeux étaient fixés vers l’endroit où Horace était partit. Les deux frères se posaient de nouvelles questions sur Elysio, par contre, celui-ci se demandait aussi si ce qu’Horace disait avant d’être attaqué était vrai, la chose sur ce que ses parents ont essayé de faire à sa naissance. Le garçon se contenta à changer de sujet : -Euh…c’est quoi le bouquin que tu tiens, là ? -Ah ! C’est que je tenais à te dire…tu sais le bouquin que maman nous a lu quand on était gamin ? Elysio se creusa la mémoire : -Ouais, celui des mages et des sorciers ? Oh non, tu ne vas pas me dire que je suis un sorcier comme l’a dit Horace quand il est partit comme une petite fille ! -...je voulais te dire autre chose. -Dit toujours. -Il y a une page du livre qui est… Sa phrase fut un suspens car son père interrompu en criant leur nom. Il semblait avoir découvert la nouvelle de la dispute vu la vitesse de sa course. Quand il arriva près de lui, Elysio baissa les yeux n’ayant aucune envie de croiser le regard de son père sans doute en colère. -Je n’ai pas voulu faire ça, papa, murmura Elysio, il m’a cherché et… Hérik haussa un de ses sourcils broussailleux, il n’était pas au courant de ce qui c’était passé : -De quoi tu parles ? Mais rentre, Elysio, ta mère veut te parler. Il y avait un certain tremblement dans sa voix, mais il était très léger, presque muet. Ce que sa mère avait à dire devait être surement d’une grande importance. Elysio leva la tête et regarda quelque seconde dans les yeux de son père, ils étaient embarrassés. Il tourna la tête et partit en courant vers la maison. Elkyre voulu le suivre, mais d’un geste de bras, Hérik l’arrêta avant de lui dire de rester avec lui.
Dernière édition par *Elysio* le Lun 4 Oct - 23:30, édité 1 fois |
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| | | Sujet: Re: Coeur Vengeur (fanfiction d'Elysiounette) Sam 14 Aoû - 19:01 | |
| Tania était assise sur une chaise et observait les oiseaux qui chantaient une mélodie en trahissant l’ambiance mystérieuse qui planait dans l’air. La légère brise jouait sur ses longs cheveux blonds et la pierre bleue du Cœur-de-Lazura, son collier, semblait plus pâle que jamais. Quand elle aperçut Elysio, l’ombre d’un sourire passa sur son visage. Elle lui fit signe de s’assoir à côté d’elle.
-Pourquoi tu m’as appelé, maman ?
-Je…Sa voix s’éteignit et elle baissa la tête.
Après un long moment, elle reprit la voix tremblante :
-C’est sur les conversations qu’on a eu moi et ton père. On trouve que le moment est venu de tout t’avouer. Tu es grand, maintenant.
Sur ce, elle passa une main sur l’épaule du garçon qui avait une envie grandissante de s’écrier « Waouh ! Il était temps ! », Mais en voyant la mine triste de sa mère il ne put que faire un léger sourire. Pour ne pas se montrer impatient, il attendit que la femme continue.
-L’histoire que je t’ai lue quand tu étais petit, celle avec les mages et les sorciers…elle est vrai et elle s’est vraiment passée.
-Ah bon ? Comment ça se fait que j’ai des pouvoirs alors que les mages ont tous disparut ?
Il s’attendit à ce que sa mère soit surprise de ce qu’il venait de dire, mais son expression ne changea pas, elle semblait s’y être attendu.
-C’est une longue histoire, mais je vais tout te raconter. Pleine-Lune, la demi déesse qui a fait disparaitre tous les mages et sorciers a été récompensée de ses exploits et a été acceptée parmi les dieux d’Alysia, elle est devenue la déesse de la lune, première lune d’Alysia. Mais elle avait une cousine, une demi-déesse le fruit d’Aube la déesse de la création et un mage mortel, son nom est Nouvelle-Lune. Elle était jalouse de l’exploit qu’avait fait sa cousine et jalouse du fait qu’elle soit devenue une déesse, de plus, les mages et les sorciers étaient la création de sa mère. Pour se venger, elle fit revenir les mages, mais ses pouvoirs étaient affaiblis par le temps et elle n’a réussi que donner qu’un faible pouvoir à chaque mage.
-Mais mon pouvoir n’a rien de faible, j’ai presque tué Horace.
-Je le sais. (Elle soupira) Je suis une mage et je n’ai qu’un pouvoir comme tous ceux qui existent. Regarde.
Tania leva la tête et fixa une feuille qui tombait d’une branche en tourbillonnant. Elle fronça les sourcils, tendit sa main vers elle et…incroyable ! Elysio ouvrit grand ses yeux, ébahit : la feuille s’était arrêté et flottait dans l’air comme si elle était retenu par un fil invisible.
-Waouh ! Un pouvoir de lévitation !
Tania sourit :
-Ce n’est pas de la lévitation. Je ne peux pas soulever des objets car ça demande beaucoup de force, je peux seulement arrêter leur chute. Les objets trop lourds peuvent aussi épuiser toutes mes forces.
-C’est quand même impressionnant de pouvoir manipuler un pouvoir. Et il y a quelque chose à voir avec ton collier, le Cœur-de-Lazura?
Le sourire de sa mère s’effaça. En refermant sa main et laissa la feuille se poser au sol.
-En fait, non. Ce collier est héréditaire et est transmis de fils ainé à fils ainé. Quand les mages peuplaient Alysia, ils étaient divisés en plusieurs familles. Mais le Cœur-de-Lazura fait partit d’une des quatre Grandes, les quatre familles les plus puissantes. Ce collier a été conçu par Lazura, la fondatrice des Lazuriens et notre ancêtre, Elysio.
-Je descends d’une grande famille de mages ?
-Oui.
-Trop cool !
En voyant l’enthousiasme de son fils, Tania sourit encore une fois, mais ce sourire n’était pas le sourire triste qu’elle faisait à chaque fois, c’était un sourire chaleureux et joyeux. Elysio était heureux de la revoir comme ça, cela faisait si longtemps qu’elle n’a pas été heureuse.
-Le Cœur-de-Lazura a une grande particularité aussi, continua t’elle, la pierre brille de mille feux quand il est autour du cou d’un mage absolu et aussi quand il est porté par le grand amour de son propriétaire.
-Alors si on le donne à papa, il brille. Conclut Elysio en souriant. Et, c’est quoi la différence entre les mages absolus et les mages normaux?
-Les mages absolus sont des mages qui ont tous les grands pouvoirs qu’ils avaient auparavant.
-Des gens comme moi alors…
La mine de Tania s’assombrit. Elle continua :
-Ayant envie de devenir une déesse, Nouvelle-Lune a été soumise à plusieurs épreuves pour montrer qu’elle était digne d’en devenir une. La demi-déesse les a réussi sans peine et eut sa place parmi les dieux. Elle est devenue la déesse de la deuxième lune d’Alysia et dès lors, deux lunes tournent autour de notre monde. Mais, il y a des millénaires, quand les dieux ont quitté Alysia, Nouvelle-Lune a laissé son cœur sur la planète et depuis, quatre mages absolus ont vu le jour, tous descendant des quatre Grandes.
-Et, l’un d’eux c’est moi, non ?
-Oui. La première remonte il y a très longtemps, son nom était Jadylina, descendante de la famille des Orchidias, elle est morte en se sacrifiant pour ses amis et a laissé son âme et ses pouvoirs dans le « Sceptre d’Orchidia », aussi nommé « Bâton Aigle ». Le Sceptre d’Orchidia a exactement la même fonction que le Cœur-de-Lazura, il est héréditaire et maintenant, les descendants de Jadilyna vivent en monarchie dans le Royaume d’Orchidia. Beaucoup de temps après la mort de Jadilyna, un deuxième, du nom d’Oreck de la famille des Drakems est né. L’objet héréditaire des Drakems est un masque couleur de sang. Mais, malheureusement, Oreck a mal tourné et est devenu un sorcier. Après avoir répandu le mal, il a été tué par un groupe de héros. Pour le troisième, on n’a jamais su grand-chose sur lui. Il appartient à la famille des Dorias, famille dont l’objet héréditaire était une ceinture dorée. Même son nom était inconnu, ce mage a disparu mystérieusement, mais il devait être mort en ce moment car un mage complet ne peut naitre que si le précédent est mort, tel en a décidé les dieux.
-Le dernier c’est moi, Elysio de la famille des Lazuriens. Mais comme tous les mages absolus viennent des quatre Grandes et tous y sont passé, ça veut dire que je suis le dernier mage complet de tous les temps ?
-Oui, mais il y a un autre moyen. Une prophétie…
Elle avait chuchoté tellement bas « Une prophétie » qu’Elysio avait l’impression que ça mère ne désirait pas qu’il écoute ce mot.
-Cette prophétie a quelque chose à voir avec mon tatouage et les monstres. Devina-t-il. Non ?
Tania plongea son regard dans celui du garçon. Une étincelle de surprise et de tristesse s’alluma dans ses yeux aussitôt puis elle les ferma avant d’acquiescer d’un petit mouvement de tête :
-Quand tu es né, Hérik et moi nous avons vu tout de suite que tu ne seras jamais un garçon comme les autres. Il y avait ce symbole sur ta poitrine…qui indique que tu es un…
-Mage absolu ?
-Oui et non.
-Quoi alors ?
-Argios était là aussi, et quand il t’a vu, il a refusé qu’on te laisse en vie, tu serais trop dangereux pour nous tous.
-Pourquoi je serais dangereux ? Qu’est-ce que j’ai ? C’est à cause des monstres qui me suivent partout ? Dit moi tout !
Tania soupira et continua son histoire presque sans prêter attention aux multiples questions d’Elysio :
-Nous t’avons presque tué, Elysio, mais on s’est abstenu, tu es notre enfant et on ne ferait jamais une chose pareille. Au début, Hérik te négligeait, il n’acceptait pas qu’il y aille quelqu’un comme toi dans la famille. Il n’avait pas écrit ton nom sur la porte de la maison pour ne pas que les villageois voient que tu es encore en vie. Les jours ont passé et on a vu que tu grandissais et vivais normalement, Hérik en oubliait même ce que tu étais vraiment de même pour tous les villageois. On a écrit ton nom sur la porte et tout s’est dérouler normalement.
Un nœud se forma dans la gorge d’Elysio. Horace disait donc vrai quand il était en train de discuter avec Slenn. Ses parents l’ont bel et bien presque tué. Mais pourquoi ? Et qu’est-ce qu’avait Argios à tout raconter à son fils ? Le garçon serra les poings. Il comprenait enfin pourquoi son père n’appréciait pas du tout Argios et faisait la moue quand quelqu’un évoquait son nom.
-Vous m’avez presque tué…répéta-t-il d’une voix qui tremblait. -Ne te vexe pas, Elysio.
-Pourquoi je ne me vexerais pas ?! Rugi t’il sans vraiment le vouloir. Vous m’avez presque tué et maintenant tu ne dis rien sur ce que je suis vraiment, hormis que je suis un mage complet ! Tu n’écoutes pas mes questions ! Et cette prophétie ?! Tu ne m’as pas dit de quoi elle s’agissait et qu’est-ce que j’avais à voir là-dedans ! Et ce tatouage ?! Pourquoi il fait peur à tout le monde ?!
Sa mère essaya de prendre un air imposant, mais elle ne semblait presque pas y arriver :
-Ne me parles pas comme ça, Elysio ! Je ne peux pas te le dire, c’est trop dangereux !
-Alors, tu ne me fais pas confiance, maman. Tu as mis du temps à me révéler tout ça et maintenant que tu me le révèle, je découvre que tu me fais encore moins confiance que je le pensais…
-Elysio je…
Elle n’arriva pas à terminer sa phrase car le garçon lui tourna le dos avant de partir en courant. Sa mère tendit sa main afin de le rattraper, mais son fils était déjà en dehors de sa portée. Elle baissa sa main et la porta à son pendentif.
-Pauvre garçon, murmura-t-elle à elle-même, fera-t-il ce que les trois autres avaient en destinée de faire ? J’espère que non… Mais ce que je sais, c’est qu’il aura des graves ennuis, plus graves qu’il ne peut l’imaginer.
Elysio courait plus vite que ses jambes lui permettaient les larmes manquant de couler à ses yeux. Il parcourut la large rue en terre qui séparait les maisons de droites à celles de gauche. Sur l’une des bornes de la rue, se tenait Horace qui fuit à toute vitesse en voyant qu’Elysio était près de lui, ce qui devait, normalement, réjouir le jeune garçon, mais aucun sourire se dessinait sur ses lèvres.
Il arriva enfin près du puits, la limite de Darios. À côté se tenait la pancarte pour accueillir le petit nombre de visiteurs « Bienvenue à Darios ». Elysio observa le puits et se rappela des paroles qu’avait dites la petite fille dans son rêve : « …quoi qu’il arrive, reste dans ton village, tu y seras en sécurité… ». Il respira à fond.
« Qu’est ce qui me retient ici, en fait ? » Se dit-il. « Pourquoi serais-je en sécurité dans le village et pas en dehors le village ? Les monstres peuvent attaquer ici aussi. Et pourquoi écouterais-je un stupide rêve ? »
Sur ce, il mit un pied devant le puits. Rien. Puis le deuxième. Rien non plus. En voyant cela, il regarda si quelqu’un le regardait, tout le monde étaient dans ses occupations et les défenseurs du village lui tournaient le dos. Il en profita, et s’élança vers la nature pour la première balade qu’il avait faite après des années.
Il sentit un air frais parfumé de fleur et d’herbe fraiche lui remplir les poumons. Il entra dans la fine forêt qui encerclait le village, de larges arbres défilaient sur ses côtés pendant qu’il courait le vent jouant sur ses cheveux hirsutes. Quelques petits animaux fuyaient à son approche tandis que d’autre montraient leur dents en grondant, mais il n’y avait rien de menaçant qui rodait dans la forêt. Elysio sortit de la forêt ; il arriva dans une énorme prairie dont l’herbe était d’un vert éclatant et dont des fleurs, allant du bleu au rouge, décorait le sol. De grandes montagnes, pics et collines encerclaient cette magnifique plaine.
Elysio avait quelques souvenirs de cet endroit. Quand il était encore un petit enfant, avant que sortir du village soit une interdiction, il allait dans cette prairie en compagnie d’Elkyre et de son père et s’amusaient en jouant à rouler sur les pentes et d’autres jeux d’enfants. En respirant encore l’air frais, Elysio se laissa tomber au sol, l’herbe amortie sa chute la faisant perdre toute la douleur qu’elle devait lui provoquer. Il regarda le ciel qui était presque du même bleu que ses yeux.
Il n’y avait presque aucun son qui prouvait que l’homme existait. Les seuls bruits qu’Elysio entendait étaient le chant mélodieux des oiseaux, la brise qui agitait les feuilles des arbres, l’eau d’une rivière qui coulait non loin et le vent qui murmurait à ses oreilles tel une voix. Les seuls sons qui lui faisaient rappeler qu’il était là étaient celui de son souffle bruyant et les battements accélérés de son cœur.
Une vague de paix parcouru le garçon. Mais elle s’affaiblit quand il se souvenu de ce que sa mère lui avait raconté. Il s’aperçut, à présent, à quel point il était différent des autres. Le pire c’est qu’il ne savait pas pourquoi ceci est tombé sur lui, il devait y avoir une raison. Il ne savait pas qui il était vraiment et quel rôle il avait dans cette prophétie inconnue. Des mystères ont été révélés, mais aussitôt remplacés par d’autres.
Il se sentit épuisé, surement à cause de l’étrange fatigue qu’il avait après utiliser ses pouvoirs contre Horace. Il ferma les paupières qui lui semblaient lourdes.
Qui suis-je ?
Dernière édition par *Elysio* le Ven 8 Oct - 20:04, édité 2 fois |
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| | | Sujet: Re: Coeur Vengeur (fanfiction d'Elysiounette) Sam 21 Aoû - 18:39 | |
| Chapitre 3 Feu et larmes Elysio n’avait pas rêvé. En entendant un bruit sourd qui venait de loin, il ouvrit les yeux et scruta le ciel : il faisait nuit et seule les deux lunes d’Alysia éclairaient la plaine d’entre les nuages. Presque aucune étoile ne se montrait. « Combien de temps j’ai dormit ? » Se demanda-t-il en se relevant brusquement. Au loin, à l’emplacement qu’occupait Darios, des formes sombres s’élevaient de derrière les arbres. Elysio plissa les yeux pour mieux voir dans les ténèbres et un frisson glacé lui parcourut le dos quand il aperçut de quoi il s’agissait. C’était de la fumée ! Des animaux sylvestres fuyaient en une fanfare de cris, mais ce n’était pas seulement des cris d’animaux qui retentissaient dans la forêt, des cris humains se mêlaient au concert effrayant. « Non ! Non ! » De toutes ses forces, Elysio s’élança vers son village. Mais comme il faisait sombre dans les bois, il ne manquait pas de trébucher sur une racine. Il se releva et en oubliant la douleur il continua à courir. Il heurta quelque chose de plein fouet, mais avant qu’il ne pense que ce soit un monstre, un animal, un arbre ou autre chose il entendit une voix qu’il connaissait et qui le rassura : -Aïe ! C’était Elkyre. Le blond reconnu son frère car il cria d’une voix irritée et tremblante: -Elysio ! Tu es là ! Qu’est-ce que tu faisais dehors ?! -Je n’ai pas le temps pour des explications, qu’est ce qui arrive au village ? -Il…Sa voix se brisa pour quelques temps et il reprit en prenant Elysio par le bras. Découvre par toi-même ! Elysio et Elkyre quittèrent la forêt en courant. Une odeur de fumée envahissait l’air au fur et à mesure qu’ils s’approchaient de Darios, ce qui inquiétait de plus en plus Elysio. De plus, Elkyre avait un ton de voix si tremblant, on croirait qu’il pleurait. À cause de l’obscurité, Elysio ne pouvait pas voir l’expression qu’avait son frère sur son visage, mais c’était surement la peur et la tristesse qu’il représentait. Quand ils sortirent de la forêt et que le village était en vue, Elysio eut l’impression que son cœur s’arrêtait de battre. Ils étaient des quarantaines, des quarantaines de terribles hommes à tête de loup, la gueule garnie de puissants crocs. Quelques-uns avaient des armes comme des épées, des lances, des dagues...et d’autres, plus terribles encore, avaient des torches et brulaient toutes les maisons sur leur passage. Les habitants sortaient, désespérés, de leur habitat dont le bois se faisait petit à petit ronger par les flammes ardentes. Le sol était longé de cadavres éventrés par ces monstres, des gens qu’Elysio avait déjà vus vivant autrefois. Il y avait du feu partout. Presque toutes les maisons se faisaient avaler par les flammes qui s’agitaient et semblaient se moquer du garçon. Il écarquilla encore plus les yeux quand il vit que sa propre maison prenait feu comme les autres. Qu’allait-il faire ? Risquer sa vie et accourir pour essayer de sauver sa famille, ou rester cacher ici pour sauver sa peau ? Il fronça les sourcils, il avait fait son choix et s’apprêta à courir, mais se fit arrêter par Elkyre. -Tu es fou ! Ils vont te repérer ! Elysio se dégagea brusquement. Avec la lumière du feu, il put voir l’expression qu’avait Elkyre sur son visage. Il ne pleurait pas, mais son visage était pâle et représentait une intense tristesse. Dans ses yeux, il pouvait lire l’inquiétude qu’il avait pour son frère. Elysio hurla d’une voix sauvage : -C’est ta famille, Elkyre ! Et la mienne aussi ! Il faut à tout prix la sauver ! Et la dernière chose que j’ai pu dire à maman c’est…qu’elle ne me faisait pas confiance… -Nous ne pouvons plus rien faire… -Oui ! J’en suis sûr ! -C’est de la folie ! Soit sage, tu es trop sûr de toi ! -Fait-moi confiance, Elkyre ! Il n’attendit pas la réponse du blond et parti en courant vers la maison, Elkyre le suivit à contrecœur. Cette fois, Elysio ne retint pas ses larmes et une roula discrètement sur l’une de ses joues. En chemin, il vit Horace qui était accompagné d’Argios, son père et Slenn, son meilleur ami. Argios aidait son fils à se relever, le colosse aperçut Elysio et écarquilla ses yeux injectés de sang. Il montra le garçon de l’un de ses gros doigts : -C’est à cause…de lui… Bégaya-t-il comme si il apprenait à parler. C’est à cause…de lui que…tout ça est…arrivé. C’est de sa faute ! -On aurait dut le tuer quand il était encore temps ! Gronda son père en montrant les dents comme un animal sauvage. Un homme-loup fonça vers le groupe des trois personnes qu’Elysio détestait le plus. Argios brandit sa lance quand le monstre était proche et lui transperça la poitrine. La créature tomba au sol en poussant des couinements de chien battu et ne bougea plus. Elysio détourna le regard et continua sa course vers chez lui. Il arriva en peu de temps. Sa maison était l’une des moins brulé. Seul de petites flammes crépitaient sur quelques parois de l’habitat et de la fumée grisâtre s’échappait de la porte entrouverte. À l’intérieur, quelqu’un toussait, c’était sa mère. -Maman ! Cria Elysio en ouvrant sèchement la porte. Sa mère était accroupie au fond de la sale ses mains placées sur sa bouche et sur son nez pour ne pas s’asphyxier par la fumée. Quand elle aperçut que ses fils étaient là, elle leva ses yeux emplis de larmes : -Elkyre, Elysio. -On est là, maman. Dit Elkyre, la voix calme. On va tous sortir d’ici. -Je…je ne peux pas. -Comment ça ?! Demanda Elysio. -Je…je dois rester…ici…mon destin est ici. -Non ! Viens avec moi et Elkyre ! On va partir loin d’ici avec papa ! Tania secoua la tête. Elle se leva et retomba par terre aussitôt. Elysio aperçut tout de suite pourquoi elle ne pouvait pas partir : son ventre était barré par une terrible plaie gorgée d’un sang sombre. -On va trouver un moyen ! Continua Elysio. Papa va te porter dans ses bras. Une autre larme roula sur la joue de sa mère. Le Cœur-de-Lazura avait presque perdu son teint bleuté, il était presque d’un blanc laiteux. -Tania ! Cria une voix plus grave. Hérik entra dans la salle. Sa lance couverte de sang pouvait prouver qu’il venait d’éventrer un de ces monstres qui attaquaient le village. Il s’approcha de sa femme et pris ses main dans les siennes. -Tiens bon, Tania, nous allons…nous allons… Sa voix se tut quand il vit la blessure que la femme portait. D’une main, Tania caressa le visage de son mari. -Part avec Elysio et Elkyre. Partez le plus loin que vous pouvez, le plus loin de ses monstres. -Je ne peux pas partir sans toi. Nous ne pouvons pas fuir la prophétie. Cette bande de loup-garou vont nous suivre où qu’on aille. Tania détacha son collier de son cou et le tendit à Hérik. Lentement, celui-ci le prit et la pierre retrouva une couleur bleuté et brilla entre les motifs de métal qui l’entourait. Tout à coup, un craquement se fit entendre au niveau du plafond. Au début, Elysio pensait que ce n’était qu’un crépitement de flamme, mais il vit quelques poutres du plafond se retordre et craqueter. Le toit allait s’écrouler ! Finalement, les poutres en bois cédèrent et Elysio ferma les yeux, attendant de sentir le toit s’écrouler sur lui, mais plus rien ne se passa. Il rouvrit lentement les yeux et aperçut que sa mère utilisait ses pouvoirs. D’une main tendue vers le plafond, elle empêchait le toit de s’écrouler. Hérik était maintenant aux côtés de ses enfants. Elysio s’attendit qu’Elkyre s’impressionne des dons de sa mère, mais son visage resta figé sur la même expression. Il paraissait savoir son secret depuis longtemps. -Je ne peux pas tenir longtemps ! Cria sa mère la voix pleine de douleur. Partez ! Faites ce que je vous ai dit ! La tête baissée et le visage pâle de tristesse, Hérik fit reculer Elysio et Elkyre hors de la maison. -On ne peut pas faire ça ! Fit remarquer Elkyre. Ces loups garous vont nous suivre. Et où partir ? On ne peut pas te laisser, maman. -Laissez votre cœur vous guider. Continua-t-elle d’une voix plus calme. Il vous indiquera quel chemin emprunter car toute votre destinée est écrite en lui. La mienne et celle-ci. Je mourrais pour vous sauver. -Tu ne peux pas mourir ! Cria Elysio -Chacun meurt un jour, ainsi les dieux en ont décidé. -Ce…ce n’est pas juste. Un sourire triste se dessina lentement sur les lèvres de sa mère. -Bien au contraire, mon fils. Fait ce que je t’ai dit, laisse ton cœur te guider. Tania ferma les yeux, une dernière larme roula sur sa joue puis elle ferma sa main arrêtant son pouvoir. -Non !!! Hurla Elysio à pleins poumons. Les poutres cédèrent et le toit entier s’écroula sur la femme dans le bruit le plus affreux qu’Elysio avait entendu. De la maison, il ne restait plus qu’un tas de de bois retordu et blanchis par les flammes. Elysio essaya de crier une deuxième fois, mais aucun son ne sortait de sa bouche. Il était figé devant les débris de sa maison comme prisonnier dans un terrible cauchemar. Il venait de perdre sa mère et il n’arrivait pas à l’accepter. Quand il put enfin bouger, il courut vers le tas de bois qui était, autrefois, sa maison, mais il sentit une main se refermer brusquement sur son épaule. Son père le retenait. -Nous…nous devons partir. Dit Elkyre entre deux sanglots. - Comment peux-tu être comme ça ! Notre mère vient de… (Il n’arrivait pas à prononcer le mot) et c’est comme ça que tu réagis ?! -C’est la dernière faveur qu’elle nous a demandé. C’est ça ce qu’elle voudrait si elle était encore avec nous. Elysio se tut, Elkyre avait raison. En regardant une dernière fois derrière lui il suivit son père vers la sortie du village. Le feu avait, à présent, doublé de volume. Les flammes s’élevaient vers le ciel et semblaient toujours se moquer d’Elysio et de son impuissance. Et cela était vrai. Le garçon était faible, même avec la puissance de ses pouvoirs, il n’était pas parvenu à sauver sa mère des griffes de la mort. L’air était irrespirable, recouverte de l’odeur étouffante de la fumée. Le nombre de cadavres longeant le sol avait aussi augmenté, mais cette fois, il n’y avait pas seulement des villageois, des loups garous s’étaient joint à la mort tués par les défenseurs du village. -Pourquoi est tu sortis de la limite, Elysio ? Demanda Hérik la voix rageuse. Tu sais très bien que c’est interdit pour toi ! -Cette « limite » ne sert à rien ! Tu vois ? Les monstres sont entrés dans le village ! -Ils ne seraient pas entré si tu n’étais pas sorti ! -Comment ça ?! Ils s’arrêtèrent devant le puits. Hérik inspira à fond et plongea une main dans le sceau remplis d’eau qui était posé à côté de la paroi de pierre. -Cette eau est enchantée. Elle fait en sorte qu’un mur invisible protège notre village des invasions ennemies. Depuis le jour où je me suis fait ça (il montra sa cicatrice) nous l’avons installé ici. -Ça n’explique pas pourquoi je ne peux pas sortir. Un grondement se fit entendre derrière eux. Un des monstres fonça sur les trois tous crocs dehors. Hérik tendit un bras vers lui et l’attrapa par la gorge. Il le fit tomber de l’autre côté du puits et juste après sa chute, le loup-garou se releva, se rua vers son attaquant et il se cogna dans le vide. Le mur agissait. En protégeant Elysio et Elkyre, Hérik dépassa le puits et quand Elysio mit un pied dehors, la créature arriva sans peine à entrer. Hérik continua : -Le pouvoir de l’eau qui est dans le puits ne peut marcher que si un mage absolu est dans l’aire protégée. Ce n’est pas pour te protéger des attaques des monstres en dehors du village qu’on voulait que tu restes ici. On voulait seulement que tu restes à Darios pour que les limites marchent et que les monstres ne puissent pas entrer dans le village. Et tu es sorti quand même ! Elysio baissa les yeux, la gorge nouée. Il se rappela des mots qu’avait prononcé la fillette dans son rêve, des mots qui étaient, maintenant, dénoués de sens « Surtout, ne traverse jamais le mur. Tant que tu seras à l’intérieur du mur, tu seras en sécurité et ton village aussi. » Le mur…elle voulait parler de la limite magique dont son père lui parlait, celle qui protégeait son village des invasions. Elysio sentait une douloureuse culpabilité, sans doute la plus horrible qu’il n’avait jamais ressenti. -Allez ! Hurla Hérik. Nous devons part… Sa voix se tut, Elysio ne compris pas pourquoi jusqu’à ce qu’il vit un homme qui se tenait devant eux. Il était enveloppé d’une longue cape en cuir noir qui, touchant le sol, laissait invisible toute partie de son corps, même son visage qui était caché par une large capuche. À sa main, luisait une longue épée au pommeau bordé de motifs d’or et à la lame argentée qui tranchait rien qu’en regardant. À côté de lui se tenait un loup-garou qui était lui aussi recouvert d’un manteau de cuir. Mais son museau dépassait du capuchon et ses yeux bicolores (un bleu et un orange) luisaient dans les ténèbres. Lui aussi tenait une épée à la main, mais sa lame était plus grosse et légèrement recourbée. -Lequel, maitre ?! Demanda la créature en regardant Elkyre puis Elysio. -Emmenons les deux. Répondit le maitre de sa voix caverneuse. Nous verrons quand il sera temps. -Et que faisons-nous du nomagicus ? L’homme tourna sa tête capuchonnée vers Hérik et l’examina de haut en bas : -Il est sans doute au courant de la prophétie et il peut être un grand danger pour nous s’il reste en vie. Il doit connaitre le sort de tout ce village. Elysio serra les dents la chaleur augmentant dans sa poitrine. Cet homme était surement celui qui dirigeait cette armée et celui qui était à l’origine des atrocités qui étaient arrivées à Darios. Et le nomagicus, c’est à dire, quelqu’un qui n’a pas de pouvoirs, était surement son père. Ils allaient le tuer et Elysio ne supporterait pas que la mort frappe encore sa famille. Il ne voulait absolument pas devenir un orphelin. Il ne réfléchit pas à cause du peu de temps qui lui restait et fonça sur l’homme en poussant un cri sauvage et guttural. -Qu’est ce qui lui prend à celui-là ?! Parvint à grogner le loup-garou. Le monstre tendit son bras et attrapa le bras du garçon d’un geste rapide. Il serait tellement fort qu’Elysio sentait que les griffes acérées s’enfonçaient dans sa chair. Comme son bras était en contact avec celui du monstre, le brun essaya de réutiliser son pouvoir. La chaleur traversa son bras, se choqua sur sa main, mais le seul effet qu’il produit sur le monstre était de le faire tressaillir. -C’est lui, maitre ! Cria-t-il. Avec une force incroyable, le loup-garou envoya le garçon voler et s’heurter la tête contre un arbre. Tout commença à devenir flou et sombre. Il voyait des formes se mouvoir devant lui et des voix lointaines crier son nom. Elysio ferma les yeux. Il perdit connaissance. |
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Pipelette invétérée
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| | | Sujet: Re: Coeur Vengeur (fanfiction d'Elysiounette) Dim 5 Sep - 18:05 | |
| Plusieurs temps après, Elysio parvint à ouvrir les yeux péniblement. Il essayait de voir ce qui l’entourait mais il était aveuglé par une lumière blanchâtre, comme si une brume enveloppait ses yeux, l’empêchant de voir. Il commença à distinguer des petites formes blanches qui tombaient du ciel tel de la neige. Le jeune garçon commença à penser qu’il était en train de rêver et pensa tout de suite que tout ce qui lui était arrivé n'était qu'un rêve, qu’il s’était endormi dans la plaine. Il sourit ; sa mère ne serait pas morte si c’était le cas.
Son sourire s’effaça aussitôt quand il commença à retrouver la vue. Il découvrit que les « flocons de neige » qui tombaient étaient des cendres. Ce qui se trouvait devant ses yeux était ce qui restait de son village : des poutres et des morceaux de bois blanchis éparpillés sur le sol. Les cadavres qui le longeaient étaient surement réduits en cendres. Il n’y avait aucun survivant. Sur les bords, les arbres avaient perdu toutes leurs feuilles et leur tronc était noircit par le feu. De la fumée se promenait dans le paysage de désolation. Darios n’existait plus, il était bel et bien brulé. Un poids énorme s'écroula sur le cœur d’Elysio, il n’avait pas rêvé…sa mère était morte. Mais son père ? Et Elkyre ?
La lumière blanche qui aveuglait les yeux du garçon était celle du soleil qui éclairait, d’entre les nuages gris, ce qui restait de Darios. Les oiseaux ne chantaient plus. Le seul bruit qu’il entendait était celui du vent qui sifflait jusqu’à ce qu’il entendit une voix :
-Elysio...
-Elkyre ? Essaya de reconnaitre Elysio.
Il essaya de se relever, mais chacun de ses muscles lui causaient une terrible douleur quand il bougeait. Il réunit toutes ses forces et parvint à se lever. C’était bien Elkyre qui se tenait devant lui. Ses yeux étaient rouges, surement parce qu’il venait de pleurer. Elysio était heureux de le voir vivant, mais une question lui vint directement à l’esprit :
-Où est papa ?
Elkyre baissa la tête.
-Il…il ne reviendra pas…
-Non…
Elysio ignora la douleur qu’il ressentait sur tout son corps et courut vers l’endroit où ils avaient rencontré l’homme et le loup-garou. Il aperçut son père allongé sur le ventre, baigné dans son sang. Le brun sentit ses larmes lui monter aux yeux et accourut vers lui. Il le retourna et palpa sa poitrine. Il avait quitté ce monde. Les larmes coulèrent sur les joues d’Elysio, la mort venait de frapper à nouveau sa famille, lui et Elkyre n’avaient que 12 ans et étaient orphelins, à présent. À partir d’ici, plus rien ne sera comme avant.
Il sentit une main se poser sur son épaule. Elkyre était là. Il avait passé la nuit ici, se privant de partir pour attendre que son frère se réveille. Dans son regard plongé dans le sien, on pouvait lire « Ne t’inquiète pas, je suis encore là ». En effet, maintenant, en plus de son seul ami, Elkyre était la seule famille qui lui restait et celui-ci essayait de le réconforter. Les deux frères se serrèrent dans leurs bras. Elkyre était tout aussi triste qu’Elysio, mais ça ne se voyait pas à première vue, il acceptait la vérité telle qu’elle était, tandis qu’Elysio, qui avait du mal à contrôler ses sentiments, éclatait déjà en sanglot la douleur marquée à jamais au fond de lui. Il n’arrivait pas à accepter la vérité.
-Je ne t’abandonnerais jamais, Elysio. Je suis là et je serais toujours là avec toi.
La voix d’Elkyre était douce et pleine de raison, mais emplie de tristesse.
-Tout est de ma faute, Elkyre. Murmura Elysio entre deux sanglots. Si je n’étais pas sorti de cette limite…si je vous avais écouté…
-Non, Elysio. Rien n’est de ta faute…tu…ne savais pas et…
Elkyre n’arrivait pas à trouver les mots pour le réconforter. Elysio se détacha des bras d’Elkyre et se mit à crier :
-Oui ! Je le savais très bien ! Mais je l’ai fait quand même…je suis un traitre…
-Ton frère à raison. Tonna une voix sage et grave derrière eux.
C’était un grand homme au visage bienveillant. Ses yeux brillaient d’un éclat doré et des longs cheveux noirs aux reflets bleutés retombaient en cascade sur ses épaules. Il était vêtu d’une tunique de villageois et une épée était attachée sur sa taille.
-Qui…qui est tu ? demanda Elysio.
L’homme souri :
-Mon nom est Dawan. Ton frère à raison, rien n’est de ta faute. Le maitre qui dirige ces Lycanthropes a plus d’un tour dans son sac et même si tu n’étais pas sorti de la limite, il aurait trouvé un moyen de pénétrer dans le village.
-Mais, attendez…Se douta Elkyre. Comment êtes-vous au courant de la limite ?
-Et vous connaissez les assassins de mes parents ?! S’enquit Elysio dans une voix pleine de rage et sanglots.
Dawan se massa les tempes et grommela :
-Que de question…que de questions. Gardez vos forces à l’arrivée.
-Arrivée ? Questionna Elkyre.
Dawan observa les environs.
-Les monstres qui vous ont attaqué ne tarderont pas à revenir quand ils apercevront que vous êtes encore en vie. C’est vous qu’ils veulent.
-Moi je ne partirais pas…fit Elysio.
-Heu…Dawan. Vous pouvez me permettre de parler à mon frère en privé ?
L’homme hocha la tête et s’éloigna des frères.
-Elysio, cet homme ne m’inspire pas trop confiance, mais tu as écouté ce qu’il a dit ? Les monstres vont revenir dans quelques temps, nous devons partir d’ici au plus vite.
-Quand ils viendront, je les tuerais. La voix d’Elysio était calme, mais quelque chose de bizarre jamais entendu de sa bouche se faisait entendre. Un timbre…de mal.
-Elysio…Ces monstres sont trop puissants et cet homme au capuchon…il…papa… (A ce passage il parla difficilement, toujours triste de ce qui s’était passé)
-Comment est-il…mort ?
Elkyre baissa les yeux et les ferma quand son regard se posa sur le corps sans vie de son père.
-Quand tu t’es évanouit à cause du monstre, l’homme au capuchon s’est approché de toi, il allait te tuer. Mais…papa s’est avancé vers toi…il a essayé de te sauver, de se battre contre cet homme…mais il était trop fort pour lui et…il l’a…il l’a…
Le blond serra encore plus les paupières pour retenir ses larmes :
-Papa a fini en héro. Comme il l’a toujours voulu.
-Ne t’inquiète pas, Elkyre. Je vengerais notre père. Je trouverais cet homme et quand je serais assez fort, je le tuerais, nous deux on le tuera ensemble. Je suis un mage. Tu avais raison avec ton livre, l’histoire est réelle.
Elkyre ouvrit les yeux brusquement. Il dévisagea son frère :
-Qu’est-ce que tu viens de dire ?
-C’est bien ce que tu as entendu. (Elysio essaya de sourire, sans succès) Quand mes pouvoirs seront réveillés en moi, je chercherais cet homme au capuchon et je le tuerais ! Il paiera pour tout ce qu’il a fait sur notre village. Il paiera pour avoir tué nos parents…il…
Sa voix s’évanouit et il sentit un sanglot lui monter à la gorge, mais il le ravala. Il vit quelque chose de familier au sol et s’en approcha. Il était enterré dans les cendres qu’il écarta de ses doigts. L’objet se révéla aussitôt : c’était le collier que portait sa mère à son cou, le Cœur-de-Lazura. C’était difficile à croire qu’il avait autrefois était bleu car il ne brillait plus du tout et avait un teint blanc laiteux, comme si il ressentait la même tristesse qui régnait au fond d’Elysio. Le jeune garçon le pris entre ses mains et la pierre luit d’un teint bleu clair et brillait de mile feu. Quand il était au cou de sa mère, il ressemblait plutôt à un simple caillou bleu, mais maintenant, il était une sorte de saphir où se reflétaient toutes les lumières des environs.
Elysio referma sa main sur le pendentif et le serra contre son cœur qui lui pesait douloureusement tel un lourd fardeau.
« Qu’est-ce que j’ai fait ? Comment cela a pu m’arriver ? Comment cela a pu m’arriver à moi ?! »
-Elysio !
Elkyre accourut vers lui le retirant de ses pensées. Discrètement, Elysio mit le collier autour de son cou et le dissimula dans sa tunique ensanglantée par le sang de son père.
-Je croyais que tu ne faisais pas confiance à ce type, Elkyre.
-Il faut garder les amis près de toi, et les ennemis…encore plus près. Ils rejoignirent Dawan qui les attendait près d’une sorte de charrette tirée par deux étranges créatures. Des sortes de chevaux à la peau garnie d’écaille en lieu de poils et deux yeux dorés d’aigle. Ils tapaient leurs durs sabots contre le sol en soufflant bruyamment par leurs larges naseaux. Les trois montèrent dans la charrette sans souffler aucun mot.
Dawan ne fit que regarder les deux créatures et leur murmurer quelque chose, et elles se mirent à marcher. Elysio tourna la tête vers les débris de Darios en savant que plus jamais il allait y revenir. Il avait vécu toute sa vie la bas, sans en sortir et pensait qu’en sortant enfin de ce village, il allait être heureux de pouvoir être libre. Maintenant, il s’aperçut qu’il avait tort tout ce temps. Il ne savait pas que la liberté avait un gout aussi…amer. Il se sentait tellement idiot et savait qu’Elkyre lui en voulait beaucoup, même si ça ne pouvait pas se voir.
La tristesse, la culpabilité, la perte…ce n’était pas les seuls sentiments qu’Elysio ressentait. Il y avait de terribles sentiments qui prenaient le dessus : la colère, la haine, la vengeance…
Le garçon tourna définitivement la tête à Darios, il était temps de tourner le dos au passé et regarder droit devant vers le futur. Il essayait d’oublier tout ce qui c’était passé, mais n’arrivait pas, la plaie qui s’était ouverte au fond de lui était trop profonde pour se cicatriser.
Elysio resta les yeux rivés devant lui pendant tout le voyage, sans jamais se retourner…
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Pipelette invétérée
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| | | Sujet: Re: Coeur Vengeur (fanfiction d'Elysiounette) Ven 5 Nov - 0:26 | |
| Chapitre 4 Nouvelle vie
Après quelques heures de voyage, des heures qui paraissaient durer des siècles et des siècles, la charrette arriva enfin dans un village, légèrement plus petit que Darios. D’après la pancarte affichée à l’entré, il put savoir le nom : « Pierycia » Celui-là était plus solide car les murs des maisons étaient faits de pierres taillées en briques et les toits parsemés de tuiles rougeâtres. L’ambiance était plus joyeuse, il y avait des marchés, des personnes qui jouaient de la musique avec des sortes de flutes, des guitares et d’autres instruments bizarres qui faisaient danser les passants sur les trottoirs. Les bâtiments n’étaient pas que des maisons, il y avait des forgeries, des boucheries et pleins d’autres choses de commerce. Mais une chose était étrange : il n’y avait pas beaucoup d’enfants. La charrette s’arrêta enfin près d’une maison qui n’avait guère de différence avec les autres. Dawan descendit le premier et tapota l’encolure des deux créatures. -C’est quoi ces bêtes ? Demanda enfin Elkyre. -Ah, tu as retrouvé ta langue ! Plaisanta Dawan en souriant, il essayait surement de réconforter le garçon. Ce sont des Dravaux, les créatures les plus rapides de ces contrées. Je te présente Caramel et Éclair. Tu peux les caresser, ils ne te feront rien. -Euh…non merci… -Ne t’inquiète pas jeune garçon, tout va s’arranger d’ici au lendemain. Je sais qu’est-ce que représente cette douleur et je peux t’assurer qu’elle s’apaisera bientôt. Croit moi. En fait, quel est ton nom ? -Elkyre…et lui c’est mon frère, Elysio. Elysio restait muet dans la place de derrière de la charrette. Il savait qu’il n’allait pas se remettre de sitôt. Mais il commençait déjà à apprécier Dawan, il trouvait appréciable de voir quelqu’un en train d’essayer de les réconforter, après tout ce qui s’était passé… Le garçon n’avait pas le cœur à prononcer quelque chose. Tout à coup, il releva la tête. Il avait entendu un bruit d’épée qui venait de derrière la maison. Un bruit qu’il détestait à présent. Mais sa curiosité pris-le dessus : -Elkyre, tu as entendu ? Souffla-t-il discrètement. -Oui. Mais je ne crois pas que c’est un conflit. L’ambiance des habitants est trop calme pour qu’il y ait un combat. -On va voir ce que c’est ? -Euh…oui, comme tu veux. Les deux frères descendirent de la charrette et Elysio se contenta de caresser la tête d’un des Dravaux, entre ses deux yeux d’or. Mais au contact de sa main, les yeux de l’animal s’écarquillèrent et il commença à frémir en poussant des gémissements. Quand Elysio retira sa main, la créature ouvrit sa gueule garnie de dents plates, poussa un cri assourdissant et bougeait nerveusement sa tête de cheval en essayant de repousser le garçon. Elysio s’éloigna aussitôt : -Mais qu’est ce qui lui prend ! Dawan s’approcha du Draval en levant ses mains et murmurant des phrases aussi bizarres que celle qu’il avait prononcé pour les faire marcher. La créature se calma aussitôt. Dawan se tourna vers Elysio : -Caramel n’a jamais été comme ça. Au contraire, il adore quand les enfants le caresse, je ne sais pas ce qui lui prend aujourd’hui… -Et c’est quoi ces mots bizarres que vous prononcez quand vous voulez faire quelque chose avec les Dravaux ? Questionna Elkyre, l’air méfiant. -Tu peux me tutoyer, Elkyre. En fait, c’est le langage que toutes les bêtes d’Alysia comprennent, le Hykra. Auparavant, à la nuit des temps, les animaux et les humains parlaient tous de cette langue, mais les dieux en ont voulu autrement… ils ont séparé les hommes et les animaux en attribuant aux hommes un langage totalement différent et en enlevant la parole aux animaux. Mais chaque hommes et animaux ont ce langage nichée en eux et seulement quelques-uns ont réussi à le découvrir. Dont moi. Mais peut être que vous deux le découvriront un jour. Dawan avait l’air d’avoir un immense savoir et devait surement avoir plus d’histoires à raconter. Elysio et Elkyre furent voir d’où provenaient les bruits d’épées qu’ils entendaient depuis qu’ils s’étaient arrêtés, mais ce n’était pas du tout ce qu’ils pensaient. Ils virent deux enfants de leur âge qui se battaient à coup d’épées, ils s’entrainaient peut-être. Leurs épées avaient des lames relativement fines mais très tranchantes et en s’entrechoquant, elle faisait un petit bruit rapide de métal. L’un d’eux était une fille dont ses cheveux roux et ondulés étaient relevés en une queue de cheval à l’arrière de sa tête. L’autre était un garçon qui avait une étrange chevelure grise foncée qui ressemblaient plutôt à des poils d’animal sauvage et avec quelques mèches plus sombres. Finalement, la fille réussit à désarmer son partenaire et à le faire tomber au sol. Elle pointa sa fine lame sur la gorge du garçon et commença à ricaner en projetant sa tête en arrière. -T’as encore perdu, Stivan ! Lâcha-t-elle. Le dénommé Stivan grommela puis il aperçut Elysio et Elkyre en train de les observer. Il sourit : -Eh! Alyce ! Regarde ! Des nouveaux gosses ! -Allons les voir ! Les deux enfants rangèrent leurs épées dans leurs fourreaux et coururent dans la direction d’Elysio et Elkyre. Quand ils furent proches, les deux frères purent mieux distinguer leur visage. Le visage d’Alyce était illuminé par un ravissant sourire et ses yeux d’un vert émeraude brillaient, réjouis. Tandis que Stivan, ses fines lèvres étaient étirées en un large sourire, mais ses yeux brillaient de sarcasme. Ils avaient une étrange couleur marron presque orange et faisaient rappeler ceux d’un loup. Cependant, il avait l’air doux et énergétique. Stivan serra la main d’Elysio et d’Elkyre et se présenta avec des phrases rapides, en articulant presque pas ses mots : -Mon nom est Stivan ! La rouquine c’est Alyce ! Bienvenue au village Pierycia ! Et vous ?! Comment vous vous appelez ?! D’où vous venez ?! Elysio voyait quelque chose d’ironique et comique dans la manière de se présenter de Stivan. Le garçon aux cheveux gris semblait avoir découvert que les deux frères avaient le moral très bas et essayait de les rassurer avec un sens de l’humour surement très prometteur. En effet, Elysio avait le moral très bas et la dernière question posée par Stivan « D’où vous venez ? » fit son estomac se retourner. Elkyre se présenta : -Je suis Elkyre et voici Elysio. Nous venons de… Les mots se coincèrent dans la gorge du garçon. -…De nulle part… ajouta Elysio. Nous venons de nulle part… Stivan et Alyce s’arrêtèrent de sourire et s’échangèrent des regards inquiets. Ils avaient vu que les choses allaient très mal pour les deux garçons. Alyce les regarda et recommença à sourire, mais ce sourire était, cette fois, plein de sincérité et pouvait rassurer n’importe quel cœur brisé. Quand son regard se posa sur Elkyre, elle s’arrêta net. Ses yeux verts se fixèrent dans les profonds yeux du garçon qui semblaient la plonger dans un infini océan de la couleur d’un ciel de printemps. Elle se mit à rougir : -Ton nom est…Elkyre…c…c’est ça ? Bégaya-t-elle -Oui. Et, si j’ai compris les « présentations » de ton copain, toi tu es…Alyce ?! La jeune fille acquiesça en rougissant encore plus, bientôt, sa peau pourrait se fondre avec ses cheveux roux. Si Elysio ne se sentait pas aussi mal, il n’aurait surement pas réussit à s’empêcher de rire. Alyce resta le regard noyé dans les yeux d’Elkyre jusqu’à ce que celui-ci détourne la tête et observe le village où il venait d’arriver. Il aperçut la grande et fine silhouette de Dawan et tourna aussitôt la tête vers ses deux nouvelles connaissances en les regardant tour à tour : -Qui est cet homme ? Si mes souvenirs sont bons, son nom est Dawan. -Ah ouais ! Da’ ! Sourit Stivan, enthousiaste. -Da’ ? S’intrigua Elkyre en levant un sourcil. -C’est le surnom qu’on lui donne. Il est un peu comme une sorte de père pour nous. -Et il nous entraine au combat, ajouta Alyce, notamment à l’épée. Cela intrigua encore plus Elkyre, Dawan n’avait pas du tout l’allure d’un épéiste Les seuls manieurs d’armes qu’il avait vu étaient les défenseurs de son village et les chevaliers représentés dans les illustrations de ses livres préférés. Ils étaient tous musclés et semblaient être bâtis dans de l’acier, contrairement à Dawan qui était maigre et pâle. Pour Elkyre, il ressemblait plus aux descriptions qu’on avait faites des mages et des sorciers dans quelques livres. Le blond n’arrivait pas à l’imaginer au combat. -Il…il nous a recueillis après…ce qui s’est passé…Marmonna Elysio entre ses lèvres. -Alors nous sommes deux…murmura Alyce à son tour. -Toi aussi ?! S’enquit le garçon aux cheveux noirs comme la nuit. Ton village a été détruit aussi ?! Tu as perdu tes…parents… ? -Non… (Alyce ferma les yeux) Ce n’est pas exactement ça…Je ne veux pas aborder ce sujet. Il y avait un timbre de nostalgie dans la voix de la jeune fille, mais il était mélangé à de la colère, comme si elle regrettait l’erreur de quelqu’un. Elysio ne chercha pas à comprendre, il savait exactement ce qu’elle ressentait et, à sa place, il n’aurait aucune envie de parler de la destruction de son village et de la mort de ses parents. -Où sont les autres enfants ? Demanda Elkyre en essayant de changer de sujet. -Ils sont partis…sauf nous…Lui répondit Alyce. Stivan donna une tape amicale dans le dos de son amie, le sourire enthousiaste illuminant toujours son visage : -Hé ! Arrête de faire cette tête d’enterrement, ma vieille ! Regarde bien devant toi et qu’est-ce que tu voix ? (il pointa Elysio puis Elkyre du menton) On n’est plus seuls ! En apercevant qu’Alyce se sentait triste, Elkyre voulut la consoler et lui sourit, une lueur réconfortante dans ses yeux céruléens. Quand elle vit le sourire d’Elkyre, Alyce sentit qu’elle recommençait à rougir. Le garçon avait les cheveux si dorés qu’ils semblaient être faits en or pur, des yeux bleus comme le ciel, un calme et parfait visage…ce sourire ne faisait que l’embellir. « Il ressemble à un ange. » Conclut Alyce qui se sentit mieux. Elkyre, lui, sentait une sensation toute nouvelle naître au fond de son cœur quand il voyait le visage d’Alyce. Une sensation inexplicable que lui-même ne comprenait pas. Il préférait le garder secrètement en lui, il n’aimait pas montrer ce qu’il ressentait. La jeune fille détourna son regard d’Elkyre et porta une main à ses cheveux. Délicatement elle enleva ce qui retenait sa chevelure, puis ses longs cheveux retombèrent en cascade sur ses épaules. Immédiatement, le sentiment en Elkyre se manifesta plus fortement et cette fois, cela fut visible. -Je vais vous faire visiter le village, déclara Alyce essayant de faire une voix déterminée (surement pour impressionner Elkyre), suivez-moi ! Alyce s’élança vers l’avant suivie par les autres. En passant devant Elkyre, Stivan donna un coup de coude amical dans ses cotes : -Ne perd pas cette occasion, El’. Ça fait longtemps qu’Aly’ n’a pas rencontré un mec à son gout. - Tu ne nous cache pas quelque chose, frangin ? Lui demanda Elysio qui retrouvait un peu le moral. Elkyre fronça les sourcils un peu confus par les étranges surnoms de Stivan : -Ce n’est pas le moment de poser ce genre de question, nous n’avons pas que ça à faire. Suivez notre « guide ». À part les murs en pierre et les activités des habitants, le village qu’ils visitaient n’avait pas beaucoup de différences avec Darios. Elysio se posait beaucoup de question sur le fait qu’il n’y avait beaucoup d’enfants à Pierycia et ce qu’il avait vu dans le regard d’Alyce quand le sujet portait sur eux ne le rassurait point. La disparition des enfants a-t-elle eut comme coupable les même monstres qui ont détruit son village ? Sa poitrine se mit à bruler de rage rien qu’en pensant aux regards sarcastiques des Lycanthropes et aux mots de l’homme au capuchon avant de tuer son père : « Il est sans doute au courant de la prophétie et il peut être un grand danger pour nous s’il reste en vie. Il doit connaitre le sort de tout ce village. » Quelle prophétie ? Stivan aperçu que le garçon était perdu dans ses pensées : -Euh…ça va Ely ? Elysio détestait être retiré de ses pensées, surtout quand celles-ci avaient quelque chose à voir avec ce qu’il était vraiment. Il tourna des yeux bleus irrités vers lui et grommela : -Impossible d’aller mieux ! Et ensuite, je t’interdis de me donner ce surnom si tu as quelque chose de mieux à faire dans ta vie! -Eh ! Ça va ! Pas besoin de t’énerver comme ça, Ely…Euh…Elysio. Elysio roula des yeux puis regarda à nouveau vers l’avant restant à l’arrière de ses amis. Il se replongea dans ses pensées. Dawan savait surement des choses sur ces loups garous et sur leur maitre. Et ce maitre était surement le grand homme au capuchon. « Dawan enseigne le maniement des épées, se dit-il, donc il pourrait bien m’enseigner à en manier une et je pourrais tuer ce maitre. Mais ceci après récolter un maximum d’information sur lui. » Elysio retourna à la vie en dehors de lui et se montra attentif aux informations sur le village que donnait Alyce. À part l’origine du nom « Pierycia » qui a gagné ce nom grâce aux bâtiments de pierre, rien ne l’intéressait vraiment. Mais ces indications pouvaient l’aider à se situer dans son nouveau village. Ils passèrent devant la boucherie, la forge, quelques auberges, échoppes et enfin la bibliothèque qui fit les yeux d’Elkyre briller. Elysio attendit impatiemment la fin de la « visite guidée » pour courir vers la maison de Dawan. Arrivé devant la porte entrouverte, il entendit le bruit qu’il avait appris à détester : le bruit d’un combat d’épée. Ne voulant pas intervenir brusquement, le garçon aux cheveux noirs glissa son regard dans la fente et aperçut tout de suite l’homme qu’il cherchait. Il se battait, surement en combat amical avec un autre homme dix fois plus musclé que lui. Ses cheveux complètement blancs et drus étaient attachés en queue de cheval à l’arrière de son crâne petit en relation de son corps gorgé de muscles. Sa mâchoire en carré rappelait celle d’Horace et ses fines lèvres étaient ouvertes en un sourire sarcastique. Une longue cicatrice barrait la partie droite de son visage en coupant son sourcil arqué, traversant son œil bleu vitreux et arrivant à sa joue. Dawan n’était qu’un maigrelet comparé à cet énorme homme armé d’une lourde épée, mais il semblait pas mal s’en tirer. Le maitre d’arme se déplaçait rapidement encaissait à son adversaire une série de coups agiles tandis que son opposant avait des mouvements plus lourds et utilisait beaucoup plus sa force que son agilité. Finalement, Dawan désarma son adversaire et plaça son épée à fine lame sur le cou musclé de son adversaire. -Je vais finir par refaire tout ton entrainement, Huck. Fit Dawan, l’air amusé. -Tu te tire beaucoup mieux à l’épée, Dawan. Grommela le dénommé Huck qui avait une voix rauque d’animal sauvage. Elysio admirait les manœuvres de Dawan, il imaginait déjà comment ce serait de l’avoir en maitre et s’imaginait déjà en train de se battre contre l’homme qui avait détruit son village. Dawan tourna la tête vers la porte, il venait d’apercevoir Elysio qui les observait furtivement. Il lui fit signe d’entrer, celui-ci lui obéit et entra timidement dans la salle. Huck écarquilla les yeux : -Hé ! Mais c’est… Dawan lui jeta un regard sévère. Huck continua à parler, mais visiblement, commença une autre phrase : -Un Lazurien ?! Il courut vers Elysio et attrapa son visage entre ses deux grandes paluches. Le garçon commença à grogner. L’œil gauche de Huck, celui qu’il n’avait pas aperçut, n’était pas du tout vitreux comme son œil droit, mais était d’un bleu glacé et rappelait quelque chose à Elysio. En plus, d’autres cicatrices de combattant lui lacéraient le visage. L’homme continua : -Impossible de confondre. Seulement les lazuriens peuvent avoir les yeux aussi bleus que ça ! -C’est ça ton accueil, Huck ?! S’énerva Dawan. Huck lâcha le visage d’Elysio et prit un air désolé : -Désolé, maitre. Je ne contrôle pas trop mes émotions en ce moment… Il partit sans dire un mot, mais se mit à ricaner en croisant le regard d’Elysio. Le garçon espérait ne plus le revoir avant longtemps car ses yeux lui rappelaient quelque chose et le sang de l’enfant bouillonnait de rage dans ses veines quand il essayait de se rappeler à qui ce regard appartenait. -Qui est cet homme ? Demanda-t-il s’adressant à Dawan. -C’est Huck, un ancien apprenti. Ne t’inquiète pas, il a toujours été farouche comme ça. Puis ce fut le silence. Elysio voulait absolument demander à Dawan de l’embaucher comme apprenti, mais il ne savait pas comment le lui dire. -Tu es venu ici pourquoi ? Lui demanda enfin Dawan, brisant le silence qui régnait sur la pièce. -Alyce et Stivan sont vos apprentis, n’est-ce pas ? -Ah, tu les as rencontrés ? Oui, en effet. Je comprends exactement où tu veux en venir, jeune Elysio. Par conséquent, sache que trois apprentis encombrent trop le maitre car chaque combattant à sa personnalité et sa manière de combattre. Il faut s’habituer aux défauts de chacun de ses élèves et essayer de les améliorer. Déjà, Alyce et Stivan sont vraiment différents les uns et les autres, deux personnalités distinctes deux différents types de défauts à corriger. Pour quelques maitres, c’est difficile de le faire, voir, impossible. -Mais après leur apprentissage ? Il y a-t-il une possibilité de m’embaucher comme apprenti ? -Hélas ! Alyce et Stivan ont encore beaucoup à apprendre. Et quand leur apprentissage sera achevé, tu seras au-dessus de l’âge moyen d’un élève. Un apprenti doit être jeune et avoir l’âme pure car les émotions et décisions d’un adulte peuvent trop influencer l’entrainement. En plus, une personne doit avoir une bonne raison pour combattre. Se battre sans aucune raison est comme être un chevalier sans armes, un mage sans pouvoirs… Sur ce, Elysio sentit son cœur se vider de tous ses espoirs. Il voulait plus que tout planter une épée dans le cœur de l’homme qui dirige les lycanthropes, assassins de tous les habitants de son village. Quelque chose en lui réclamait la mort de cet homme. Mais sa seule occasion venait de s’envoler avec les paroles que venait de prononcer Dawan. Aussitôt, il entendit un bruit d’une épée se retirant de son fourreau et en une fraction de seconde plus tard, il sentit la pression d’une lame sur sa gorge. L’enfant leva la tête sur le visage souriant de Dawan : -Mais il y a quelques maitres, dont moi, qui sont capables d’obtenir plus que des dizaines d’apprentis ! Affirma l’homme. -Je n’étais pas prêt ! Protesta Elysio, mais avec un sourire réjouit sur le coin de la lèvre. -Le combat peut commencer à n’importe quel moment, il est important à un combattant de se tenir toujours prêt quelles en soit les circonstances. L’ennemi peut surgir de nulle part et dans les moments les moins attendus. Elysio acquiesça d’un mouvement de tête son sourire s’élargissant sur son visage, il s’empara d’une épée qui était posée à côté de lui, elle était très lourde pour lui, mais il ignora et asséna des coups à Dawan en s’inspirant des techniques de combat de son père qu’il avait observé et admiré pendant toute son enfance. Par conséquent, ses coups étaient en vain. Dawan les esquivait tous avec son épée à fine lame qu’il mouvementait avec agilité. -Bon reflexes ! Fit-il observer au garçon. Les bras d’Elysio commençaient à lui faire mal, l’épée qu’il tenait pesait trop pour lui. Toute sa concentration sur les coups de Dawan se reporta sur la douleur de ses bras et en deux temps trois mouvements, Dawan réussit à le désarmer et pointa son épée sur le cou de l’enfant. -N’espère pas réussir du premier coup, jeune Elysio. Mais je peux te dire le premier défaut que j’ai remarqué sur toi, tu utilises trop ta force, tu ne fais pas appel à de la stratégie. Chaque combattant à ses tactiques de combat, mais je peux t’assurer que trop se fier à sa force peut mener à la perte. Retiens le bien. Dawan posa son épée sur la première table de bois qui s’était présenté à son regard puis pointa l’épée qu’Elysio avait lâchée : -J’ai vu que ta concentration sur mes coups se sont dissipés à cause de cette épée. Elle est trop lourde pour toi qui est trop jeune et peux très bien empêcher ta concentration. Tout en restant attentif aux conseils de Dawan, Elysio passa un doigt sur le dos de la lame de son épée. Elle était faite d’un métal qui changeait de couleur en fonction de la lumière, orange dorée à l’ombre et d’une impressionnante couleur de feu à la lumière. A la base de la lame étaient sculptées des gracieuses ailes argentées qui couvrait la main du chevalier quand celui-ci porte la main à la garde. La finition était faite avec beaucoup de soin et précision, sur les ailes, aucune plume n’avait été oubliée et chaque plume était incroyablement détaillée. La longue garde de l’épée était garnie de symboles en relief en ancien Alysien et était terminée par une pierre du même ton de bleu que les yeux d’Elysio, du même ton que le Cœur-de-Lazura quand il est à son cou. -Elle est…magnifique. Laissa échapper Elysio. Qui l’a fabriqué ? -Moi-même, renchérit Dawan, mais avec l’aide de Gladir, le forgeron du village. C’est lui qui a préparé le métal, du pur Firenium, l’un des métaux les plus résistants d’Alysia. J’ai donné un nom à cette épée « Asy-Vylia », « lame vengeresse » en Ancien Alysien. -Dommage que je ne peux pas me battre avec Asy-Vylia. -Ça dépend. Elle peut être trop lourde pour toi maintenant, mais quand tu grandiras… -Et quand commencera mon entrainement ?! S’impatienta Elysio. -Je n’ai pas encore dit que tu es mon apprenti. Le visage de Dawan demeura impassible et il restait le dos tourné à Elysio. N’oublie pas ce que je t’ai dit quand tu es entré ici, il faut avoir un bon objectif pour porter une arme. -J’en ai un ! Dawan le regarda du coin de l’œil et attendit que le garçon continue. -Quand tu nous as sauvés, Elkyre et moi, tu semblais connaitre l’homme qui dirige les monstres qui ont attaqué mon village. Tu as dit que c’est nous qu’ils veulent, et ils nous auront ! Je veux absolument qu’on le trouve et qu’on le tue. Prend Elkyre et moi comme apprentis. Tuer ce maitre est une promesse qu’on s’est fait, ça compte beaucoup pour moi ! Dawan soupira comme si il s’attendait déjà à cette réponse. Il se mit à faire courir ses doigts sur la lame de l’épée qu’il avait posée sur la table. -Maintenant tu veux que j’embauche ton frère aussi… -Il y a une minute, tu as dit que tu peux embaucher des dizaines d’apprentis ! Je veux que tu nous embauche nous deux ! L’homme aux longs cheveux sombres réfléchit pendant quelques temps. -La raison pour laquelle tu veux te battre est trop vague. Il manque quelque chose, à vrai dire, un mot dans tout ce que tu as dit. Pense à trouver ce mot et peut être que je t’accepterais. Sur ce, Dawan monta les escaliers qui menait au deuxième étage de la maison, laissant Elysio réfléchir. Un mot ? L’enfant ne comprenait pas où Dawan voulait en arriver. Il repensa à tous les gens qu’il connaissait qui sont tombés un à un, le visage de sa mère en train de lui implorer de partir et laisser sa propre enfance s’écrouler en même temps que le toit de sa maison. Il repensa à ses pleurs près du cadavre de son père qui était mort en le protégeant, le regard désolé de son frère qui l’avait enlacé et murmuré qu’il ne l’abandonnera jamais. Toutes ces personnes ne devaient pas mourir en vain, elles devaient être vengées. Le visage d’Elysio s’illumina. Voilà ce que Dawan voulait, voilà le mot qu’il cherchait : « vengeance ». C’était la raison pour laquelle il voulait tuer le maitre des lycanthropes, la raison pour laquelle il voulait apprendre à manier les armes. Il courut vers les escaliers et appela Dawan, brulant d’impatience. -Vengeance ! Voilà le mot que tu veux ! Annonça-t-il fièrement quand l’homme descendu. Je veux que nous deux soyons tes apprentis pour qu’on se venge de ce que ces monstres ont fait à notre village. Dawan tapa amicalement dans le dos d’Elysio : -Ton initiation commencera demain, Elysio, tiens-toi prêt. Mais pour ton frère, je penserai à son cas plus tard. Elysio était très impatient de commencer l’entrainement, si impatient qu’il oubliait complètement ce qu’il était vraiment, il oubliait qu’il était un mage. |
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Pipelette invétérée
ElyeMessages : 712 Date d'inscription : 22/06/2009 Age : 29 Localisation : Dans la plus haute tour de mon château, en train de vous observer d'un oeil attentif. Peu rassurant...
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| | | Sujet: Re: Coeur Vengeur (fanfiction d'Elysiounette) Ven 17 Déc - 20:45 | |
| Mais Elkyre ne l’oublierai jamais. À ce moment même, il se dirigeait vers la bibliothèque, un bâtiment unique par rapport aux autres constructions du village de Pierycia. Les pierres qui la composaient étaient plus lisses, plus taillées et brillaient au soleil d’une éclatante couleur blanche. Elkyre ne s’était pas rendu à la bibliothèque par simple distraction, il avait été choqué par la révélation faite par Elysio. Son frère était un mage. L’histoire sur les mages et les sorciers que sa mère lui avait contée dans son enfance était bel et bien réelles. Il manquait une page à ce livre et il avait le pressentiment qu’elle contenait une information très importante et que cette information signifiait un grave danger pour Elysio. Il devait découvrir ce que contenait cette page déchirée. Après avoir frappé plusieurs fois à la porte, il n'y eut aucune réponse à l’intérieur de la bibliothèque. Il tourna la poignée et avec un grand étonnement, le blond découvrit que la porte était ouverte. Il pénétra dans le bâtiment en promenant son regard dans tous les recoins de la pièce. À part la lumière que laissait passer la porte entrouverte, le lieu n’avait aucune illumination et Elkyre attendit que ses yeux s’habituent à la pénombre avant de continuer. Il aperçut que cette pièce n’était qu’un étroit hall d’entrée terminée par un escalier de bois. Elkyre ferma les poings et monta furtivement les escaliers. Chaque marche grinçait à ses pas, au fur et à mesure qu’il montait, il aperçut une faible lumière située à la dernière marche. Quand il la franchi, il arriva dans une nouvelle pièce qui, cette fois, était la vrai bibliothèque. Des fenêtres ouvertes illuminaient des centaines de livres resserrés dans plusieurs étagères qui s’étiraient dans toute la pièce. Elkyre sourit, il allait surement trouver ce qu’il cherchait. Au fond de la pièce était recroquevillé sur une chaise un vieil homme. Il fut surpris par l’arrivé d’Elkyre et se leva de sa chaise en titubant. Il s’agissait d’un homme grêle et extrêmement maladroit et derrière de grosses lunettes arrondies luisaient des yeux gris enfoncés dans ses orbites à cause de la vieillesse. Sa tête était couverte par des cheveux grisonnants coupés à ras de son crâne de même couleur que ses sourcils broussailleux. Ses fines lèvres s’étirèrent en un sourire ravi. -Que puis-je pour vous ? Questionna-t-il d’une voix bienveillante mais tremblante due à l’âge. Elkyre examina le vieil homme de haut en bas, il était surement le bibliothécaire et vu la façon dont il souriait, ça ne devait pas être tous les jours qu’il accueillait des visiteurs. Le jeune garçon lui rendit son sourire et le salua d’un mouvement de tête : -Rien pour l’instant, merci. Il tourna les talons et s’orienta vers les étagères de livres rangés par thème et par ordre alphabétique. En cherchant dans le rayon nommé « Histoire, Mythologie et Légendes d’Alysia » il espérait retrouver le livre qu’il cherchait, mais il craignait que le seul ouvrage qui parlait sur les mages et les sorciers soit celui qui avait été brûlé en même temps que son village. Il déambula tout au long du rayon en posant son regard sur chacun des livres cherchant un titre qui se rapprochait de ce qu’il cherchait. Rapidement, il trouva un livre qui l’intéressa « Dieux d’Alysia ». Le blond se remémora des déesses Pleine-Lune et Nouvelle-Lune, deux déesses qui ont eu un grand rôle dans l’histoire des mages. Il se rappela tout de suite que le chapitre dont la page était déchirée s’intitulait « la prophétie de Nouvelle-Lune ». Elkyre feuilleta rapidement le livre. Aucune page ne parlait de Nouvelle-Lune ni de sa cousine, pas même une allusion. L’enfant ferma sèchement le livre, le remis à sa place et continua sa recherche. Il se plongea dans plusieurs ouvrages, tous parlant des légendes et des histoires de son monde. Rien. Puis il commença à feuilleter de plus en plus inquiet des livres qui parlaient de mythologie et légendes, mais même dans les livres qui parlent d’histoire qui n’ont jamais eu lieu, il n’y avait aucune trace de mages et sorciers ni de la mystérieuse prophétie. Elkyre rangea le dernier livre. Il ferma les yeux et appuya son front contre l’étagère en bois ralentissant sa respiration accélérée. « C’est bien ce que je pensais. Se dit-il à lui-même. Le dernier livre qui contient tout ce que je veux savoir s’est volatilisé, la dernière chose qui peut m’aider à protéger Elysio est partie en fumée… Mais pourquoi aucun livre ne contient ce que je veux ? » Il ne pouvait pas abandonner. Il avait donné sa parole à son père, dans ses derniers instants de vie. -Père, je tiendrai pour toujours la promesse que je t’ai faite : je protégerais Elysio quel qu’en soit le prix (il porta une main à sa poitrine)…jusqu’au jour où mon cœur cessera de battre…Donc, je n’ai aucune raison d’abandonner ! -Pouvez-vous me dire en quel honneur est ce monologue ? Le vieux bibliothécaire s’avança vers lui en boitillant le dos complètement courbé. -Elkyre, c’est ça ? -Comment vous connaissez mon nom ? S’étonna Elkyre -Je t’ai vu quand tu avais encore que quelques secondes de vie. Toi…et ton frère. « Ton frère » fut prononcé avec un ton bas et embarrassé. -Alors vous connaissez aussi le secret d’Elysio…Devina Elkyre. -Et c’est à cause de ce secret que tu es ici en train de chercher désespérément un livre que tu ne trouveras jamais dans cette bibliothèque, j’ai juste ? -Vous…vous n’êtes pas normal. -Et tu as raison, mon cher garçon, je n’ai rien de normal, je suis exactement comme ta mère, pourtant, je suis très loin d’être comme ton frère. -Traduisez moi ça… -Je suis Dorwinn, mage originaire de Darios et maintenant, bibliothécaire de Pierycia. Tu peux me tutoyer à ta guise. Un peu intrigué par sa soudaine confiance qu’il lui éprouvait afin de révéler ses secrets, Elkyre serra la main du bibliothécaire. -Tu disais que tu as habité à Darios, Dorwinn, qu’est ce qui s’est passé, pourquoi est tu partis ? -Les habitants de Darios ne voulaient pas entendre parler de personnes comme moi dans leur village. Je suis capable de déchiffrer ce que la personne qui est devant moi à dans l’esprit. Je lis dans leurs pensées. « Ça explique tout. » Songea Elkyre. -Quelques-uns ont même essayé de me poursuivre et de me tuer. Continua le vieil homme. -Mais ils ne te trouveront jamais. Et je n’ai surement pas besoin de te raconter ce qui est arrivé. Dorwinn soupira, nostalgique. -On s’entendait tellement bien, moi et ta mère. Elle n’était pas différente seulement parce qu’elle était une mage, elle avait quelque chose qu’aucune femme de Darios n’a jamais possédé. La tendresse, l’amour…et une fragilité qui la rendait charmante. Hérik a fait le bon choix en l’épousant. Perdre une femme comme elle… Elkyre sentit revenir la tristesse qu’il ressentait, la nuit de la tragédie. Mais, comme toujours, il gardait ce sentiment pour lui-même, il ne voulait pas montrer sa tristesse pour ne pas qu’elle devienne celle des autres. Il changea de sujet immédiatement. -Tout à l’heure, tu as dit que je ne trouverais jamais le livre que je cherche. Où puis-je le trouver ? Il y a-t-il ce livre dans une autre bibliothèque que tu connais ? -Hélas, non. Le seul livre qui fait allusion aux mages et sorciers est le livre qui a brûlé en même temps que Darios…je suis navré…Mais suis moi, j’ai quelque chose à te montrer. Un livre qui peut l’intéresser ? Quelque chose qui l’appartenait quand il n’était qu’un bébé ? En se posant des questions sur qu’est-ce que cela pouvait bien être, Elkyre suivit le vieil homme en ralentissant le pas pour suivre sa lente démarche. Ils s’arrêtèrent devant le bureau en bois noircit de Dorwinn, celui-ci demanda à Elkyre de l’attendre et se dissimula à l’arrière du bureau. Il ouvrit un énorme coffre aussi noir que le bureau et même si Elkyre se situait à quelques mètres de distance, il pouvait sentir l’étouffante odeur de moisit que le vieil objet dégageait. Dorwinn se plaça à nouveau devant Elkyre et lui tendit une feuille jaunie pliée et un déchirée sur le côté gauche. -Ta mère m’a confié ceci avant que je sois exilé de Darios et m’a demandé de te le montrer quand tu seras prêt. Hérik était un homme qui savait ce qu’il faisait. Il t’a demandé en dernière faveur de protéger ton frère, il faisait énormément confiance en toi, donc tu es prêt. Ce que j’ai dans les mains explique pourquoi ton père t’a confié cette mission. Elkyre prit le papier et le déplia soigneusement pour ne pas l’abîmer. Ce n’était pas qu’un simple papier, mais une page de livre déchirée. Le titre du chapitre fit un frisson lui monter tout au long de son échine « La prophétie de Nouvelle-Lune » -Mais c’est…c’est…bégaya t’il. -C’est bien ce que tu penses. Tes parents l’ont déchiré pour ne pas que vous sachiez le secret avant que l’heure soit venue. Immédiatement, Elkyre se mit à lire le contenu de la page et tout au long de sa lecture, ses yeux s’écarquillèrent de plus en plus. Quand il eut achevé, il lâcha la page, le regard fixé dans le vide et murmura en tremblant : -Non… -Elkyre. Sache qu’une prophétie peut avoir plusieurs façons de réaliser, un mot peut avoir une multitude de signification différente. Elkyre comprit que la promesse qu’il avait faite à son père était plus qu’une simple mission, c’était un lourd fardeau qu’il sera obligé de porter pendant une grande partie de sa vie. ____________________________________ Depuis l’arrivée des deux frères au village de Pierycia, quelques mois se sont écoulés. Les habiletés aux combats d’Elysio se sont améliorées grâce aux conseils de Dawan. Le maitre et l’apprenti s’entendaient, maintenant, comme père et fils. Dawan avait accepté d’être appelé de « père » par le jeune orphelin. Elysio passait de bons moments avec lui et au près d’Alyce, Stivan et Elkyre. Ce dernier avait été accepté par Dawan et était devenu, lui aussi, son apprenti. Le blond avait envie d’apprendre à se battre pour protéger son frère et accomplir la promesse qu’il avait faite à son père. Elysio avait l’impression que son frère s’éloignait de lui dans ces derniers temps, dès fois, quand il le croisait, le blond évitait son regard comme si il lui remémorait quelque chose, quelque chose de mauvais. La destruction de son village sans doute. En dehors de l’entrainement, Elkyre ne restait presque jamais près de Dawan, il lui avait dit plusieurs fois que l’homme ne lui inspirait pas confiance. Elysio se demandait pourquoi. Son frère lui cachait des choses, il en était sûr. Elkyre restait beaucoup aux côtés d’Alyce et Stivan, surtout d’Alyce... La jeune fille avait dévoilé son intérêt aux livres et parlait beaucoup avec Elkyre sur ce sujet et les deux, prenaient conseils auprès de Dorwinn, le bibliothécaire. Mais les deux frères s’étaient promis que jamais ils allaient révéler le secret que tiens Elysio à qui que ce soit. Depuis que les deux frères sont arrivés à Pierycia, ils n’avaient souffert aucune attaque de monstres. Dawan leur avait assuré que le village n’est pas à la portée des Lycanthropes. Donc, Elysio pouvait franchir la limite du village quand bon lui semble. Il pouvait sentir l’air frai et parfumé de fleurs lui gonfler les poumons quand ça lui chante, s’allonger près d’un arbre, fermer les yeux et écouter la musique que la nature lui réservait tant qu’il désire. Et bien sûr s’amuser avec son frère, ses deux meilleurs amis et son père adoptif, l’homme auquel il fait le plus confiance. Elysio était si heureux de sa nouvelle famille, qu’il en oubliait presque son ancienne. Elysio était si heureux de sa nouvelle vie, qu’il en oubliait presque…sa vengeance.
Dernière édition par Elysio le Dim 30 Jan - 16:56, édité 1 fois |
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| | | Sujet: Re: Coeur Vengeur (fanfiction d'Elysiounette) Dim 30 Jan - 16:42 | |
| Chapitre 5 Premier combat La journée prenait fin, le ciel commençait à s’assombrir. Le soleil éclairait de ses derniers rayons la forêt qui s’étendait à côté du village de Pierycia. Dans la clairière de la forêt, Elysio était allongé sur le ventre derrière un buisson touffu tous ses sens aux aguets tel un félin guettant sa proie. Derrière lui se tenait Stivan, accroupi et la main sur la garde de son épée s’apprêtant à la retirer à n’importe quel moment. Soudain, ils entendirent une branche craquer près d’un arbre à quelques mètres d’eux, ensuite, une chevelure blonde en dépassa. -Pfff, quel indiscret ton frangin. Pouffa Stivan -T’as raison. On y va ? -Non, attend, laisse notre « proie » s’approcher de nous et on attaque. Elkyre s’éloigna du grand d’arbre derrière lequel il se trouvait et retira l’épée de son fourreau balayant la clairière d’un regard alerté. Peut-être qu’il avait écouté la conversation d’Elysio et Stivan. -Non, Stivan, soupira silencieusement Elysio, je crois que c’est nous les indiscr… -…Maintenant ! Le coupa Stivan en bondissant de sa cachette. Elysio l’imita et franchit le buisson hirsute qui lui effleura la peau de ses feuilles pointues. Il eut à peine le temps d’atterrir de l’autre côté que Stivan avait déjà immobilisé Elkyre sur le sol, son épée pointée sur sa gorge. -Soit plus discret la prochaine fois, môssieur je-sais-tout ! Railla Stivan. Tu vois qu’il n’y a pas que les livres dans la vie ? -Aller, Stiv’, range ton épée, on a gagné. Imposa Elysio en souriant, amusé. Mais tout à coup, une fine silhouette se détacha de la profondeur de la forêt, bondit gracieusement et atterri derrière Stivan. Alyce. En deux temps trois mouvements, elle le fit tomber en poussant son flanc à l’aide de son pied et pointa son épée sur son cou. Elkyre et elle éclatèrent de rire. -Je crois que vous n’avez pas trop gagné ! Rit Alyce. Ton plan est génial, Elkyre. -Merci, Alyce. Fallait que je trouve quelque chose pour apprendre à ces deux gars à penser avant d’agir. N’est-ce pas ? -Oui, je crois que c’est le moment de revoir vos cours avec Dawan. Prétendu Alyce. Surtout toi, Stivan. -Et il faut aussi que tu apprennes à travailler en équipe ! Grommela Elysio à Stivan. Je suis sûr que si tu m’avais laissé le temps d’agir on aurait gagné. La prochaine fois, c’est moi qui ferai le plan ! -Euh… On ne peut pas refaire une petite partie ? Proposa Stivan. -Non ! Firent les trois en chœur. -Bah quoi, les gars ! Ne faites pas les rabat-joie ! (il se plaça à côté d’Elkyre et posa son bras sur son épaule) Aller, El’, nous deux on va former une équipe. C’est la millième fois que tu es avec Alyce, maintenant t’es avec moi ! Sans rien dire, Elkyre s’éloigna de Stivan et s’avança vers la sortie de la clairière. -Il commence à faire trop sombre. Affirma Elkyre en observant ses amis du coin de l’œil. On ne pourra rien voir si on fait encore une partie. On rentre au village. Vous me suivez ? -Au contraire, quand il fait sombre s’est super génial : on ne voit même pas nos adversaire, on ne voit même pas notre ami… -Et on ne voie même pas où on marche et on finit par se faire dévorer par un animal nocturne. Compléta Alyce en tapotant son épaule. -Grrrr ! Je vous déteste, mais heureusement qu’il reste Ely’ de mon côté. N’est-ce pas Ely’ ? Tous les regards se tournèrent sur le garçon aux cheveux sombres. Il haussa les épaules. -Tu fais erreur, mon cher Stiv’. Je n’ai pas envie de me faire dévorer par une bête nocturne. Si ça te tente, reste ici et fait équipe avec un Draval sauvage et bat toi contre des loups affamés. -D’accord, pourquoi pas ? répondit Stivan en faisant la moue. Étonnés, les trois autres acquiescèrent en ricanant. Ils savaient que Stivan allait changer d’avis à tout moment et ils eurent raison : quelques minutes après, il courut vers eux en leur criant de l’attendre. Quand la nuit tomba complétement et que les deux lunes d’Alysia se montraient dans le ciel, les quatre enfants se protégeaient, dans leur demeure, du froid qui régnait dehors. Ils discutaient ensemble sur les techniques de combat. -Vous savez où est Dawan ? Demanda Stivan en changeant de sujet. -C’est vrai, répondit Alyce, il m’a dit qu’il allait rencontrer des vieux amis et il n’est pas revenu, depuis. Elysio s’aperçut que le visage d’Elkyre s’était assombrit à la réponse d’Alyce. -Elkyre…dit Elysio à son frère, Pitié ! Ne refait pas le coup de « je ne fais pas confiance à Dawan ». Il nous a sauvés la vie et maintenant il nous a accepté comme des fils. Il est notre père adoptif ! Elkyre dévisagea Elysio pendant quelques temps puis détourna le regard et l’ignora. Elysio leva les yeux au ciel et ignora son frère à son tour. Alyce regardait Elkyre et sa mine s’assombrit aussi. -Elysio. Stiv’. Euh…le feu est en train de s’éteindre et il n’y a plus de bois donc vous pouvez nous faire l’amabilité de chercher du bois pour rallumer le feu ? Elysio et Stivan s’échangèrent des regards et acquiescèrent de la tête. Ils furent dans l’énorme stock rempli de buches qui se trouvait près de chez Orion le bucheron du village, un homme bourru et souvent de mauvaise humeur. Le stock de buches était aussi peu accueillant que la personne qui habitait à côté. C’était un endroit extrêmement vaste rempli de buches de toutes sortes toutes entassées sur un sol couvert de poussière. Les murs étaient couverts de lichens et toiles d’araignée et l’étouffante odeur régnait dans ce lieu peu éclairé. -Raaaah ! Je déteste cet endroit ! Grommela Stivan. Pourquoi ils nous ont choisis pour pénétrer dans ce trou à rat ! -On prend quelques buches et on file. -Euh…Elysio…Je crois qu’elles sont un peu grandes pour notre cheminée les buches. -Je crois qu’on devait appeler Orion pour les couper. Affirma Elysio en examinant une buche. -Oh non ! Pas lui ! Trouve quelqu’un d’autre. -C’est le seul bûcheron du village, Stivan. Quoi que…(il prit un air pensif) hmmm…tu ne crois pas qu’on se fait un peu rouler dans la farine ? -Qu’est ce qui te fais croire ça ? -Tu n’as pas remarqué l’hésitation d’Alyce quand elle nous a demandé de chercher les buches pour le feu ? Tu n’as pas remarqué la tête qu’elle et Elkyre ont faite ? Stivan se gratta le menton puis sourit, espiègle : -Oui. Je crois qu’ils nous ont fait une belle ruse pour qu’ils soient seuls…ensembles. Il y a quelque chose qui se passe entre eux. Elysio, tu es un géni ! Allons les espionner ! -Mais cette fois, il faut qu’on soit discret. Elysio et Stivan coururent jusqu’à la maison où Elkyre et Alyce demeuraient. La porte était entrouverte, une chance pour les deux « espions ». Le visage d’Elkyre était toujours aussi sombre et son regard restait fixé sur le sol. Alyce était assise à côté de lui et lui caressait l’épaule pour le rassurer. -Elkyre…Murmura-t-elle. Je sais ce que tu penses de Dawan et j’ai commencé à penser la même chose depuis ce qu’il m’a dit. Quelque chose sur…Elysio… Brusquement, Elkyre se retourna vers Alyce. Il pâlit et même les iris de ses yeux semblaient perdre leur couleur : -Tu…tu…connais son secret ? Quand Alyce acquiesça, Elysio sentit un frisson lui parcourir l’échine. Elkyre et lui s’étaient promis que le secret restera entre eux et qu’ils n’allaient jamais le révéler à qui que ce soit et maintenant, Alyce le savait et Dawan aussi. -Depuis qu’il est arrivé au village en compagnie de Stivan, continua Alyce, Dawan semblait préoccupé par quelque chose, quelque chose qui est resté un mystère jusqu’au jour de votre arrivée. Il m’a appelé chez lui et m’a dit plein de choses sur Elysio. Des choses bizarres sur des mages et sur une prophétie. -Dawan connait la prophétie…ce n’est pas possible…ça ne peut pas être possible… -Pourquoi, Elkyre ? Je ne sais pas ce qu’il a voulu dire quand il m’a tout raconté. On dirait que tu en sais plus que moi. Raconte-moi tout. Je ne vais le raconter à personne. Elkyre se mit à hésiter. Derrière la porte, Elysio s’impatienta de sa réponse. Comment son frère connaissait la prophétie ? Il ne s’importait point. L’important pour lui était qu’Elkyre allait annoncer à Alyce la prophétie et lui, qui espionnait, allait écouter et allait savoir la vérité sur ce qu’il était vraiment. Mais tous ses espoirs partirent en fumée quand Elkyre baissa les yeux et fit un « non » de la tête. Elysio n’avait jamais vu son frère comme ça, lui qui était toujours ouvert et qui gardait son sang-froid même dans les moments les plus sombre. Si c’était cette prophétie qui l’affectait, elle devait surement être plus abominable qu’il ne le pense. -Tu ne trouves pas qu’Elysio et Stivan mettent du temps à chercher des buches ? Fit remarquer Alyce. -Tu as compris un mot de ce qu’ils ont dit, Elysio ? Demanda Stivan. Elysio resta muet le regard fixé sur Elkyre puis partit en courant tandis que Stivan était à ses talons et lui criait : « Elysio, va ? Qu’est ce qui t’arrives tout d’un coup ? » Elysio courut plus vite afin de le semer. Il s’enfonça dans la forêt sans crainte d’être attaqué par un animal nocturne, tout ce qu’il voulait c’était rester seul et loin d’eux pour un moment. C’était sa façon à lui de se calmer après avoir assisté à quelque chose de choquant. Pourquoi tout le monde lui cachait la vérité ? Pourquoi tout le monde lui cachait ce qu’il était vraiment ? Tout le monde…même Elkyre. Elysio en avait assez. Quand est-ce qu’il allait tout découvrir ? Il s’appuya contre un arbre et ferma les yeux pour calmer les sentiments qui s’agitaient en lui désordonnément. Un son grave et profond retentit dans forêt et fit Elysio ouvrir brusquement les yeux. Quand le bruit résonna une seconde fois, il tendit l’oreille afin d’identifier de quoi ce son s’agissait. Il pensa d’abord que c’était un cri d’animal, mais c’était le son d’une corne qui sonnait régulièrement. Le bruit de la corne se rapprocha de plus en plus et quand il fut assez proche, Elysio put entendre qu’il était accompagné par les pas d’une petite troupe. Qui était ce ? Des alliés ou des ennemis ? En suivant le bruit, l’enfant fini par trouver la troupe. C’était une vingtaines d’hommes qui tenaient des torches dont le feu se faisait refléter par les armures violacée. Des longues et étranges oreilles pointues dépassaient de leur casque. Aucun ne portait une arme. Ils étaient donc pacifiques et ne représentaient aucun danger. Elysio se rassura, mais son soulagement dura peu quand il aperçut qu’un arc et un carquois rempli de flèches étaient attachés au dos de chacun. Il s’alarma encore plus quand il vit que cette troupe s’approchait du village. Brandissant l’épée qu’il avait gardé dans son fourreau depuis la fin de la partie avec ses amis, il courut le plus vite qu’il put vers eux. Il n’allait pas permettre que la tragédie de Darios se reproduise à Pierycia ! Quelque chose le retenu. Une main. Il se retourna et sourit : c’était Dawan. -Avec ou sans volonté, ne te précipite jamais seul devant une troupe. Chuchota son mentor. Surtout si ce sont des elfes. -Mais ils vont attaquer le village. -Tu t’inquiètes trop, jeune Elysio. Nous avons de la chance, ce n’est qu’une petite troupe donc les défenseurs du village n’en feront qu’une bouchée. Rassuré, Elysio observa les elfes à nouveau. C’était la première fois de sa vie qu’il avait vu ces créatures légendaires d’aussi près et il les trouvait fascinante avec leurs longues oreilles, leur corps élancé, leurs mouvements souples et leurs habiletés à l’arc et flèche. Dawan lui avait beaucoup parlé sur les elfes et lui avait raconté beaucoup d’histoires surprenantes qui les mettaient en scène. Mais l’enfant eut un léger pincement au cœur en pensant qu’ils étaient des ennemis de Pierycia et qu’ils allaient se faire massacrer en franchissant l’entrée du village. Les elfes furent hors de vue, cachés par des arbres. Dawan se leva et se dirigea vers l’endroit où ils avaient disparus. -Suis-moi ! Imposa-t-il à Elysio. Suivons-les. Aussitôt, les deux s’élancèrent à leur poursuite, en direction du village. Elysio commençait à entendre des cris qui venaient de Pierycia, ils lui rappelaient les cris de souffrance des villageois de Darios quand ils se faisaient massacrer par les loups garous. Il essaya d’ignorer. Il savait que les elfes n’étaient qu’une douzaine et il faisait confiance à ce que venait d’affirmer Dawan : les défenseurs du village vont finir avec ces elfes. Le village est sain et sauf. Arrivés devant le village ils s’aperçurent que la bataille avait déjà commencé. Entre les défenseurs il y avait Gladir le forgeron et Orion le bucheron qui avaient récemment été assignés. Ils faisaient un bon travail mais quelque uns avait du mal à éviter les projectiles des elfes. Elysio chercha Elkyre, Alyce et Stivan du regard, ils n’étaient pas là. Ils étaient surement à l’abri car ils étaient trop jeunes encore pour se battre. C’était son cas à lui aussi. Dawan allait surement le mener à un endroit pour s’abriter de la bataille. L’homme se plaça devant lui et cligna un de ses yeux dorés : -Surtout, n’oublie pas mes leçons. C’est ta chance de les pratiquer dans un vrai combat. Il courut vers le village, Elysio à sa suite. Pourquoi Dawan lui faisait aussi confiance ? Elysio n’était qu’un enfant qui manquait encore d’entrainement. Son cœur cognait de toutes ses forces contre ses côtes : ce combat allait être le premier dont il allait participer, le premier de sa vie. |
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| | | Sujet: Re: Coeur Vengeur (fanfiction d'Elysiounette) Mer 4 Mai - 18:31 | |
| Un elfe poussa un cri de haine et sauta sur Dawan avec deux longs poignards à la main pointés sur lui. L’homme avait le dos tourné à l’elfe, il allait se faire tuer ! Mais en un éclair son épée coupa les deux poignards en un seul mouvement. Désarmé et surpris, l’elfe pris ses jambes à son cou.
Elysio laissa ses compliments pour plus tard et fit comme Dawan lui avait tellement de fois enseigné : se ruer sur l’ennemi le plus proche tout en laissant ses sens aux aguets pour ne pas qu’un ennemi se jette sur lui quand il ne se rend pas compte. Le premier elfe qu’il vit était grand et fort, trop fort pour lui. Il cherchait quelqu’un de taille pour lui sinon il allait se faire massacrer.
Orion adressa la parole à Dawan juste après avoir asséné un coup de hache à un elfe :
-Mais tu es complètement cinglé, Dawan ! Pourquoi as-tu emmené Elysio se battre ?! Il n’est qu’un pauvre gringalet ! Il ne va même pas tenir une minute ici. Regarde-le !
-Elysio a un potentiel que les autres enfants de son âge n’ont pas. Je suis sûr qu’il va s’en sortir.
-Oui c’est ça ! Continue à rêver pauvre fou ! C’est pas à moi que tu vas te plaindre quand ton petit gamin va mourir !
Elysio sentit la rage monter en lui.
« Orion va voir de quoi je suis capable ! Il suffit juste que je trouve un adversaire de t… »
Il ne pensa plus. Un enfant de son âge venait de lui donner un coup de pied dans son sternum ce qui lui fit perdre l’équilibre. Il tomba au sol et se releva aussitôt à l’aide d’une impulsion de ses jambes. Il dévisagea son opposant. Son visage était caché par un casque de la même couleur que son armure et aucune oreille pointue n’en dépassait. Qu’est-ce que faisait un humain parmi les elfes ? Et surtout, pourquoi cet humain se battait alors qu’il n’était qu’un enfant ? En un mouvement, l’humain-elfe cassa son arc en deux et deux lames émergèrent de chaque extrémité. Elysio ne fit que dégainer son épée, prêt au duel. Il lui asséna un coup destiné à lui entailler le cou qui n’était pas protégé par l’armure, mais l’opposant évita en se baissant et riposta en projetant ses deux lames en avant en bondissant vers l’arrière, Elysio esquiva. L’humain elfe fit tourner ses deux lames dans un mouvement rapide des doigts et frappa le garçon d’une d’elles, celui-ci la bloqua avec son épée. Il mit toute ses forces sur ses bras et poussa sur son épée pour faire perdre l’équilibre à son adversaire, ce dernier tomba violemment au sol.
Son casque roula.
L’épée brandie, Elysio se précipita sur son opposant et eut une grande surprise : il s’agissait d’une fille qui avait une longue chevelure marron. Une humaine.
La jeune fille emboita les deux poignards entre eux pour reformer un arc et tira une flèche qui alla se planter dans une des manches de la tunique d’Elysio et l’immobilisa contre le mur d’une des maisons. Elle retransforma l’arc en poignards et appuya une des longues lames sur la gorge d’Elysio.
Les traits de son visage, durcis par la haine, rappelaient quelque chose à Elysio. Tout le visage de la jeune fille exprimait la rage, mais ses yeux disaient autre chose. Ils avaient une pénétrante couleur vert bleutée, de la même couleur que l’océan et étaient profondément plongés dans ceux d’Elysio. Ils ne montraient aucune lueur de colère. Le garçon savait, maintenant, à qui ces yeux appartenaient : à la fille qu’il avait vu dans son rêve, celle qui lui avait averti de l’attaque de son village d'origine. Son cœur battait la chamade, mais il savait que ce n’était pas à cause de l’effort physique dû au combat, ni à cause de la peur de mourir et ni à cause de la surprise.
-Tu savais que mon village allait être attaqué. Pensa-t-il à voix haute.
-Mais bien sûr que oui! Railla-t-elle. Un assaut est toujours prévu!
-Non, pas celui-là! Je parle de Darios, le village où je suis né! Je t’ai vu dans mon rêve ! Tu es apparue et tu m’as averti de rester dans mon village pour que la barrière de protection le maintienne en sécurité ! Je ne sais pas comment tu as fait ! Tu es entrée dans mon rêve !
La jeune fille regarda Elysio en levant un sourcil comme si il avait perdu la raison :
-Écoute, je ne sais pas de quoi tu parles et je ne comprends pas un traitre mot de ce que tu dis. Je préfère accomplir ce qu’on m’a demandé de faire au lieu de prendre au sérieux un humain débile comme toi.
-Mais toi aussi tu es une hu…
Elle retira une petite corne de sa ceinture et souffla dedans.
-Je le tiens ! Cria-t-elle en empoignant le col d’Elysio.
L’elfe grand et fort qu’Elysio avait croisé avant de rencontrer la jeune fille se précipita vers eux :
-Bien joué, Lyria ! Tu as fait un bon travail ! Mais tu es sure que c’est vraiment lui ?
-D’après les descriptions qu’on faites nos espions, je suis sure et certaine que c’est lui notre mage. Affirma Lyria, ravie.
Elysio se débattit, il ne comprenait pas ce que ces elfes voulaient de lui et essayait de s’échapper, mais Lyria était plus forte qu’il pensait.
-Très bien. Acquiesça l’elfe baraqué. Je vais avertir les autres. Maintenant que nous l’avons capturé, nous n’avons plus rien à faire ici.
-C’est depuis votre arrivée dans le village que vous n’avez rien à faire ici ! Hurla une voix profonde qu’Elysio connaissait bien. Vous n’allez jamais le capturer !
Dawan. Il se jeta sur le grand elfe et lui assena un grand coup d’épée que son adversaire para avec ses deux poignards. Les deux se battirent en duel.
-Lyria ! Hurla le grand elfe. Sauve-toi !
Mais Lyria ne réagit pas.
-Je viens de capturer le mage absolu ! Comment tu veux que je m’enfuie !
Une silhouette se rua vers Elysio et Lyria et d’un geste rapide elle renversa la jeune fille. C’était Stivan. Il leva un sourcil à la vue du visage de Lyria :
-Une humaine qui se bat aux côtés des elfes ? Mais c’est quoi ce délire ?!
-Je ne suis pas une humaine ! Riposta Lyria.
-Ok ! C’est toi qui l’as voulu. Je vais faire avec toi ce qu’on fait avec tous les elfes !
Stivan leva son épée.
-Vous les humains, vous êtes tous des brutes ! Insulta Lyria.
Stivan pouffa et rabattit son épée. Au dernier moment, Elysio prit Lyria dans ses bras et sauta hors de la portée de Stivan. Il fusilla son ami du regard.
-Tu ne la toucheras pas ! Rugit-il d’une voix devenue gutturale à cause de la rage tout en protégeant Lyria en la serrant contre lui comme le ferait un homme protégeant l’élue de son cœur.
Stivan écarquilla les yeux :
-Elysio ? Mais t’es complètement malade ! Tu protèges une elfe-humaine dangereuse qui ne perd aucune occasion pour nous tuer ! Tu vas pas me faire un numéro de Roméo et Juliette !
-Regarde-la ! Continua Elysio. Elle a notre âge ! Elle ne peut pas mour…
Il sentit une lame lui entailler la peau d’un de ses bras s’enfonçant presque dans sa chair. Lyria venait de le blesser avec les poignards qu’elle tenait toujours en main. Instinctivement, il la lâcha, serra les paupières et les dents de douleur en appuyant son bras blessé contre sa poitrine. Quand sa douleur s’atténua un peu, il entrouvrit un œil et vit que Lyria le fixait du regard. Ses yeux étaient écarquillés et son visage exprimait une intense surprise. Qu’est-ce qu’il venait de faire ? Pourquoi avait-il ce soudain désir de la protéger ?
-Tu vois Elysio ! Plaisanta Stivan. Les plus belles roses ont des piquants !
Elysio grogna. Dès fois il avait tellement envie de lui donner une bonne correction. Mais ce n’était pas le moment de penser à ça. En s’appuyant de son bras sain, il se releva. Stivan et Lyria se battaient. Elysio se trouvait à nouveau sans adversaire. -A quoi tu joues, le mage absolu ? Cracha une voix derrière lui.
Elysio se retourna et se retrouva face à un autre enfant de son âge. Ses cheveux très sombres pouvaient se confondre avec les ténèbres de la nuit et étaient perforés par ses oreilles pointues d’elfe. Ses yeux en amande d’un noir profond brulaient de rage tandis que le reste de son visage, aux traits délicat comme chez les statues, restait impassible. Son armure était plus légère que celle des autres elfes et possédait quelque pièces en tissu.
-Je ne sais pas exactement. Lui avoua Elysio, il ramassa son épée tombée par terre et se mit en position de combat. Mais si tu veux, nous pouvons jouer maintenant, l’elfe !
-D’accord. Mais après t’avoir capturé, je ne veux plus te voir poser une seule main sur ma future épouse ?
-Future…épouse ?
-C’est bien ce que tu as entendu, humain ! Moi, Rolf, et Lyria nous avons été promis !
Sur ces mots, Rolf déploya sa jambe en un puissant coup de pied destiné à propulser Elysio très loin, mais celui-ci le bloqua de son épée. Rolf était beaucoup plus malin qu’Elysio pensait. L’elfe prit l’épée du garçon comme appui et se retrouva derrière lui à l’aide d’un spectaculaire salto. Rolf appuya ses deux lames sur le cou d’Elysio. Ce dernier essaya de le lacérer avec l’épée qu’il tenait encore, mais Rolf les évitait avec de simples mouvements. -Ce n’est pas avec cette minable épée que tu vas m’abattre ! Railla Rolf. Au fait, avant de te capturer je vais te donner un petit souvenir de mon passage.
Elysio sentit que Rolf retirait un des poignards de sa gorge et l’appuyait sur sa poitrine. Tout d’un coup, il entendit un bruit de métal tombant au sol en tintant. Rolf venait de les lâcher. Mais pourquoi ?
En se retournant lentement, l’enfant aperçut que Rolf se tournait devant un nouvel ennemi. Il y avait une déchirure sur l’une des pièces en tissu de son armure, située sur son dos. Sa peau était entaillée. L’auteur de cette blessure était un garçon de son âge, ses cheveux blonds resplendissaient à la lueur des lunes et ses yeux bleus jetaient des éclairs. Elkyre.
-Ton maitre ta déjà appris à surveiller tes arrières ? Dit-il à Rolf. Enfin, si tu en as un.
-Elkyre ?! Qu’est-ce que tu fais ?! Lui cria Elysio
-Je ne fais que sauver ta vie.
-J’aurais pu m’échapper moi-même !
-Ha ! Dans tes rêves ! Et c’est comme ça que tu me remercie ? Sympa de ta part !
-La ferme vous deux ! Hurla Rolf. Les humains ont tous cette manie de se battre avec des insultes ! -Et toi tu as cette manie de ne pas pouvoir garder ton calme. Compléta Elkyre avec un air tranquille et malicieux. Quelle honte.
Rolf brandit ses deux poignards et s’élança sur Elkyre. Le blond para son coup avec son épée et les deux se battirent en duel. Elysio assista au combat les sens aux aguets au cas où Rolf changerait d’opposant et se jetterait sur lui pour le capturer. L’elfe poussait des cris sauvages à chaque coup qu’il donnait à Elkyre tandis que ce dernier gardait son calme comme il le faisait toujours dans les entrainements avec Dawan. Mais la basse expérience d’Elkyre par rapport à celle de Rolf pouvait se voir à vue d’œil. L’elfe parait les attaques d’Elkyre avec des sauts et des roulades et agitait ses deux lames avec précision et adresse. Il finit par renverser le blond. Quand Rolf s’approcha de lui, Elkyre se releva d’un bond et entailla son visage dans un mouvement de lame. L’elfe hurla de douleur, lâcha ses armes et plongea son visage blessé dans ses mains. Elysio regarda Elkyre avec admiration. Ce dernier était haletant. Les deux frères s’échangèrent des regards. « Comment on devait se sentir après avoir gravement blessé quelqu’un ? » Songea Elysio.
Avant qu’Elkyre ne puisse le constater, Rolf ramassa ses poignards. Le sang d’Elysio lui afflua au visage. Il n’eut pas le temps de prévenir Elkyre. Avec ses armes, Rolf venait d’ouvrir deux plaies sur le blond. Une partait de sa tempe gauche et arrivait à sa joue et de sa tunique déchirée par la lame, on pouvait distinguer l’autre qui fendait sa poitrine en passant près de son cœur. Elysio vit la surprise et la douleur se succéder sur le visage de son frère. Ce dernier s’écroula par terre, couché sur le ventre. Blessé, lui aussi, Rolf battit en retraite.
Elysio s’approcha d’Elkyre et le retourna soigneusement pour le coucher sur le dos. Les cheveux clairs du garçon étaient teintés de rouge et du sang coulait d’un de ses yeux tel une larme écarlate.
-Elysio…réussit-il à dire
-Je vais chercher de l’aide ! Lui promis Elysio. Tu vas t’en sortir, j’en suis sûr !
-Non…en…enfuit toi. C’est toi que…qu’ils veulent…
-Je le sais ! Mais je ne peux pas te laisser ici ! Je ne vais pas te laisser mourir !
-Qu…quelqu’un d’autre…va…va me trouver…Cache-toi !
Elysio désobéit et courut chercher quelqu’un qui puisse sauver Elkyre. Partout, les elfes et les défenseurs du village tombaient, blessés. Le nombre d’elfes diminuait peu à peu, tous ceux qui n’étaient plus en état pour combattre battaient en retraite. En voyant que tous les elfes qui restaient étaient occupé à se battre, Elysio se dit qu’aucun elfe ne pouvait le capturer, donc il prit le risque de crier à l’aide.
Il retrouva Dawan qui venait de blesser gravement un elfe. Ce dernier rejoint aussitôt ses congénères.
-Qu’est ce qui se passe, jeune Elysio ? Pourquoi cet air désespéré ?
Elysio raconta rapidement ce qui était arrivé à Elkyre. À la fin de son récit, Dawan tourna la tête, l’air pensif :
-Attendons la fin de ce combat. L’infirmière s’occupera de lui.
-Mais tu es fou ?! Elkyre est en train de mourir !
-J’ai toujours vu en ton frère quelqu’un de courageux, de résistant. Il survivra.
Elysio avait très peur pour son frère. Il fut prêt à courir pour chercher quelqu’un d’autre mais il entendit Dawan pousser une exclamation de joie.
-Ha ! Qu’est-ce que je disais ! Les défenseurs du village n’ont fait qu’une bouchée de cette troupe.
Dawan avait raison. Elysio vit les elfes qui restaient s’enfuir du village. Dans les bras de l’elfe musclé qu’il avait croisé, gisait Lyria, inerte. Il la fixa jusqu’à ce qu’elle disparaisse dans la densité de la forêt. Les défenseurs du village poussèrent en chœur un cri de joie en levant leurs armes et leur poing au ciel. Encore une bataille gagnée.
Alyce courut vers Elysio, des larmes prêtes à couler de ses yeux vert émeraude.
-Elysio…commença t’elle la voix basse et tremblante. C’est Elkyre…
Elysio sentit comme si son cœur s’arrêtait de battre. Sans attendre personne, il se rua jusqu’à l’endroit ou gisait son frère.
Elkyre était étendu par terre, la main sur la poitrine. Le sang avait doublé de quantité sur ses deux plaies et s’écoulait par terre créant une flaque rouge. Ses yeux étaient fermés. Des larmes se mirent à rouler sur les joues d’Elysio.
-Elkyre !
Il se précipita vers son frère, s’assit à côté de lui et approcha la tête de son visage : il respirait, mais très difficilement. L’important c’était qu’il vivait toujours. Désespéré, il le secoua :
-Elkyre ! Réveille-toi ! Ouvre les yeux ! S’il te plait !
Le blond ne bougea pas. Elysio commença à être secoué par des sanglots. Il s'écroula sur Elkyre le front contre sa poitrine, il s’en fichait si le sang allait lui tacher le visage.
-S’il te plait…répéta-t-il, puis il leva sa tête vers le ciel et cria de toutes ses forces : À l’aide !!!!
-Ne te met pas dans un état pareil, Elysio. Le rassura une voix calme et profonde derrière lui.
C’était Dawan accompagné d’Alyce qui, elle aussi, craignait le pire pour Elkyre. Le grand homme s’approcha du blessé et fit signe à Elysio de s’éloigner de lui. Le garçon aux cheveux sombres rejoint Alyce ne quittant pas son frère du regard. Dawan s’accroupit devant Elkyre et pressa une oreille contre sa poitrine. Elysio fixa le visage de Dawan pour savoir si ce qu’il entendait était positif ou négatif, mais le visage de l’homme était impassible, l’on ne pouvait lire aucune expression sur son visage. Elysio sentit qu’Alyce avait posé sa tête sur son épaule. Elle était prête à pleurer. Ils furent bientôt rejoints par Stivan qui posa ses mains sur leur tête, histoire de les rassurer. Il resta muet, pour la première fois.
Finalement, Dawan leva la tête, l’oreille tachée du sang d’Elkyre. Tous les regards étaient posés sur lui et attendaient sa réponse. Dawan prit une grande inspiration et annonça :
-Son cœur bat faiblement, mais la blessure ne l’a pas atteint. Il s’en sortira surement. Mais faites appel à Marlyn, l’infirmière du village.
-Je vais la chercher tout de suite ! s’écria Stivan.
-Je viens avec toi ! Ajouta Elysio, rassuré par ce que venait de dire Dawan. Alyce, tu viens ? Tu t’entends très bien avec Marlyn.
Alyce secoua la tête et caressa tendrement les cheveux d’Elkyre comme une mère.
-Non. Je reste ici, près de lui.
Marlyn, une femme âgée aux cheveux grisonnants, avait allongé Elkyre dans un des multiples lits de l’infirmerie tous occupés par des défenseurs blessés au combat. Elkyre était le seul enfant qui se trouvait là. Des bandages couvraient tout son thorax et d’autres couvraient son crâne cachant son œil gauche. L’infirmière avait aussi couvert le bras d’Elysio d’un bandage à cause de la blessure que lui avait faite Lyria. Il était resté très longtemps près de son frère ainsi qu’Alyce et Stivan puis il quitta l’infirmerie avec Stivan. Il avait demandé à Alyce si elle voulait, elle aussi, venir avec eux, mais elle refusa. Elle voulait rester encore un moment avec Elkyre et avait même proposé de dormir près de lui pendant les nuits.
Les deux garçons entendirent la voix de Marlyn à côté de l’infirmerie :
-As-tu au moins une notion de l’innocence d’un enfant ?! Ils ne sont pas faits pour se battre ! Regarde l’état du pauvre Elkyre ! Ses blessures ne sont pas très profondes, mais il a perdu beaucoup de sang ! Si tu avais fait plus preuve d’attention, il ne serait pas allongé dans ce lit !
-Le choix était celui d’Elkyre. Répondit la voix sage de Dawan. C’est le propre combattant qui choisit son moment pour s’introduire dans la bataille. Si Elkyre a choisi de se battre, alors que ça soit ainsi.
-Ne me casse pas la tête avec tes vieux proverbes ! Si Elkyre est ici c’est de ta faute ! Tu es le responsable de cet enfant !
Furieuse, l’infirmière tourna les talons et rejoint l’infirmerie le menton levé, le pas pressé et la mine renfrognée.
-Elle à tout faux, la vielle. Pouffa Stivan.
Elysio suivit Marlyn du regard pendant tout son chemin vers l’infirmerie puis fixa Stivan :
-Qu’est-ce que tu veux dire avec ça ?
-Ce n’est pas de la faute de Dawan qu’El’ est dans cet état, mais celle de son ancien apprenti, Huck.
-Huck…je me suis toujours méfié de lui…Raconte-moi tout.
Stivan se racla la gorge puis commença:
-Quand tu t’es enfui comme un dingue vers la forêt, il y a Dawan qui a débarqué devant nous. Il nous a dit de nous cacher car il y allait avoir une attaque ou un truc du genre. Alors on lui a obéit et on s’est planqué dans la maison. Puis quelques temps après, Huck s’est pointé chez nous et nous a ordonné de nous battre et Elkyre, raisonnable comme il l’est, a refusé, mais Huck est vraiment un type persistant, il a commencé à insister comme si sa vie dépendait de ça. J’ai été le premier à accepter, bien sûr, et Elkyre est parti à ma poursuite pour me cacher à nouveau en demandant à Alyce de rester dans la maison.
-Donc c’est Huck qui vous ordonné de vous battre. Pourquoi voudrait-il faire une chose pareille ? Il est dingue ? -Ouais, c’est ce que je me suis dit moi aussi.
-Mais tout ce que j’espère, c’est qu’Elkyre s’en sorte…Il est la seule famille qui me reste et mon meilleur ami. Si il nous quitte…je ne sais pas ce que je vais devenir…
-Ouais, je sais que vous avez un lien fort tous les deux. Moi je ne sais pas si j’ai déjà eu un lien avec quelqu’un et je ne sais pas si j’ai vraiment eu une famille à moi.
-Alors toi aussi tu as perdu tes parents…
-Aucune idée.
- Ils t’ont abandonné quand t’était qu’un bébé ?
-Non plus. En fait, mon cas c’est carrément autre chose de ce que tu penses. C’est un truc qu’on appelle « amnésie ».
-Alors tu ne sais pas du tout ce qui t’es arrivé…
-…avant d’être entré dans le village. Ouais. Dawan m’a dit qu’il m’a retrouvé par terre dans la forêt à côté du village, sans aucun souvenir. Avant qu’il ne me raconte tout, j’ai toujours pensé qu’il était mon papa (Stivan rit légèrement). Voilà l’histoire de ma vie… Allez ! J’arrête d’être mélodramatique !
-Ce n’est pas grave. Toi, ta famille, elle a une chance d’exister encore. La mienne…
-Tu l’as dit mille fois ! Coupa Stivan en tapotant sur le dos d’Elysio. Relaxe mon gars ! Tu sais qu’est-ce qu’on a en commun moi et Elkyre ?
On oublie nos tristesses et on pense aux bonnes choses ! Toi tu ressembles à Alyce. À chaque fois qu’on lui parle de son passé, elle déprime.
Elysio leva les yeux sur Stivan et lui sourit amicalement, mais avec une lueur de tristesse dans le regard :
-Tu as raison. Je dois oublier tout ça et penser au présent…et au futur. Maintenant, j’ai une nouvelle famille, de nouveaux amis.
Stivan lui rendit son sourire :
-Bravo ! C’est comme ça qu’il faut raisonner, mon vieux !
Il bailla bruyamment et étira ses bras :
-Moi, en ce qui me concerne, je vais droit au lit. Toute cette histoire m’a fatigué.
Elysio et Stivan se saluèrent puis ce dernier partit vers sa demeure, mais Elysio resta là où il était. Il resta beaucoup de temps assis, perdu dans ses pensées, comme toujours, puis se leva pour aller se coucher. Il croisa Dawan sur son chemin, les deux se regardèrent du coin de l’œil pendant quelques temps jusqu’à ce que Dawan détourne son regard.
-Je vais accélérer le rythme de ton entrainement. Souffla Dawan, des remords dans la voix.
-Pourquoi ? S’étonna Elysio de cette soudaine nouvelle. C’est à cause des elfes ?
-Oui, Elysio. Tout comme ces lycanthropes, c’est toi que les elfes veulent. Ils ont fait une promesse de vengeance aux humains et ne perdront pas l’occasion que tu es là et encore sans défenses. Ils ont besoin de tes pouvoirs de mage pour avoir la force d’éradiquer tout humains sur Alysia.
-Ça veut dire que j’ai la force de détruire tout une population ? Ce n’est pas possible…
-On ne sait jamais, Elysio, on ne sait jamais. D’après ce que les elfes croient, tu possèdes cet intense pouvoir caché en toi. Mais ce qui importe maintenant c’est d’assurer que tu seras prêt le plus vite possible et que tu sois protégé des elfes.
-Tu vas me laisser emprisonné dans le village, tout seul et je vais être condamné à regarder les autres s’amuser pendant que je reste à la maison, privé de sortir. C’est ça Dawan ? Je vais être obligé de revivre ce que j’ai vécu à Darios ?
Dawan hésita pendant quelques temps :
-Non…Tu ne vas pas rester dans le village, mais à une seule condition : à chaque fois que tu poseras un pied en dehors de Pierycia, tant que tu n’es pas préparé au combat tu devras être accompagné par quelqu’un de confiance.
-Toi et Elkyre, par exemple ?
-Moi oui, mais Elkyre non. Il faut qu’il s’agisse de quelqu’un qui a de l’expérience au combat. De plus, il faut attendre sa guérison pour qu’il puisse sortir.
-Je n’ai pas encore compris quelque chose. Si tu veux tellement me protéger, pourquoi m’a tu laissé me battre ? Pourquoi tu m’as fait tellement confiance ?
Dawan tourna la tête vers Elysio :
-J’ai foi en toi car je sais que tu as des capacités que les autres n’ont pas et ce n’est pas car tu es un mage absolu. En conclusion, tu possèdes un vrai combattant (il posa sa main au niveau du cœur d’Elysio) ici.
Elysio regarda pendant quelques temps la main posée sur sa poitrine et leva ses grands yeux azurés sur Dawan. L’homme sourit et caressa rapidement les cheveux sombres de son « fils ». Mais le sourire sur ses lèvres s’effaça aussitôt comme si il venait de se remémorer d’une erreur qu’il avait faite.
-Mais j’ai eu tort de te faire confiance. Tu as faillis te faire capturer et Elkyre s’est gravement blessé en essayant de te protéger. Maintenant voilà, nous en sommes ici.
Dawan baissa la tête à nouveau et ferma les yeux. Elysio allait poser une question qui pesait beaucoup en lui, celle sur la prophétie, mais il s’abstint. Dawan était trop embarrassé par ces faits récents pour répondre à cette question.
-Maintenant, va dormir, jeune Elysio. Lui imposa son « père », une nouvelle journée d’entrainement t’attend demain.
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Pipelette invétérée
ElyeMessages : 712 Date d'inscription : 22/06/2009 Age : 29 Localisation : Dans la plus haute tour de mon château, en train de vous observer d'un oeil attentif. Peu rassurant...
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| | | Sujet: Re: Coeur Vengeur (fanfiction d'Elysiounette) Dim 3 Juil - 2:11 | |
| Le lendemain, juste après s’être réveillé, Elysio s’habilla et se rendit directement à l’infirmerie pour voir comment son frère allait. Il espérait par-dessus tout qu’il se soit au moins réveillé. Quand il franchit les portes grinçantes du bâtiment, il vit tout de suite qu’Alyce et Stivan se tenaient à côté du lit d’Elkyre. Ils étaient arrivés avant lui. Le garçon se dirigea vers eux et les salua amicalement sans oublié de tapoter le dos de Stivan. Elkyre n’avait pas encore repris connaissance et son seul œil visible (l’autre était caché par un bandage) demeurait fermé, mais sa respiration était redevenue calme et régulière. Alyce caressait doucement ses cheveux en lui faisant boire une liqueur rougeâtre qu’elle laissait couler entre ses lèvres. -Je crois qu’on doit laisser les deux tout seuls. Chuchota Stivan à Elysio. Al’ a forcément besoin de rester seule avec son…petit ami. Sur ce Alyce foudroya Stivan du regard. -Ne pense pas que je n’ai pas entendu ce que tu as dit ! Elkyre n’est que mon ami, t’as compris ?! Ami ! Pas plus ! -D’accord ! Depuis qu’il s’est blessé tu ne fais que lui câliner les cheveux, en plus, tu as passé toute la nuit bien près de lui et jusqu’à maintenant, tu prends la place de Marlyn pour le soigner. -Et alors ! Les amis sont faits pour s’aider et pour se tenir compagnie, idiot ! À chaque fois, tu ne sais rien et juste pour se montrer malin tu fais semblant de tout savoir ! C’est ce que je déteste le plus sur toi ! Ils continuèrent à se disputer jusqu’à ce qu’Elysio prenne la parole en élevant la voix pour qu’on l’entende : -Arrêtez ! Je veux rester quelque temps avec mon frère. J’ai quelques mots à lui dire. Alyce et Stivan s’échangèrent quelques regards à la fois foudroyant et interrogateur. Ils finirent par hausser les épaules et sortir du bâtiment. Quand ils disparurent, Elysio put entendre leur dispute qui ne cessait pas. Le garçon tourna son regard vers Elkyre qui dormait tranquillement dans son lit, des bandages tachés de sang autour de la poitrine et du front cachant son œil gauche. Doucement, Elysio s’approcha de lui et posa une main sur son épaule. -Elkyre…lui murmura-t-il. Je…je suis désolé. Je sais que tu t’es battu pour me protéger, si je n’étais pas là, tu ne serais pas blessé et si tu n’étais pas là, je serais prisonnier des elfes en ce moment. Elysio fit une pose et scruta Elkyre pendant quelques temps. Il croyait le voir sourire dans son sommeil, comme si il l’écoutait pour de vrai. Le brun baissa les yeux au sol et continua : -Tu t’en souviens ? Dans notre village, quand père est…partit, tu as dit que tu ne m’abandonneras jamais et que tu resteras avec moi pour toujours, tu viens de prouver que tu avais raison ce jour-là. Pendant l’attaque des elfes, tu étais là, avec moi et tu ne m’as pas abandonné. Tu as presque donné ta vie pour me protéger et moi, j’ai fait l’idiot et je ne t’ai pas remercié ! Elysio releva les yeux directement sur le visage d’Elkyre. Maintenant, il lui parlait sincèrement et c’était l’une des premières fois dans sa vie. Le brun sentait les larmes lui monter jusqu’aux yeux, il continua, mais il ne pouvait pas empêcher sa voix de trembler : -Tu me protège, tu ne m’oublie pas et tout ça fait de toi un bon frère ! Je devrais faire de même avec toi aussi ! Je suis un mauvais frère et toi non ! Je te remercie pour tout et je suis désolé de ne pas t’avoir remercié au bon moment. Je ne sais pas si tu es en train de m’entendre, mais…Elkyre…tu…tu es le meilleur frère du monde ! S’il te plait ! Remet-toi vite de tes blessures ! Cette fois, Elkyre sourit et Elysio en était sûr : -C’est vrai tout ce que tu dis là ? Murmura le blond. -Elkyre ? Et là, pour le grand étonnement d’Elysio, Elkyre se leva brusquement de son lit et se mit en position assise. Aucun épuisement ne pouvait se lire dans son seul œil visible et un large sourire éclairait son visage. -Et tu veux savoir ? Demanda-t-il avec une voix claire, inhabituelle pour u blessé. Je vais beaucoup mieux maintenant, même si je me sens encore à peu près comme un sushi vivant. -Euh…Elkyre…ce n’est pas normal…Tu agis comme si tu étais déjà réveillé depuis longtemps. -Et tu as raison ! Grâce aux soins de Marlyn et surtout ceux d’Alyce, je suis revenu à moi ce matin, très tôt. J’ai juste fais semblant d’être encore évanouit pour voir ce que tu me dirais et j’avoue : ton discours était à en donner les larmes aux yeux. Elysio sentit la rage bouillir en lui. Tout ce temps où il s’inquiétait pour son frère et qu’il priait pour qu’il revienne à lui le plus tôt possible, n’était qu’une farce. -Elkyre…grogna-t-il. Je te jure que si tu n’étais pas blessé, je t’aurais étripé comme le ferait le boucher aux girawas, mais tu seras encore vif quand je le ferais ! Elkyre se frotta la nuque un peu intimidé puis revint à son calme habituel : -Mais tout ce que tu as dit est vrai. Avant que notre mère…parte, elle nous a dit que dans les pires situations, il fallait écouter notre cœur car il sera notre seul guide. C’est exactement ce que j’ai fait quand les elfes nous ont attaqués. Quand Huck est venu nous voir pour nous forcer à nous battre, au début, je refusais d’accepter, jusqu’à ce que je sente quelque chose bien au fond de moi qui me disait que tu étais en danger. Mon cœur m’a dit que je devais te sauver. Donc c’est bien vrai : depuis qu’Alysia a été créée, le vrai rôle des frères est de se protéger l’un et l’autre quelques soit les conséquences. Ce fut le silence dans l’infirmerie. Seuls les oiseaux qui chantaient le lever du soleil pouvaient se faire entendre. Même un peu fâché avec son frère, Elysio était heureux de voir qu’il allait bien maintenant et heureux que le blondinet ait reconnu qu’il avait raison. -J’ai adoré la façon dont laquelle tu as parlé. Complimenta Elkyre avec un sourire presque sarcastique. C’était très joli, digne d’un bon livre ! Tu devrais te mettre à en écrire un. -Ce que j’ai dit peut être joli, mais je ne vais jamais écrire l’une de ces saletés de bouquins ! Elkyre ricana amicalement puis changea de sujet : -Ce n’est pas commode de ne voir que d’un œil. (Il se mit à retirer le bandage sur son front) Je crois que je peux enlever ce truc. Une fois le bandage complètement retiré Elysio put voir l’horreur qui était en dessous. Une horrible plaie rougie par l’infection et recousue par un fil noir très visible traversait sa tempe. -Remet le bandage tout de suite ! cria Elysio instantanément, horrifié. -Du calme…qu’est-ce qu’il y a ?! Je ressemble à quoi ? Demanda le blondin en croisant ses bras. -A…un zombi ! Elkyre pointa un miroir posé sur une table de chevet et demanda : -Fait voir. Son frère lui donna immédiatement l’objet sans dévier son regard de l’horrible blessure. Le reflet de son visage sur le miroir arracha un sursaut et un petit cri de surprise à Elkyre. Il relâcha le miroir qui retomba sur son lit et repris son souffle. -Non je suis pire que ça. Je suis un méga zombi ! Les deux frères se mirent à rire de bon cœur, chose qu’ils n’avaient pas faite depuis il y a bien longtemps.
Chapitre 6 Émeute
Appuyé contre le mur du couloir, Hiki le loup-garou écoutait le bruyant vent du nord siffler dehors. Le couloir était désordonné, ses congénères déambulaient d’une salle à l’autre en se bousculant et en poussant des forts grondements. Les plus brutaux se disputaient et même, se bagarraient dans la salle étroite où l’écho rendait le brouhaha plus vigoureux. Hiki se montrait indifférent à tous ça et se contentait d’écouter le bruit du vent pour couvrir celui de leurs querelles. C’était le chaos dans la tour des Lycanthropes depuis que leur maitre était parti. Mais pourquoi était-t-il parti ? Les généraux leur disaient que c’était temporaire, mais sans avoir précisé pourquoi. Le bras droit du maitre l’avait remplacé, un Loup-Garou nommé Shan dont Hiki n’avait jamais vu le visage, les lycanthropes de sa basse grade ne vivaient qu’au rais de chaussé de la haute tour alors que les lycanthropes des grades les plus élevées se trouvaient au sommet. Plus la grade est haute, plus l’étage est haut, c’était l’organisation de cette tour. Un loup-garou se cogna contre Hiki, poussé par un autre lycanthrope. -Faites attention ! Réagit Hiki Les deux monstres se mirent à ricaner moqueusement et partirent. À peine Hiki ait eu le temps de se calmer qu’il sentit quelque chose l’attraper et le tirer dans une salle très peu illuminé. La porte claqua derrière lui. -Non ! Grogna Hiki. Je ne veux pas de dispute, ça ne sert à rien ! -T’inquiète, mon pote. Lui répondit l’inconnu. Je t’ai emmené ici pour quelque chose de plus important qu’une baston. Hiki ne parvenait pas à le distinguer à cause de l’obscurité de la salle jusqu’à ce que celui-ci se dirige vers un faisceau de lumière. C’était un jeune lycanthrope élancé au pelage noir dont la tête était surmontée par deux oreilles particulièrement longues. Ses yeux qui lui donnaient un air sarcastique étaient d’un bleu si pur qu’ils rappelaient ceux des lazuriens. Hiki ne se rappelait pas de l’avoir vu. L’inconnu tendit sa main griffue vers Hiki et lui annonça en exagérant une voix de vétéran : -Viens avec moi et tous tes vœux seront exaucés, tu peux me croire. -Je…je n’ai pas le temps pour ce genre de plaisanterie ! Hiki se dirigea vers la porte en ajoutant : Je n’ai aucun désir pour l’instant ! -Tu en es sur ? Tu ne désirais pas plus que tout retrouver ta mémoire et échapper à la manipulation de Nouvelle-Lune ? Tu n’es pas le type qui voulait mettre fin à cette stupide prophétie et nous libérer tous ? Hiki lâcha la poignée de la porte et se retourna doucement vers le loup-garou, le regard questionneur : -Co…comment tu sais tout ça. L’inconnu ricana puis pointa ses oreilles et ses yeux : -On entend tout et on voit tout. -Comment ça « On ». Le lycanthrope noir le pris brusquement par le bras : -Mon nom est Kileute ! Puis il le tira vers une nouvelle salle, mais Hiki l’en empêcha. -Attends, Kileute. Laisse-moi le temps de penser un peu ! -Penser ?! Ha ! Le temps que tu mettras pour penser sera le temps où les autres vont nous découvrir ! -Ou on va ?! Kileute ne répondit pas et franchit la porte qui donnait sur une salle vide dont une partie du sol était recouverte d’un vieux tapis. Hiki parcouru la salle du regard, aucune porte et aucune fenêtre. -Mais il n’y a rien ici ! De plus il n’y a aucune porte pour nous mener à une autre salle. -Oh ! C’est ce que tu crois et d’ailleurs, ce que tout le monde croit. Sauf nous. Hiki s’intrigua à nouveau par le « nous » employé par Kileute. Ce dernier souleva le tapis et retira l’une des planches qui constituaient le sol. Elle révéla une longue perche de bois. Kileute s’en empara et frappa le plafond de quelques coups réguliers et rythmés. Une voix enrouée par la vieillesse leur répondit : -Qui c’est ? -C’est Kileute, accompagné d’une nouvelle recrue. -Comment je peux être sûr ? -Regarde par le trou de la trappe, vieux fou ! Hiki entrevit un œil gris qui les observait par un petit trou du haut plafond. Aussitôt, une trappe s’ouvrit et un loup-Garou trapu au pelage doré parsemé de poils blancs leur glissa une échelle. -Montez. Leur murmura-t-il. Les deux lycanthropes obéirent et montèrent le rejoindre. Ils se retrouvèrent dans une haute salle étroite qui donnait sur un vieil escalier en bois moisi, rongé par des insectes et parsemés de toiles d’araignées. -Palt est toujours en bas, Kileute ? Demanda le vieillard. -Je crois que oui, Ragnius, alors vaut mieux que tu restes ici pour te rendre utile à son arrivée. Ragnius acquiesça puis s’adossa contre un mur, il s’endormi aussitôt. Kileute soupira et monta les escaliers suivi d’Hiki. Chaque marche grinçait sous leurs pas. -En montant ces escaliers, dit Kileute, je crains toujours qu’ils s’écroulent sous mes pieds du fait qu’ils soient vieux et pourris tout comme celui qui les garde. Hiki compris qu’il faisait référence au vieux loup-garou qui leur avait ouvrit la trappe, il détestait la manière dont il traitait le vieillard ayant, lui-même, un vieux lycanthrope tous les jours en sa compagnie : Gérius, son mentor. Kileute repris la parole en se grattant derrière les grandes oreilles pointues : -Ces escaliers mènent à une salle totalement abandonné, aucun loup-garou n’ose y mettre un pied là-bas à cause d’une certaine légende où un fantôme y logerait. C’est pour ça qu’on a décidé de nous installer ici. Tu as l’air calme, tu ne connaissais pas cette légende ? Hiki suivait Kileute sans rien dire. Ce dernier compris ça comme un « non » : -Alors tu es vraiment « off », complétement en dehors de l’actualité. Il resta muet. -Dit donc, tu n’es pas bavard toi. Je crois que c’est pour ça que tu es « off », tu ne parles avec personne. Au fait, quel est ton nom ? -Euh…Hiki. -Hiki ? Joli nom ! Ils arrivèrent à la dernière marche et se trouvèrent devant une autre porte encore plus mal entretenue que les escaliers. Kileute l’ouvrit largement et montra la pièce où elle menait : -Bienvenue dans notre repère, Hiki. Hiki se sentit gêné, l’énorme salle était remplie de lycanthropes qui le fixaient du regard. Quelques un l’examinait de haut en bas comme pour voir s’il était à la hauteur, d’autres le dévisageait pendant un moment puis détournaient leur regard, indifférents. Étrangement, le lycanthrope n’avait jamais vu aucun d’eux. Il se sentait rougir et tremblait de tous ses membres. Un grand loup-garou imposant et à l’air grave vint les voir. Son corps était recouvert d’un pelage marron foncé à l’exception de quelques parties plus claires, notamment autour de ses mâchoires d’où saillaient deux grandes canines. De nombreuses cicatrices barraient son visage et son œil gauche qui était couvert par un cache-œil en cuir prouvait qu’il était borgne. Son seul œil, d’un vert glacial, examinait Hiki de haut en bas l’expression impassible, indéchiffrable. -C’est lui la nouvelle recrue ? Demanda-t-il à Kileute en se caressant les longs poils de son menton qui faisaient penser à une barbe. -Oui c’est bien lui ! Apparemment, il a l’air un peu…modeste, mais il a le même désir que nous tous, alors il aura un très bon futur parmi nous. Son nom est Hiki. -Si c’est toi qui le dit, bienvenu chez les rebelles, Hiki ! Le grand monstre tapota chaleureusement le dos d’Hiki. Le jeune Lycanthrope essaya de lui sourire, mais à cause de l’apparence intimidante du grand loup-garou, son sourire devait surement ressembler à une sorte de grimace. Le lycanthrope borgne fixa son seul œil sur Kileute : -Tu l’as conduit ici, tu te charges de lui présenter notre repère. -D’accord…grommela t’il. L’imposant lycanthrope acquiesça gravement puis les quitta. -Qui est ce loup-garou ? Demanda Hiki à Kileute. -C’est Roc, le leader des rebelles, enfin…notre leader à présent. Son nom fait qu’on utilise beaucoup l’expression « dur comme du roc ». Fit-il avec une pointe de plaisanterie. Il a une faculté magique comme une partie des gens ici : il a une ouïe surnaturelle. Tu as enfin ouvert la bouche ! Tu n’as pas dit un mot depuis qu’on est entré ici. -Vous parliez de rebelles, tous. C’est-à-dire que vous tous préparez une rébellion contre… -…le maitre et sa prophétie de Nouvelle-Lune ! Tu as tout pigé, mon cher ! C’est ton plus grand désir, n’est-ce pas ? Mais tu n’es pas au courant de tout ce que cet être ignoble a fait et a mis en place. |
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Pipelette invétérée
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| | | Sujet: Re: Coeur Vengeur (fanfiction d'Elysiounette) Lun 4 Juil - 22:01 | |
| La porte d’entrée claqua et interrompit leurs paroles. Essoufflée, une jeune lycanthrope élancée et au pelage blanc s’avança dans la salle sous les regards de tous ces congénères. Hiki l’avait déjà croisé plusieurs fois et se rappelait de tous ses frôlements car c’était la seul femelle de tous les lycanthropes, qui ne la remarquait pas ?
-Voilà, Palt ! Cria un loup-garou qui bavait déjà. Mais la lycanthrope l’ignora.
-Des nouvelles recrues arrivent dans l’armée ! Leur annonça-t-elle les yeux bruns écarquillés et les oreilles noires ébène couchées en arrière. Ce n’est qu’une question de temps avant qu’on leur fasse la « transformation » !
-Lefty, Grogard, Hallestor ! Hurla immédiatement Roc. Partez en éclaireur, j’emmènerais des renforts dès qu’il sera temps ! Et soyez durs comme du roc !
Les trois rebelles en question coururent vers des trappes improvisées qui longeaient le sol près du mur. Ils les ouvrirent et disparurent.
-Palt, repris le leader, reste ici et repose-toi pendant que l’armée ne s’aperçoit pas de ton absence. Kileute se plaça devant Hiki qui paraissait confus.
-Palt est notre plus grande espionne. C’est elle qui reste le plus longtemps infiltrée dans l’armée afin d’en obtenir toutes les informations.
-Et vous tous ? Aucun lycanthrope de l’armée ne se doute de votre absence ?
-Ha ! Question idiote ! Tu n’as jamais compté tout les constituants de l’armée ? Bon, à vrai dire, je n’ai jamais essayé…mais ils devraient être des millions ! Depuis il y a voilà très longtemps, chaque jour, des hommes et des loups sont amenés ici, subissent la « transformation » puis sont intégrés dans l’armée.
-Transformation ?
-Oui. Au cas où tu n’as pas remarqué, on est mi-homme mi-loup ? Eh bien nous provenons tous d’un homme et d’un loup.
Un loup-garou près d’un trou dans le mur qui ressemblait à une meurtrière d’un château fort, fit signe à Kileute de venir. Celui-ci approcha son œil bleu de la « fenêtre » et appela Hiki. De ce point, ils pouvaient distinguer ce qu’il y avait en dehors de la tour. Hiki ne se rappelait pas à quoi ressemblait le monde de dehors et ne s’en empêcha pas de pousser un petit cri de surprise : même si on était au milieu de la journée, le ciel était noir, d’un noir d’encre et le sol recouvert de neige. Le vent qui sifflait comme un serpent emmenait violemment avec lui des flocons qui virevoltaient désordonnément. Au milieu de la tempête, il pouvait distinguer une grande foule d’hommes dont le visage exprimait douleur et désolation, accompagnée par une patrouille de lycanthropes.
À l’entrée de la tour se tenait une énorme arène où un homme frêle, aux joues creuses et aux yeux écarquillés fut poussé en son centre.
-Ils sont arrivés trop tard. Annonça sombrement Kileute. Hiki, tu vas assister à ta première « transformation »…
De l’autre côté de l’arène s’ouvrit une grille d’où, un énorme loup noir aux épaules larges et aux poils drus en bondit, les babines retroussées et écumantes. L’homme aux joues creuses se jeta en arrière en poussant des cris de terreur.
-Qu’est ce qui va lui arriver, Kileute ? S’enquit Hiki la voix tremblante.
-Il y a deux façons pour que la transformation ait lieu. Si l’homme remporte et tue le loup, il mange sa chair pendant un banquet ou il le mange avec un couteau, une fourchette, des assiettes comme tout le monde. C’est ce qui est arrivé à moi et à une grande partie des rebelles. Mais le pire, c’est quand le loup l’emporte…
L’homme se retrouva coincé entre le mur et le loup noir qui se léchait les babines, il se recroquevilla en tremblant de tous ses membres. Le cœur d’Hiki se mit à battre plus fort. Qu’allait-il arriver à cet homme ? Allait-il mourir devant ses yeux ? La réponse se fit vite, froidement, l’animal se jeta sur l’homme qui hurlait et referma ses mâchoires sur son cou. L’homme se tut définitivement. D’un coup sec, la bête envoya le cadavre à terre, puis sous les yeux horrifiés d’Hiki, il plongea ses crocs dans la chair et en arracha un bout de viande ensanglantée.
-Je n’ai pas besoin de commenter…continua Kileute.
Écœuré, Hiki fit un bond en arrière, il ne pouvait plus continuer à assister à cet affreux spectacle. Le cri de l’homme et le grognement féroce du loup résonnaient dans son esprit tel un écho. Roc fit un bond vers lui, attrapa brusquement son museau et le colla à la fenêtre.
-Non, lâche-moi ! Cria le jeune lycanthrope sur le bord des sanglots.
Le leader ne répondit rien, il restait l’œil rivé sur l’arène ensanglantée. Le loup releva la tête de sa proie, ses babines s’ouvrirent en un sourire cruel et ses yeux brillèrent de malice. Son visage se déformait en une expression humaine.
-Regarde, reprit Roc, il se transforme au fur et à mesure qu’il mange.
Le grand chef avait raison. L’horreur d’Hiki s’estompait en surprise, à chacune de ses bouchées, l’animal se transformait petit à petit. Ses pattes avant firent place à des mains et ses pattes arrière à des pieds, sa colonne vertébrale se redressait jusqu’à ce qu’il se tienne facilement debout. Il prenait forme d’un des loups-garous qui constituaient l’armée.
-Une vraie machine à lycanthropes…fit remarquer Kileute la voix impénétrable. Après cette transformation, toute la mémoire de l’être obtenu est effacée. Pour être plus clair, il ne se rappellera plus de sa vie avant d’être un loup-garou. Même le nom est changé, tout ça pour s’assurer que si un lycanthrope s’échappe de la tour, il ne reconnaitra pas sa famille, ses amis et vice-versa. Il ne retrouvera pas son chemin vers chez lui et se perdra jusqu’à mourir de faim et de froid.
Hiki tressaillit. L’homme qui se faisait dévorer par le loup avait surement une famille qui l’aimait et auquel il manquait. Ils n’allaient jamais le revoir et même si ils le verraient un jour, ils ne le reconnaîtront pas.
-Je ne veux pas continuer à voir ça ! Hiki se débâtit jusqu’à se dégager de l’étreinte de Roc.
-Si tu veux t’intégrer à la rébellion, lui prévenu le leader, il faut que tu sois fort et dur comme du roc !
-Mais je ne veux pas m’intégrer à votre rébellion !
A ces mots, le silence complet régna dans la salle. Toutes les créatures lui jetaient un regard affolé.
-Roc ! Si on l’expulse, il dira à tout le monde qu’on existe, remarqua Palt, il dira a Shan où se situe le repère et il nous tuera tous !
Roc jeta à Kileute un regard de déception, ce dernier baissa les yeux au sol et coucha ses oreilles en arrière, gêné. Le chef replaça son attention sur Hiki.
-Est tu sûr de tes paroles, jeune Hiki ? demanda-t-il, presque totalement indifférent, mais avec un timbre de préoccupation dans la voix.
Hiki repensa à Gérius, son mentor. Le vieux lycanthrope lui faisait confiance et croyait en lui et a sa loyauté envers l’armée et le maitre qui la dirigeait. Il était là quand il a fait allégeance au maitre, il était là quand il a fait ses premiers pas dans l’armée, il était là pour l’entrainer au combat et surtout, il était là pour l’aider quand il avait besoin. Pour rien au monde Hiki allait le trahir. -Oui ! Je suis sûr de moi !
Kileute plongea sa tête dans sa main, tandis que les traits du visage de Roc continuaient durs. Il fixa amplement son regard brûlant sur Hiki puis fit craquer ses phalanges en le regardant de haut.
-Très bien ! Qu’il en soit ainsi. Mais d’après Palt, il ne me reste qu’une seule solution.
-Non ! Cria Kileute en se plaçant entre lui et Hiki. Laisse-moi lui parler pendant quelques temps, c’est moi qui l’a emmené ici, alors c’est moi qui règlera ce problème. S’il te plait, laisse-moi une chance !
Roc réfléchit pendant un moment puis déclara sévèrement :
-Très bien, mais si tu ne le convaincs pas avant quelques minutes, il connaitra le sort de tous ceux qui ont vu notre repaire sans vouloir y rester !
-Marché conclu !
Roc acquiesça gravement puis s’éloigna des deux jeunes lycanthropes. Kileute s’affola :
-Mais tu es devenu complètement dingue ! Tu as perdu la raison ! Il y a quelques minutes avant, tu as dit que tu voulais te joindre à nous et…
-…je n’ai jamais dit ça, Kileute.
-Ton plus grand désir est de nous libérer tous de l’emprise de ce maitre, donc tu devrais rester ici !
-Je ne peux pas. J’ai donné ma parole à mon mentor, il me fait entièrement confiance, je ne peux en aucun cas le trahir. Mais comment tu sais tout ça ?
-Nous avons des espions partout. Mais revenons aux faits : ton mentor te fait confiance, mais toi, lui fais-tu confiance ?
Ces mots-là firent Hiki se remémorer des paroles que Gérius avait prononcé quelques jours auparavant « la confiance peut te paraitre quelque chose qui peut te sauver, mais bien au contraire, la confiance est le pire des pièges, retient le bien, jeune apprenti ». Sa confiance envers son maitre se remis en question : Gérius lui faisait-il vraiment confiance et Hiki devrait-il le faire en échange ?
-Je…je ne sais pas…
-Alors qu’est ce qui te coince ? Raconte-moi ! Tu as vu cet homme qui a été dévoré ? C’est l’œuvre cruelle de ce maitre et en restant sous ses ordres, tu contribue à ça. Si ton mentor veut que tu restes dans l’armée c’est qu’il est totalement sous son contrôle. Il n’y a rien que tu puisses faire.
-Je sais qu’il est différent !
-Tu fais erreur, Hiki. Si le maitre l’a embauché pour enseigner le combat aux lycanthropes, c’est qu’il est une créature de confiance, le maitre sait qu’il n’a rien dans les manches et qu’il ne se retournera jamais contre lui.
Hiki baissa la tête, estomaqué :
-Tu as raison.
-De toute cette foule que tu as pu observer par notre point d’observation, poursuivit Kileute, la seule victime sera cet homme qui s’est fait sauvagement dévoré devant tes yeux. Les trois rebelles que Roc a envoyés sont partis en éclaireur pour une mission : les sauver pour que l’armé ne grandisse pas encore plus. Si il n’y a aucune nouvelle recrue, elle diminuera petit à petit avec les morts dans les combats et deviendra vulnérable puis (il frappa dans sa paume) pan ! C’est l’émeute et tout terminera ! Voilà le plan de notre chef.
-En plus, avec l’absence du maitre…Renchérit Hiki
-T’as pigé, mon ami ! L’absence du maitre et ce Shan au pouvoir ne fait que faciliter notre mission. Néanmoins le plan que Roc a mis en jeu mettra du temps à se compléter, voir, des années. Avec ce temps, le maitre sera déjà de retour. Toutefois, je fais confiance à Roc et je suis sûr et certain que rien ne pourra arrêter l’émeute !
Kileute perçu l’air soucieux d’Hiki, il voulait absolument le mettre sur le chemin qu’il a suivi :
-Alors, quelle est ta réponse ? Choisit tu de rester à nos côtés et être reconnu comme un héros, ou rester aux coté de ton mentor et, une fois guerrier, réduit en larve qui vit aux talons du maitre comme lui ?
Il lui tendit la main en attendant sa réponse. Le concerné hésita un dilemme le déchirant en deux. Kileute était vraiment un as avec les paroles et peut être qu’il avait raison. Gérius serait-il, comme il l’a dit, un piètre serviteur du maitre qui n’agit que selon les volontés de ce dernier ? Mais il savait que le lycanthrope au pelage ébène avait raison sur un point : si le plan que Roc manigançait finirait par marcher, l’armée sera renversée et les désirs qu’Hiki avait en tête depuis qu’il avait appris les horreurs que le maitre faisait allaient prendre forme. Qu’à moitié décidé, il décida tout de même se prendre sa décision. Il leva la tête et en prenant une longue bouffée d’air, serra la main de Kileute.
-J’accepte ! J’accepte d’être loyal aux rebelles et de vous servir jusqu…
-Stop ! L’arrêta Kileute le sourire aux babines. C’est bien ce que je voulais entendre mais ce n’est pas à moi qu’il faut dire ça ! À présent il faut que je prévienne Roc de ton choix.
-Attend, je veux te demander quelque chose.
-Oui ? Voulu-t-il savoir les yeux brillant, ravis. -C’est à propos de la seule réunion que j’ai pu assister, mais en cachette. Ils allaient attaquer un village petit village à l’ouest de Larbos, le village du mage absolu qui est le centre de la prophétie de nouvelle-lune, d’après ce que j’ai entendu. -Je vois. Qu’est-ce que tu veux savoir sur ça ?
-Qu’est-ce qui s’est passé ce jour-là ? Ont-il réussit à traverser le mur magique qui le protège ? Qu’est ce qui est advenu des habitants ?
-Tu en sais plein de choses, Hiki. Décidemment tu n’es pas si « off » que tu en as l’air. D’après les rapports, ils ont réussi à traverser le mûr ? Oui. Et les habitants ? La plupart ont été sauvagement tués, un vrai massacre et d’autre ont été transportés ici pour devenir des lycanthropes de l’armée. Toutefois, il y a eu des survivants qui sont resté dans le village : un jeune blondinet et le mage absolu en question. Ils se sont enfuis tous les deux et on n’a pas eu de nouvelles. Ce qui est étrange c’est que c’est depuis ce jour que le maitre est « parti temporairement », je crois qu’il veut chercher le mage absolu lui-même, mais pourquoi ?
-Si c’est ce qu’il fait, j’espère qu’il ne le retrouvera pas. Il le cherche car il est au centre de la prophétie de Nouvelle-Lune. Une dernière question : en plus du plan de Roc, les rebelles s’occupent-ils aussi de protéger le mage?
Kileute ouvrit la bouche pour parler, mais fut interrompu par Roc qui croisait ses robustes bras sur sa poitrine en fixant Hiki d’un air fier :
-À ce que je vois, tu as fini par le convaincre ! Bon travail, Kileute. Je savais que je pouvais compter sur « le maitre des mots » pour résoudre cette affaire.
Le concerné s’inclina respectueusement, heureux des compliments de son dirigeant. Roc dressa une oreille, il avait entendu quelque chose. Il prit une grande inspiration et annonça d’une voix forte :
-Les rebelles que j’ai envoyé ont besoin de renforts ! (Il pointa un groupe de lycanthrope de son doigt griffu) Vous ! Prêtez-leur main forte !
Les créatures s’inclinèrent puis partirent par les trappes. Roc dirigea à nouveau son attention sur Hiki et Kileute.
-Hiki, ça te plairais de participer à une mission d’initiation ? Et bien la voici ! Tu vas te joindre à eux, Kileute t’accompagnera et te donneras les instructions.
Les deux compagnons acquiescèrent. Kileute se dirigea devant une trappe et invita Hiki à se placer devant la trappe à côté de la sienne.
-Il suffit de tirer la ficelle que tu vois à l’extrémité de la trappe et de se jeter dedans. Expliqua-t-il. Et n’oublie pas, il faut être dur…
-…comme du roc ! Coupa Hiki en souriant.
-Oui, répondit son nouvel ami en lui rendant son sourire. Comme du roc !
Hiki sentait naitre une complicité entre lui et Kileute. Cette complicité dépassera-t-elle celle qu’il avait avec Gérius ? Peut-importe, il tira la ficelle comme lui avait expliqué son ami, la trappe s’ouvrit sur un énorme trou noir. Il serra les poings avant de se jeter à l’intérieur.
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Pipelette invétérée
ElyeMessages : 712 Date d'inscription : 22/06/2009 Age : 29 Localisation : Dans la plus haute tour de mon château, en train de vous observer d'un oeil attentif. Peu rassurant...
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| | | Sujet: Re: Coeur Vengeur (fanfiction d'Elysiounette) Dim 21 Aoû - 19:07 | |
| Chapitre 7 L’imposteur 5 années s’écoulèrent depuis la tragédie qui a marqué à jamais la vie des deux frères lazuriens. Ils avaient maintenant atteint l’âge de 17 ans. Un tunnel naturellement composé d’arbres recourbés dont les fines branches servaient de toit côtoyait le village de Pierycia. Fréquemment, on y entend le son des sabots d’un draval qui piétine le sol rocheux, en effet, ce long tunnel est une parfaite piste pour une course ou on utilise la vitesse de ces animaux. Rapide comme l’éclair, un draval chevauché par Elysio passa suivi d’un autre chevauché par Elkyre. Le jeune homme brun jeta un coup d’œil sarcastique derrière lui pour voir ou en était son frère, celui-ci était à une assez longue distance derrière lui, mais vu son expression, il gardait son calme et un certain sourire mystérieux prenait forme sur ses lèvres. Rapidement, Elysio se retourna pour regarder droit devant lui, il sentait déjà la saveur du délicieux pomut qui était ce qu’ils avaient choisi comme récompense au gagnant. Il entendait, derrière lui, Elkyre murmurer des encouragements pour accélérer le pas de sa monture, à sa grande déception, sa voix se rapprochait de plus en plus jusqu’à arriver presque à sa hauteur. N’ayant pas le courage de regarder derrière lui, Elysio essaya d’accélérer son draval mais en lui frappant les flancs de ses talons. Trop tard, il entrevoyait déjà la tignasse blonde de son frère à côté de lui. -Bientôt on va passer devant un autre chemin ! Lui avertit Elkyre en élevant la voix pour couvrir le bruit des dravaux. N’y va surtout pas, ce ne serais pas juste ! -Entendu ! lui répondit Elysio. « Il ne va pas m’avoir, cette fois ! » Se dit-il ensuite. Elkyre l’avait déjà roulé dans la farine pendant une course et dans beaucoup d’autres choses. L’autre chemin dont il parlait était surement un raccourci. Quand Elkyre le rattrapait déjà, un tunnel parallèle basé sur une montée, le fameux « autre chemin », se faisait voir. Aveugle et enivré par l’envie de gagner, Elysio tira les rennes de sa monture vers ce chemin et se rua vers lui sans prêter oreille à la réaction d’Elkyre. Satisfait, le jeune homme ralenti son draval en étant sur de sa victoire, même trop sûr. Durant sa route, le tunnel se resserrait et s’assombrissait jusqu’à plonger Elysio dans une pénombre ou presque rien était perceptible. Commençant à se décourager, le garçon leva les jambes pour accélérer sa monture afin de sortir vite d’ici, mais quelque chose s’agrippa à son pantalon. Il agita les jambes pour s’en dégager, la chose lui griffa le mollet avant de lâcher prise. Elysio plissa les paupières afin de mieux se repérer dans les ténèbres, l’objet qui lui avait blessé n’était qu’une ronce, le jeune homme releva la tête et avec surprise, il aperçu que le chemin était parsemé de ces plantes épineuses. « Quand je vais rejoindre Elkyre, je le tuerai ! » se dit-il, indigné. Il regarda par-dessus son épaule, le chemin derrière lui était beaucoup trop étroit pour que son grand draval fasse demi-tour, le jeune homme était bien obligé de continuer droit devant lui, après tout, ce chemin devait bien arriver au même point que celui qu’a emprunté Elkyre, ce dernier ne devrait pas avoir l’intention de le perdre dans cette forêt. Elysio prit une grande inspiration et s’empara de l’épée qu’il avait gardée derrière son dos en cas d’attaque. Il se mit à trancher toute les ronces qui se présentaient devant lui en maudissant son frère à chacun de ses coups. Quelques morceaux s’accrochait au tissu de ses vêtements, d’autre les déchirait et égratignait sa peau. Il resta dans cette situation dans un temps assez long jusqu’à enfin apercevoir de la lumière. Le brun sourit puis accéléra le pas de sa monture pour s’y rendre le plus vite possible. Il se situa bientôt en dehors du tunnel, néanmoins, sa mésaventure l’avait réellement ralenti, Elkyre était assis sur la corniche ou débouchait la galerie. Le blond scrutait tranquillement l’horizon en dégustant le délicieux pomut dont Elysio avait cru avoir pour lui. D’un bond, Elysio remis les pieds par terre et d’un pas colérique s’approcha de son frère. -Regarde-moi ! Regarde ce que tu m’as fait, tricheur ! En posant le regard sur Elysio, Elkyre paru d’abord surpris puis son expression ironique d’habitude prit le dessus. -Au moins, ça t’apprendra à suivre mes paroles à la lettre. Déclara-t-il en posant son pomut sur ses lèvres étirées par un petit sourire. -Pourquoi je suivrais les paroles d’un sale arnaqueur triplé d’un escroc ! -Tout doux, tout doux. Le calma Elkyre de sa voix tranquille où nichait un timbre de sarcasme. D’abord, rappelle-toi ce que j’ai dit : «Ne va surtout pas par ce chemin, ça ne serais pas juste » Tu vois un mensonge là-dedans ? -Parfaitement ! Tu m’as fait croire que ce chemin était un raccourcit en disant que « ça ne serait pas juste » ! -Tu prends des conclusions trop vite, mon cher frère. Quand je dis que ça ne serais pas juste, je parlais pour toi et pas pour moi. Ce ne serait pas juste que tu te plantes dans un tunnel sombre et rempli de ronces, tu ne crois pas ? Donc, voilà ! Je t’ai averti et tu ne m’as pas écouté alors subie les conséquences. Elysio retira quelques morceaux de ronce restés agrippés à sa tunique puis jeta un regard colérique sur Elkyre, mais ce dernier venait de lui tourner le dos pour continuer à surplomber, du haut de la corniche, le soleil qui se couchait sur la plaine. Le petit blondinet d’autrefois avait grandi, beaucoup grandi et avait laissé place à un jeune homme élancé comme un félin plus haut de taille qu’Elysio. Il gardait à présent sa tignasse blonde un peu plus longue que d’habitude, elle encadrait parfaitement son visage aux traits bien dessinés. Ses paupières terminées par des cils clairs cachaient partiellement son iris bleu pur rendant ses yeux en amande et peu expressifs. Une cicatrice, celle qu’il avait reçue pendant la bataille contre les elfes, lui barrait la tempe gauche, cependant, quelques mèches dorées cachaient cette balafre. Les cheveux d’Elysio, anciennement hirsute et en pointe, étaient maintenant une longue chevelure lisse attachée en queue-de-cheval à l’arrière de son crâne. Ses yeux bleu électrique contrastaient beaucoup avec sa peau basanée et lui donnait un air un peu froid. Bien que plus petit qu’Elkyre, Elysio était toutefois plus musclé que son frère. -Tu aurais dû me dire que c’était un chemin de ronces, quand même. Rouspéta Elysio un peu plus calme. Elkyre ne prêta pas attention. -C’est magnifique n’est-ce pas ? Changea-t-il de sujet, le soleil couchant se reflétant dans ses prunelles. Le coucher du soleil. Habitué aux soudains changements de sujet d’Elkyre, Elysio s’assit à côté de son frère et admira à son tour le crépuscule. Il se laissa emporter par le somptueux panorama, la forêt qui recouvrait la plaine était baignée par les rayons du soleil dont on ne voyait à présent que la moitié. Au loin, les chaînes de montagnes faisait l’horizon onduler. -Le coucher du soleil inspire souvent les plus célèbres écrivains d’Alysia, interrompu Elkyre, et ils ont pleinement raison, le crépuscule est quelque chose de très poétique. Sais-tu qu’un écrivain du siècle passé a créé un mouvement littéraire très célèbre où il idéalise le soleil… Et il continua a parlé de livre, d’écrivain, etc…Elysio bailla aux corneilles, il devait absolument mettre fin à ce monologue ennuyant : -Je sais…c’est beau, c’est magnifique, ça inspire les écrivains ringards pour leur livres ringards et blablabla. Elkyre sourit et son frère compris tout de suite que ce monologue était là seulement pour le taquiner. -Mais tu as raison, repris Elysio, c’est la chose la plus magnifique que le ciel a jamais montré, sans parler des nuits étoilées. -Si tu dis ça, c’est que tu n’as jamais vu une aurore boréale. -Une aurobo quoi ? Le blond s’allongea dans l’herbe les mains soutenant sa tête. Il leva le visage vers le ciel, songeur : - A vrai dire, je n’en ai jamais vu moi non plus. Mais je l’ai su… -…grâce à un livre. -Comment tu l’as deviné ? Elysio hocha la tête et esquissa un léger sourire. -Intuition. Elkyre lâcha un petit rire puis continua son discours. -Ce livre expliquait que c’est une sorte de drap de lumières colorées qui ondule dans le ciel, mais on peut en voir seulement dans les royaumes enneigés des pôles d’Alysia. -Des draps de lumières dans le ciel ? Mais c’est carrément impossible. Tu n’as pas lis ça dans un livre de fiction ? Elkyre se releva et se remit en position assise. -Non. C’est un phénomène tout à fait possible. C’est de l’énergie qui s’échappe du soleil attirée par les pôles. En se mélangeant à l’atmosphère de notre planète elle forme ces lumières. La population d’autrefois ignorait la science et pensait que les aurores boréales s’agissaient des esprits d’ancêtres qui veillent sur eux. Elysio donna à Elkyre un coup de coude amical dans les côtes. -Arrête monsieur-je-sais-tout ! répliqua-t-il en riant. Elkyre se mit à rire à son tour et ébouriffa la tignasse de son frère avec son poing. -Je dis ce que je veux, p’tit frère ! Le concerné éloigna la main d’Elkyre en poussant son bras. -Je ne suis pas ton petit frère, nous sommes des jumeaux, tu as oublié ? -Avec ta taille je me confonds, plaisanta le blond, mais qui a dit que ce n’est pas moi qui est sorti le premier. -Tu parles ! Après une petite bagarre de coup de poings amicaux, les deux frères reprirent leur silence et scrutèrent à nouveaux l’horizon. Elkyre ferma les yeux et suite à une longue inspiration, il rentama son sujet initial. -Enfin bref, je crois que c’est l’aurore boréale la « chose la plus magnifique que le ciel n’a jamais montré », je donnerais tout pour en voir une de mes propres yeux pour en être sûr. Elysio hocha la tête. Il adorait apprendre auprès de son frère car celui-ci avait de grandes connaissances de tout ce qui l’entoure, bref, une encyclopédie vivante. C’était une bonne façon de s’enrichir en connaissances sans devoir mettre le nez dans des ennuyants bouquins. Soudain des bruissements d’herbe se firent entendre derrière eux. Elysio se retourna en même temps qu’Elkyre pour se retrouver nez à nez avec quelqu’un de bien connu : Alyce. La jeune fille avait aussi bien changé depuis les cinq années qui ont suivi depuis l’arrivée des deux frères à Pierycia. Ses longs cheveux roux et volumineux commençaient lisse puis se mettaient à onduler au niveau des oreilles. Ils encadraient un visage presque aussi rond qu’une lune dont le front était caché par une frange. Ses grands yeux verts n’avaient pas changé, ce qui lui donnait un air enfantin, toutefois, ses lèvres charnues trahissaient cette infantilité. -Elysio ! Rétorqua-t-elle les poings sur les hanches. Dawan t’avais pourtant dis de sortir avec un combattant du village ! -Eh ! Je suis là moi, le défendit Elkyre, c’est moi son responsable. -Il parlait d’un combattant compétant ! Riposta Alyce, mais vu son regard, elle disait ça à contrecœur. -Euh…j’avais demandé à Orion de nous accompagner, improvisa rapidement Elysio, mais avec…la course de Dravaux, il…nous a perdu de vue. -Je ne me rappelle pas de t’avoir entendu me le demander ! Rouspéta la voix qu’Elysio espérait le moins entendre. Et oui ! Le boucher ronchon Orion avait accompagné Alyce et croisait ses bras dodus sur son ventre rond la mine renfrognée : -Et j’ai horreur de me faire berner, petit fourbe ! -Il faut qu’on te fasse des cours de mensonge, glissa Elkyre à l’oreille de son frère, parce que la, ça ne va pas du tout. -Qu’est-ce que tu chuchotes, toi, le blondin ?! Hurla Orion en faisant craquer ses doigts touffus. Je vais te faire voir, moi ! -Non ! Non ! L’interrompit Alyce en l’arrêtant de son bras. Dawan nous a envoyé ici pour les ramener au village ! -Oui. Elkyre repris son sourire ironique. Dawan veut nous protéger d’attaques de monstre, n’est-ce pas ? Alors pourquoi enverrait-il un monstre comme toi pour nous attaquer ? Ça n’a pas de logique. -Elkyre, arrête ! Chuchota Elysio. Elysio attendait voir Orion se déchainer et se jeter sur son frère, mais à son grand soulagement, il ne fit que serrer les dents en leur demandant sévèrement de le suivre jusqu’au village. En s’approchant du boucher, Elkyre lui tapota le dos : -Mes félicitations ! Tu fais des progrès, mon cher. -Ne me touche pas ! Cria Orion. Je connais tes petits jeux, blondin ! Et il accéléra le pas en murmurant des jurons, sans doute adressés à Elkyre. « Pourquoi m’appellent-ils tous comme ça ? » se dit le blond. Arrivés devant le village, Dawan les attendait l’air mécontent, Stivan à ses côtés. Les frères s’approchèrent lentement vers lui la tête basse. -Nous sommes vraiment désolés, Dawan…s’excusa Elysio -Des excuses ne valent pas la peine ! S’irrita Dawan. Seule des explications seront les bienvenues dans ce cas. Les deux jeunes hommes restèrent sans rien dire, même Elkyre qui avait, normalement, toujours le dernier mot. Dawan croisa les bras sur sa poitrine et regarda ses deux apprentis de haut : -Très bien ! Je vois ! Elysio, viens avec moi. Elkyre ouvrit la bouche pour dire un mot, mais Dawan l’interrompit : -Toi, je vais penser à ton cas plus tard, d’accord ? Le blond ne broncha pas et ne fit que hocher la tête. Il souhaita bonne chance à son frère avant de partir en direction de la bibliothèque sans doute pour rendre visite à Dorwinn, son vieil ami. Alyce le suivi tandis qu’Orion revint à son travail. Ils furent seuls. -Viens. Imposa Dawan en tournant le dos à Elysio. Le jeune homme ferma les yeux un moment et respira profondément avant de suivre son mentor. Dawan et Elysio traversèrent le village constitué de maisons modestes faites de pierre avec des toits en tuiles couvertes de mousse. Comme toujours, le village était très joyeux et animé par les musiciens dont la musique entrainait les passants dans la danse. Ceci fit un léger sourire se dessiner sur les lèvres d’Elysio, mais le fait de ne trouver aucun enfant courir dans le village dissipait sa joie et l’intriguait. Enfin, Dawan s’arrêta à la pointe du village où s’étendait un vaste plateau avec peu d’arbre, Elysio jeta un rapide coup d’œil aux alentours, c’était un parfait terrain de combat que ce soit avec des armes à main ou armes à distance. Dawan fit un mouvement brusque, il fut prêt à faire tomber Elysio en lui faisant un croche-pied, mais ce dernier fut plus rapide et l’évita d’un bon en arrière. -Le combat peut commencer n’importe quand, même quand on ne s’y attend pas ! dit le jeune homme en souriant. Cette fois, je m’en suis rappelé ! Bien au moment où Dawan allait retirer son épée pour asséner un coup agile à Elysio, ce dernier empoigna la garde de la sienne et d’un mouvement rapide cogna sa lame de fer contre celle de son interlocuteur. Il poussa sur son arme afin de faire son adversaire lâcher prise, mais le grand homme lui résista. Le garçon aux cheveux sombre fut surpris par la lueur d’amusement qu’il entrevoyait dans les yeux d’or de son père adoptif. Il semblait avoir complètement oublié ce qu’il lui reprochait quelques minutes auparavant. -Si c’est ça la punition que tu me donne, ce n’est pas gagné ! -Une punition ? Dawan se mis à sourire. De quoi tu parles ? Soulagé, Elysio ne put pas s’empêcher de sourire à son tour. -Ne te distrait pas. Fit rapidement Dawan. Dédie toute ta vigilance au combat. Ils se bâtirent et Elysio essayait de mettre en pratique tout ce que son mentor lui avait enseigné, détestant par nature décevoir ses enseignant, il se concentra au maximum sur ses gestes et attaques. Les deux épées se choquèrent entre elles et les deux adversaires firent de la pression sur leurs armes, mais Dawan était plus fort donc cela envoya Elysio plus loin. Il arrêta sa chute en freinant avec ses pieds et courut vers l’homme l’épée brandie en poussant un cri sauvage, mais arrivé près de son mentor, avant qu’il ne fit un geste, celui-ci lui pris son bras et d’un mouvement, le fit tomber et pointa son épée sur le cœur palpitant : -Je ne t’ai pas encore enseigné ça : ne jamais foncer sur son ennemi tête baissée, cela laisse le temps de le faire penser à une contre-attaque et t’abattre aussi facilement qu’un adversaire sans mouvement. Alors pense la prochaine fois. Elysio acquiesça, déçu et se leva à l’appui de l’épée pointée sur lui. Dawan planta son arme dans le sol terreux et appuya ses bras croisés sur la garde. -Tes habilités ont beaucoup évoluées depuis ton arrivé ici. Tu as progressé et j’en suis très fier. Elysio inclina la tête en signe de remerciement. -Depuis le début tu es animé par un seul et même désir. Renchéri Dawan. Tu cherches à atteindre un objectif où le combat est la seul manière d’y parvenir et c’est ça qui te motive à apprendre à te battre. Tu sais exactement de quoi s’agit cet objectif. -La vengeance. -Oui. Je comprends la douleur que tu as sentit dans le passé et la rage que tu ressens à présent. Ce qui t’es arrivé t’a laissé une plaie au fond de toi et cette plaie ne peut cicatriser qu’avec la vengeance elle-même. C’est la vengeance l’objectif qui t’a emmené à apprendre le combat. Je t’ai déjà parlé de ça lorsque tu as voulu être embauché comme apprenti n’est-ce pas ? -Je m’en souviens comme si c’était hier. Pourquoi le répéter ? -Elysio… Dawan respira profondément puis s’assit. Elysio s’installa à ses côtés et aperçu que son visage s’était soudainement assombri. -Les elfes sont derrière toi pour une seule chose. Commença Dawan. -Mes pouvoirs, non ? -Exactement. Je sais ce que tu es et je sais que tu en es conscient. Les monstres qui ont détruit ton village et assassiné tes parents ont un objectif distinct de celui des elfes. Contrairement à eux, ce qu’ils veulent ce ne sont pas tes pouvoirs dont ils s’en serviront pour se venger. -Qu’est-ce qu’ils veulent de moi alors ? Dawan resta en silence, il semblait savoir quelque chose en prenant soin de le cacher à Elysio. En apercevant cela, ce dernier renchéri. -Est-ce que ça a encore quelque chose à voir avec cette maudite prophétie ? Dit moi tout, Dawan ! J’ai attendu pendant cinq ans une réponse à cette question et je veux que ce soit toi qui me la donne ! -L’impatience est l’un de tes pires défauts. Rappelle-toi de ce que j’ai dit sur ça, il faut savoir surmonter ce défaut car il peut facilement se retourner contre toi. -Mais là c’est différent ! Cette chose représente mon passé, mon présent et même mon futur ! -Pourquoi veut tu savoir ton futur, Elysio. Cette prophétie parle de ton destin et tu veux absolument le connaitre ? -Oui ! Je veux tout savoir sur moi-même, sur ce que je suis ! -Tu fais une erreur, Elysio. Le destin d’un homme est déjà écrit, mais c’est à l’homme lui-même de le découvrir. Si je te raconte la prophétie ici et maintenant, c’est comme si tu ouvrais un livre et que tu en lises directement la fin sans avoir aucune notion des pages précédentes. Ce livre dont je parle représente ta vie et les dernières pages est le destin qui t’attends, ton futur, et si tu veux savoir cette prophétie, lie le livre jusqu’à atteindre ces pages, vie jusqu’à atteindre ce moment et là, tu vivras ce que le destin t’as été réservé. Au moment où tu t’attendras le moins, jeune Elysio, la prophétie se réalisera devant tes yeux. -Et c’est dans le droit d’un homme de connaitre le destin d’un autre ? -Cela dépend de l’intention de ce soi-disant homme. -Et ce maitre des lycanthropes connait mon destin ? Encore une fois, est-ce que les lycanthropes me veulent pour cette prophétie oui ou non ? À l’aide de son épée, Dawan se releva puis rangea son arme en son pommeau. -La réponse est oui et c’est la seule chose que je peux te dire. Dawan chemina vers l’issue du plateau où ils étaient : -Appelle Elkyre, Alyce et Stivan. J’ai quelque chose pour vous tous. |
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Pipelette invétérée
ElyeMessages : 712 Date d'inscription : 22/06/2009 Age : 29 Localisation : Dans la plus haute tour de mon château, en train de vous observer d'un oeil attentif. Peu rassurant...
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| | | Sujet: Re: Coeur Vengeur (fanfiction d'Elysiounette) Dim 28 Aoû - 6:36 | |
| Les quatre jeunes se réunirent devant la forge de Gladir, là où Dawan leur avait dit d’aller. Le bibliothécaire Dorwinn avait accompagné Elkyre. Le visage ridé du vieillard était joyeux, il paraissait connaitre la raison pour laquelle Dawan les avait appelés ici.
-Da’ nous a déjà punis comme ça. Expliqua Stivan. Avant votre arrivé, moi et Al’ on a fait quelque chose dont je préfère ne pas en parler et notre récompense : on a travaillé dans la forge pendant une partie du jour et on a fréquenté ce malade d’Orion dans sa boucherie pendant l’autre partie du jour.
-Fait un peu travailler ton cerveau, Stiv’. Fit Alyce. Si Dawan a prévu une punition il aurait seulement appelé Elysio et Elkyre, ce sont eux les coupables et on n’a rien à faire là-dedans.
-À part si il désire organiser une séance sadisme. Renchéri Elkyre. Vous vous installez confortablement sur des bancs et vous assistez à notre abominable martyr tout en dégustant de délicieux pomuts.
-Et je peux savoir qu’est-ce qu’Alyce et Stivan ont fait pour mériter une telle punition ce jour-là ? S’enquit Dorwinn avec un petit sourire espiègle.
Les concernés se regardèrent, embarrassés.
-Oh ! S’abasourdi Dorwinn, il avait fait usage de son pouvoir et venait de découvrir ce qu’ils avaient fait. Quelle horreur, ne refaites plus jamais ça !
-Indiscret ! S’indigna Alyce les mains sur les hanches.
Enfin la porte s’ouvrit. Dawan les attendait à l’intérieur en compagnie de Huck, son ancien apprenti et Gladir le forgeron du village, un homme trapu et baraqué à la barbe drue et parsemé de cicatrices. Ils entrèrent immédiatement la tête remplie de questions. Contre le mur du fond était alignée quelques tables où étaient posées des vingtaines d’épées, des dagues, des poignards et d’autres armes du genre tous rangées soigneusement par ordre de grandeur.
-Asseyez-vous. Commanda Dawan.
Lorsqu’ils furent tous installés, l’homme aux longs cheveux commença :
-Alyce, Stivan, il y a voilà des années que votre entrainement a débuté et depuis, vous avez l’un et l’autre énormément progressé et chacun à sa façon. Au cours de ces années, je vous ai rapporté toute mes habilitées et mes techniques au combat. Moi, Huck et Gladir on s’est mis d’accord que vous êtes maintenant prêts à avoir votre propre arme et de devenir un vrai guerrier défenseur du village.
-T’es sérieux, Dawan ?! S’enquit Stivan débordant de joie.
-Tout à fait.
Sur ce, Stivan se mit debout sur son siège et ne put s’empêcher de lâcher un cri de joie en dansant. Tous les regards s’arrêtèrent sur lui.
-Bon sang ! S’exclama Huck. Fait-le arrêter, maitre, je t’en prie !
-Garde tes sentiments pour toi-même, Stivan. Lui commanda Dawan. C’est toi le premier, viens ici, près des armes.
Stivan lui obéit instantanément. Même à 17 ans, il avait gardé son esprit enfantin, de même pour son apparence. Les mêmes cheveux gris foncés courts mais ébouriffés dans tous les sens qui faisaient penser à des poils d’animal sauvage, les mêmes yeux marron-orange presque toujours taquins qui faisait, eux aussi, penser à un animal sauvage. En gros sa taille était l’une des seules choses qui avait changé.
-Pendant le combat, tes atouts sont plutôt l’agilité et le fréquent usage de ton corps pendant le combat. Donc tu serais plus à l’aise avec une arme légère ou plutôt, deux armes légères. D’entre ces armes, le plus adapté pour toi serait les poignards, un pour chaque main, de cette façon tu pourras profiter de tes mouvements et de tes habilités à l’art martial pendant tes combats.
-Bon, si c’est toi qui le dit…
-Non, c’est à toi le choix.
Stivan se plaça devant la rangée de poignards classés par pairs. Après un rapide coup d’œil il pointa une paire de poignards assortis, tous deux d’un métal doré incrustés de pierres précieuses et parsemé de motifs sculptés représentant des monstres ailés.
-Des poignards en Coltrate, expliqua Gladir, très bon choix, ce sont l’un de mes plus grands exploits.
-C’est ce qu’on va voir. Défia Dawan. Teste les.
Huck approcha une planche verticale d’un bois assez résistant. Stivan s’empara de ses armes et après une manœuvre agile, il frappa mais au contact du bois, les deux lame ricochèrent et tombèrent au sol.
-Pourquoi a tu choisis ces armes ? S’enquit Dawan en cachant son mécontentement.
-Euh…Je les trouvais…stylées. Lui répondit Stivan, gêné.
-On ne choisit pas son arme par son apparence. En regardant ce tas d’arme, il faut trouver celle qui correspond le plus à toi, à ta personnalité et à tes habilités.
Cette fois Stivan se concentra (ce qui est rare). Pendant un bon temps il parcourut les poignards de l’index jusqu’à ce que celui-ci s’arrêta sur deux armes assorties. On ne pouvait pas définir la couleur du métal dans lequel ils étaient construits car ils étaient peints avec des différents tons de vert et de gris. Des filaments en métal ornaient désordonnément la garde et continuaient à s’emmêler à la base de la courte lame.
Il les testa, elles lui convenaient parfaitement. Gladir prit soin de lui expliquer en quoi ils étaient faits et mentionna leurs noms : les Ombres Émeraudes. Après avoir fait un énorme effort pour ne pas exploser de joie comme tout à leur, il se rassit à coté de ses amis.
-Alyce ! Appela Dawan.
La jeune fille s’approcha de son mentor, attentive à ses explications.
-Tes techniques ressemblent beaucoup à celles de Stivan. Tu te fie plus à ton agilité qu’à ta force et te déplace beaucoup pendant un corps à corps. Donc, comme ton camarade, le plus adapté pour toi serait deux armes légères. Mais contrairement à lui, tu es très expérimenté avec les armes à projectile. Qu’en dit tu de dagues capable d’être lancées sur l’ennemi ?
-Je voudrais bien essayer. Acquiesça-t-elle en haussant les épaules.
Elle se remémora de ce que Dawan avait expliqué à Stivan sur comment choisir l’arme. Après un moment de réflexion, elle s’empara de deux dagues forgées dans un métal rouge cuivré. La garde était terminée par une tête de lion elfique gueule ouvert d’où s’échappait la fine et courte lame pointue comme les dents de ces créature.
Alyce visa la nouvelle planche qu’avait apportée Huck en faisant tourner ses armes sur ses doigts. En faisant un saut très gracieux, elle lança les deux armes qui s’enfilèrent dans le bois comme du couteau dans du beurre.
-Oui, se satisfit-elle, c’est très pratique.
-Prend bien soin des **** *****. Recommanda Gladir. Leur nom veut dire « lions jumeaux » en langage elfique.
Quand la jeune fille se rassit pour rejoindre ses amis, Dorwinn se leva et annonça d’une voix claire :
-Je pense qu’il est temps qu’Elkyre et Elysio obtiennent eux aussi leurs armes.
Dawan hocha la tête, l’expression de son long et fin visage laissait dire qu’il trouvait sa demande ridicule et au même temps, qu’il était habitué d’entendre ces mots venus du vieil homme.
-Ce serait contre les règles, Dorwinn. Lui fit-il remarquer en estompant un petit sourire ironique presque imperceptible. Contrairement aux deux nouveaux guerriers ici présents, Elysio et ton protégé Elkyre ne sont pas encore prêt à porter de vraies armes. Ils manquent encore d’entrainement.
-Alors pourquoi les avoir emmenés ici, Dawan ?
-Quel mal ça fait d’assister à la cérémonie de leurs amis ?
Dorwinn réfléchi quelques temps puis continua à défendre les deux frères :
-Ils ne sont pas aussi expérimenté qu’Alyce et Stivan, certes, mais ils depuis leur arrivé dans notre village, ils se sont tous les deux énormément améliorés. Pendant les fréquents assauts que les elfes ont portés dans ce village, ils montré que même en n’étant que des apprentis, ces deux jeunes ont la capacité de se battre et défendre leur village.
-La dernière attaque des elfes remonte à bientôt un an, vieux fou ! Cracha Huck. À quoi ça sert de les faire combattant plus vite s’il n’y a aucun combat ?!
-Je ne parle pas de nouveaux combattants. Expliqua Dorwinn. Je parle de nouvelles armes.
-Mais l’arme définitive est la marque d’un combattant formé ! Aboya le guerrier. Je n’accepterai pas qu’un apprenti a la marque du combattant !
- Calme-toi, Huck. L’apaisa Dawan. Au final Dorwinn à raison, Elysio et Elkyre ont prouvé leur bravoure au combat et son apte de porter leur arme définitive avant leur formation.
Elysio et Elkyre remercièrent le vieux bibliothécaire d’un mouvement de tête. L’un comme l’autre bouillaient d’anxiété de recevoir l’arme qui leur servira jusqu’à la fin de leur jours.
-Allez ! Appela Dawan. On va commencer par ton petit protégé. Viens, Elkyre.
Le jeune homme se leva à son tour. Il sourit au vieux bibliothécaire pour le remercier encore une fois, mais quand ses perçants yeux bleus se fixèrent sur Dawan, le sourire s’évanouit. Le terme « petit protégé » que le mentor avait employé lui déplaisait. L’homme parlait comme si ça l’embêtait de l’appeler pour s’acquérir de son arme. Était-ce à cause de son inexpérience ou à cause de la méfiance que le blond lui éprouvait depuis si longtemps ? Il ne saurait le dire.
Elkyre parcouru des yeux les armes posées sur les tables pas pour voir laquelle serait sienne, seulement pour ne pas avoir à croiser le regard doré de Dawan en attendant qu’il lui donne les instructions.
-Elkyre, commença Dawan, tu montres comme Alyce et Stivan que pendant un combat, il ne faut pas seulement se fier à la force, mais plutôt à l’agilité et la technique. Tu es très stratégique et attend le bon moment pour frapper l’adversaire. L’arme qui te conviens le plus est une épée simple à une main.
Comme tous ceux qui l’avaient fait avant lui, Elkyre posait son regard sur chacune des épées que Dawan lui avait conseillé. Après un long moment, il ne trouva aucune qui était vraiment à son gout, mais il voulait vraiment finir avec ça tout de suite. Alors il décida de prendre la moins pire à ses yeux, une longue épée avec une fine lame argentée.
Gladir s’approcha de lui et procéda comme il l’avait fait avec les autres. Huck arriva avec la troisième planche, Elkyre essaya et même si il ne se sentait pas très à l’aise avec cette arme, il parvint à la briser. Dawan ne dit aucun mot et le jeune homme en fut plutôt satisfait. Sans lui adresser la moindre parole, il s’assit entre Elysio et Dorwinn.
-Elysio ! Appela Dawan, son expression grave se contrasta en un sourire chaleureux.
Elkyre avait remarqué ce changement d’expression, mais n’y prêta pas la moindre attention. Mais Elysio détestait voir cette rivalité entre son frère et son mentor, il haïssait jusqu’à maintenant de remarquer le peu de confiance qu’Elkyre éprouvait à Dawan. Quand Elysio fut proche de l’homme aux longs cheveux, celui-ci posa une main sur son épaule.
-Jeune Elysio, depuis ton premier jour d’entrainement, je connais parfaitement tes techniques et ce n’est pas plusieurs suggestions que je vais te donner mais une seule. L’arme qui te convient le plus, tu l’as déjà brandie un jour et je suis sûr que ce jour restera gravé dans ta mémoire. Si tu ne comprends pas ce que je veux dire, jette un coup d’œil sur les épées à deux mains et tu comprendras.
Elysio n’eut pas besoin de regarder la rangée d’épée pour se rappeler de la magnifique épée à deux mains qu’il avait admiré lors de son premier jour d’entrainement. La première épée qu’il avait brandit, l’épée qui portait le nom de la vengeance.
-Vylia. Prononça-t-il en sentant son cœur bondir de joie.
Il mit très peu de temps à trouver l’épée. Elle était réellement là, avec ces ailes argentées extrêmement bien sculptées et sa lame dont le métal variait de l’orange à la couleur du feu en fonction de la lumière.
Il dirigea ses yeux étincelant sur Dawan qui lui répondit par un clin d’œil affectueux. Gladir vint lui donner des informations sur l’arme, mais Elysio l’abstint d’un signe de main et lui expliqua qu’il savait déjà tout sur elle. Huck arriva avec la quatrième planche. Elysio s’en approcha et avala craintivement sa salive. Et si après tout cette épée n’était pas faite pour lui ?
Mais il prit son courage à deux mains et en poussant un cri de guerre assena un coup puissant sur la paroi de bois. Elle se brisa. -Cette épée est vraiment faite pour être brandie par ta main. Entendit-il dire Dawan derrière son dos. Et elle est associée à ton objectif. Ajouta-t-il à son oreille.
Une petite fille d’au moins 7 ans, se promenant dans une salle vide et obscure…Une petite fille qui était surement la jeune humaine qu’il avait rencontré lors de la première attaque des elfes, Lyria, sauf qu’en plus jeune…Encore une fois, Elysio eut ce rêve pendant la nuit.
-Jeune garçon…murmurait-elle avec cette voix d’homme qui résonnait derrière la sienne. Fait très attention…Si le plan des rebelles échouera, ils seront de plus en plus nombreux. Ils sont autour de toi en ce moment…méfie-toi de ton entourage. Méfie-toi de leur maitre…Élu de Nouvelle-Lune…
Encore une fois, Elysio essaya de l’appeler pour en savoir plus, mais elle ne lui prêtait aucune attention, se transformait en une jeune louve et disparaissait dans une volute de fumée. Cette fois, le jeune homme entendit des cris tout autour de lui, les cris des villageois de Darios qui agonisaient dans les flammes de leur demeure. Puis il vit tout, le feu, les cadavres, le sang puis l’homme encapuchonné, le maitre des lycanthropes qui s’avançait vers lui en murmurant son nom de sa voix menaçante.
Elysio se releva brusquement de son lit, le souffle haletant. Le symbole qui tatouait sa poitrine clignotait d’une faible lueur bleutée, cette fois, il ne pulsait pas au même temps que son sang, mais de forme lente et régulière, tout le contraire de son pouls en ce moment. Ça se produisait à chaque fois qu’il faisait ce rêve.
En se posant plein de questions sur ce songe, le jeune homme s’allongea à nouveaux en attendant que son cœur reprenne le rythme normal. « Méfie-toi de ton entourage », « ils sont autour de toi » il devait absolument connaitre le sens de toutes les paroles de la petite fille. Quand il avait rêvé d’elle à Darios, il ne l’avait pas écouté et il avait eut tort. « Élu de Nouvelle-Lune »…
Celle-là était la phrase qui l’intriguait le plus. Il se rappela de ce que sa mère lui avait dit la dernière fois qu’il l’avait vu avant la destruction de son village. « Nouvelle-Lune a laissé son cœur sur la planète et depuis, quatre mages absolus ont vu le jour » il était l’un de ces quatre mages, il a été élu par la déesse pour en être un.
Dans le lit à quelques mètres de lui, Elkyre dormait toujours. Sa poitrine se soulevait et redescendait au rythme de sa respiration. Elysio se leva, tira sur les rideaux et regarda par la fenêtre. Les deux lunes brillaient toujours dans le ciel. Le jeune homme contempla le village qui s’étendait devant ses yeux. « Méfie-toi de ton entourage… » Répétait la voix de Lyria dans sa tête.
Tout à coup, des silhouettes s’approchaient dans le bois qui contournait le village. Entre les arbres, il perçu les lumières d’une maison, jusqu’à lors Elysio la croyait abandonnée. Il plissa les yeux pour mieux distinguer à qui appartenait ces silhouettes, il s’agissait d’Alyce et Stivan accompagné par la masse musclée de Huck.
Poussé par la curiosité, Elysio enfila rapidement sa tunique, ses bottes et attacha ses cheveux. Détachés, ils ressemblaient vaguement à ceux de Dawan, noirs, longs et lisses comme les siens. Il souleva une planche qui se trouvait au fond de son tiroir et retira le Cœur-de-Lazura, le collier que portait sa mère. Il le cachait ici et le portait souvent pour lui donner du courage, mais le cachait sous sa tunique pour que personne ne le voie et ne le prenne.
Il alluma une chandelle, descendit les escaliers et s’élança en dehors de la maison. En passant, il s’aperçut que Dawan n’était pas dans sa chambre. Arrivé dehors, la flamme de la chandelle vacilla à cause du vent frais, elle n’allait pas tenir longtemps et Elysio ne pourra rien distinguer dans la pénombre de la forêt. Un phénomène étrange, mais auquel il était très habitué se produisit. Le garçon ne fit que fixer la chandelle et la flamme arrêta instantanément de frémir.
Sur ce, il mit le cap vers le bois. Elysio ne savait pas quelle heure il était, mais tout Pierycia était endormit, donc il devait se faire très tard. Dans la forêt, au fur et à mesure qu’il s’avançait, les animaux nocturnes fuyaient à son passage et grâce à sa chandelle, il repérait tout ce qui pouvait le faire tomber, c’est-à-dire les branches et les buissons.
Bientôt il arrivait prêt de la maison. Il s’agissait d’une très ancienne et assez grande cabane en bois mangé par de la mousse et des plantes grimpantes. C’était très difficile à croire qu’elle tenait encore debout. Elysio se cola contre le mur et jeta un regard discret dans la serrure. Dans la pièce, il y avait bien Alyce, Stivan et Huck, mais ils n’étaient pas seuls. Dawan était avec eux ainsi que Gladir, Orion…en bref presque tous les habitants de Pierycia sauf Dorwinn et l’infirmière Marlyn. Les habitants de Pierycia ne s’était pas endormis, ils étaient tous réunis ici. Pour quelle raison ?
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| | | Sujet: Re: Coeur Vengeur (fanfiction d'Elysiounette) Lun 5 Sep - 16:35 | |
| Dawan s’approchait des nouveaux arrivés et d’un geste brusque, Huck s’empara des deux jeunes par le bras, ceux-ci en furent surpris.
-Leurs armes sont bien avec eux ? Demanda Dawan à son ancien apprenti.
Le colosse approuva de la tête.
- Donne-les-moi. Ordonna-t-il calmement.
D’un geste plus brusque encore, Huck arracha les dagues et les poignards des ceintures des deux nouveaux guerriers et les lança à Dawan.
-Pourquoi vous nous emmenez ici ? Osa demander Stivan en se frottant les yeux de sa main libre. Vous n’avez pas la moindre idée de l’heure qu’il est ? On veut dormir.
-Oui, renchéri Alyce, et pourquoi nous arracher les armes que tu viens de nous donner, Dawan ?
-Vous allez vite comprendre. Dit Dawan. Alyce, Stivan, je vous ai promis que vous allez être faits défenseurs du village, n’est-ce pas ? Maintenant, vous allez avoir un poste plus important que celui que je vous ai promis.
-Dans le village ? S’enquit Alyce.
-Mais bien sûr que non, Alyce. Toi et Stivan vous allez joindre une armée, l’une des armées les plus puissantes qui n’ont jamais existé. Une armée bâtie pour répandre la justice dans Alysia.
-Les faucons d’argents ? Questionna Stivan les yeux brillant d’espoir.
Ce fut le silence dans la salle. Un sourire s’esquissa sur les lèvres de Dawan qui devint un ricanement puis un éclat de rire, pas le rire bon et chaleureux qu’ils connaissaient, mais un rire froid, mauvais et à glacer le sang. Huck l’accompagna d’un rire plus mauvais encore, mais il se tut quand Dawan parla toujours en riant :
-Stivan, tu as toujours eut la faculté de faire rire les gens. C’est impressionnant.
Alyce et Stivan s’échangèrent des regards, décidément, ils ne voyaient pas ce qu’il y avait de drôle dans ce que venait de dire Stivan, pour une fois. Dawan se calma et continua :
-Mais tu te trompes, Stivan. Ce n’est pas les faucons d’argent qu’Alyce et toi vont rejoindre. Vous allez entrer dans la même armée que tous les jeunes qui se sont formés ici.
Tout à coup, la jeune rouquine écarquilla les yeux. Derrière la porte, Elysio pensait à la même chose qu’elle. Est-ce que tous les enfants du village s’étaient joints à cette certaine armée ?
-Lycior…Murmura-t-elle une larme prête à perler sur sa joue.
-Oui. Ton ami Lycior est en sécurité. En ce moment même il est dans le nord de Rymar en train d’aider à rassembler les armées.
-Tu veux dire…que…que…commença-t-elle la voix parcourue de sanglots.
-Je lui ai envoyé un message à lui et aux autres en disant que tu allais te joindre à eux, ils t’attendent tous avec impatience.
-Quand allons-nous partir ? Quand allons-nous…nous…rejoindre Lycior ?
-Oh, ce soir-là, bien sûr ! Répondit Dawan, il essayait de lui faire un sourire réconfortant mais il n’arrivait qu’à faire une grimace inquiétante. Attelez les dravaux ! Ordonna-t-il en s’adressant au reste. Nous allons partir dès maintenant. Ils sont tous les deux prêts.
Elysio sentit son sang tourner à l’envers. Le ton de voix que venait de prendre Dawan était le même ton cruel et caverneux que celui qu’avait employé l’homme au capuchon avant de tuer son père. Dawan était-il… ? Non, ça ne pouvait pas être vrai. Elysio essaya de chasser cette idée de son esprit, sans succès. Les pas de quelqu’un s’approchaient de la porte, maintenant tout ce qui importait était de se cacher avant que cette personne ne sorte.
Elysio se faufila jusqu’au mur d’à côté et se plaqua le plus possible contre la pierre. La porte s’ouvrit, Orion et un autre homme en sortirent en jetant un coup d’œil aux alentours. Soudain, l’homme qui accompagnait Orion leva e nez. Il se mit à renifler comme un chien et annonça tout bas à Orion :
-Je sens qu’il y a un intrus ici.
-Allons le chercher !
Chacun d’un côté, ils se mirent à rechercher. Elysio sentit de plus en plus l’odeur fétide de viande crue qu’émanait Orion lui emplir les narines. Quand il fut proche, Elysio plaqua une main contre son nez et sa bouche pour bloquer son souffle bruyant qui pouvait le dénoncer. Mais ce n’était d’aucune utilité, il vit la silhouette de l’autre homme s’approcher de lui à sa droite.
Ne voyant aucune autre issue, Elysio pris ses jambes à son cou, néanmoins, Orion s’écria :
-Voilà l’espion ! Attrapons-le !
Elysio ne se souciait pas d’Orion dont le poids attardait sa course. L’autre homme était beaucoup plus rapide qu’il ne le pensait et en un rien de temps, il le saisit par le bras et l’emmena à Orion.
-Mais…mais c’est le…le…Bégaya ce dernier.
Elysio se débattait, mais en vain. Orion aida son compagnon à le tenir et ils poussèrent leur prisonnier dans la cabane.
-Regarde qui on a trouvé en train d’espionner notre conversation, maitre ! S’écria le boucher.
Alyce et Stivan écarquillèrent les yeux et crièrent le nom du jeune homme en chœur. Quant à Dawan, son sourire cruel se métamorphosa en une face blême mélangeant la surprise, la tristesse et la peur.
-E…E…Elysio ? Bégaya-t-il. Qu’est-ce que tu fais là à cette heure-ci ?
Le concerné allait parler, mais Huck intervint le premier. Il prit Elysio par les cheveux et plaqua son visage, joue contre le sol. -Qu’est-ce qu’on fait, mon maitre ?! Aboya-t-il. On lui frappe la tête jusqu’à ce qu’il devienne amnésique ?!
Elysio se demanda pourquoi n’avait-il pas pensé à ça avant ? Depuis sa première rencontre avec Huck, le colosse lui rappelait vaguement quelqu’un. Maintenant il le savait. Sa démarche, sa façon de parler…il avait tout du terrible lycanthrope capuchonné qui accompagnait son maitre lors de l’assassinat de son père. Orion, Huck et tout le reste appelaient Dawan de « maitre », il comprit que ce n’était pas parce qu’ils avaient été autrefois ses apprentis.
-Lâche-le Huck ! Hurla Dawan.
Même si le colosse venait de le lâcher, Elysio demeura dans la même position, étendu par terre. Dawan s’accroupi à côté de son apprenti.
-Elysio, ça va ? Demanda-t-il.
Sa voix n’avait plus rien de la voix sage et réconfortante qu’il connaissait. L’homme près de lui se rapprochait plus du maitre des lycanthropes que de Dawan lui-même.
-Tu m’as trahi…murmura Elysio si bas que Dawan n’avait pas l’air de l’entendre.
Dans la salle, les habitants du village murmurait des « qu’est-ce qu’il dit ? ». Pour réponse, Elysio redressa un peu sa tête en foudroyant Dawan du regard et hurla de toute la force de ses poumons :
-Tu m’as trahi !
Le visage de Dawan devient plus blême encore et la foule se jetait des regards affolés comme si les paroles d’Elysio les concernaient eux aussi.
-Non, Elysio, essaya de s’expliquer Dawan, ce n’est pas ce que tu penses, je…
-C’est trop tard ! Rugit Elysio sa voix se mêlant presque à des sanglots. Tu ne peux plus me faire croire à rien ! Jusqu’à maintenant, j’ai vu en toi un second père et aujourd’hui je m’aperçois que c’est toi l’assassin de mon vrai père !
Elysio soutint le regard de Dawan, les yeux bleus pleins de hargne du garçon prirent un air de profonde tristesse, ils s’emplirent de larmes.
-Oui…tu étais mon père…mon second père…
-Comment…le sait…
-…Ne pense pas que j’ai oublié le premier jour où je t’ai vu ! Je n’ai pas vu ton visage, mais j’ai entendu ta voix ! Je peux la reconnaitre parmi des millions ! (Il pointa Dawan du doigt) Et là, ici et maintenant, je l’ai entendu ! Le même ton froid et cruel que celui qu’a employé l’homme qui a détruit Darios ! Le maitre des lycanthropes !
Dawan se releva et jeta des coups d’œil inquiets sur les autres villageois. Stivan avait l’air troublé pour la première fois, tandis qu’Alyce avait laissé Lycior de côté, ce qui se passait devant ses yeux était plus grave que le destin de son ancien ami. Mais Elysio ne prêtait pas attention à la réaction des autres, il ne regardait que Dawan et seulement lui. Pour Elysio, il n’y avait que Dawan dans la pièce.
Ce fut le silence. Seuls les hululements des animaux nocturnes complétaient la quiétude du lieu. Elysio fut terriblement outragé quand il vit qu’un sourire mauvais et narquois étirait les lèvres de son ancien mentor.
-Tu n’es pas si bête que je ne le pensais, Elysio. Ricana-t-il. Tu es même très malin à mon gout.
-Pourquoi tuer tous ces innocents ?! Pourquoi, Dawan ?!
Mais il s’aperçut avec horreur que l’homme s’était retourné pour faire face à Alyce et Stivan. Il leur tendit la main et prononça quelque chose qu’Elysio ne put entendre, mais il devina qu’il essayait toujours de les convaincre de faire partie de cette certaine armée. D’un bond, Elysio se remit debout :
-Non ! Alyce, Stivan, ne faites pas ce qu’il dit ! Cette armée dont il parle est l’armée des lycanthropes ! Si vous devenez l’un des leurs, vous allez reproduire partout la tragédie de Darios ! Vous allez massacrer d’autres innocents ! Faire perdre à un enfant sa famille…
À ce moment, il sentit un sanglot lui parcourir la gorge et fit une pause. Pour une fois, il quitta le regard de Dawan pour enfouir son visage dans ses mains afin de dissimuler ses larmes. Quand il reprit le courage d’affronter son ancien mentor à nouveau, il leva sa tête et le regarda droit dans les yeux :
-Si tu veux capturer quelqu’un ici, c’est moi !
Il arracha sa tunique d’un coup et bomba son torse pour mettre en valeur le symbole sur sa poitrine. Celui-ci brillait de mille feux et clignotait en même temps que son cœur empli de rage et de tristesse.
-Je suis le seul et unique mage absolu ! Celui que vous cherchez tous !
Une exclamation de surprise parcouru toute la foule. Des « Alors c’est vrai ? », « c’est le mage absolu ! » et des « le maitre avait raison » résonnaient dans les chuchotements des habitants du village. Le sourire malveillant de Dawan ne fit que grandir sur son visage :
-Mes amis ! Je crois que vous n’avez plus aucune raison de vous cacher. Montrez à notre mage absolu vos vrais visages, je crois que depuis votre assaut à Darios il ne les a pas oubliés.
Huck fut le premier à se transformer. Ses dents laissèrent place à des crocs, sa peau se couvrit de poils blancs, ses oreilles se rallongèrent…il devint bientôt le cruel loup-garou aux yeux bicolores qu’Elysio avait rencontré. Toute la foule fit de même. Bientôt, tous les habitants ici présents laissèrent place à une multitude de lycanthrope au regard froid et sans pitié.
-Rah ! Que c’est bon d’être libre ! S’exclama Orion qui s’était métamorphosé en un gros loup garou dodu aux poils courts et drus. J’en avais marre de voir cette viande crue pendre devant moi et ne pas pouvoir la dévorer !
-Je suis content pour toi, Orion ! Ricana un lycanthrope trapu aux longs poils emmêlés, le forgeron Gladir.
Soudain, les mots de Lyria dans le dernier rêve d’Elysio retentirent à nouveaux dans son esprit «Ils sont autour de toi en ce moment…méfie-toi de ton entourage. » Elle avait raison. Pendant tout le temps qu’il était à Pierycia, Elysio était entouré de ses pires ennemis. Tous les habitants de Pierycia, hormis Dorwinn et Marlyn qui n’étaient pas présent et évidemment Alyce, Stivan et Dawan, étaient des loups-garous obéissant à leur terrible maitre.
-Vous êtes…tous…bégaya Elysio.
-Et oui ! Ricana Dawan. Maintenant que vous savez tout, je ne peux plus rien vous cacher. Jusqu’à un certain jour, Pierycia était un village où les jeunes gens étaient formés pour être des lycanthropes et servir à notre armée jusqu’à la fin de leurs jours. Et ceci jusqu’au jour où quelqu’un nous a dénoncé. Depuis lors, plus aucune famille n’a déménagé ici. Vous avez toujours voulu savoir pourquoi le village manquait tellement d’enfant ? Voici votre réponse. Stivan est ici car je l’ai rencontré, étendu dans la forêt, amnésique. Et Alyce, ses parents ont été les seuls jusqu’à maintenant qui se sont portés volontaires à déposer leur fille ici.
-Mais tu m’as toujours dit qu’ils n’avaient pas le choix et…commença Alyce prête à repartir en sanglots.
-…Maintenant tu viens d’apprendre la vérité. Accepte la telle qu’elle est. Jusqu’à maintenant, on n’a pas réussi à dénicher le traitre qui a dénoncé notre village, mais j’espère qu’il pourrira chez Anathos jusqu’à la fin des temps !
-C’est toi qui pourrira en enfer, Dawan ! S’égosilla Elysio. J’ai promis à Elkyre et à moi-même que j’allais éliminer le maitre des lycanthropes ! Et je le ferais maintenant ! Tu as toujours dit que je devais suivre mon objectif et ne jamais l’abandonner ! Donc j’accomplirais mon objectif ! La vengeance !
Pendant qu’il parlait, la lueur de son tatouage devenait de plus en plus intense. Les vieux murs de la cabane se mettaient à trembler et de la poussière tombaient du plafond usé. Elysio s’élança sur Dawan, mais celui-ci l’évita en un bond de côté.
-Ne jamais charger sur l’ennemi tête baissée. Railla l’homme. Je t’ai déjà appris ça, apprenti.
-Ne m’appelle pas comme ça !
Elysio allait l’attaquer encore une fois, mais Dawan donna un ordre à ses lycanthropes et ceux-ci s’emparèrent immédiatement du jeune homme.
-Emmenez-le dans un lieu où personne ne le trouveras ! ordonna Dawan.
Pendant que les lycanthropes tiraient Elysio hors du bâtiment celui-ci hurlait des jurons destinés à Dawan. Alyce et Stivan voulurent intervenir, mais d’autres lycanthropes s’emparèrent d’eux. Tandis qu’Elysio hurlait, les murs tremblaient de plus en plus, la cabane allait s’écrouler s’ils restaient plus longtemps ici. Donc toutes les créatures présentes dans le lieu s’évadèrent en courant. Lorsqu’il franchit la porte, Elysio senti un courant d’air derrière son dos. Il entendit un petit bruit d’un métal qui tintait et les lycanthropes qui le tenaient lâchèrent prise. Quand il fut libre, Elysio se retourna et se retrouva face à face avec Elkyre. Le brun fut prêt à dire quelque chose, mais son frère porta son index à ses lèvres pour lui faire signe de se taire.
-Pourquoi vous l’avez lâché, imbéciles ! Hurla Huck en s’adressant aux deux créatures qui tenaient Elysio.
-Mais ce n’est pas de notre faute !
-Ne me mentez pas, je connais parfaitement votre ignorance, sales…
-…Ils ont raison. Tonna la voix calme et ironique d’Elkyre.
Toute la population se retourna vers l’endroit d’où venait cette voix. Discrètement, Elkyre qui s’était caché derrière un des lycanthropes, laissa émerger son visage de sa cachette en s’appuyant sur une des épaules robustes de la bête.
-Je devine que je suis loin d’être la personne que vous désirez voir ici. Dit-il avec une tranquillité qui faisait peur.
-Oh, non ! Pesta le lycanthrope qui servait à Elkyre de cachette. Tout le monde sauf ce blondin !
La créature sortit son épée et l’abattit sur Elkyre, toutefois celui-ci réussit à l’éviter de justesse en bondissant hors de sa planque. Il s’arrêta devant Dawan et pointa son épée argentée sur lui :
-Avant d’acquérir cette arme, tu m’avais dit que je me sers énormément de mon agilité et que j’attends toujours le meilleur moment pour frapper. Aujourd’hui, je m’aperçois que tu avais bel et bien raison sur ce point, mon cher mentor.
Elkyre sentit que des puissante mains s’emparaient de lui et réalisa tout de suite que lui aussi s’était fait capturé.
-Mais quand tu te fixes sur quelque chose, ricana Dawan en croisant les bras sur sa poitrine, tu oublies tout le reste !
Le blond évita de se débattre et fixa sur Dawan un regard où on lisait « Je savais que tu allais nous faire le coup ! ». Ce dernier s’en était aperçu et son expression moqueuse vira en une expression de profond mépris.
-Je reconnais bien cette expression, lança Elkyre, je la vois tous les jours quand tu me regardes. Depuis le début tu n’avais qu’une envie dans ta tête : m’éliminer. Dès que tu as découvert qu’Elysio est le mage absolu, tu t’es aperçu que je ne servais à rien, que je n’étais qu’un parasite. Et cette envie a augmentée quand tu as réalisé que je me méfiais de toi.
Le blond fit une pause, puis repris en élevant un peu plus sa voix :
-Tu me négliges depuis le début, quand tu m’as fait apprenti ça se voyait nettement dans tes yeux que tu le faisais à contrecœur. Pendant les entrainements, il faut être sourd et aveugle pour ne pas remarquer que tu avais de nettes préférences entre tes apprentis. Tu priorises tes préférés et tu laisses tomber les autres. J’en suis un parfait exemple. Si Elysio n’avait pas insisté, tu n’aurais pas hésité à me laisser mourir pendant la première attaque des elfes. Ce n’est pas comme ça qu’un bon mentor résonnerait. D’un pas lent, Dawan se rapprocha d’Elkyre la haine grandissante dans ses yeux dorés. Le blond repris son calme.
-Je n’ai pas eu besoin d’écouter votre conversation pour comprendre que tu manigances quelque chose, continua-t-il l’air plus railleur que jamais, tu es trop prévisible, Dawan.
À ce moment, il ne manquait que quelques centimètres pour que leurs nez se touchent. Dawan montra les dents comme un lycanthrope, tandis que le visage d’Elkyre restait figé sur la même expression. Pour la première fois, Elysio apprécia d’apercevoir leur rivalité. L’homme retira l’épée de son pommeau.
-Elk’ ! Avertit Stivan. Attention !
L’épée était destinée à lui crever l’œil, mais au dernier moment, Elkyre détourna son visage et l’épée lui infligea une blessure qui croisait la cicatrice qu’il possédait déjà à la tempe gauche. Le sang écarlate perlant près de son œil, Elkyre fixa à nouveau Dawan et eu un petit rire.
-Juste ça ? Tu m’as entre les mains, je suis désarmé et inoffensif et tu ne fais que ça ?! Fait ce que tu as toujours rêvé de faire. Élimine le parasite.
-Arrête de le provoquer, Elkyre ! Cria Elysio. Il va te tuer !
-C’est ce qu’on va voir. Défia le jeune homme blond.
Dawan hésitait, cela se voyait à vue d’œil. S’il détestait tant Elkyre, pourquoi hésiterait-il à le tuer? Enfin, il pointa l’épée au niveau de sa poitrine, mais quand la lame fut prête à plonger entre ses cotes, l’homme lâcha l’épée en hurlant de douleur. Une fine dague s’était enfoncée dans le dos de sa main. En profitant que les loups garous étaient absorbés par le spectacle, Alyce avait repris ses armes et jeté l’une d’elles pour sauver Elkyre.
-Alors tu serais capable de le tuer ! Jeta-t-elle. Tu as prouvé que tu n’as vraiment pas de pitié ! Jusqu’à ou tu es tombé, Dawan ?!
-Mais qu’est-ce que vous faites ?! rétorqua Dawan en retirant la dague de sa main et en ignorant le reproche de la jeune fille. Remparez-vous de cette garce !
Pendant un moment, il regarda sa main qui était hors d’état pour reprendre son épée. Il dirigea ses yeux brulant de rage sur Elkyre et ordonna sur un ton ferme :
-Tuez-le.
Promptement, les créatures jetèrent violemment leur prisonnier par terre. Dans la foule, les loups garous se disputaient pour savoir qui allait le tuer. Huck l’emporta car il avait promis de lui donner une mort lente et douloureuse. Le lycanthrope blanc se jeta sur sa victime en immobilisant ses membres. Les babines écumantes, il enfonça ses griffes dans la chair de ses bras. Elkyre perdit son sourire et son visage exprimait une souffrance qui voulait être cachée.
-Allez ! Aboya Huck. Je veux voir de la souffrance sur ton visage !
La créature porta ses doigts griffus sur la poitrine d’Elkyre au niveau de son cœur. Elysio n’avait aucune idée de ce que la créature allait faire à son frère, il sentit l’angoisse monter en lui. D’un mouvement sec, Huck appuya ses doigts contre la poitrine de sa victime, ses griffes s’enfonçaient dans sa tunique. Immédiatement, le visage d’Elkyre se tordit de douleur.
-Ha ! J’ai enfin découvert ton point faible, blondin ! Quel dommage de voir ce si beau visage se déformer !
Ses trois compagnons se débattirent pour courir à son secours, mais les créatures qui les tenaient étaient beaucoup plus solides qu’ils ne le pensaient. Huck appuya plus fortement ses doigts. Cette fois, Elkyre ne put couvrir sa souffrance et la relâcha dans un cri rauque de douleur accompagné par le rire féroce du monstre qui le retenait.
Elysio rejoignit toute ses forces et parvint enfin à s’arracher de l’emprise des lycanthropes. Il courut vers son frère, mais Orion lui barra le passage. La créature serra le poing et l’écrasa contre le sternum du jeune garçon d’une telle force que ce dernier sentit comme si ses cotes s’étaient brisées par le coup. Il fut projeté en arrière et atterri violemment sur le dos.
Sa vision se troublait. Dans sa poitrine, son cœur brûlait, s’enflammait…
La respiration sifflante et haletante, il resta immobile. Il avait beau ouvrir largement ses yeux, tout ce qu’il voyait était des formes sombres qui dansaient autour de lui. Les cris de douleur que poussait son frère faisaient écho dans sa tête, lui martelait l’esprit. Il devait absolument faire cesser ce cri, sauver Elkyre. -Va-t’en, Elysio ! Hurlait à présent le blond. Échappe-toi !
Il ne pouvait pas l’abandonner, pas une nouvelle fois…
Tout à coup, une forte lumière bleutée l’aveugla. Il mit du temps à réaliser que cette lumière naissait de lui-même. Toute douleur le quitta soudainement. Il se remit debout et jeta sur Huck un regard plus rempli de haine que jamais. Les cris d’Elkyre s’affaiblissaient et devenaient des gémissements presque dépourvus de vie, ses yeux s’étaient fermé et sur sa peau aussi livide que celle d’un cadavre perlaient de nombreuses gouttes de sueur.
-C’en est assez. Ricana l’horrible Huck. C’est l’heure du coup de grâce.
Il leva son poing au-dessus de sa tête de loup.
-Elysio, Enfuit-toi…murmura très faiblement Elkyre. Enfuit-toi…
Huck s’abstint d’écraser son poing sur le point faible de sa victime et se retourna lentement vers Elysio. Ses yeux s’écarquillèrent et ses oreilles se couchèrent à l’arrière de son crâne. Tous les lycanthropes firent de même en poussant des exclamations de surprise. Le symbole sur la poitrine d’Elysio brillait plus fortement que jamais, mais à présent, ses yeux brillaient également, d’une lueur aussi intense que celle du tatouage. Elysio ouvrit la bouche et prononça ces mots qui venaient du fond de son cœur :
-Je ne vous laisserais jamais le tuer !
Le jeune mage tendit son bras vers Huck et présenta la paume de sa main. En lui, la chaleur qu’engendrait sa poitrine se rependait dans le bras qui pointait le monstre jusqu’à atteindre sa main. Puis un phénomène unique se produisit. Un éclair bleuté jaillit de sa main et alla frapper Huck en pleine épaule, celui-ci lâcha un hurlement de douleur et de surprise. Dawan ne prêtait pas du tout attention au lycanthrope, à vrai dire, il oubliait complètement son existence et parut émerveillé par ce que faisait Elysio :
-Le pouvoir du mage absolu...Songea-t-il à voix haute.
De leur côté, Alyce et Stivan assistaient eux aussi au spectacle, tant éblouis que Dawan, mais ils ne laissaient pas de côté leur inquiétude pour Elkyre, cela se voyait dans leur regard. Stivan riait et hurlait de joie tandis qu’Alyce ne faisait qu’estomper un petit sourire.
Elysio, lui, restait avec ce visage déterminé qui montrait que le jeune mage voulait avant tout sauver son frère. Il sentait un courant brûlant qui circulait dans son corps au même temps que son sang. Ce courant le brûlait de l’intérieur et cela se faisait voir sur son visage. Il savait qu’il était en train de sauver Elkyre, mais ne discernait presque pas qu’il utilisait de la magie pour ça. De la magie de mage absolu.
Enfin, Huck lâcha prise et fut envoyé contre un arbre où il se heurta la tête et tomba inerte. Elysio sentit ses forces se faire absorber. Il ferma sa main, l’éclair bleu disparut illico et le courant à l’intérieur de lui s’interrompu. Le froid saisit alors le jeune homme, il reprit brusquement sa respiration comme un mort qui revenait à la vie. Sa vision se troubla à nouveau et, impuissant, il se laissa tomber au sol.
Avant de fermer les yeux, il braqua une dernière fois son regard sur celui qui avait été autrefois l’homme en qui il avait le plus confiance et qui s’était à présent avéré être son pire ennemi.
L’imposteur.
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Pipelette invétérée
ElyeMessages : 712 Date d'inscription : 22/06/2009 Age : 29 Localisation : Dans la plus haute tour de mon château, en train de vous observer d'un oeil attentif. Peu rassurant...
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| | | Sujet: Re: Coeur Vengeur (fanfiction d'Elysiounette) Sam 24 Sep - 15:01 | |
| Chapitre 8 L’escapade Alyce et Stivan parvinrent à se libérer de l’emprise des lycanthropes qui étaient trop absorbés par ce que venait de faire Elysio. Décidemment, ces créatures se distrayait très facilement. La première action d’Alyce fut de courir vers Elkyre qui était étendu au sol, couvert de sueur, tandis que Stivan s’approchait d’Elysio. Bizarrement, Dawan n’eut aucune réaction. -Elkyre ! Appela Alyce en le prenant par les épaules. Répond-moi. Le jeune homme entrouvrit les yeux et adressa un clin d’œil à Alyce avant de rabattre sa tête contre le sol. La rouquine compris tout de suite. Elle approcha sa joue de son visage histoire de faire croire à son entourage qu’elle vérifiait s’il respirait. La jeune fille s’aperçut qu’Elkyre faisait en sorte que sa respiration soit imperceptible. Secouée de faux sanglots, elle serra son ami dans ses bras : -Il est mort ! Pauvres sauvages, vous l’avez assassiné ! Stivan qui avait l’air de croire à cette comédie abandonna Elysio et courut vers Alyce et Elkyre. Il empoigna le col du blond : -Non ! Elk’, ne fait pas ça, mon pote ! Je t’interdis de faire ça ! Discrètement, Alyce lui fit le même coup d’œil qu’Elkyre lui avait adressé et après avoir réfléchit, il comprit à son tour. Un sourire cruel sur ses lèvres, Dawan s’approcha du petit groupe en ricanant : -Eh bien ! Il n’était pas si résistant que ça, au final. Cela nous fait un obstacle de moins ! -Sale monstre ! Hurla Alyce en brandissant une de ses dagues. Mais Stivan lui empoigna le bras avant qu’elle puisse transpercer Dawan de son arme. -Elkyre ne voudrait pas ça s’il était encore parmi nous. Fit-il d’une voix inhabituellement calme (pour la première fois, il ne l’avait pas appelé par son surnom) Alyce acquiesça et rangea son arme dans son fourreau. Sans dévier son regard plein de rage de Dawan, elle reprit Elkyre dans ses bras. -Dommage qu’Elysio n’a pas pu le sauver à temps. Continua Dawan l’air un peu plus sérieux. Elysio aura un choc démesuré quand il apprendra le trépas de son frère, lorsqu’il se réveillera à Rymar. -A Rymar ? S’enquit Stivan. Vous allez l’emmener là-bas, dans votre armée ?! -Vous allez le transformer en Lycanthrope ?! Compléta Alyce. -Oui et non. Répondit Dawan en leur tournant le dos. -Attendez ! Appela Alyce. Dawan se retourna et fixa sur la jeune fille ses yeux froids. Celle-ci serrait Elkyre dans ses bras : -Vous pouvez emmener Elysio si vous voulez, mais je vous en supplie, laissez nous partir avec le corps d’Elkyre. Laissez nous l’enterrer comme il se doit ! -Mais t’es folle ou quoi ? Chuchota Stivan. Discrètement, Alyce lui glissa qu’elle avait un plan en tête. Dawan se tint le menton, l’air pensif. Autour de lui, les loups garous se mobilisaient et tous optaient pour que les trois jeunes gens restent pour qu’ils se fassent aussitôt massacrer. Finalement, il prit sa décision : -Très bien, vous pouvez partir. Toutes les créatures qui l’entouraient se mirent à protester, mais Dawan les calma illico : -Ils ne représentent aucun danger pour nous, personne ne se rangera de leur coté et ils ne survivront pas longtemps dans les contrées sauvages de cette région de Larbos. -Je reste ! Annonça Stivan en se levant. Comme il s’y attendait, Alyce le fixa, le regard plein de questions. En guise de réponse, il lui fit un petit sourire pour lui prouver qu’il savait exactement ce qu’il faisait. Avant qu’Alyce ne puisse protester, Dawan acquiesça : -Eh bien soit. Il se tourna vers un lycanthrope de petite taille. Toi, dirige toi vers Rymar et choisi quelques chevaliers pour t’escorter. Annonce à Shan que le maitre des lycanthropes sera de retour parmi les siens. Le concerné ricana, exécuta les ordres de son maitre et s’enfuit en chevauchant un Draval qui broutait proche de la vieille cabane. Le temps qu’il s’en aille, Alyce s’était déjà enfuit en trainant Elkyre. Lorsque les deux amis furent cachés par les arbres, Elkyre se releva péniblement et s’appuyait sur les épaules d’Alyce pour pouvoir marcher convenablement. -Nous devons faire vite avant qu’ils ne fassent quelque chose à Elysio. Dit-il -Tu es très mal en point, Elkyre, tu vas rester chez Marlyn, elle te soignera et au moins elle n’est pas une louve garou. Puis je filerais seule chez Dorwinn pour le passage secret. C’était cela le plan qu’ils avaient organisé. Il y a déjà longtemps, le vieux bibliothécaire leur avait parlé d’un ancien passage secret qui donnait accès à tous les recoins du village. Ils n’étaient pas sur qu’il disait la vérité ou si il s’agissait d’une ancienne légende, mais réel ou non, ce détroit secret était leur seul espoir de délivrer Elysio et Stivan. Alyce et Elkyre traversèrent la forêt et bientôt ils furent arrivés devant l’infirmerie. Marlyn allongea immédiatement Elkyre dans un lit. Alyce fit un bref résumé à l’infirmière de tout ce qui s’était produit et lui parla rapidement du plan qu’ils avaient mis en place. -Je savais que ces brutes cachaient quelque chose. Ronchonna Marlyn en examinant sombrement Elkyre. Si ce village n’était pas celui de mes ancêtres, je me serais déjà enfuit ! -Mais vous pourrez partir avec nous. Proposa Alyce. Ce n’est pas et ça n’a jamais été un lieu sur, ici. -Je le répète, ce village à toujours été l’habitat de mes ancêtres. Je ne les trahirais sous aucun prétexte, sinon je subirais leur vengeance. La rouquine ne rajouta rien. Elle savait très bien que l’infirmière était très superstitieuse et renoncerait de quitter le village de ces ancêtres même si on lui offrait des tonnes de kishus. Elkyre qui se faisait examiner sa plaie à la tempe, ne dit rien lui aussi. -Une lame empoisonnée, c’est bien ce que je me doutais. Fit la vieille infirmière en examinant la pupille gauche du jeune homme. Mon pauvre petit, si on ne fait rien maintenant tu deviendras borgne. Alyce, nettoie sa plaie avec du désinfectant pendant que je lui cherche quelque chose. -Non, Alyce doit mettre en exécution notre plan. Dit calmement Elkyre. Elle doit partir tout de suite, je la rejoindrais… -Non et non ! protesta Marlyn. Avec ce que ton cœur a subit tout à l’heure, il ne peu tolérer aucun effort physique pendant un moment sinon les choses s’empireront. Tu resteras allongé ici jusqu’à ce que tu ailles mieux sinon tu risques la mort ! Concernant Alyce, ça ne lui couteras rien de rester quelques minutes ici, l’armée de Dawan va surement passer le reste de la nuit dans le village, ils pensent qu’il n’y reste aucune résistance. Le temps que Marlyn parlait, Alyce s’était emparé d’un chiffon humide et s’était agenouillée à coté d’Elkyre. Sur son visage, le blond pu lire qu’elle prenait beaucoup de plaisir de s’occuper de lui. -Tu t’en es vraiment bien sortit avec Dawan. Complimenta Elkyre en souriant lorsque Marlyn s’éloigna. Je n’aurais jamais pensé qu’il allait te laisser partir si facilement. Les joues d’Alyce se tintèrent de rose. Doucement elle épongea la plaie imbibée de sang. -A mon avis, il pense déjà que nous avons un plan en tête. Dit la rouquine l’air songeur. Je connais bien Dawan et il n’est pas si bête que ça. -Mais s’il sait qu’on a un plan, pourquoi il nous a laissé nous enfuir ? Alyce haussa les épaules. -Peut être que de son coté il a organisé un plan de contre attaque…aïe ! Continua Elkyre qui du s’arrêter de parler à cause du picotement que le désinfectant produisait. Alyce allait dire quelque chose, mais en apercevant que suite aux picotements, Elkyre s’était tenu à sa main, tout ce qui sortit de sa bouche fut des bégaiements incompréhensibles. Ses joues rougirent encore plus. Marlyn revint les voir avec un pot rempli d’une liqueur orange et une petite fiole dont un liquide transparent s’agitait en son fond. Elle fit boire à Elkyre le liquide orange et versa des gouttes du liquide transparent dans son œil, tel un collyre. -Ce que je t’ai fait boire va améliorer l’état de ton cœur pendant quelques temps. Et cet autre remède bloquera le trajet du poison temporairement aussi. Tu resteras ici le temps que ces remèdes fassent effet puis tu rejoindras Alyce chez Dorwinn. C’est tout ce que je peux faire pour toi. Ma médecine à ses limites. (Elle se tourna vers Alyce) Attention à toi. La jeune fille remercia Marlyn, sortit discrètement du bâtiment et jeta un regard inquiet à Elkyre avant de fermer la porte derrière elle. En regardant de droite à gauche pour s’assurer que personne ne l’observait, elle courut à pas léger vers la bibliothèque dont s’occupait son vieil ami. A mi-chemin, elle entendit le grognement bestial d’un lycanthrope. Aussitôt, elle se cacha derrière un angle de mur en attendant que le grondement s’épanouisse. Alyce s’aperçut que ce monstre n’était pas seul, plusieurs loups garous patrouillaient dans plusieurs coins du village leurs petits yeux perçant ne ratant aucun détail. « Stivan… » Songea-t-elle en fronçant les sourcils. Selon Alyce, Stivan avait essayé de convaincre Dawan et ses lycanthropes à rester un peu plus dans le village afin que leur plan tourne à la réussite. Néanmoins, Stivan qui n’était pas vraiment un as avec les paroles aurait surement fait Dawan se méfier et organiser des patrouilles pour inspecter les lieux. L’horrible créature acheva son inspection et se dirigea vers un autre endroit. Alyce en profita et reprit son chemin l’œil attentif à tous les coins et recoins du village. Mais son esprit fut tourmenté par une préoccupation : l’attention des loups garous qui rodaient dans les rues allait surement se tourner vers l’infirmerie qui était le seul bâtiment illuminé. Elle avait très peur pour Marlyn et surtout pour Elkyre qui aurait des difficultés à s’échapper à cause de ses blessures. -Mais qu’est-ce que tu fais là ! Grogna une voix derrière Alyce. Le cœur battant, elle se retourna lentement en s’imaginant déjà se retrouver nez à nez avec l’un des lycanthropes, mais le reste des paroles la soulagèrent aussitôt : -Je t’avais bien dit d’inspecter au sud est du village ! Tu es sourd ou pas ? Il s’adressait à son camarade étourdit. Aussitôt une dispute entre eux éclata et Alyce en profita pour s’enfuir sans faire de bruit avant qu’ils ne la voient. Cette fois, elle prit la précaution de passer derrière les maisons en se recroquevillant afin de passer inaperçue des patrouilles. Elle passa derrière la forge qu’occupait Gladir, la boucherie d’Orion qui dégageait toujours l’odeur putride de la viande crue et sa propre maison qu’elle partageait jusqu’à lors avec Stivan. La rouquine s’arrêta pendant un moment. Elle avait passé beaucoup de bons moments sous le toit de cette vieille maison et ce moment là était la dernière occasion de la voir. Alyce était sûre que c’était la dernière fois qu’elle mettait un pied dans le village, mais bien qu’elle ait passé la majorité de sa vie dans ces lieux, la jeune fille ne ressentait aucune tristesse et aucune nostalgie. Serait-ce à cause de la véritable identité des habitants ? Serait-ce à cause du pourquoi ses parents l’avaient laissé ici ? D’après les paroles de Dawan, ses parents l’auraient livré au village pour qu’elle devienne une louve garou en grandissant. Mais elle n’y croyait pas du tout, dotée d’une mémoire incomparable, elle se rappelait de la sincérité dans les yeux de ses parents lorsqu’ils l’avaient laissé, très petite, à Pierycia. Ils lui affirmaient qu’ils n’avaient pas le choix, que c’était la seule chance pour qu’elle continue à vivre et heureuse. Décidée à continuer, elle serra les poings et se faufila longeant les murs en pierre des maisons. Elle passa derrière le bâtiment aux deux étages qui abritait autrefois Elysio, Elkyre et Dawan. Dawan…Ses pensées commencèrent à se tourner vers lui, mais elle préféra les détourner. Ce n’était pas le moment de céder à la rage. Des pas lourds retentirent de l’autre coté de la grande maison. Une autre créature s’approchait. -Grr…Sud est, sud est, je ne suis pas très fort en direction, moi ! Grommelait-il à lui-même. Tout d’un coup, il leva la tête et son museau huma l’air. -Ça sent l’humain ! Sur ce, Alyce se plaqua le plus qu’elle pouvait sur la paroi rocheuse du mur tendit que les pas du monstre se rapprochaient d’elle, guidés par son flair. Brusquement, un bras la saisit par la taille. Elle voulut crier mais une main lui plaqua la bouche. -C’est moi. Murmura à son oreille une voix familière. Lentement le bras et la main la lâcha. Elle put enfin se retourner et se trouva face à une figure encapuchonnée qui ne laissait voir que deux yeux bleus qui paraissaient briller dans l’obscurité comme ceux des félins. -Elkyre ? Chuchota-t-elle le plus bas possible. Mais qu’est-ce que tu fais là ? Marlyn t’a pourtant dit… Le jeune homme posa un doigt sur les lèvres de la rouquine l’obligeant à se taire et fit un signe de tête vers l’endroit ou se dirigeait le lycanthrope. Alyce avait complètement oublié la présence de la créature tant qu’elle était surprise qu’Elkyre soit parvenu jusqu’à elle. Ce dernier s’empara d’un petit morceau de roche qui s’était échappé du mur et, en prenant de l’élan, la jeta le plus loin qu’il put. Illico, le lycanthrope hurla : -Ils partent par la ! Les deux humains partent par là ! Allons les rattraper ! Et tous les monstres qui patrouillaient non loin s’élancèrent vers l’endroit où la pierre d’Elkyre était atterrie. -Décidément, ils savent qu’on est dans les parages. Dit Elkyre, sa voix tranquille était étouffée par l’étoffe qui cachait le bas de son visage. Mais peu importe, on va être tranquille le temps d’arriver à la bibliothèque. -Mais Elkyre, Marlyn t’avait dit de rester dans l’infirmerie en attendant que le remède fasse effet. -Et il a fait effet, je ne sens presque plus rien. -Ce n’est pas un peu bizarre que ça le fasse si vite ? Comme pour changer de sujet, Elkyre pencha son visage occulté vers un tas d’étoffe pliée qu’il tenait dans les bras. Il le tendit à Alyce. -Tiens, met ça. Alyce s’en empara et le déplia. Il s’agissait d’une longue cape terminée par un capuchon semblable à celui que portait Elkyre. -Tes cheveux sont comme une flamme au milieu de la nuit. Fit-il. Peut-importe ou tu vas, n’importe qui peut les voir même de très loin. Ça ne m’étonne pas que ce lycanthrope t’a repéré. Sans reprendre le sujet sur les blessures d’Elkyre, Alyce enfila rapidement le capuchon que lui avait offert son ami. -Ce n’est qu’une question de temps avant que les lycanthropes s’aperçoivent qu’ils ont été bernés. Avertit-elle. Il faut qu’on parte d’ici tout de suite. Aussitôt, ils continuèrent ensemble leur route. Bientôt ils se trouvèrent face au grand bâtiment aux pierres blanches qui scintillaient à la lueur des lunes. La bibliothèque. Ils ouvrirent la porte qui, à son habitude, n’était jamais verrouillée et s’enfoncèrent dans la pénombre du couloir qu’elle gardait. Elkyre retira son capuchon, Alyce l’imita. Elle ne put pas voir le visage du jeune homme, beau à ses yeux, émerger de sa cape à cause de la pénombre, ce qui fut dommage pour elle. Seul l’éclat de ses yeux perçait les ténèbres. Dans la pièce régnait un silence absolu. Non pas le silence chaleureux et tranquille d’habitude, mais un silence froid et funèbre, le même que l’on trouve dans les cimetières. Intrigués par cette ambiance mystérieuse, les deux amis montèrent les escaliers qui menaient aux livres et ouvrirent la porte qui laissa pénétrer des rayons de lune. Elkyre, qui était entré le premier sentit son sang se figer dans ses veines et derrière lui, il put entendre Alyce réprimer un cri. Dorwinn était étendu par terre apparemment seulement évanouit car il respirait toujours, mais son visage parsemé de rides était plus livide que jamais. Un matelas avec un oreiller et un drap était posé sur son bureau sombre, ce qui était vraiment étrange car ce n’était pas là où il avait l’habitude de dormir. Quelques bougies l’encerclaient. Elkyre accouru vers lui suivit de près par Alyce et tout deux le soulevèrent jusqu’au lit improvisé. -Merci beaucoup. Murmura Dorwinn dont les yeux argentés s’entrouvraient. J’ai mit du temps à amener le matelas jusqu’ici et je me suis écroulé avant de m’allonger dessus. -Tu as besoin de soin, Dorwinn. S’inquiétait Alyce. Tu es pale comme un linge. -Non, Alyce. C’est la nature qui l’a voulu ainsi. Affirma tranquillement Dorwinn en se recouvrant de son drap. J’ai vécu mon temps et la médecine n’arrivera à rien changer. Elkyre compris tout de suite ou le vieillard voulait en venir. Les larmes montèrent, mais demeurèrent dans ses yeux. Le vieil homme n’avait pas l’air d’un mourant. Son visage était blême mais était tout à fait tranquille, on croirait qu’il n’avait attrapé qu’une petite grippe. -Je vous ai déjà parlé de cela plus de mille fois, continua Dorwinn, tout ce qu’Alysia comporte nait, se développe, puis s’éteint. Et ceci depuis sa création. Cette règle s’applique à toute créature vivante, même à nous les hommes. Elkyre…tu es blessé… -Tu ne peux pas nous quitter ici et maintenant. Répliqua Elkyre. Lis dans nos pensées, nous avons besoin de toi. Elysio…Stivan… -Je le sais très bien, Elkyre. Je le sais très bien. Vous voulez utiliser les galeries souterraines que j’ai creusées moi-même il y a voilà longtemps… -Vous-même ?! S’exclamèrent Elkyre et Alyce d’une seule voix. -Avec l’aide d’amis qui sont tous morts à présent. De courageux voyageurs qui s’étaient installés ici pour se reposer. Bientôt je me joindrais à eux. Quand j’ai déménagé ici après avoir quitté Darios, grâce a mon pouvoir je n’ai pas mis beaucoup de temps pour savoir que ce village était infesté de lycanthropes. Donc, pour mieux connaitre leurs plans, nous avons creusé des galeries souterraines pour les espionner en échappant au flair de ces créatures et se déplacer librement dans le village sans être vus. Jusqu’à lors, tout se déroulait bien… -Et que c’est-il passé ? S’enquit Alyce très absorbée par l’histoire. Qu’est-il arrivé à tes amis ? -Une nuit, mes amis étaient descendus dans le passage secret et c’était moi qui étais chargé de monter la garde près de l’entrée qui est ici, dans ce bâtiment. Les minutes s’écoulaient, puis les heures. L’aube se pointait déjà lorsque je suis descendu pour voir ce qui se passait. Je me suis retrouvé face à leurs cadavres sanglants. Dawan avait surement découvert qu’ils l’espionnaient et les ont tous fait massacré. -Mais il a bouché les sorties des tunnels, non ? Demanda Elkyre. -Je n’en ai aucune idée. Je sais seulement que le passage qui débouchait hors du village était ouvert. Après avoir enterré mes amis quelque part dans la galerie, je me suis élancé hors du village et j’ai averti à tout le monde la vérité sur Pierycia. -Donc c’était toi…Marmonna Elkyre. C’était toi qui avais dénoncé Dawan… -Et les faucons d’argent n’on rien fait ?! S’indigna Alyce -Je vois des centaines de questions défiler dans vos esprits à tout les deux. Dit le vieillard en esquissant un sourire. Oui, les faucons d’argents ne sont pas intervenus car personne ne m’a cru. Quand on est enfant, aucun adulte ne nous prend au sérieux et cela se reproduit quand on attend un âge avancé comme le mien. Plus personne n’a déménagé ici car toute la population croyait que le village était non pas peuplé de lycanthropes, mais rempli de fous comme moi. -Je savais qu’il n’y a pas que des vertus sous leurs armures. Grommela Elkyre -Oui, mais je suis sur que si vous devenez tout les deux les dirigeants des faucons d’argent, les choses changeront. -Faucon d’argent ? Jamais de la vie ! S’exclama Alyce. J’ai toujours eu des compétences avec la médecine et j’avais pensé d’hériter l’infirmerie de Marlyn quand celle-ci ne serait plus. -En ce qui me concerne, j’ai toujours voulu hériter de ta bibliothèque, Dorwinn. Mais maintenant que nous devons quitter le village…(le visage d’Elkyre s’éclaira soudain) Je sais ! Nous allons transporter les livres les plus importants de ta bibliothèque ! Tout le savoir qu’elle comporte ne peut pas disparaitre à tout jamais. Nous allons les transporter autre part et je vais les garder dans une nouvelle bibliothèque. Sous leurs regards étonnés, Dorwinn éclata de rire, mais d’un rire court car il fut interrompu par une longue toux. -Alyce l’infirmière et Elkyre le bibliothécaire…Ricana-t-il en reprenant son souffle. Vous êtes encore jeunes pour prendre des décisions à ce sujet, mais je vous avertis tout les deux : vos compétences ne correspondent pas à ce que vous désirez faire. Dawan peut s’avérer ne pas être de notre coté, mais il vous a appris les techniques uniques du combat. Vous devez en faire bon usage car ce n’est pas tout le monde qui a eu la chance de savoir se battre comme vous. Mais ce n’est pas uniquement les compétences que Dawan vous a transmis qui feront de vous des bons guerriers. Vous avez un don, niché au fond de vous. -Oui, nous avons un cœur brave et valeureux, c’est ça ? devina Elkyre. -Ce n’est pas ça que j’allais dire, mais c’est vrai aussi. Vous avez un don comme le mien qui est de lire dans les pensées, comme celui de ta mère, Elkyre, qui était d’arrêter des chutes d’objets. Tout deux, vous avez du sang de mage dans les veines. Dorwinn avait tout à fait raison. Elkyre se mit à comprendre pourquoi il avait cette sensation au fond de lui quand quelqu’un était en danger, même quand cette personne est loin de lui. Il se remémora de l’attaque des elfes où il avait ressentit le danger et était accouru sauver Elysio. Cette étrange sensation l’avait aussi réveillé au milieu de la nuit où Dawan avait révélé sa vraie identité. Son pouvoir devrait être de ressentir le danger, même s’il est lointain. Le don d’Alyce avait toujours été celui de la mémoire. Elle était capable de décrire sa vie quand elle était bébé sans oublier de détail et réciter un texte qu’elle avait lu qu’une fois...des années auparavant. -C’est vrai que je descends de mages. Dit-elle. Mais je ne vois pas en quoi mon excellente mémoire pourrait faire de moi une guerrière d’élite. - Chaque chose en son temps. Chaque chose en son temps… Dorwinn tourna lentement son visage sur Elkyre qui jetait des regards amers sur les nombreux livres qui longeaient la bibliothèque. L’idée que tous ces livres sombrent dans l’oubli abattait le jeune homme. -Savez-vous pourquoi j’ai longtemps gardé cette bibliothèque ? demanda tranquillement le vieillard. C’est parce que j’ai toujours cru que des jeunes gens, les futurs sauveurs de ce village allaient un jour se déplacer ici. Moi, je leur transmettrai tout mon savoir grâce aux livres de cette bibliothèque, tous écrit par des gens bienveillants et sage d’esprit. Et j’ai eu raison. Maintenant brûlez cette bibliothèque et mon corps brulera au même temps que mes livres. Elkyre se retourna brusquement vers Dorwinn, choqué par ses paroles et Alyce resta bouche bée. Ils allaient protester mais le bibliothécaire leur expliqua : -Le maitre a formé ses élèves, ces livres ne sont plus d’aucune utilité, ni le vieillard que je suis devenu. Faite ce que je dis. C’est le dernier souhait d’un mourant. Les lycanthropes verront le feu, oui, mais il ne vous retrouvera pas car vous serrez dans les sous-sols. Les yeux gris de Dorwinn se dirigèrent vers la fenêtre ouverte qui donnait sur le ciel étoilé. Il sourit légèrement : -Les étoiles brillent beaucoup ce soir, je crois qu’elles sentent qu’elles vont accueillir un nouveau venu parmi elles. Ici, rien ne disparait, tout se transforme c’est grâce à cela que vais vous suivre, mais sous une autre forme. Vous avez déjà lu quelque chose sur la vie des girawas ? Je crois qu’il est temps que vous le fassiez… Soudainement, le sourire de Dorwinn s’effaça ne laissant aucune expression sur son visage. Sa tête retomba sur le coté le regard toujours rivés sur les étoiles. -Dorwinn ? Appela Elkyre. Dorwinn ?! Ses appels étaient vains et il s’en aperçu aussitôt. Son vieil ami ne lui répondra plus. Cédant au chagrin, Alyce éclata en sanglots en appuyant son visage sur l’épaule d’Elkyre. Ce dernier sentait des larmes dans ses yeux, mais savait parfaitement maitriser son émotion. Contrairement à ce que tout le monde pense, il sentait en lui le même chagrin qu’Alyce, un chagrin intense qui pouvait naitre qu’avec la perte d’un être cher. En murmurant des paroles d’adieu, il se pencha sur Dorwinn et lui ferma les yeux d’un doux mouvement de main. Ils restèrent longuement immobiles, le regard figé sur le corps de leur ami. Les yeux fermés, le visage paisible, il semblait tout simplement endormi. Quand Alyce eut cessé de pleurer et leva la tête de l’épaule d’Elkyre, le jeune homme jeta un dernier et nostalgique regard sur Dorwinn et se dirigea vers les livres de la bibliothèque. Alyce resta près de Dorwinn et d’un geste lent elle couvrit son visage ridé avec son drap. -« La vie des girawas »…bredouilla-t-elle. Pourquoi il voudrait qu’on s’intéresse aux girawas ? En quoi savoir ce que les girawas mangent le matin va nous sauver la vie ? Dorwinn était quand même un peu fou dans ses derniers moments. -Ne dit pas ça ! S’exclama Elkyre qui déambulait dans la section « Vie et nature ». Dorwinn est tout sauf fou. Au contraire, c’est l’homme le plus sage que je n’ai jamais rencontré et tu en es témoin. Il s’arrêta devant l’endroit où était rangé le fameux livre des girawas. -Tu prends des conclusions trop vite, ma chère Alyce. Toutes les paroles de Dorwinn ont un sens. Il retira le livre, mais au lieu de l’ouvrir, il le posa par terre et s’intéressa plus au vide que l’ouvrage avait laissé dans l’étagère. -Il savait que ce livre était le moins lu de la bibliothèque…Viens voir, Alyce. La jeune fille s’approcha d’Elkyre et observa le trou à son tour. Un autre livre était rangé derrière celui que le blond avait retiré, mais il n’était pas recouvert par une couverture en cuir comme les autres livres, ses pages étaient attachées par des ficelles. Alyce le retira, il était comme enfoncé dans le mur. A peine l’eut-elle ouvert qu’il y eu un petit cliquetis puis un bruit semblable à des engrainages rouillés qui ne s’était pas mis en action depuis des années. Les livres se mirent à trembler. Lentement, l’étagère s’enfonça dans le sol jusqu’à laisser devant eux de grands escaliers qui descendait dans les sous-sols. -Un mécanisme s’actionne quand on retire le livre ? S’impressionna Elkyre. Dorwinn, tu es un géni. Il devait y avoir un petit interrupteur dans le trou et lorsque le livre l’effleure… -Elkyre…grommela Alyce afin d’arrêter son discours technique. Comme tu dis, toutes les paroles de Dorwinn ont un sens…Même quand il disait qu’il faut brûler…la bibliothèque ? Le visage d’Elkyre s’assombrit. A contrecœur, il s’empara d’une des bougies posées près du lit de Dorwinn : -Oui…Donc faisons rapidement ce qui doit être fait. Le jeune homme pressa la flamme contre les pages du premier livre qui se présenta à ses yeux et aussitôt les flammes commencèrent à le ronger, s’agrandir, engouffrer les livres à ses cotés. Pas du tout décidés à voir leur bibliothèque préféré prendre feu en même temps que leur vieil ami, ils s’élancèrent dans le grand escalier qui menait au passage secret. |
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Pipelette invétérée
ElyeMessages : 712 Date d'inscription : 22/06/2009 Age : 29 Localisation : Dans la plus haute tour de mon château, en train de vous observer d'un oeil attentif. Peu rassurant...
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| | | Sujet: Re: Coeur Vengeur (fanfiction d'Elysiounette) Mer 19 Oct - 1:27 | |
| Une fois que la dernière marche fut enjambée, l’entrée se referma seule ce qui normalement devrait les plonger dans le noir mais Elkyre avait gardé la bougie avec laquelle il avait mis le feu à la bibliothèque. La flamme éclairait un long tunnel étroit et terreux dont le fond était entièrement caché par la pénombre. On se croirait dans l’intestin d’un énorme animal. Il n’y avait aucun bruit à part un courant d’air sifflant qui s’engouffrait à l’intérieur du tunnel et le crépitement des flammes au dessus de leur têtes qui indiquaient que la bibliothèque était bel et bien en train de brûler.
Lorsqu’ils commencèrent à marcher, Elkyre tendis à Alyce une bougie qu’il alluma à l’aide de la sienne.
-Tiens. Je te fais un deuxième cadeau.
-Mais je n’en ai pas besoin, Elkyre. Une seule peu servir nous deux.
-Voyons, Alyce, un cadeau ça ne se refuse pas et… (De sa chandelle, il éclaira son visage d’une manière sinistre)…si jamais tu finis par te retrouver seule, tu auras au moins de quoi t’éclairer.
La chandelle à la main, Alyce ouvrit le livre qu’elle avait entre les mains et le feuilleta rapidement. Curieux, Elkyre s’approcha et jeta un coup d’œil aux pages.
-Ce n’est pas un livre. Dit Alyce. C’est un carnet, un carnet de notes.
-Et c’est l’écriture de Dorwinn. Rajouta Elkyre. Je la reconnaîtrais entre des millions. Mais qu’est ce que c’est que ça ?
Il venait d’apercevoir, derrière la couverture du livre, du velours qui enveloppait soigneusement un objet quelconque. Elkyre le pris et retira l’objet qu’il contenait. Il s’agissait d’un monocle en très bon état qui ressemblait plus à des lunettes cassées en deux qu’à quoi que ce soit d’autre.
Après avoir examiné l’objet pendant quelques temps, Elkyre le rangea dans une de ses poches et tourna son regard vers le carnet. Son cœur manqua un coup et se mit à battre à se rompre : il était là, collée dans le carnet, le parchemin qui contenait la prophétie de Nouvelle-Lune ! Instinctivement il arracha le carnet des mains d’Alyce et le referma d’un coup sec.
-Ne lis pas ça ! Brailla-t-il d’une voix sauvage
Il s’aperçu tout de suite qu’Alyce était resté pétrifiée, son regard émeraude rempli d’effroi fixé sur lui. De nature très calme, c’était vraiment inhabituel de le voir hurler ainsi. Au même moment, Elkyre sentit une douleur aigue dans sa poitrine, comme si une main invisible serrait son cœur de toutes ses forces. En poussant un gémissement de douleur, il laissa tomber le carnet et sa bougie par terre et tomba à genou en se tenant la poitrine. Très inquiète Alyce s’accroupi à coté de lui en lui posant plein de questions sur ce qu’il sentait.
-C’est à cause de ce que m’a fait Huck ! Gémi Elkyre entre ses dents. Marlyn m’avait dit de faire attention à ce que mon cœur ne batte pas trop fort, sinon les conséquences seront mauvaises.
-Mais elle t’a donné un médicament…
-…temporaire. Les effets sont surement en train de repartir.
La douleur s’atténua enfin, les muscles de son visage crispés de douleur se détendirent. Sa voix reprit sa tranquillité habituelle :
-Mais ça va aller…Continuons, Elysio et Stivan ne vont pas attendre toute la nuit.
Inquiète pour sa santé, Alyce avait laissé de coté la réaction d’Elkyre quand elle avait ouvert le carnet. Le livre était jeté par terre ouvert à une page qui l’intéressa tout de suite. Elle s’en empara et empressa le pas pour rejoindre Elkyre.
-Regarde ce que j’ai trouvé ! C’est une carte et c’est surement celle que Dorwinn et ses amis ont utilisé pour se repérer dans ces galeries souterraines.
Un vieux parchemin très usé était attaché au carnet. A l’encre était dessinée une carte très détaillée qui représentait de forme précise les longs tunnels et où ils débouchaient. Elkyre et Alyce les reconnurent tous : le terrain d’entrainement, les écuries des dravaux, la maison de Dawan et plein d’autres lieux, même la vieille maison abandonnée où ils étaient il y avait quelques minutes.
-Oui, en effet, c’est bien elle. Acquiesça Elkyre. Mais si tu étais à la place de Dawan, où cacherais-tu Elysio et Stivan ?
-J’aurais pensé à la vieille maison, la plupart des habitants normaux du village ignorent son existence. Mais Dawan sait très bien qu’on ne fait pas parti de ces gens et en plus, il nous a relâché dans la nature, il devait se méfier qu’on recherche là bas. Donc oublie.
Elkyre scruta longuement la carte, l’air pensif. Tout à coup ses yeux s’arrêtèrent sur un point, il eut un sourire futé :
-Dawan sait qu’on connait la vieille maison, mais il ignore qu’on connait ce qu’il y a en dessous de la vieille maison.
-Mais il devrait être au courant des passages secrets de Dorwinn. Sinon comment il aurait tué ses amis ? Tout en se posant des questions, ils continuèrent à avancer sans savoir vraiment où ils allaient arriver. Ils se retrouvèrent bientôt dans un cul-de-sac. Alyce pesta :
-Eh oui ! Cet idiot de Dawan et cette bande de sac à puces ont rebouché tout les tunnels ! Et qu’est ce qu’on fait maintenant ? On les creuse avec nos ongles ?
En signe de réponse, Elkyre montra la carte à Alyce et pointa du doigt des petits symboles de monocle dessinés près de plusieurs entrées de tunnels.
-Oui et alors ?!
Le blond pris le monocle dans sa poche et l’ajusta devant son œil. Tout à coup, il vit un étrange symbole de flèche gravé sur un des murs avec une encre fluorescente. Il s’approcha de ce que pointait la flèche et, en hésitant un peu, posa sa main dessus. Elkyre recula quand le mur craqua et s’ouvrit devant eux sur une autre galerie.
-Incroyable ! S’exclamèrent-ils en chœur.
Le jeune homme s’approcha du tunnel et se retourna vers Alyce, une lueur espiègle dans le regard :
-Tu vois que s’énerver ça ne sert à rien, ma chère Alyce ? Il suffit d’utiliser ça (il pointa son crâne)
Alyce brulait d’envie de riposter et de parler de la crise de nerf qu’il avait piqué quelques secondes avant, mais elle ne voulait pas continuer à aborder ce sujet. Elle serra les dents et vint rejoindre Elkyre qui ricanait ce petit « hihihi » qui donnait une sacrée envie de lui coller une gifle. Le blond s’interrompit soudainement. Ils se retrouvèrent devant une série de tas de pierres alignés surmontés pas des sortes de pancartes. Alyce approcha sa chandelle de l’une d’elle et lu un nom gravé dessus.
-Ce sont les tombes des amis de Dorwinn. Annonça-t-elle sombrement. Dorwinn avait dit qu’il les avait enterrés dans les galeries, alors les voici.
Têtes baissées, les deux amis firent un silence en leur hommage, puis Elkyre pris la parole :
-C’est dans cette même galerie qu’ils ont été tués (il montra à Alyce une tête de mort dessinée sur la carte à coté de l’endroit où ils étaient) et d’après la carte, elle débouche dans la corniche près du tunnel d’arbres où on fait nos courses de dravaux. Je crois que c’était l’ancien point de réunion de Dawan et son armée. Les amis de Dorwinn ont cherché à les espionner avant que ces monstres ne leur enlèvent la vie.
-Donc une chose est sure : ce n’est pas ici. Je ne vois pas comment emprisonner deux personnes dans un endroit sans bâtiment.
-Tu as raison, revenons sur nos pas. Depuis qu’on est entré dans ces galeries, j’ai le pressentiment qu’il y a quelque chose de dangereux par ici et je le ressens beaucoup plus nettement ici. C’est surement la présence des lycanthropes au dessus de nous qui me fait cet effet…
Ils rebroussèrent chemin et retournèrent à ce qu’ils pensaient être un cul-de-sac.
-Elkyre ? Tu vois encore ce que tu as vu sur le mur de tout à l’heure ?
-Oui, je les vois partout sur les murs. Je crois qu’on se trouve dans le point ou se rencontrent tous les tunnels. Intéressant…
-Donc Dawan n’a pas rebouché tout les tunnels, à vrai dire, il ne savait pas du tout leur existante.
-Grace à ce système du monocle, il n’a vu qu’un seul tunnel. Sacré Dorwinn !
-Non…ça ne peut pas être possible. Dawan n’est pas si bête, il est même très malin. Quelqu’un comme lui ne tomberait jamais dans ce piège.
Elkyre eut un sourire de « Tu es folle ou quoi ? ».
-Arrête de faire l’avocate de Dawan, ma chère Alyce. La preuve est bien devant toi : Dawan est tombé dans le piège qu’à conçut Dorwinn. Il a tué ses amis, certes, mais n’a pas retrouvé les autres tunnels.
A ces mots, un long grondement provenant du tunnel aux tombes se fit entendre.
-Qu…qu’est ce que c’était ? Bégaya nerveusement Alyce.
Puis tous les murs terreux au tour d’eux se mirent à trembler, des résidus de terre se mirent à tomber du plafond. Un lourd bruit de pas ce rapprochait de plus en plus d’eux.
-Dieux du ciel. Fit Elkyre avec un timbre d’appréhension dans sa voix calme.
-Qu’est ce qu’on attend ! Essayons de refermer la porte ! C’est surement les lycanthropes qui nous ont retrouvé je ne sais pas comment ! Ils ne doivent pas nous retrouver !
Ils foncèrent sur l’entrée et essayèrent tout : appuyer à nouveau leur main sur le mur, le pousser, sans succès. Les pas se rapprochaient et étaient maintenant très près. Il était trop tard. Elkyre et Alyce dégainèrent leurs armes en pensant avoir affaire à une patrouille de lycanthropes enragés mais ce qu’ils retrouvèrent face à eux défiait leur imagination. C’était une horrible créature dotée d’un très long corps d’où émergeaient six pattes griffues rapprochées de celles des taupes. Son énorme tête plate contenait deux petits yeux blancs laiteux et une gueule béante armée de centaines de dents acérées. Deux affreuses mandibules d’insectes se déployèrent de chaque cotés de sa gueule, elle était prête à attaquer.
-Elkyre, ne te bat pas contre ce monstre ! Ton cœur…
-…Je le sais ! Attire son attention pendant que j’ouvre cette porte.
La bête projeta sa tête en avant pour happer Alyce, mais celle-ci fit un bond de coter pour l’éviter et l’examina de haut en bas :
-Long corps, tête plate, mandibules…c’est un sagys ! Elkyre, toi et moi nous avons lu quelque chose sur cette espèce ! Tu sais très bien comment il faut procéder en sa présence !
-Euh…à vrai dire je ne sais plus ! En matière de mémoire c’est toi qui excelle et c’est toi la spécialiste des animaux !
-Non mais vraiment ! Ça t’apprendra à ne plus dormir pendant qu’on lit des livres sur les animaux ! Grommela Alyce en évitant un nouveau coup du sagys dont la mâchoire écumait. Essaye de ne pas faire trop de bruit, un sagys est aveugle comme une taupe et se guide avec son ouïe et son odorat ! Et surtout, ne le laisse pas toucher à ton sang, il peut prendre ton apparence et ça empirera la situation !
-Compris !
Instantanément, le jeune homme couru vers l’un des symboles qu’il voyait grâce à son monocle, celui qui ouvrait le tunnel qui menait à la maison abandonnée. Il ouvrit le carnet de Dorwinn et le feuilleta hâtivement à la recherche d’un moyen pour refermer une porte. En effet, une fois dans la galerie, il devait trouver un moyen de clore le passage afin que le sagys reste prisonnier. Tout en tournant les pages, il faisait très attention de ne pas tomber sur la prophétie de Nouvelle-Lune.
En faisant rageusement claquer ses mandibules d’insecte, le sagys porta un nouvel assaut à Alyce qui riposta d’un coup de la seule dague qui lui restait. Le monstre recula sa repoussante tête et essaya de griffer Alyce avec une de ses pattes de taupe, mais le mouvement était tellement lent que la jeune fille eut le temps de planter son arme dans la chair nue.
« Pfff…Avec cette lenteur, cette bête est vraiment sans défense quand elle ne prend pas la forme de quelqu’un d’autre ! » Songea-t-elle le sourire aux lèvres.
La bête en question poussa un long cri de douleur et abattit sa grosse tête plate sur Alyce. La rouquine se heurta contre la paroi du tunnel, se releva d’un bond et refit face au sagys qui grondait de rage, les mâchoires dégoulinantes de bave. -Tu en es presque Elkyre ?! Cria Alyce afin de couvrir les grognements du monstre.
Mais le blond ne répondit rien. S’il disait quoi que ce soit, le sagys allait l’entendre et courir vers lui. Il venait de trouver la page qu’il voulait mais au moment où il allait commencer à la lire, une longue queue de sagys s’abattit sur le carnet. Arrachée du livre, la page resta attachée sur un des pics du bout de sa queue. Elkyre essaya de la rattraper mais, contrairement au reste de son corps, la queue du monstre se mouvementait très rapidement.
Le sagys poussa un cri strident qui fit trembler le tunnel et fouetta Alyce de sa queue. Celle-ci l’évita en lui sautant par-dessus. La bête tourna le dos à Alyce et l’attaqua avec des coups de queue. A l’aide de sa dague, la jeune fille essayait de reprendre la page qui y était collée, mais le sagys lui asséna un coup qui la propulsa en l’air. Elle atterri sur le cou de la créature, tout proche de son hideuse tête. Folle de rage, le sagys agita son long corps afin de faire Alyce lâcher prise, cela faisait des affreux dégâts car il heurtait le mur le faisant trembler.
-Sortons vite d’ici ! Hurla Elkyre. Le tunnel va s’écrouler ! Viens Alyce !
Le sagys qui était jusqu’à présent face à Elkyre sans le voir, dressa une oreille et se mit à grogner en fixant sur le blond ses petits yeux aveugles. Sa queue se raidit pendant quelques secondes puis se remis à s’agiter dans tout les sens, mais ces petites secondes permirent à Alyce de jeter un coup d’œil à la page. Maintenant, il était temps qu’elle se fie à son don qui était sa mémoire. Avant que le monstre ne fasse quoi que ce soit à Elkyre, la jeune fille le rejoint à toute allure et les deux s’engouffrèrent dans le tunnel que le garçon venait d’ouvrir. Le sagys creusa le sol d’une de ses pattes : il allait charger ! Alyce s’exécuta aussitôt en se remémorant de ce qu’elle venait de lire. Elle marcha sur une dalle en terre qu’elle n’avait pas aperçut jusqu’à maintenant et en plein dans le moment où la bête allait les franchir, la porte se referma. Un bruit sourd retentit dans tout le tunnel, la bête venait de se cogner contre la porte close.
-Bravo, Alyce ! Ta mémoire est très utile. Je ne serais jamais capable de lire et retenir quoi que ce soit en si peu de temps.
Néanmoins, ce moment de réjouissance ne dura que très peu de temps. L’impact du sagys contre le mur eut ses conséquences : des failles s’ouvrirent dans le plafond. Le tunnel allait s’effondrer ! Alyce s’enfuit le plus vite possible en soutenant Elkyre qui aurait du mal à courir sans une crise cardiaque.
-Ce n’est pas Dawan et ses lycanthropes qui ont tué les amis de Dorwinn. Souffla Elkyre. C’est cette créature ! Elle s’est fait une tanière dans ces galeries.
-Tu as raison, les sagys adorent les sous-sols ! Haleta Alyce. Donc tu ne peux pas nier que j’avais raison : Dawan n’est pas tombé dans le piège de Dorwinn !
-Si c’est cette créature qui a tué les amis de Dorwinn, Dawan ne connait pas du tout l’existence de ces passages secrets. Il a été espionné pendant tout ce temps sans s’en apercevoir ! Donc c’est moi qui a raison : personne ne peut déceler les plans de Dorwinn.
La bougie que tenait Elkyre s’éteint brusquement à cause de leur course, mais les failles qui s’ouvraient sur le ciel étoilé empêchèrent les lieux de sombrer dans la pénombre. Des multitudes de roches s’écroulaient derrière eux, leur bruit accompagné par les cris féroce du sagys. Le monstre s’était fait piégé à nouveau à cause des amoncellements de pierres qui étaient tombés face à lui. Essoufflés Alyce et Elkyre se retrouvèrent devant l’issue du tunnel qui était elle aussi fermée. Le plus vite qu’ils purent, ils l’ouvrirent, entrèrent, puis fermèrent grâce à une autre dalle de terre. C’était la pénombre totale. Seul retentissaient le bruit lointain du tunnel qui s’écroulait et leur respiration haletante.
Ils durent attendre un moment pour que leurs yeux s’habituent aux ténèbres environnantes. Alyce perçut tout de suite qu’Elkyre était mal en point : son visage était blême. Recroquevillé sur lui-même, il se tenait la poitrine la respiration sifflante. La jeune fille s’approcha du blond :
-Elkyre…tu devrais rester ici. Je vais te chercher un draval et tu vas continuer sur son dos.
Le jeune homme redressa le visage vers Alyce et lui adressa un sourire forcé :
-Non, ça va aller, ne t’inquiète pas. Ça fait déjà beaucoup moins mal que la première fois. Cette douleur va finir par partir, après tout.
Pas convaincue, Alyce regarda Elkyre boitiller jusqu’à l’autre extrémité de la pièce la main toujours resserrée contre son cœur. Le lieu où ils étaient s’agissait d’une pièce battit dans la roche sombre au plafond très bas. L’air était lourd, froid et si humide que des goutes d’eau perlaient du plafond. Cet endroit ressemblait plus à une grotte qu’à une salle. Alyce rejoignit aussitôt Elkyre et essaya de trouver ce qu’il scrutait, sans succès.
-Nous somme en dessous de la maison abandonnée si j’ai juste. Déclara-t-il.
-Elkyre ?! C’est toi ?! Cria une voix familière tout près d’eux.
-Stivan ? Reconnu Alyce. Ou es tu ?
-Dans la salle d’à coté ! Cherchez sur les murs, vous allez trouver la porte !
Elkyre et Alyce procédèrent. Ils n’eurent pas de mal à trouver la porte dont Stivan parlait, c’était la seule chose en bois dans cette salle en pierre. Lorsqu’ils l’ouvrirent, ils retrouvèrent Stivan dans une salle semblable à l’autre quoi que plus petite. Le garçon était assis dans un coin de la pièce, les bras liés derrière son dos à l’aide de liens bien serrés. A coté de lui, Elysio était étendu par terre toujours inconscient mais sans aucun lien. Dawan devait savoir qu’il n’allait se réveiller qu’après un long moment.
-Il n’a pas ouvert l’œil depuis que Dawan et Huck nous ont lancé ici. Déclara Stivan en percevant l’inquiétude dans le regard d’Elkyre.
L’appréhension gagnait Elkyre. Il s’élança vers son frère et colla son oreille contre sa poitrine. Après un long moment de silence, il releva la tête :
-Les battements de son cœur sont complètement irréguliers. Le pouvoir qu’il a utilisé lui a vraiment fait du mal…
-Et toi Huck t’a vraiment fait du mal ! Rétorqua Alyce en coupant les cordes qui immobilisaient Stivan. Tu devrais rester ici et veiller sur Elysio pendant que moi et Stivan on cherche les dravaux !
-Tu deviens de plus en plus folle à cause de ça, ma chère Alyce ! Comment vas-tu faire pour atteindre les écuries des dravaux ? Le tunnel ? Il vient de s’effondrer. En sortant de la maison ? C’est comme si tu te mettais à gambader en criant « Eh ! Dawan ! Je suis là ! Viens m’attraper ! » Et en plus tu veux que moi et Elysio on reste ici les bras croisé ? Ce n’est qu’une question de temps avant que le monstre arrive ici !
-Monstre ? Tunnel ? S’enquit Stivan qui ne comprenait pas un traitre mot de ce qu’ils disaient.
-Elkyre ! Rouspéta Alyce en ignorant Stivan. On trouvera un moyen ! Et ce n’est pas en s’énervant que la réponse va te tomber sur la tête ! C’est toi-même qui l’à dit, n’est ce pas ! Tu sais très bien que j’ai de la mémoire !
-Je ne sais pas si ce que je vais vous dire va être utile à vos problème quoi qu’ils soient, commença Stivan, mais bon : Huck viens d’envoyer deux patrouilles et il n’y a presque plus personne ici.
-Des patrouilles ?! Firent Elkyre et Alyce en chœur.
-Euh…oui. Avec sa grosse voix j’entends parfaitement Huck d’ici. Il a envoyé une première patrouille parce qu’il avait vu de la fumée qui venait de la bibliothèque et une autre car il avait entendu un bruit et sentit une sorte de tremblement de terre. C’était bizarre. Même moi je l’ai sentit ce tremblement de terre.
Elkyre et Alyce s’échangèrent des regards à la fois surpris et plein d’espoir.
-Qu’est ce qu’il y a ? Demanda Stivan. Oh non ! Ne me dites pas que vous êtes derrière tout ça !
-Par ou ils vous ont jeté ? Interrogea Alyce.
-Par cette trappe. (Stivan pointa une vieille trappe en bois couvert de mousse situé aux dessus de leur tête).
Illico, Alyce fonça vers la trappe, tout près d’eux grâce au plafond bas tandis qu’Elkyre remerciait Stivan :
-Merci beaucoup Stivan ! Pour une fois, tes conseils ont été forts utiles. Comme tu dis, il ne reste plus personne en ce moment, donc filons vite avant qu’ils ne reviennent.
-Et Elysio ?
-Alyce est essoufflée car elle m’a trop porté et moi…euh...porte-le !
Stivan allait réclamer mais Elkyre était allé rejoindre Alyce qui essayait de trouver un moyen d’ouvrir la trappe.
-Je te déteste ! Rouspéta Stivan en soulevant Elysio, ce qui n’était pas facile.
Le garçon rejoint ses amis qui examinaient la trappe l’air pensif, en se tenant le menton. -Ce n’est pas beaucoup plus facile de faire ça ! (Stivan asséna un coup de poing sur la trappe qui s’ouvrit sur le champ).
Sans prêter attention à la réaction d’Elkyre et Alyce, Stivan monta furtivement hors de la salle, Elysio sur le dos, en se disant « Voilà ce que ça donne de passer toute la journée dans la bibliothèque avec Dorwinn ! ». Stivan n’avait pas eu tort de frapper si fort dans la trappe, le bruit n’était capable de n’alerter personne vu que la pièce était déserte. Des féroces éclats de rire à l’extérieur de la vieille maison indiquaient que les lycanthropes montaient la garde dehors. Sur une table étaient posées les deux poignards de Stivan et la dague manquante d’Alyce. Après s’être emparé de ses armes, Stivan se tourna vers la porte :
-Super ! On est bloqué, maintenant…cette porte est la seule issue et elle est…
Le reste de sa phrase resta un suspens. Un long grondement retentit en dessous de leurs pieds, de ceux qu’on entendait plus vibrer dans nos tripes que dans nos oreilles.
-Ne fait pas de bruit…murmura Alyce. Le sagys…
Stivan posa sur Alyce un regard plein de question. La réponse arriva plus tôt que prévu : l’énorme grondement se fit de plus en plus bruyant jusqu’à se muer en un énorme craquement mêlé de cris. Le monstre venait d’émerger de l’autre coté de la porte et attaquait les gardes postés devant la porte. La voie était libre. Les trois amis en profitèrent et foncèrent hors du bâtiment en faisant le moins de bruit possible, histoire de ne pas attirer l’attention du monstre aveugle. Ce dernier mâchait un loup-garou, ses mâchoires pleines de sang lui donnaient un air plus répugnant qu’il ne l’était.
-Quand est-ce qu’ils apprendront à être silencieux ? Fit Elkyre quand ils furent hors de la portée de vue (ou plutôt d’ouïe) du sagys. Au final, on a bien fait d’attirer ce monstre.
-Maintenant on va à l’écurie, c’est ça le plan ? S’enquit Stivan.
-Oui, allons-y ! Vite ! Pressa Alyce.
Ils coururent à nouveau en prenant soin de ne pas aller trop vite pour Elkyre. Sur le dos de Stivan, Elysio bondissait mollement à chacun de ses pas. Un peu plus loin, les patrouilles dont Stivan venait de parler revenait de leur inspection. Un groupe accouru en direction du sagys enragé, alertés par les cris et un autre se dirigeait vers un endroit qui surprirent les trois compères, surtout Elkyre et Alyce : le tunnel d’arbres.
-Tu crois que…commença Alyce en s’adressant à Elkyre.
-Oui. Termina le jeune homme, le regard lointain. Ils ont repris leur ancien point de réunion.
-Ça explique pourquoi la salle était déserte.
-De quoi vous parlez, tout les deux ?! Quel point de réunion ?!
-On t’expliquera plus tard ! On a d’autre chose à faire ! Alyce continua son chemin, Elkyre et Stivan à ses talons.
Arrivés à l’écurie, Alyce et Stivan prirent un draval pour eux deux tandis qu’Elkyre partageais le sien avec Elysio. Après s’être bien installés sur leurs montures, ils galopèrent vers la forêt située au coté opposé au tunnel d’arbres.
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Pipelette invétérée
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| | | Sujet: Re: Coeur Vengeur (fanfiction d'Elysiounette) Jeu 27 Oct - 3:19 | |
| Ils n’osèrent regarder le village qu’ils laissaient derrière eux qu’une dernière fois avant qu’il ne disparaisse derrière les arbres. Ce village était celui ou ils avaient grandis, certes, mais grandis dans le mensonge. C’était pourquoi les trois adolescents étaient à la fois attristé et heureux de dire adieu à Pierycia une fois pour toute. Depuis leur sortie de la vieille maison, Alyce et Elkyre avaient pris la précaution de couvrir leur chevelure, qui attirerait beaucoup l’attention des lycanthropes, à l’aide des capuchons qu’ils avaient avec eux.
-C’est bien beau de partir comme ça. Mais on va ou, au fait ? Questionna Stivan
-Je ne sais pas, répondit Alyce, mais très loin d’ici en tout cas.
-Attendez ! Avertit soudain Elkyre en arrêtant sa monture.
Alyce qui tenait les rênes de son draval l’imita et fit l’animal se rapprocher du blond. Par sa main resserrée contre sa poitrine, elle crut d’abord que c’était encore son cœur qui le faisait souffrir mais ce qu’elle remarquait sur son visage était autre chose. Ce n’était pas de la douleur qu’il dévoilait mais de l’appréhension.
-Je sens quelque chose au fond de moi…Dit doucement le garçon. Un danger…Les lycanthropes approchent, j’ai l’impression que quelques uns sont de l’autre coté de ce bois.
-C’est peut être un groupe qui patrouille tout autour du village. Remarqua Stivan.
-Oui. On devrait trouver un bon endroit pour se cacher en attendant qu’ils partent. Proposa Alyce.
De ce pas ils firent marcher leur monture jusqu’à la limite entre le bois et la vaste plaine qui s’étendait derrière lui. Arrivés là bas, ils descendirent de leurs dravaux et se dissimulèrent derrière un buisson assez haut et large pour cacher leurs deux animaux. Elkyre avait effectivement raison, des loups garous étaient postés à la lisière des bois, cependant, ils ne patrouillaient pas. Rigides et tout leurs sens aux aguets, ils avaient l’air de garder la sortie du village et ne laisser personne en sortir sans les hacher menu.
Les trois adolescents étaient assez distancés d’eux pour parler.
-Qu’est ce qu’on fait maintenant qu’on sait qu’ils sont postés aux quatre coins du village ? S’inquiéta Alyce.
Stivan claqua des doigts :
-J’ai une idée ! J’ai une idée !
Elkyre et Alyce le regardèrent en s’attendant à une idée qui les mènera directement à la mort, mais ce qu’il annonça fut astucieux :
-Et si deux d’entre nous servaient d’appât et s’enfuyaient sur un draval. Les loups garous se lanceront tous à leur poursuite. Et pendant qu’ils ne sont pas là, celui qui restera prendra l’autre draval et s’enfuira avec Elysio. Ah ! Et on peut aussi mettre des capuchons aux appâts. Celui qui sera à l’avant, tout le monde pensera que ce sera un Stivan, et celui à l’arrière, tout le monde pensera que ce sera un Elysio.
-Mais c’est du suicide ! Rétorqua Alyce. Qu’est ce qui va advenir aux personnes qui serviront d’appât ?! -Pour ma part, je trouve que ce plan est très astucieux, Stiv’. Fit Elkyre en retirant son capuchon ce qui révéla le sourire qu’il arborait. Ça m’étonne beaucoup de toi ! On n’a pas à s’inquiéter du sort des appâts, niveau rapidité, on peut confier sur nos dravaux et les lycanthropes ici présents ne semblent pas avoir de monture à portée de main. (Il dirigea son regard vers Alyce) De plus, on peut conter sur l’intelligence d’Alyce pour semer ces brutes.
-Quoi ? Je sais ou tu veux en venir. Grommela Alyce en retirant brusquement sa capuche. Tu veux que je sois l’appât !
-Exactement ! Tu as tout compris, ma chère ! Mais ne t’en fais pas. Si tu te perds, Stiv’ te prêtera main forte.
Alyce n’apprécia pas du tout cette idée, mais ce n’était pas parce qu’elle se retrouvera seule avec Stivan :
-Elkyre…Pourquoi toi ? Je ne veux pas que tu partes seul.
En décelant l’inquiétude sur le visage d’Alyce, le sourire d’Elkyre s’effaça et laissa place à de l’attendrissement. Stivan aperçut tout de suite le regard qu’ils s’échangeaient :
-Euh…Je ne pensais pas que mon plan aurait cet effet. Si ça ne vous conviens pas, on peut toujours changer. -Non, je te rassure, Stiv’, comme c’est ton seul plan bon, on ne va rien gâcher. Dit Elkyre. Alyce…pour une fois que Stivan nous sort une très bonne idée essaie de la respecter. Je sais que celui qui s’enfuira avec Elysio est celui qui aura la tâche la plus difficile, donc…
-…c’est pour ça que je ne veux pas que ce soit toi qui la fasses. Je ne veux pas que tu prennes des risques.
-Quoi ? Tu n’as pas confiance en moi ? Que ce soit moi, toi ou Stivan, les chances de réussite sont les mêmes. Je veux juste rester auprès d’Elysio et le protéger. C’est très important pour moi qui suis son frère.
-Ce n’est pas seulement pour Elysio que je m’inquiète.
Doucement, la main d’Alyce vint effleurer la poitrine du blond qui comprit aussitôt où la jeune fille voulait en venir. Aussi lentement qu’elle, il pressa la délicate main de la rouquine contre son cœur blessé. En le sentant battre elle comprendra que malgré le calme qu’il gardait, le jeune homme était aussi effrayé qu’elle.
-Ne te fais pas de soucis pour ça. La calma Elkyre (comme Alyce savait ce qu’il ressentait, il avait du mal à dissimuler sa crainte). Il tiendra le coup. De même pour mon œil.
-Les mensonges font le cœur s’accélérer. Glissa Stivan.
Mais Alyce ne lui prêta aucune attention. Sa main dans la sienne, elle sentait battre le cœur du garçon qui lui avait toujours plu dans un rythme presque semblable au sien. Contrairement à ce que ces battements ne pouvaient laisser paraitre, le visage d’Elkyre était toujours aussi tranquille et ses yeux qui évoquaient de l’eau calme l’obligeaient à soutenir son regard. Un regard qui l’apaisait. Alyce aurait désiré rester ainsi pendant toute une éternité mais l’un des dravaux s’agita nerveusement puis henni. Stivan lança :
-Maudit draval ! Les lycanthropes l’ont entendu, faisons tout de suite mon plan.
-C’est compris ! Acquiesça Elkyre en extirpant sa main de celle d’Alyce comme si de rien était. Il jeta son capuchon à Stivan puis se retourna à nouveau vers la rouquine. Allez Alyce, reviens sur Alysia, c’est le moment.
Elkyre avait bien eu raison de dire « Reviens sur Alysia » car Alyce était réellement plongée dans un autre univers. Cette fois se fut Stivan qui se mit à l’avant du draval et avant qu’Alyce puisse dire un dernier mot à Elkyre, ils foncèrent tout les deux vers la plaine dans un concert de bruits de sabots accompagnés par les grognements de surprise et de rage des loups garous.
Elkyre s’assit, dos au buisson, en attendant que le bruit des monstres s’éteignent. Il fixait son frère qui était allongé tête contre le garrot du draval en espérant que son état s’améliorait. Le jeune blond ne pensait pas avoir fait un bon choix de laisser ses deux amis partir seuls. Et si les lycanthropes étaient plus préparés que prévu ? Si c’était le cas, parviendraient-ils à rattraper Stivan et Alyce ? Au fond, Elkyre n’était pas vraiment sûr de ce qu’il venait de faire, ce qui était très rare pour lui qui retournait des milliers de fois une idée avant d’agir. Ses blessures, l’état de son frère, la mort de Dorwinn, la trahison de Dawan…tout ça le forçait à penser plus vite. Il devait sortir de ce village rempli de traitres le plus vite possible.
Enfin le moment arriva. Elkyre respira profondément et enfourcha son draval en tenant contre lui Elysio qui s’apprêtait à tomber. Le buisson bloquait le vent qui balayait la plaine d’une force herculéenne. Elkyre rangea son monocle qui tomberait à cause de cette rafale et fit galoper sa monture le plus rapidement possible. C’était comme tomber dans de l’eau gelée. L’air frappait son visage, le forçant à garder ses yeux mi-clos comme si il s’écrasait à la surface de l’eau et le vent courait dans ses cheveux comme le courant d’un fleuve déchainé. Dans ses bras, Elysio gémissait, mais son frère savait qu’il le faisait dans son sommeil.
Elkyre avait du mal à se repérer et pas seulement à cause de ses yeux à demi fermés, mais à cause de la pénombre qui survolait la vaste plaine. A l’heure qu’il était, l’aube se pointait déjà, néanmoins, des nuages qui annonçaient la pluie occultaient le ciel. Elkyre était en quête d’un abri pour échapper à cet orage, mais il avait laissé derrière lui la forêt la plus proche. Arriver à la prochaine forêt avant que la pluie ne les rattrape serait un miracle.
« Pourquoi j’ai dut filer ma capuche à Stivan ?! » Se Dit-il avec dédain.
Le blond ne savait pas si c’était à cause de sa vue qu’il forçait ou à cause du vent, mais le fait était qu’une douleur aiguë foudroya son cerveau, juste derrière son œil gauche. Il comprit malgré tout que les effets du remède de Marlyn se dissipaient, le poison se remettait à agir. Il ferma sa paupière et remarqua tout de suite à quel point c’était désagréable de n’avoir qu’un œil. L’idée de devenir borgne et de voir de cette façon pendant tout le reste de sa vie lui retournait l’estomac.
Ils galopèrent pendant beaucoup de temps et sans croiser un seul lycanthrope…ni un seul refuge. L’infatigable draval ne montrait aucun signe d’épuisement et paraissait indifférent au vent fort. C’était tout le contraire d’Elkyre. Son œil, son cœur étaient endoloris et sa respiration s’avérait de plus en plus difficile. Le vent n’était d’aucune aide, froid et sec, il fouettait son visage. Elkyre sentit du sang chaud couler de son œil clos, il ne l’ouvrit pas, par peur de constater qu’il venait de perdre la vue. Tout ce qu’il voulait était s’écrouler sur le garrot de son draval et laisser l’animal poursuivre le chemin à son escient. Mais le jeune homme ne faisait pas très confiance à sa monture pour ça : elle aurait sans doute préféré s’arrêter et brouter l’herbe fraiche que de continuer à courir en quête d’un abri.
La pluie tomba enfin, martelant la peau d’Elkyre. Épuisé, celui-ci commençait à regretter de ne pas avoir écouté Alyce, mais une voix, celle du sage Dorwinn l’incitait à ne pas abandonner et de continuer malgré tout. La nostalgie de son ami dans l’âme mais tout à fait déterminé, Elkyre releva la tête et rouvrit les deux yeux (et constata avec bonheur qu’il voyait toujours). Il eut raison de les ouvrir car il aperçu des lueurs au loin. Ce n’était pas des étoiles, ni des lucioles mais des lumières d’habitation, un village peut être. Le blond vacillait d’épuisement, mais malgré tout parvint à afficher un sourire d’espoir. Il fit son draval avancer plus vite pour atteindre ce village avant qu’il ne perde conscience.
Trempée par la pluie, Lyria guettait l’horizon baigné dans les ténèbres. Ce soir là elle s’était chargée du poste de sentinelle pendant toute la nuit, un poste qu’elle répugnait par dessus tout, de plus avec cette pluie. Elle aurait aimé qu’un ennemi se pointe et attaque le camp, au moins, elle aurait quelque chose d’utile à signaler. Mais non. A chaque fois qu’elle était sentinelle, aucune menace ne se présentait dans cette plaine déserte et sans intérêt. Le poste de sentinelle méritait être supprimé.
Mais ce jour-là fut différent. Lyria se réjouit en voyant une forme sombre s’orienter à pas rapide vers le camp. Elle s’empara de la corne qu’elle avait à sa ceinture et souffla dedans, chose qu’elle n’avait pas faite depuis une éternité. Aussitôt, une brigade d’elfes se rangea à ses cotés et pointa leurs arcs vers la silhouette. Maintenant assez proche du camp, elle se révéla être un jeune homme chevauchant un draval. Cheveux blonds ? Châtains ? Impossible de le définir, l’eau les avait assombris. Tout ce qu’on pouvait savoir était que ce jeune homme était très mal en point : il titubait sur sa monture, se tenait la poitrine, ses yeux étaient mi-clos et du sang coulait de l’un d’eux. Lyria ne le reconnu pas, mais elle devina tout de suite qui était le garçon évanouit que le jeune homme tenait dans ses bras.
- Identifiez-vous ! Hurla un elfe. Sinon nous tirons tous !
-Baissez vos armes ! Ordonna Lyria. Vous ne le reconnaissez pas ?
A ces mots, le groupe d’elfes fit plus attention et reconnurent aussitôt le mage absolu qu’ils attendaient depuis il y a voilà des années. Le garçon qui le retenait remua les lèvres sans produire aucun son. Il vacilla et tomba de son draval le jeune mage toujours resserré contre lui. Il leva légèrement son visage trempé et sanglant vers les elfes et prononça d’une voix chancelante :
-S…sauvez…le…
Sa tête retomba dans la boue qui s’était formée au sol. Il ne bougea plus.
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Pipelette invétérée
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| | | Sujet: Re: Coeur Vengeur (fanfiction d'Elysiounette) Mar 15 Nov - 20:34 | |
| Chapitre 9 Croire -Tu n’as pas vu leurs têtes ?! -Ouais ! On aurait dit qu’ils voyaient la neige danser le tchatcha ! C’était encore une mission de faite pour les rebelles, dans la tour des lycanthropes. Plus d’innocents se faisaient délivrés de leur triste destin, l’armée qui se prénommait « La Meute » cessait de croitre. Désespéré, Shan, le bras droit de Dawan, essayait de découvrir les coupables de ces évènements, doubler les surveillances. Hélas, ce n’était d’aucune utilité. Les rebelles étaient plus futés qu’il ne le pensait. -Ça fait déjà cinq ans que je suis parmi vous et je m’amuse toujours aussi bien ! Rit Hiki en tapotant le dos poilu de son meilleur ami, Kileute. -Quand le maitre reviendra ici et qu’il verra qu’il n’y a plus personne, t’imagine la tête qu’il fera ? Railla le loup garou au pelage noir. Shan va se payer toute sa rage ! Les deux créatures se mirent à rire de bon cœur. Roc, le chef de la rébellion ce dirigea vers eux à grands pas et ses babines s’ouvrirent en un fier sourire. -Vous avez tous fait un bon travail ! (Il se tourna vers Hiki et le regard de son seul œil redevint grave) Hiki, va tout de suite au près de ton mentor, il remarquera ton absence et aura des soupçons. -Entendu, mon chef ! Hiki salua Kileute et sortit de la base des rebelles où il s’était tant familiarisé. Cette grande salle remplie de ses meilleurs congénères était devenu son nouveau chez lui. Quitter cet endroit et retourner auprès de l’armée qu’il était secrètement en train de détruire lui retournait l’estomac. Mais il lui restait un ami dans cette bande de brutes : Gérius, son mentor. Néanmoins, être en sa présence le dérangeait autant que d’être en compagnie d’un de ses autres monstres qui constituaient La Meute car le jeune loup garou lui cachait quelque chose. En gros, il le trahissait. Il y a cinq ans, il avait choisi de se joindre aux rebelles et mettre fin aux atrocités dont Dawan était responsable et ceci, sans rien dire à Gérius, son plus grand confident depuis son arrivé dans La Meute. Arrivé devant la trappe qui menait à la base de l’armée, Hiki salua gentiment Ragnius, le vieux lycanthrope qui gardait l’entrée et s’engouffra dans l’ouverture. Le lycanthrope au pelage marron-roux était l’un des espions des rebelles. Ce travail, en commun avec Palt, la seule louve garou, consistait à s’infiltrer dans l’armée et retenir toute les informations utiles aux rebelles. Ce poste lui a été confié car il était déjà connu dans La Meute. S’il occupait un autre poste, étant donné que l’on travaillait dans la base toute la journée, le lycanthrope qui le connaissait (j’ai nommé Gérius) allait tout de suite remarquer son absence et le soupçonner. -Puis-je savoir où tu étais ? Tonitrua une voix enrouée, derrière Hiki. En avalant nerveusement sa salive, le jeune lycanthrope se retourna lentement pour faire face au regard méfiant de Gérius. -Je t’avais fixé un rendez-vous, continua t’il en retroussant une babine, et maintenant, regarde quelle heure est-il ! -Euh…mais…comment je peux savoir l’heure…je…enfin…personne ne peut voir le soleil…il est…euh…caché. Gérius leva un de ses sourcils broussailleux. -Et la grande horloge dans la salle commune ? Elle sert à faire joli ? Hiki ne put s’empêcher de trembler de tous ses membres. -Tu me caches quelque chose, Hiki…Et en lisant dans ton regard, je vois clairement que c’est loin d’être quelque chose de pardonnable. -Bravo ! Tu m’as démasqué ! Menti Hiki en mimant très mal de l’embarras. Mais je te le promets, je ne mettrais plus jamais un pied dans le vestiaire de Palt. -Me prends-tu pour un sot ? Gronda le vieux loup garou gris, il fit signe à Hiki de venir. Suis-moi ! Dans les dortoirs, tu seras plus à l’aise pour tout me raconter. Il n’y a plus personne là-bas à cette heure-ci. Hiki avala craintivement sa salive et suivi son mentor d’un pas lent et tendu. Il espérait en son for intérieur que les dortoirs soit pleins à déborder afin qu’ils soient obligé de faire demi tour et oublient ce problème. Néanmoins, ce n’était pas le cas : ils étaient déserts. Une fois la porte fermée, Gérius s’assit sur un des lits désordonnés et fit signe à Hiki de l’imiter. Nerveux, Hiki fit machinalement tourner ses pouces griffus. Qu’allait-il dire ? S’il mentait, Gérius allait le découvrir et s’il lui révélait tout, il trahirait ses vrais amis. En voyant les yeux de son mentor, insistant, profondément plongés dans les siens, il fit rapidement son choix : -Des rebelles... Je me suis allié à eux. Je ne pouvais pas continuer à être témoin des atrocités que commet Dawan. Je ne pouvais pas continuer d’en faire parti, Gérius. L’expression du vétéran demeura la même pendant un long moment. Puis ses babines s’ouvrirent en un sourire réjouit qui surpris tout de suite Hiki. -Des rebelles ? Qui essaient de mettre fin aux plans de mon maitre ? Donc c’est eux qui répandent le désordre dans notre armée… C’est beau tout ça. Hiki rendit son sourire à Gérius, ses yeux brillaient plein d’espoir. Son mentor lui pardonnait-il ce qu’il faisait ? Désirait-il, lui-même, voir l’armée de Dawan tomber ? -Ou sont-ils ? Demanda Gérius, intéressé. -Dans une salle secrète. Il y a une trappe au plafond. Si tu veux, je t’emmène là-bas, ça serait plus facile. -Non, non, Hiki ça me suffira. Fit Gérius en élargissant son sourire. Merci de m’avoir tout dit, Hiki, c’est une preuve que tu me fais réellement confiance. -Tu es mon mentor, c’est mon devoir de te faire confiance. Le visage de Gérius s’assombrit soudain : -Mais pourquoi tu ne m’as rien dit avant ? -Je ne savais pas que tu allais réagir si positivement. Je n’avais jamais pensé qu’au fond tu n’es pas un de ces esclaves de Dawan. Gérius se leva et tapota amicalement la tête d’Hiki qui coucha ses oreilles en arrière. Lorsque le jeune lycanthrope leva les yeux vers lui, son mentor lui adressa un clin d’œil. -Notre rendez-vous a pris un peu de retard mais il existe toujours, croit-moi. Descendons, nous devons réviser un peu plus les parades. Tu dois les améliorer pour devenir un bon combattant. L’entrainement fini, Hiki salua Gérius et revint auprès des rebelles. Il était plus qu’heureux de la réaction inespérée de son mentor. Avec les indications qu’il avait données, le vieux lycanthrope pourrait se joindre à eux d’un moment à l’autre. Hiki trépignait d’impatience quand il surprit deux loups garous s’échanger des paroles qui n’étaient en aucun cas amusantes. -Donc, c’est vrai ? Tu as tout vu ? -Oui, répondit son compagnon d’une voix maussade. Absolument tout… -A quoi il ressemblait, le mage absolu ? En entendant l’annonce du jeune humain, Hiki se montra plus attentif. Discrètement il s’approcha des deux créatures qui s’étaient misent à parler plus bas. -Il devrait être un jeune homme, à présent, mais il n’était qu’un enfant quand je l’ai vu. Ses cheveux étaient d’un noir de jais aussi hérissés que des piquants. Et ses yeux, je ne les oublierais jamais, écarquillés par la peur et la douleur. Des iris typique des lazuriens, si bleus que le ciel n’arrivera jamais à rivaliser avec eux. Les voir emplis de larmes et d’affliction était à fendre le cœur. J’aurais tout fait pour courir vers lui et le réconforter…le pauvre enfant… -Dawan aime voir cette souffrance autour de lui ! Il n’est qu’un monstre ! Hiki en avait assez entendu. Il tourna le dos à ces deux lycanthropes. « Jeune garçon…pourquoi ne m’as-tu pas écouté… » Se Dit-il tristement en serrant les poings. Il chercha son ami Kileute des yeux. Il n’était pas présent. Il fixa Roc qui s’était assis dans un coin de la salle. Il ne semblait n’avoir aucune besogne à lui accorder. Donc Hiki n’avais rien d’autre à faire que de s’assoir à son tour dans un coin de la salle en attendant que son ami revienne de sa tache. Soudain, la voix enrouée de Ragnius retenti près de l’entrée de la base : -Vous faites parti de ces larves de serviteurs de Dawan ! Sortez d’ici tout de suite ! Hiki tendit l’oreille. Il percevait une autre voix aussi enrouée que la première. Les paroles qu’elle prononçait étaient indéchiffrables mais le jeune lycanthrope n’eut aucun mal à la reconnaitre : la voix de Gérius. Instinctivement, il courut vers l’entrée et averti Ragnius : -Non, c’est un ami. Laisse-le entrer, vous n’avez rien à craindre. Les oreilles, presque nues, de Ragnius frémirent. Il hésita puis émit un grognement qui provenait du fond de sa gorge. -Entrez, vous tous ! Fini-il par crier en jetant l’échelle. « Vous tous ? » pensa Hiki qui sentait l’angoisse monter en lui « Ils sont plusieurs ? » Il vit Gérius faire son entrée dans la pièce, certes, mais son souffle se coupa lorsqu’il vit qu’effectivement, il n’était pas seul. Derrière lui, un groupe d’une quarantaine de lycanthropes armés jusqu’aux dents marchaient d’un pas imposant, les babines écumantes et les gueules rouges grandes ouvertes. Hiki fut encore plus choqué en voyant Gérius lui adresser un sourire mauvais. -Qu’est ce que ça veut dire, Gérius ?! Se désespéra Hiki. Tu m’as trahit ! -Non, Hiki. Répondit Gérius la voix mimant la déception. C’est toi qui a trahit tes amis en les dénonçant… -Mais je te faisais confiance, Gérius ! -Qu’est ce que je t’ai dit sur la confiance, Hiki ? Cela fait cinq ans que je t’ai parlé de ça, mais je l’ai fait dans l’espoir que ces mots restent gravés dans ta mémoire à jamais : la confiance peut te paraitre une chose salvatrice, mais dès fois, elle peut se transformer en un terrible piège ! Que ce que tu verras maintenant te serve de leçon ! Impuissant, Hiki resta aussi figé qu’une statue pendant que les lycanthropes de la meute franchissaient les escaliers. Ragnius s’était mis à protester, à appeler Hiki de traitre, mais il fut vite assommé par un loup garou qui passait près de lui. Au même moment, la tête sombre de Kileute émergea de la trappe. Ses yeux bleus jetèrent des regards inquiets aux alentours. -Qu’est ce qui se passe ici ? -C’est…c’est …lui… Balbutia faiblement Ragnius en montrant Hiki de son doigt tremblant. La meute…il nous a…dénoncé…c’est…c’est un traitre ! Les yeux de Kileute s’écarquillèrent. Il dévisagea son ami : -Ne me dit pas que… Hiki voulut répondre mais même en s’efforçant, les mots restèrent coincés dans sa gorge. Kileute remua la tête : -Ce n’est pas possible…Ragnius, tu n’as pas toute ta tête, va te coucher. -Je ne mens pas…je l’ai…je l’ai… Le vieillard s’évanouit. Kileute tendis l’oreille et fut parcouru par un frisson. Sans plus attendre, il prit Hiki par le bras l’obligeant à avancer vers la base. Le lycanthrope sombre s’était rendu compte que Ragnius avait raison. Hiki savait que leur amitié s’était terminé là, jamais Kileute allait lui pardonner ce qu’il venait de faire. Une fois dans la base, Hiki aperçu que le spectacle était plus terrible qu’il ne le pensait : tous ses compagnons d’arme avaient leurs membres liés par des chaines solides et torturés par les monstres de La Meute. Tous jetèrent un regard assassin sur Hiki à l’arrivé de celui-ci et Gérius se tenait les bras croisés, à contempler le spectacle. -Ligotez ces deux la aussi. Ordonna-t-il tranquillement. Pendant que Kileute se débattait pour échapper aux monstres qui essayaient de le capturer, Hiki se mit à sangloter : -Je n’ai pas voulu faire ça ! Pardonnez-moi, mes amis ! Je ne suis qu’un idiot ! -Mes instincts m’ont toujours crié que tu allais un jour nous faire le coup, Hiki ! Aboya Roc qui se débattait dans ses liens. Si je ne leur avais pas fait la sourde oreille je t’aurais étripé ! C’est ce que j’aurais fait maintenant si j’étais libre ! Hiki tomba à genoux : -Pardonne-moi, Roc ! Je t’en pris, pardonne… Un loup garou empoigna les poils de sa tête et lui plaqua violemment le museau contre le sol, l’obligeant à cesser de se lamenter. Il entendit des pas accompagnés par un bruit plus sec, celui d’une canne. Une voix aigue et grinçante sonna désagréablement à ses oreilles : -Eh bien ! Les chats entrent dans le trou à rat, on dirait. Le lycanthrope qui tenait Hiki fit volte-face permettant au jeune loup garou de distinguer celui qui venait de parler. Il était sans doute celui qui était le plus ambitieusement habillé dans toute la tour. Son corps était entièrement recouvert d’un long kimono pourpre ornés de motifs brodés d’un or éclatant. Son coup était à peine visible sous toutes les couches de colliers ornées de pierre précieuses, de même pour ses bras recelés de bracelets. Ses poils rouge feu devenaient plus longs au niveau de sa mâchoire inférieure, donnant une impression de barbe. Ses yeux lilas ne firent que jeter un bref regard à Hiki, comme s’il n’était qu’une insignifiante loque, mais brillèrent de malice quand ils se posèrent sur Roc. -Je distingue que je t’ai beaucoup sous-estimé, je ne pensais pas que tu avais autant de tours dans ton sac, mon cher ami. Pendant plus de cinq ans, se cacher dans cette salle secrète hantée par des sois disant fantômes…Juste toi pouvait penser à ça. -Et juste toi pouvait être digne d’être nommé remplaçant de Dawan ! Cracha Roc. J’ai toujours su qu’ils étaient sélectionnés par leur haut talent de ficher le bordel autour de soi ! Tu as toujours été le meilleur choix, Shan ! -Et c’est à moi que tu me dis ça ? Ricana Shan en écarquillant les yeux. Regarde toi, Roc, tu t’opposes au futur, à la suprématie, à tout ce que notre honorable maitre nous à promis. -Nous faisons le bien d’Alysia ! Nous sauvons des vies ! Contrairement à vous, assassins ! Shan éclata de rire en tapant frénétiquement sa canne contre le sol et en faisant titiller tout ses bijoux : -Sauver des vies ?! Arrêtez de me faire rire ! Vous relâchez nos prisonniers, les obligeants à se retrouver face à l’inhospitalière toundra de Rymar. Résultat ? Ils meurent de froid et de faim alors qu’ils auraient pus se transformer en les êtres suprême que sont les lycanthropes et servir au plus puissant des maitres. Et qui traitez-vous d’assassin ? Vous qui tuez froidement les nôtres pendant leur sommeil. On en a retrouvé des centaines de leurs cadavres sanglants gisant dans les dortoirs… Il fixa Kileute et le pointa de sa canne ornementée de métaux et pierres précieuses : -Regardez ce que cet individu tiens dans la patte, mes frères ! Hiki ne put pas en croire ses yeux. Un poignard rougit par le sang brillait dans la main de son meilleur ami. Depuis son arrivée parmi les rebelles, aucun n’avaient mentionné qu’il existait des assassins parmi eux, ni même Kileute. Le loup garou sombre se débâtit de plus belle en grondant : -Vos vies ne valent rien ! Rugit-il en jetant son poignard. L’arme titilla au sol et traina jusqu’au pied de Shan. Il arrêta sa trajectoire à l’aide de sa canne puis tourna le dos à Kileute à qui il donnait peu d’importance. -Et la tragédie de Darios ?! Cria le lycanthrope témoin de cette horreur. Ce n’est pas un massacre ça ?! -Massacre ? Fit tranquillement Shan en caressant sa « barbe ». Ce n’est pas le mot correct pour désigner ce qui est arrivé. Je dirais plus…hum…nettoyage. Nous avons dépouillé ce paisible village de tous ces insectes de nomagicus et fait l’honneur à ceux qui ont du sang de mage de se retrouver en nos rangs. C’est ça que vous qualifiez de massacre ?! Tuer ceux de sa propre race comme vous l’avez fait…c’est ça que je nomme massacre. -Nous les lycanthropes sont tous issus d’un homme et d’un loup ! Vociféra Roc. Tu es sans doute le moins humains de nous tous ! Shan gloussa et approcha sa tête de l’une des meurtrières qui servaient de postes d’observation aux rebelles. -Quelle vue magnifique vous avez de la toundra. Ça fend le cœur de savoir que des humains au sang magique y errent jusqu’à succomber. Roc et les autres rebelles continuaient à protester, à crier, à maudire Shan, sauf Hiki qui restait silencieux, tête baissée, ne pouvant que se lamenter de l’erreur qu’il avait commise. -Que vous êtes bruyant ! Se plaignit Shan en se bouchant les oreilles. Meute ! Mettez fin à ce brouhaha, je vous en pris ! -Je ne tolèrerais pas encore une goutte de sang versé dans cette tour. Avertit une voix profonde. Un homme de haute taille était entré dans la salle sans être aperçu. Un grand homme au fin visage encadré par une très longue chevelure noire. Ses yeux dorés se posaient sur chacun des prisonniers, comme ceux d’un rapace scrutant ses proies. Son arrivée fut comme une forte brise glacée, tous les lycanthropes de La Meute présent dans la pièce s’inclinèrent comme de l’herbe au vent. -Vous arrivé au bon moment, ô votre excellence ! Flatta Shan baissé en une révérence. |
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Pipelette invétérée
ElyeMessages : 712 Date d'inscription : 22/06/2009 Age : 29 Localisation : Dans la plus haute tour de mon château, en train de vous observer d'un oeil attentif. Peu rassurant...
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| | | Sujet: Re: Coeur Vengeur (fanfiction d'Elysiounette) Lun 21 Nov - 3:24 | |
| Le visage de Dawan était aussi impassible que celui d’une statue.
-A mon arrivée, l’un de vous s’est agenouillé à mes pieds et m’a fait un rapport de tout ce qui est arrivé ici pendant ma longue absence. Si je puis me permettre de le résumer un mot, j’en trouverais facilement un : chaos.
-Je suis vraiment désolé mon maitre. S’excusa Shan, toujours incliné. Mes sincères excuses. Ce sont ces pourritures qui ont tout détraqué. Mais l’essentiel c’est qu’elles sont entre nos mains, n’est ce pas, votre excellence ?
-Oui. Après cinq longues années de dégâts.
Dawan s’avança et effleura Shan de sa longue cape noire en passant par lui. Le maitre des lycanthropes était plus impressionnant qu’Hiki l’avait imaginé. En plus que son visage inquiétant aux yeux aussi perçants que ceux d’un prédateur, l’homme était de très haute taille et ses vêtements noirs et dorés, riches en détails, ne faisaient qu’accentuer le mal à l’aise qu’il faisait naitre dans le cœur de toutes ses victimes. Le maitre des lycanthropes s’arrêta devant Roc, se pencha sur lui et planta l’épée au sol, juste à coté du loup garou. La lame noire de l’arme était fine, comme son propriétaire et ne coupait qu’en lui accordant un simple regard. Elle brillait d’humidité, cette lame était sans doute recouverte de poison. Dawan sourit :
-Ce regard brillant d’une haine différente de toutes les autres, une haine contre les responsables de la chute de son armée, une haine de leader…je pourrais la reconnaitre d’entre mille.
Roc cracha sur le visage de Dawan. L’homme essuya cette salive d’un revers de la main et l’élimina sur la cuirasse du chef des rebelles.
-Ce geste n’est d’aucune utilité. Je savais depuis un bail que tu ne me servais plus…
-Je ne t’ai jamais servi ! Je n’aurais jamais servi le monstre que tu es, Dawan !
-Donc tu as renoncé à ton identité de mage. C’est vraiment dommage, tu serais vraiment un allié de taille…
Roc se débattit en maudissant Dawan de toutes les insultes imaginables. Indigné, Dawan se releva et lui tourna le dos.
-Ou est le mage absolu ? Demanda alors Shan.
-Parti. Son frère et lui se sont enfuis, de même pour deux des autres acteurs de la grande prophétie.
-Son frère ?! Vociféra Huck qui accompagnait Dawan. Le blondin a survécu ?!
-Effectivement, il est bien vivant. Je savais bien que ce détraqué ne tombera pas de cette façon.
Huck grommela. Dawan compatissait ses sentiments car son visage se contracta en une moue. Shan recula d’un pas.
-Donc toutes ses années pour rien, maitre ?
-Bien au contraire, Shan. Tout s’emboite comme prévu. Les frères aux yeux bleus marchent vers un destin rempli de pertes, mort et trahison.
-Monstre !
Roc était parvenu à s’échapper de ses liens et se jeta sur Dawan, son arme brandie. Shan bondit devant son maitre, d’un geste rapide il retira une longue lame de sa canne et la pointa vers Roc.
-Roc ! Attention ! Averti Kileute
Il était trop tard, le grand loup garou n’eut pas le temps d’arrêter sa trajectoire et l’épée de Shan lui transperça le corps.
-Si tu avais eu la chance de tirer profit de l’enseignement de mon maitre, tu ne serais jamais arrivé là, mon cher ami. Murmura le lycanthrope roux à l’oreille de sa victime. « Ne jamais charger sur l’ennemi tête baissée »
-Après tant…tant…d’années de gloire…bégaya Roc…je me fais…tu…tuer par…toi… ?
Sur ce, Shan fit quelques pas en arrière afin qu’il y aille plus de place pour laisser Roc s’écrouler. Avant de ranger sa lame ensanglantée dans sa canne, le lycanthrope l’essuya sur un rebord de la fenêtre d’observation.
-Je ne pense pas que sa mort était utile, Shan. Dit Dawan
-Entre votre vie et sa vie, j’ai du faire rapidement mon choix, maitre.
Témoins de la mort de leur chef, Hiki, Kileute et les autres rebelles s’étaient figés sur place, incapables de rajouter un seul mot, un seul juron. Huck retira sa grosse épée de son fourreau et la pointa sur les rebelles l’un après l’autre en leur jetant des regards froids.
-Mais leur mort à tous sera utile ! J’attends vos ordres, maitre.
A son tour, Dawan balaya la pièce du regard en plongeant son regard dans ceux des rebelles tour à tour. Ses yeux dorés semblaient lire dans l’âme de chacun d’eux et une lueur cruelle s’allumaient en eux lorsqu’ils décelaient la peur de ses proies. Dawan allait-il ordonner à sa Meute de les massacrer tous ? Si c’était le cas, tout serait de la faute d’Hiki, il se sentait plus coupable que jamais pour avoir fait confiance à ce traitre de Gérius. Se dernier épiait la scène dans un coin de la pièce, mais Hiki fut rassuré de voir qu’il y avait dans ses yeux un petit brin de repentance. Hiki se serait sentit encore plus mal à l’aise si Dawan n’avait pas fermé les yeux :
-Comme je le dis depuis tout à l’heure, je ne tolérerais pas de sang versé sur les terres de Rymar. Expulsons-les de cette tour.
Leurs esprits impurs hantent cet endroit sacré comme les fantômes dont ils nous ont longtemps fait croire en leur existence.
-Mais maitre…
-Ils mourront de froid et de faim comme les prisonniers qu’ils ont « libéré ». Voit ça comme une bonne chose, général Huck. Et j’allais oublier… (Il regarda le corps de Roc sans baisser la tête) Laissez-leur ce cadavre, même si l’âme qu’il abritait nous a posé trop de problèmes, il est préférable que ses semblables l’enterrent par leurs propres moyens, n’est ce pas ?
Les yeux d’or de Dawan se dirigèrent vers Huck :
- Relâchez-les ! Au moindre mouvement hostile, je permettrais la mort.
Huck ne remis pas en question la décision de Dawan et donna l’ordre à La Meute. Ceux ci s’exécutèrent après une longue hésitation. Les rebelles ne bronchèrent pas. Quelques uns portèrent le corps sans vie de Roc, le visage maussade. Dawan s’approcha de l’une des trappes qui donnaient vers l’extérieur de la tour :
-Comme c’est ironique. C’est par ces trappes que vous avez mis en exécution tous vos plans et c’est par ces mêmes trappes que vous allez être exilés.
La Meute rangea les rebelles en une file qui comprenait une centaine de visages souffrants, déçus par cette fin de leur organisation. Le vieux Ragnius y fut introduit lui aussi. Quand la belle Palt passa devant Shan, ce dernier lui pris le visage de sa main et lui lança un regard à la fois tendre et sarcastique :
-Dommage qu’une telle beauté…
-…Lâche-moi ! Grogna-t-elle en se dégageant.
Lorsque le premier lycanthrope fut prêt à être engouffré vers la sortie, un cri retentit dans la file :
-Non !
Toutes les têtes baissées des rebelles et les têtes redressées de la meute s’orientèrent vers l’origine de ce cri. Une arme volée à un des gardes à la main se tenait le loup garou qui avait été témoin de la tragédie de Darios. Celui dont Hiki avait écouté la conversation.
-Lefty ! Hurla Kileute. Si on fait quoi que ce soit, Dawan nous massacrera tous ici !
-Kileute, je pensais que tu valais mieux que ça ! Aboya Lefty en retroussant ses babines. Si nous obéissons à leurs ordres, en plus de succomber de faim et de froid, nous allons perdre toute notre honneur ! Si on leur obéit cela signifie que nous nous somme rendus ! Notre chef est mort, certes, mais cela ne veut pas dire qu’on doit baisser les bras ! Au contraire, nous devons renaitre de nos cendres !
D’un geste plein d’ardeur, Lefty leva son arme vers le plafond.
-Rebelles ! Si nous devons mourir, c’est en défendant notre honneur !
Tout les concernés répondirent au cri de Lefty par un hurlement d’approbation. Dawan fit un geste de tête à Huck qui signifiait « fait ce que tu veux, maintenant ! ». Plus qu’heureux, le général ordonna à son armée de passer à l’attaque. Puis dans la grande salle tonitrua un concert de cris de rages et d’armes s’entrechoquant. Les soldats de la meute étaient moins nombreux que les rebelles, mais mieux armés et plus robustes. Leur victoire était déjà prévue. Hiki allait assister à un massacre s’il restait là. Rapidement, le jeune lycanthrope jeta un coup d’œil à la trappe par où ils auraient pus être jetés quelques minutes auparavant. Devant elle se tenait Palt qui se battait agilement avec sa dague contre Shan qui ripostait avec sa canne-épée. Les babines retroussées et les crocs montrés, Palt exprimait toute sa hargne, mais Shan ne lui rendait pas cette rage. Il semblait se battre sans envie, en prenant soin de ne pas blesser la louve garou à chacun de ses coups. Cela eut rapidement ses conséquences. D’un coup de dague, Palt ouvrit une plaie sur une joue du lycanthrope roux qui vacilla en arrière hurlant de douleur.
-Ça c’est pour Roc ! Hurla-t-elle triomphante.
Les deux adversaires s’étaient écartés, la voie était libre. C’était le moment ou jamais pour Hiki. Le jeune loup garou courut en vitesse vers la trappe avant qu’un lycanthrope de La Meute ou un de ses amis n’aperçoivent sa fuite. Ce fut le cas. Se frayant un chemin parmi les armes qui s’entrechoquaient, Kileute parvint à rejoindre Hiki. Ses yeux clairs formaient deux ronds sur son visage sombre :
-Hiki ! Mais ou tu vas ?! Tu ne vas pas nous abandonner !
-Vous n’avez pas besoin de moi ici. Je suis un traitre ! Qui voudrait qu’un traitre se batte à ses cotés ! Hein, Kileute !
-Ne m’appelle pas comme ça, Hiki. (La voix de Kileute se fit plus calme). Lycior. Mon nom est Lycior…
Hiki se figea sur place. Comment son ami connaissait-il son vrai nom ? Aurait-il fini par récupérer ses souvenirs ? La réponse vint à la suite. L’anciennement dénommé Lycior montra à son compagnon sa main toujours sanglante à cause du meurtre qu’il avait commis.
-Ce sang appartient à l’un des vétérans de La Meute. Il avait des informations trop précieuses sur les recrues les plus récentes dans cette tour, dont toi et moi. Trop précieuses pour qu’elles ne s’envolent avec sa vie. Je l’ai épargné. Le cadavre que La Meute à retrouvé dans les dortoirs appartenait à celui d’un autre que j’ai tué à sa place. Je n’allais pas rentrer bredouille, quand même.
Il marqua une pause pour repousser un ennemi qui s’était jeté sur lui. Le combattant à terre, Kileute en profita pour lui transpercer la gorge de son poignard. En nettoyant sa lame à l’aide du dos de sa main, il continua :
-Après être longuement torturé, bien sûr, ce vétéran à avoué tout ce qu’il savait sur moi. Je ne l’ai pas tué car j’étais aveuglé par l’espoir que tout les rebelles retrouvent leur passé, hélas, j’ai presque eu tort de le laisser en vie…
-Comment ça « presque » ?
-Réfléchi, mon pote. Il aurait tout avoué à ses congénères. Qu’il a vu le visage de l’assassin et tout et tout. Je ne crois pas en ta trahison, Hiki. Je sais que ton mentor est le coupable de tout. Mais grâce à tout ça, ce n’est pas moi le traitre.
Indigné, Hiki ne lui demanda pas si le vétéran avait dit quelque chose sur son passé à lui. Il n’en crut pas ses oreilles, son ami était heureux que les rebelles considèrent Hiki comme un traitre à sa place. Les yeux de Lycior se perdirent au loin :
-Quand j’ai connu mon vrai nom, j’ai vu des images défiler dans mon esprit. Des souvenirs, sans doute, mais toujours flous.
Quelques uns venaient de ma vie en tant que loup et d’autre de celle que j’avais en tant qu’être humain. Mais j’ai vu de tendres yeux verts comme l’émeraude et un nom…
Un lycanthrope de l’armée venait de s’emparer de lui, mais il n’y prêta aucune attention ses yeux perdus dans le vague.
-…Alyce…murmura-t-il avant de disparaitre du champ de vision d’Hiki.
Ce murmure fut suivit d’un hurlement de rage qui criait aux autres soldats qu’un ennemi était sur le point de prendre la fuite. Sans plus attendre, Hiki glissa dans le long tunnel sur lequel la trappe donnait. Plus il s’enfonçait dans ses profondeurs, plus les cris se faisaient lointains.
Hiki fuyait par la peur, certes, mais pas seulement pour ça. Il avait en tête un plan pour que sa trahison se fasse oublier. Un plan pour achever ce que Roc avait commencé à faire.
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Pipelette invétérée
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| | | Sujet: Re: Coeur Vengeur (fanfiction d'Elysiounette) Dim 27 Nov - 1:56 | |
| Chapitre 10 Demi-elfe -Le plan des rebelles à échoué. Le maitre des lycanthropes est de retour. Jeune garçon, tu n’es plus du tout en sécurité, tu es plus en danger que jamais. La voix de la jeune Lyria de 7 ans était haletante dans le rêve d’Elysio et la voix d’homme qui résonnait derrière elle sonnait désespérée. Elysio voulait à tout prix poser des questions, obtenir de l’aide pour surmonter les menaces qu’elle annonçait mais comme toujours, il ne le pouvait pas. Le jeune homme n’était capable que de rester immobile et écouter, l’échine parcourue par des frissons, ce que l’enfant avait à lui dire. Lyria leva ses grands yeux vers Elysio. Bien que sa voix fût désemparée, son visage et son regard ne montrait aucun sentiment, comme celui d’une poupée à laquelle on avait accordé une voix découragée. -Jeune garçon, ou es-tu ? S’il te plaît…dit moi ou tu te trouves… La force qui retenait Elysio immobile le relâcha soudainement, comme si Lyria désirait son silence pendant tout ce temps et que là était le seul moment où elle lui accordait la parole. Le garçon ouvrit la bouche et allait annoncer qu’il se trouvait à Pierycia, mais il n’en était pas sûr. Il s’était évanouit, affaiblit par l’usage de ses pouvoirs, assez longtemps pour que Dawan l’amène jusqu’à Rymar pour accomplir ses mauvais plans. -Je suis à Rymar. Tu n’as plus besoin de ne m’avertir de rien. Dawan a réussit à me capturer et m’emporter jusqu’à sa base secrète… Il fut surpris par le ton de sa propre voix. Un ton calme et impassible. Tout le contraire de ce qu’il ressentait à ce moment même. -Tu mens, jeune garçon, répondit Lyria, Dawan ne t’a pas capturé, il est rentré bredouille. Allez ! Avoue-moi la vérité ! Ou es-tu ?! -Je ne sais…p…p… La voix d’Elysio vacilla. La force qui le retenait de parler reprenait le dessus. Lyria continuait à lui poser la même question, encore et encore. Son image disparaissait petit à petit mais sa voix continuait à raisonner dans l’esprit d’Elysio. Bientôt, la silhouette de Lyria s’effaça complètement, de même pour sa voix laissant le jeune homme dans un espace vide autant pour la vue que pour l’ouïe. C’était comme si le rêve s’était achevé plus tôt que prévu. Elysio ouvrit lentement les yeux. Très lentement par peur de ce qu’il allait voir autour de lui lorsque ses paupières se seront soulevées. Mais sa vue n’était toujours pas revenue. Il était comme placé au milieu d’une brume. Il battit des paupières afin de dissiper cette brume jusqu’à ce qu’il put distinguer une silhouette. Le brun ne lui prêta pas attention, son premier reflexe fut de porter sa main à sa poitrine pour vérifier si le Cœur de Lazura pendait toujours à son cou. Ce n’était pas le cas, à la place, il sentit des couches de bandage. Quand la vue d’Elysio fut complètement rétablie, il constata qu’il était allongé dans un lit, ses longs cheveux noirs détachés étendus de chaque cotés de sa tête. La silhouette s’avéra être une petite fillette à son chevet la tête et les bras croisés posés sur un rebord du lit. Elle était encore plus jeune que la Lyria de son rêve. Elle observait Elysio de ses grands yeux mordorés qui brillaient sous des mèches violet foncé. Ces mèches appartenaient à une très longue chevelure, pas commune pour une fillette de son âge, d’où émergeaient deux longues oreilles. Une elfe ? Non, Elysio ne pouvait pas se trouver parmi les elfes, sinon ils l’auraient soumis à l’esclavage au lieu de le soigner. Il se trouvait sans doute dans un village et cette elfe aurait été adoptée. La fillette rougit et enfouit son visage dans ses bras quand Elysio posa son regard sur elle. -Je n’ai pas vu tes yeux. Dit-elle timidement. Tes yeux étaient fermés. -Mes…yeux ? Demanda faiblement Elysio, la voix enrouée. La jeune elfe releva la tête et quand elle parla, Elysio aperçut les petites dents de devant qu’elle avait en moins : -Est-ce que Shyska t’a mis des bouts de ciel à la place de tes yeux ? -Non…mes yeux sont tout à fait normaux. Comme les tiens et ceux de tout le monde. -C’est pas vrai. L’autre monsieur aussi a des yeux bleus. Il a dit que c’est vrai. « Quelqu’un d’autre aux yeux bleus ? » Songea Elysio « Elkyre ? » Il laissa la fillette continuer pour en avoir le cœur net. -Il a dit que quand il est né, Shyska n’avait pas de yeux dans sa réserve. Alors elle est allée dans le ciel et a pris un bout. Elle a mit les bouts à la place des yeux du monsieur. « Oui, c’est bien Elkyre et ses histoires farfelues, ça… » Se dit Elysio en soupirant. Mais après tout, il était heureux que son frère soit en vie. Mais qu’était-il advenu des autres ? -Dans les jours qui suivront, fait gaffe de ne pas l’écouter. Conseilla Elysio à la petite fille. Il dit n’importe quoi. Il se rendit compte un peu trop tard que le signe de sa poitrine luisait sous ses bandages comme il le faisait à la fin de chacun de ses rêves avec Lyria. Le jeune homme se recouvrit avec ses couvertures, mais cela importait peu. Qu’est ce que ferait une petite fillette de 5 ou 6 ans en voyant son symbole ? Qu’elle soit un elfe ou un humain, rien de dangereux. -Comment tu t’appelles ? Demanda-t-elle. -Je suis Elysio. (Il s’obligea à sourire)Et toi ? Quel est ton nom ? -Je m’appelle Runni ! Sautillant de joie, la fillette partie en courant en annonçant très fort que le « monsieur » était réveillé. Sans se lever de son lit, Elysio balaya le lieu ou il était du regard. Ce n’était pas une chambre. Les murs n’étaient constitué ni de pierres, ni de bois, ni d’aucun autre matériel solide contribuant à construire une maison. Les parois étaient faites d’un tissu mauve et le sol était jonché d’herbe. Elysio se trouvait dans une tente. Le cœur d’Elysio se mit à battre la chamade lorsque son regard vint se poser sur un coin de la tente. Les bras croisés sur sa poitrine et le regard froid se tenait Lyria, non pas en tant qu’une petite fille, mais en tant qu’une jeune femme d’une beauté sublime. Contrairement à la première fois qu’il l’avait vu en chair et en os, les cheveux de Lyria étaient très bien peignés et coiffés comme ceux d’une princesse. Son visage fin aux traits délicat et bien dessinés était surmonté par un diadème doré ornementé de pierres précieuses très assortis à ses vêtements vert émeraude en soie fine. Elle aurait été encore plus belle si elle avait sourit, mais elle ne faisait qu’épier silencieusement Elysio de ses yeux vert océan, maintenant en amande. -Si belle…murmura Elysio à lui-même, se croyant toujours dans son rêve. Runni revint dans la tente en compagnie d’une vieille elfe voutée et d’une grande elfe aux cheveux violets et à la peau sombre. Cette dernière ressemblait fort à Runni. Elle devrait sans doute être sa mère à en juger son âge et la vieille elfe, sa grand-mère. En apercevant Elysio allongé dans son lit, la vieillarde arbora un sourire et boita jusqu’à lui : -Oh ! Quel beau jeune homme ! La beau jeune homme en question se méfiait de plus en plus. Cet endroit, sans doute un camp avec ces tentes, ne contenait pas une seule elfe, mais toute une famille. L’idée que Runni était adoptée abandonnait l’esprit d’Elysio. Il recula lorsque les trois elfes se mirent à son chevet, les yeux admiratifs. -Vous…vous…Articula Elysio, mais il eut du mal. Il manquait encore de forces. -Ne vous inquiétez pas, mage Elysio, rassura la mère de Runni, nous ne vous ferons aucun mal. Mon nom est Rivierre. « Mage Elysio ? Pourquoi elle me vouvoie comme ça ? Si c’est une elfe, elle me veut du mal. » Elle lui tendit un bol rempli de liqueur rouge qui était posé à sa table de chevet. -Tenez, buvez ça. Vous retrouverez vos forces. De plus en plus méfiant, Elysio fixa la liqueur qui s’agitait doucement dans le bol, mille pensées lui traversa alors la tête. L’une de ses pensées prit le dessus et l’incita à frapper le bol pour renverser son contenu au sol. -Retrouver mes forces ?! Hurla-t-il en se redressant. Tout ce que vous voulez c’est m’empoisonner ! Me donner une drogue pour que je puisse vous obéir au doigt et à l’œil ! Ne pensez pas que j’ignore votre objectif à vous les elfes. Les forces que vous désirez rétablir…vous voulez vous en servir pour vous venger des hommes ! Vous… Une terrible migraine lui frappa la tête l’obligeant à se rallonger en poussant des gémissements de douleur et de rage. Runni était effrayée par la réaction d’Elysio et se cachait derrière sa mère qui gardait son calme. La grand-mère restait toujours à sa place, à admirer Elysio même dans sa colère. -Qu’est ce qui vous a raconté cela ? Demanda calmement Rivierre. Ces paroles eurent ses effets. Celui qui avait placé toute cette histoire dans la tête d’Elysio n’était personne d’autre que Dawan, l’homme qui l’avait longtemps fait vivre dans un mensonge. Quelles raisons avait Elysio pour croire à une histoire venue de lui ? Aucune. Mais même comme ça, le garçon n’oubliait pas le jour ou ils avaient attaqué Pierycia. Ils voulaient absolument le capturer et l’un d’eux avait faillit tuer Elkyre. Confus, Elysio ne prit pas soin de répondre à Rivierre. -Calmez-vous, mage Elysio. Dans l’état que vous êtes, vous n’êtes pas en mesure de vous mettre en colère. -Il est si beau quand il s’énerve. Se réjouit la vieille elfe en joignant ses mains. Ses yeux brillent comme des éclairs. -Arrêtez, belle-maman, laissons le seul. Il a besoin d’encore de repos. -Mais il n’en a pas eu assez ? Ça fait trois jours qu’il dort. -Décidemment, ses forces ne sont pas encore revenues, laissons-le se rendormir. Cela faisait trois jour qu’il avait sombré dans le sommeil ? Elysio désirait bombarder Rivierre et sa famille de questions, mais les trois elfes sortirent de la tente. Il risqua un regard vers le coin ou il avait vu Lyria. Elle n’était plus là, laissant un vide dans l’âme du garçon. Il était seul. -Enfin réveillé ! Tonna une voix qui fit immédiatement sursauter le jeune homme. Il espérait voir Elkyre. Son frère lui dirait que tout allait bien et ils s’enfuiraient tout les deux, mais la voix qu’il entendait ne lui appartenait pas. Sa source était un elfe aux yeux couleur de bronze comme ceux de Runni et aux cheveux marron clairs, comme ceux de Lyria, coupés courts. A en juger son visage, il avait une quarantaine d’années. -Que…que veut tu de moi… ? Marmonna Elysio, un timbre de méfiance dans la voix. L’elfe esquissa un sourire chaleureux : -Tu crois toujours qu’on te veut du mal, c’est ça ? Ces mots plongèrent à nouveaux l’esprit d’Elysio dans la confusion. Mais apparemment, l’elfe n’attendait pas une réponse de sa part : -L’assaut qu’on a porté à Pierycia…on voulait te capturer pour ton bien, mage Elysio. Moi, comme une grande partie des elfes de la brigade mauve… -Brigade mauve ? -Oui. La brigade mauve est l’organisation elfique qui s’infiltre dans le monde des humains afin de les aider. Mais on n’offre que notre aide si le problème concerne tout les mondes, pas seulement Alysia. Revenons aux faits. Une grande partie de la brigade et moi, nous sommes au courant des plans de Dawan et nous faisons tout pour les empêcher. -Je ne vois pas le rapport que ça a avec ma capture. -Le lien est très fort. Pense un peu, mage Elysio. Si nous voulons te capturer c’est pour te mener dans un endroit sur, à l’abri de Dawan et de ses lycanthropes. Quand nos espions nous ont informés que Dawan t’avais amené dans son village de monstres, nous avons organisé cet assaut pour te retirer des griffes de cet homme machiavélique. Mais comme tu l’as vu, nous avons échoué…On a refait des tentatives, mais Dawan à renforcé les surveillances du village en postant des lycanthropes dans tout ses coins… Le visage assombrit de l’elfe s’illumina : -Toutefois, par miracle, c’est toi qui es venu à nous ! Comme tombé du ciel ! -Donc vous connaissez les plans de Dawan…Vous savez son objectif. L’elfe repris un air maussade. Il jeta des coups d’œil autour de lui pour s’assurer que personne ne les écoutait puis se pencha sur Elysio et dit tout bas : -Nous ne connaissons pas la prophétie en entier, mais grâce à nos espions, nous avons découvert quelques fragments. On sait très bien que tu te trouve au centre de tout. Toi…et Dawan. Et on sait aussi qu’elle traite d’un retour… -Le retour de qui ? -Pas celui d’une seule personne, mage Elysio. Mais ceux de milliers, de millions... Le retour des mages absolus ! Avec des pouvoirs aussi puissants que ceux d’autrefois. Elysio sentit son sang se figer dans ses veines. Enfin. Enfin il connaissait un nouveau fragment de la prophétie. Il était si surpris par cette révélation qu’il oublia même de se méfier de l’elfe qu’il avait devant lui. Au contraire, il serait prêt à lui accorder toute sa confiance. Cet elfe pourrait lui dire tout ce qu’il savait et ainsi, il pourrait reconstituer le puzzle qu’était la prophétie de Nouvelle-Lune. -Quel est votre nom ?! -Hum ! Je perçois plus de confiance dans tes yeux. Mon nom est Régyen, chef de la brigade mauve. -Vous savez d’autre chose de la prophétie ?! Dites-moi tout ! Je veux tout savoir ! La vérité m’a longtemps été cachée. Régyen posa une main sur l’épaule d’Elysio : -Je suis désolé, mais je n’ai rien d’autre à te dire. Tu es en sécurité maintenant. Je sais que la trahison de Dawan t’a brisé le cœur…on ne fera jamais de même. L’elfe quitta la tente laissant Elysio seul, la gorge nouée. « On ne fera jamais de même » C’était sûr. Elysio ne serait plus jamais capable de faire confiance à personne autant que celle qu’il avait accordé à Dawan. Cet elfe avait l’air d’être quelqu’un de bien et ne semblait pas être en mesure de le trahir. Mais c’était une fausse confiance qu’Elysio lui accordait. Quelque chose s’était détaché du garçon…le sentiment d’être en sécurité, d’être en présence de quelqu’un de confiance…tout cela semblait s’être effacé de lui à jamais. Tout ça à cause de ce traitre… Le jeune homme se sentait mal à l’aise, seul dans cette tente elfique. Il jeta un coup d’œil au pied de son lit : il restait un peu de liqueur dans le bol qu’il avait renversé. Elysio s’en empara et le porta à ses lèvres afin de boire son contenu. Un plaisant gout de fraise fit frémir ses papilles et une agréable sensation le submergea. Lentement, ses forces se renouvelaient dans son corps et bientôt, il put se remettre sur pieds et retrouver la sortie. |
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Pipelette invétérée
ElyeMessages : 712 Date d'inscription : 22/06/2009 Age : 29 Localisation : Dans la plus haute tour de mon château, en train de vous observer d'un oeil attentif. Peu rassurant...
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| | | Sujet: Re: Coeur Vengeur (fanfiction d'Elysiounette) Dim 11 Déc - 13:46 | |
| Le campement s’était installé sur une corniche qui dominait la grande plaine très connue par Elysio. Une forêt surplombait un coté du camp mais n’avait rien de menaçant, au contraire, elle rendait l’espace plus paisible grâce au chant des oiseaux et au son des feuilles doucement agitées par la brise. Sur la surface verdoyante de l’herbe étaient posées une quarantaine de tentes mauve tel que le nom de la brigade l’indique. Elles se ressemblaient tellement l’unes et les autres qu’Elysio ne saurait dire comment les elfes pourraient les reconnaitre. Mais d’après ce qu’il vit, aucun des leurs ne s’abritaient dans une tente. Tous étaient dehors occupés à leurs activités quotidiennes. Lorsqu’ils aperçurent Elysio, tous les regards se tournèrent sur lui. Le torse nu recouvert de bandages, la longue chevelure dévalant le long de son dos, les yeux bleus (comme des bouts de ciel) écarquillés balayant les lieux du regard…En voyant Elysio de cette façon, il était normal d’être intrigué. L’un d’eux, en particulier, interrompit son entrainement au combat et s’approcha du jeune homme à grand pas. -Eh ! Vous ! Qu’est-ce qui vous a permis d’arrêter vos travaux ?! Vociféra-t-il en s’adressant à ses congénères. C’était un elfe qui avait apparemment son âge. De longs cheveux d’un noir de jais, incroyablement lisses et lustrés, retombaient en cascade sur ses épaules. L’un de ses yeux aussi sombres que ses cheveux était occulté par un cache-œil, mais ne cachait pas la cicatrice qui le barrait. Elysio était là quand cet elfe avait obtenu cette balafre. -Donc, tu as fini par tomber entre nos mains, mage absolu. Railla-t-il de sa voix trainante. Il était temps ! Le regard de son seul œil alla se poser sur Lyria qui s’était installée sur une pierre tout proche de la forêt. -Je te préviens que tu vas rester ici un bon moment, humain, Dit-il plus sérieusement, mais je vais t’avertir de quelque chose : Lyria est ma future épouse. Je veux que tu prennes tes distances d’elle car tu n’auras aucune chance de l’avoir pour toi. Elle est une elfe et toi un humain impertinent… -…Capable de détruire un monde entier s’il le souhaite ! Riposta Elysio en serrant les poings. -Toi ? Pff…Tu n’es qu’un simple débutant en magie. Avec tout ce petit séjour avec ton maitre humain, je ne pense pas que tu as appris grand-chose en cette matière. Elysio voulait défendre Dawan comme il le faisait toujours quand on le critiquait, mais sa trahison lui revenait à l’esprit même lorsqu’il ne le désirait pas. Submergés par ces mauvais souvenirs, le jeune homme baissa les yeux, plein de rancœur. L’elfe sourit : -Lors de notre premier assaut, tu as été dur à attraper et nous avions échoué. Si tu t’étais fait capturer plus tôt, tu ne te serais pas tellement attaché à cette ordure. Maintenant subit les conséquences. -Cela m’est égal ! J’ai toujours vu en Dawan un père ! Si vous m’aviez avoué la vérité tôt ou tard, j’aurais ressentit la même chose ! -Pff…tu parles. Si on t’avait capturé plus tôt, s’il n’y avait pas eu ce maudit blondin, tout se serait passé différemment. -Il se trouve que le blondin défendait ses proches et son honneur tel un bon gentleman. Fit la voix d’Elkyre derrière eux. Le frère d’Elysio se tenait droit comme à son habitude et portait dans sa main un panier remplis de pomuts frais. Ce qui intrigua le plus son frère était cet étrange monocle placé devant l’œil gauche du blond, cependant, derrière lui ses yeux brillaient de cette même ironie habituelle. -Qui d’autre que toi pourrais-je croiser dans cette magnifique journée, Rolf ? L’elfe se tourna vers son interlocuteur et fronça son sourcil : -Toi…Depuis la crise cardiaque que tu as fait ce début de matinée, j’ai prié Shyska pour que tu t’éteignes jusqu’au lever de la lune, au moins. -Hoho ! Je vois bien que ta déesse a décidé de me mettre sur pied plus tôt que prévu. J’ai même eut le temps de faire un détour dans le bois pour récolter ces délices (il tendit le panier de pomuts). Elkyre s’approcha du duo. Les yeux rivés sur Rolf, Elysio eut l’impression que son frère l’ignorait. Le blond eut un petit sourire de coté : -Personnellement, je trouve que ce cache-œil te va à merveille. Il correspond tellement à ta personnalité de voyou… -Tait-toi ! Cesse tes sarcasmes, humain ! Le concerné posa un doigt sur son menton. -Lorsque je suis arrivé ici j’ai entendu ta voix adresser des moqueries à mon frère. Est-ce vrai, ou je suis sourd ? -J’aurais du arracher ton œil ! Comme ça tu sauras comment je me sens à présent ! -Je t’ai fait perdre ton œil, tu m’as abimé mon beau visage. On est quittes. Pas besoin de te repentir sur le passé, mon ami. Sans attendre la réaction de l’elfe, Elkyre s’approcha d’Elysio et le tint par le bras. Ils s’éloignèrent tout les deux de Rolf qui s’était mis à maudire Elkyre en employant du langage elfique. Lorsqu’ils furent assez loin, Elkyre posa une main sur l’épaule de son frère en jetant des regards en direction de Rolf : -Ne te laisse pas aller par lui. Il utilise juste sa façon de cacher ce qu’il pense, c’est tout. Le blond disait ça comme ça, mais il parlait tout autant de Rolf que de lui-même. Le jeune homme avait lui aussi tendance à occulter ses sentiments en faisant usage de l’ironie et de la moquerie. Mais pas à point de faire des remarques sur le passé douloureux de quelqu’un. -Il est allé trop loin, Elkyre…Et arrête de prendre ma défense, s’il te plait ! Je sais me débrouiller seul. -Ne dit pas ça. Cette nuit là, c’est toi qui m’as sauvé la vie alors que tu aurais pu t’enfuir. Grâce à toi, au lieu de sortir mort de cette affaire, mon cœur s’est fragilisé à vie. Elysio regarda son frère poser un doigt sur le plastron en cuir qui protégeait le coté gauche de sa poitrine. Ce dernier continuait à sourire, mais ses yeux demeuraient neutres. -Sans ceci, un coup de poing assez fort pourrait m’être fatal. -Si j’avais réagit plus tôt… -Non, Elysio, ça reviendra au même…enfin… (Il se remit à sourire) non ! Tu aurais put te bouger plus tôt quand même ! Il était allé un peu trop fort, cette fois. Elkyre lui disait cela ironiquement mais au final, il avait raison. De même pour Rolf. S’il avait réagit plus tôt, rien de tout cela aurait eut lieu. S’il avait crut en la Lyria de son rêve plus tôt, Darios existerait toujours, ses parents seraient vivant, ce traitre de Dawan ne l’aurait pas recueillit… Son retard était la cause de toutes ses catastrophes. Elkyre aperçut en peu de temps que son frère avait mal prit sa remarque. Il fit une longue pause, puis, d’une voix ferme, changea de sujet : -Dorwinn est mort. Cette fois, le visage d’Elkyre s’était dévié d’Elysio et n’affichait plus aucun sourire. Les yeux assombris du jeune homme étaient rivés dans le vague. Elysio n’avait jamais réellement aimé fréquenter le vieux bibliothécaire, être en présence de quelqu’un qui devine tout ce qu’on pense le mettait très mal à l’aise. Malgré cela, il savait très bien ce que représentait le vieillard aux yeux de son frère. Autrefois, à chaque fois qu’il avait besoin d’Elkyre, il était obligé de le chercher à la bibliothèque où il restait une grande partie de la journée à discuter avec son vieil ami. Sans détourner le regard, Elkyre fit un bref résumé à son frère de tout ce qui s’était produit après son évanouissement, l’évasion par les galeries souterraines, sa séparation avec Alyce et Stivan…Tout cela avec une voix vide et découragée. C’était très rare de le voir ainsi et à chaque fois c’était du à un événement qui l’avait profondément touché. Elysio pensa d’abord que c’était l’effet du deuil de Dorwinn qui lui avait rabaissé le moral, mais il se rappela de la dernière fois où il s’était mis dans cet état : lorsqu’il avait su la prophétie de Nouvelle-Lune. - Tous ces événements s’enchainent comme prévu, c’est ça ? S’entendit-il demander. Sur ce, Elkyre fut parcourut d’un léger frisson. Il pivota lentement sur ses talons et une fois face à Elysio, il fronça les sourcils : - Tu souhaites toujours la connaitre… A la suite de son dernier entrainement auprès de Dawan, ce dernier avait refusé de confier à Elysio la fameuse prophétie de Nouvelle-Lune. Mais le garçon savait que le laisser dans l’ignorance faisait parti du plan de ce traitre, peut être que la prophétie contenait quelque chose qui permettait de contrer ses plans. C’était surement pour cela qu’il l’occultait. -Je le souhaite de tout mon être ! Déclara Elysio, plein d’assurance. -Le problème avec les prophéties est que tu sais tout ce qui t’arrivera à l’avenir…commença Elkyre toujours aussi sombrement. -Et alors ? C’est une bonne chose. -Au contraire. Lorsqu’on connait tout ce qui adviendra dans notre avenir, que cette chose soit bonne ou mauvaise, cela aboutit toujours au même résultat. Si cette prévision est heureuse, on passe notre vie entière à essayer de trouver ce bonheur prévu. On devient si obsédé par cette envie qu’on oublie tout le reste et la notion du temps. Mais le pire advient quand on découvre qu’un malheur approche… Elkyre marqua une pause exprès pour accentuer le drame. Lorsqu’il reprit, sa voix était plus basse et son regard s’était à nouveau posé sur l’horizon : -Lorsqu’on sait qu’un malheur va nous arriver à nous ou à nos proches, on fait tout ce qui est en notre pouvoir pour l’empêcher de se produire. Comme pour trouver le bonheur, on fini par se fixer uniquement sur ça et cela peut aboutir à la folie. Malheureusement, rien ne peut devancer une prophétie. Ce que la personne à longtemps craint fini par se produire devant ses yeux au moment ou elle s’attend le moins. Les différences sont que quand on trouve le bonheur prévu dans la prophétie, on finit par se sentir moins heureux que comme on l’avait pensé. On n’arrive plus à croire que l’objectif de tout une vie à finit par aboutir à ce qu’on finit par voir ici présent. Cependant, lorsque le malheur attendu se produit…on devient plus fou qu’ l’on avait été et la démence fini par aboutir au suicide. Les paroles d’Elkyre rappelaient pleinement à Elysio celles de quelqu’un qu’il connaissait très bien. Il n’arrivait pas à croire que ces mêmes paroles venaient de sortir de la bouche de son frère. -Si tu veux un conseil, Elysio, ne commence pas à lire ton livre de la fin jusqu’au début. Pense à… -…tu parles comme Dawan ! Cette allusion au « livre de la vie » fut la goute d’eau. Ce que venait de raconter Elkyre était plus qu’apparenté aux mots de Dawan lors de leur dernier entrainement. Il ne se fia plus à son hypothèse sur les contre-attaques aux plans de Dawan occultés dans la prophétie. Si ça aurait été le cas, Elkyre ne la cacherait pas de cette façon, de même pour sa mère, des années auparavant. Mais pourquoi lui cacher tout cela ? Serait-ce un manque de confiance de leur part ? La confiance ? Elysio n’en possédait plus aucune, même pas pour Elkyre. A quoi cela servait d’accorder sa confiance à quelqu’un qui ne la lui rendait pas ? A rien. De plus, se sentiment s’était effacé du jeune homme. Plus jamais il ne pouvait courir le risque d’être trahis à nouveau. Quelque chose attira l’attention d’Elysio et fit ses cheveux se dresser sur sa nuque. Près du bois qui bordait le campement, à l’endroit ou s’était assise Lyria, maintenant disparue, un loup au pelage marron clair s’enfonçait dans la forêt. Cette gueule béante garnie de crocs, ces oreilles pointues…En le voyant, Elysio ne put s’empêcher de se remémorer des monstres de tout ses cauchemars. Il avait une telle haine envers ces créatures qu’en voir une encore en vie le répugnait. En ignorant Elkyre et sans aucune arme à portée de main, il s’élança en sa direction, les poings serrés. Il avait perdu son épée, mais il pouvait toujours faire recours à la magie. S’il s’en était servit une fois, pourquoi pas deux ? Il risquait de s’évanouir à nouveau, mais s’il s’agissait de tuer une de ces bêtes, le brun serait prêt à tout. Suivant à la trace la bête, il finit par entrer dans le bois où il s’enfonçait peu à peu. La forêt avait beau être sombre et effrayante surtout avec les branches menaçantes des arbres, Elysio sentait un étrange sentiment se développer en lui. Un mélange de sérénité et de nostalgie. Comme si cet endroit était comme le village de Darios : une demeure perdue. Il voulait faire demi-tour, mais sa haine envers les loups prenait le dessus et le poussait à suivre sa route. Elysio grommela, les traces qu’avait laissé le loup avaient pris fin devant les racines d’un arbre. En effet, à partir de cet endroit, le sol était encore plus protégé par les branches des arbres donc la boue ne se créait pas ici. Impossible de conserver d’empreintes. Rageur, le jeune homme s’apprêta à faire volte-face. -Hmmm…je reconnais ce regard. Tu veux une histoire! Fit une voix amusée de jeune femme. Le garçon s’abstenu de revenir sur ses pas et s’approcha de l’endroit où il venait d’entendre la voix. Il hoqueta silencieusement. Eclairée par un rayon de soleil passant entre les branches était assise Lyria sur une pierre lisse. Dans ses mains délicates, elle tenait une lyre dorée et sur son épaule était perché un bel oiseau rouge ressemblant à un faucon écarlate. Mais ce qui surprit le plus Elysio était le grand loup gris qui s’approchait à pas silencieux de la jeune femme. Ce n’était pas le loup qu’il avait vu tout à l’heure mais peu importait, Lyria ne semblait pas apercevoir sa présence. Elle était en danger ! Avant qu’Elysio ne fasse quoi que ce soit, le loup s’était assis devant Lyria. Au plus grand étonnement du jeune homme celle-ci caressa affectueusement la tête de l’animal, puis… …elle sourit. Ce n’était pas un sourire de victoire comme elle l’avait fait lorsqu’elle avait presque capturé Elysio durant leur assaut à Pierycia. Un sourire heureux, amusé, le sourire qui apparait sur nos lèvres lorsqu’on est entouré de gens que l’on aime. Elle n’avait plus rien à voir avec la Lyria froide et glaciale qu’il avait vu en se réveillant. Elle était plus que merveilleuse à ce moment présent. Si ravissante qu’Elysio oubliait ce sentiment de nostalgie que la forêt installait en lui. Il oubliait même qu’elle était en compagnie d’un loup. -Hokamy ! Se réjouit-elle. Tu es tombé à pic ! J’allais justement raconter une histoire à Phoebus (elle caressa les plumes de son faucon). Toi aussi tu veux l’écouter ? Comme s’il comprenait ce qu’elle disait, le loup apparemment dénommé Hokamy, assentit de la tête. Lyria prit une longue inspiration et entama son histoire : -Il était une fois, une jeune fille qui n’était pas comme les autres. Pas comme les autres car son sang était un mélange de sang d’humain et d’elfe. Elle et les autre gens avec la même particularité étaient nommés « demi-elfes » mi-homme et mi-elfes. En dépit de ses différences, tout le monde les traitaient comme leurs égaux, la jeune fille était heureuse dans sa famille. Elle avait son grand frère qu’elle aimait par-dessus tout. Au grand désespoir d’Elysio qui épiait la scène occulté par des branches, le visage de Lyria s’assombrit. L’élément perturbateur de son histoire allait tout de suite surgir : -Un jour, les choses tournèrent mal. Les humains ne voulaient plus que leurs enfants soient croisés avec des elfes. Donc, le massacre commença. Des innocents demi-elfes furent tués par ces infâmes créatures que sont les humains…Et la petite fille et son grand frère ? Pour les protéger, leurs parents les ont jetés en plein milieu de la forêt où ils étaient obligés de survivre par eux-mêmes. Ils croyaient être perdus, mais heureusement, une mage fut généreuse avec eux et grâce à ses pouvoirs, elle les changea en loups pour qu’ils puissent s’habituer au milieu hostile qu’était, pour eux, la forêt. La jeune fille, ou plutôt, la jeune louve regrettait toujours d’avoir perdu ses parents, mais près d’elle, il lui restait son grand frère. Ça lui suffisait pour avoir tout le bonheur du monde. Mais ce bonheur dura peu…quelques mois après leur transformation en loup, le grand frère de la jeune louve fut capturé par une armée d’hommes-loups. Lyria s’interrompit car Hokamy posa sa tête sur les genoux de la jeune femme. Les hommes loups dont elle parlait…Faisait-elle allusion aux troupes de Dawan ? Elle fut obligée de continuer car Phoebus se mit à jacasser en se dandinant d’une patte à l’autre sur son épaule. -La petite louve resta seule pendant des jours, des semaines…jusqu’à ce que quelqu’un la retrouve. Un elfe. Lorsqu’il trouva la petite louve, son sort fut rompu : elle reprit son apparence humaine. L’elfe la reconnu sans peine car il s’agissait de son père. Celui qui l’avait abandonné lorsqu’elle était encore plus petite. Les massacres contre les demi-elfes ayant terminés, la petite fille vécu sans peine aux cotés de son père et ils vécurent… « …heureux pour toujours » Compléta Elysio dans sa tête. Mais cette fin n’avait rien d’heureuse et les deux « amis » de Lyria ne semblait pas compatir cette pensée car ils se mirent à sautiller de joie à la fin du récit. Elysio sentit alors la même chose que quand sa mère lui avait lu l’histoire sur les mages et les sorciers. Ce sentiment qui lui indiquait qu’il y avait une suite non dite. - Allez-vous amuser, tout les deux. Dit Lyria à ses compagnons en affichant un sourire forcé. Laissez votre Lyria se reposer un peu toute seule. Sans demander leur reste, les deux animaux coururent et s’envolèrent vers l’un des multiples chemins de la forêt. Elysio eut alors le subit pressentiment que Lyria sentait sa présence. Cela se voyait dans son regard, redevenu froid comme à l’accoutumé. Elle ferma les yeux et souleva sa lyre vers les rayons de lumière qui descendaient des hauts arbres, comme si elle désirait qu’Elysio la voie. Ses doigts fins et souples se mirent alors à effleurer les cordes de l’instrument. Puis les paroles d’une chanson plus que familière affluèrent dans l’âme d’Elysio : Dans la grande forêt entre terre et ciel L’oiseau sans ailes Pleurait Différent, il se croit seul Ses sentiments le veulent
Dans la grande forêt, à la lisière Il se contentait de prières Pourrait-on faire revivre son cœur ? Ainsi défaire ses malheurs ?
Mais heureusement tu es là Et lui a dit tout bas Tu n’es pas seul Jamais tu ne seras seul
La voix de Lyria était claire et cristalline. Cette chanson était celle que la mère d’Elysio lui chantait si souvent à lui et à Elkyre. La mélodie et les paroles étaient les mêmes. Mais la voix de Lyria atteignait des notes beaucoup plus aiguë et était accompagnée par les sons de sa lyre qui harmonisait parfaitement avec sa voix. Cette chanson mélangeant tristesse et joie pris un aspect nouveau chanté par Lyria. Elle ne faisait qu’embellir. Une larme roula sur la joue d’Elysio. Autant une larme de nostalgie qu’une larme de profonde émotion.
Dernière édition par Elysiounette le Mar 17 Jan - 1:29, édité 1 fois |
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Pipelette invétérée
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| | | Sujet: Re: Coeur Vengeur (fanfiction d'Elysiounette) Mar 17 Jan - 1:27 | |
| Chapitre 11 Lazura La nuit d’Elysio se déroula comme à l’accoutumée. La jeune Lyria hantait toujours ses rêves en lui demandant désespérément où il se trouvait. Contrairement à autrefois, ce rêve se répétait dans chacun de ses sommeils et ce dans les moindres détails. Toutefois, celui-ci eu une légère différence par rapport aux autres rêves. Elysio sentait quelque chose lui caresser les doigts, quelque chose de doux et soyeux. Les yeux fermés, il croirait qu’il s’agissait d’une douce chevelure, mais lorsqu’il regardait sa main, elle ne touchait rien d’autre que le vide. La sensation de caresser les cheveux de Lyria, devrait surement ressembler à ça. De la douceur et de l’apaisement. Enfin, il se réveilla. La sensation de douceur dans sa main ne s’était bizarrement pas estompée. Curieux, le jeune homme regarda qu’est ce que sa main touchait. Il s’agissait d’un loup au pelage marron clair et soyeux. Le même loup qu’il avait vu entrer dans le bois il y a quelques jours. Elysio se releva d’un coup et pris la première chose qui s’offrait à sa portée, un poignard, et le pointa sur la créature. Mais la bête tenait quelque chose en sa gueule qui obligea à Elysio de s’abstenir de l’abattre : le Cœur de Lazura. Le collier que portait sa mère. -Non…Rend-le moi, sale bête ! Le jeune homme perçut quelque chose d’étrange dans les yeux turquoise de l’animal. Un regard qui semblait dire « Roh ! Mais quel idiot ! ». Toujours avec le pendentif entre les crocs, le loup chemina jusqu’à la sortie et adressa à Elysio un signe de tête, comme si il voulait que le garçon le suive. Ce dernier se montra cauteleux et ne bougea de son lit qu’après une longue réflexion. Il s’habilla et attacha ses cheveux. La bête insistait et grognait d’impatience donc il dut se dépêcher. Avant de sortir de la tente, il s’arma de son poignard par précaution. Il s’agissait peut être d’une impasse de la part de Dawan donc s’il se retrouve en face de ce traitre, ce serait une bonne occasion d’en finir avec lui. D’après ses souvenirs, Elysio avait perdu le Cœur de Lazura à Pierycia. Dawan se servait du collier pour attirer sa proie dans le piège, il n’y avait pas de doutes. Elysio suivit le loup jusqu’à l’entrée du bois exactement où il l’avait vu la dernière fois. Une fois dans la forêt, encore plus sombre et inquiétante à cause de la nuit, il sentit une nouvelle fois cette sensation de doléance et de sérénité. Mais cette fois, elle se fit plus imposante. Plus il s’enfonçait dans la forêt, plus son cœur battait fort. Il avait l’impression de s’approcher d’un être aimé, perdu depuis longtemps. Sa main diminua son étreinte sur le poignard. Le loup s’arrêta enfin et posa son regard sérieux sur Elysio. « C’est ici. » Paraissait-il dire. Elysio plissa les yeux. Ce qui paraissait être un haut talus de terre se révéla être un mur vieux de plusieurs centenaires dévoré par les racines des arbres. Il était parsemé de signes et de dessin, mais impossible de savoir de quoi ils s’agissaient étant à moitié effacé. En son centre demeurait une énorme pierre noire craquelée. Le loup s’assit devant celle-ci et approcha le Cœur de Lazura. Devant les yeux ébahis d’Elysio, le pendentif se mit à briller d’une lueur bleue éclatante, de même pour la pierre au centre du mur. Il eut alors un craquement qui fit écho dans la clairière et le mur s’ouvrit en son milieu. Cette barrière gardait un bâtiment détruit et rongé par les plantes. Partout où Elysio posait son regard, il y avait des colonnes effondrées, en partie détruites ou qui fusionnaient avec d’autres en formant une arche. Autrefois, ces colonnes formaient surement un cercle autour de cette statue qui se trouvait au centre. La statue d’une femme vu les vêtements, mais impossible de savoir de qui il s’agissait : la tête manquait. Devant elle se présentait une table de pierre, un autel pour des sacrifices entouré de candélabres éteint. Elysio se trouvait alors devant les ruines d’un temple. Sans jeter un regard en arrière, le loup monta sur l’autel. Il ouvrit la gueule et laissa violemment tomber le Cœur de Lazura sur la pierre. Il se brisa. Sous le choc, Elysio hurla et se rua sur le loup. Ce pendentif était son seul souvenir de sa mère et ce monstre venait de le briser. Si Dawan était derrière le coup, comment pourrait-il être cruel au point de détruire ce trésor. Sauvagement, Elysio dégaina son poignard et pris l’animal par ses poils. Le loup fut envoyé au sol en couinant de surprise. Le garçon en profita pour passer à l’attaque mais la créature roula sur le coté au moment ou le poignard allait s’abattre sur elle. La lame s’enfonça dans le sol terreux. L’animal mordit la main qui tenait l’arme l’obligeant à la lâcher et poussa Elysio vers l’autel grâce à un coup de tête. Il montra les crocs : « Arrête et regarde ! » Elysio ne lui prêta aucune attention. Il s’élança vers son arme plantée dans la terre, mais un tintement sonore et délicat arrêta sa course. Il se retourna et vit des petites lueurs qui évoquaient des lucioles bleues s’échapper des débris du Cœur de Lazura. Ces lumières se posèrent sur les candélabres et ceux-ci s’allumèrent d’un feu de la même couleur bleutée. Elysio se serra la poitrine, ses doigts se crispèrent sur sa tunique. Dans son cœur, quelque chose se débattait. Cette chose paraissait vouloir sortir pour se joindre aux lumières bleues. Les lueurs se convertirent en une femme vêtue d’une robe blanche qui flottait au dessus de l’autel, comme si elle se trouvait au fond d’une eau douce. Ce sourire doux et bienveillant, ces yeux bleus, ce visage serein…Il s’agissait bel et bien de Tania, la mère d’Elysio ! Sauf qu’en lieu d’être blonds, ses cheveux, qui s’agitaient comme portés par une onde douce, étaient blancs comme un nuage en un jour de printemps ou comme une de ces fleurs qui s’ouvraient au lever de la lune. -M…mère… Bégaya Elysio, les larmes aux yeux. Le garçon tomba à genoux devant sa mère. A en juger l’aura bleutée qui entourait la femme, elle était bien morte et ce qui se trouvait devant son fils n’était autre que son esprit. -Mes sincères excuses, Elysio… Je ne réponds pas au nom de Tania. Ces mots firent la gorge d’Elysio se nouer. Il leva les yeux sur la femme. Comment il n’avait pas aperçut cela avant ? Derrière ce sourire calme, il entrevoyait de la détermination et du sérieux sur son visage. De même pour la voix qu’il venait d’entendre. Cette femme avait l’air plus rude et résolue que l’était sa mère. -Si tu n’es pas ma mère, qui es-tu ? -Je suis la créatrice de sa lignée et de la tienne, bien sur… Comme entrainée par un courant, elle approcha le jeune homme et lui caressa affectueusement les cheveux. -Je suis Lazura. « Le Cœur de Lazura… » Songea Elysio. Il se remémora encore une fois des paroles de sa mère, quelques temps avant sa mort : « Ce collier est héréditaire et est transmis de fils ainé à fils ainé. Quand les mages peuplaient Alysia, ils étaient divisés en plusieurs familles. Mais le Cœur-de-Lazura fait partit d’une des quatre Grandes, les quatre familles les plus puissantes. Ce collier a été conçu par Lazura, la fondatrice des Lazuriens et notre ancêtre, Elysio. » Si ce collier avait été conçu par elle-même, cela pouvait facilement expliquer ces lumières bleues qui s’étaient échappées des débris. Elysio posa la première question qui lui vint en tête : -Votre âme…vous l’avez scellée dans votre propre collier ? -Bonne hypothèse, mon jeune descendant. Lazura s’éloigna d’Elysio et se plaça aux cotés du loup. Le Cœur de Lazura est resté pendant longtemps à Darios, je me trompe ? De ce fait, si mon âme était restée prisonnière dans le collier pendant tout ce temps, comment airais-je pus aider la pauvre Lyria lorsqu’elle l’avait besoin ? Elle avait prononcé cette dernière phrase en fixant le loup comme si elle le concernait. La bête secoua la tête comme gêné, petit à petit, son visage prenait des traits humains. Ses pattes laissèrent place à des mains fines et délicates. De long cheveux emmêlés lui descendirent jusqu’au dos. La jeune femme obtenue se leva et toisa Elysio de ses yeux froids : Lyria. -Pourquoi me révéler ainsi, Lazura ! Grommela-t-elle en s’époussetant les habits. Ce n’était pas le moment. Elysio murmura des jurons en son for intérieur. Les indices étaient plutôt clairs : les pas du loup qui menaient jusqu’à Lyria, l’amitié de la jeune femme avec le loup gris, l’histoire qu’elle leur avait raconté. Oui ! Le puzzle s’assemblait dans l’esprit du garçon : la jeune demi-elfe dont parlait l’histoire n’était autre que Lyria, elle-même. Et Lazura était la mage qui lui était venu en aide à elle et à son frère en les changeant en loup. Il y avait tellement de mélancolie dans les yeux de la belle demi-elfe qu’Elysio n’arrivait pas à croire qu’il n’avait pas deviné qu’elle contait sa propre vie. Apparemment, sa forme pouvait alterner entre demi-elfe et louve à volonté comme dans les rêves d’Elysio où elle devenait fréquemment cet animal. Et sans avoir pensé une seule seconde, le garçon l’avait attaqué dans l’objectif de la tuer. Mais cela n’empirerait en rien sa relation avec Lyria : à cause de son passé, elle avait une profonde haine envers les humains. Une haine qu’Elysio connaissait très bien. -Alors quelle est la nécessité de détruire le collier de ma mère ?! S’impatienta Elysio. Enervée par le mauvais caractère du garçon, Lyria croisa les bras en soufflant. Mais Lazura resta calme. La femme était patiente comme l’était sa mère en son vivant. -L’impatience. L’arrogance...Deux défauts très présents en toi… « L’impatience est l’un de tes pires défauts. Rappelle-toi de ce que j’ai dit sur ça, il faut savoir surmonter ce défaut car il peut facilement se retourner contre toi. » Avait dit Dawan un jour avant sa terrible révélation. -Ton mentor est un homme sage et brillant, mais il a fait les mauvais choix. Informa Lazura comme si elle lisait ses pensées. Il avait lui-même un défaut, un terrible défaut qui a fait de lui ce qu’il est à présent. -Si vous voulez en venir à là ou je pense, je vais vous le dire bien clairement : je ne deviendrais jamais un monstre comme l’est Dawan ! -Alors, tâche de faire attention aux défauts que tu possèdes. Il est impossible de les faire disparaitre complètement, mais il est possible que tu fasses en sorte qu’ils ne parviennent pas à te consumer. Si tu échoues, ce n’est pas un mage que tu deviendras, mais un sorcier. Le regard de Lazura était profondément plongé dans celui d’Elysio. Il comprit tout de suite de qui Elkyre avait hérité ce regard perçant qui, une fois rivé dans celui de quelqu’un d’autre, le persuadait qu’il avait raison. Mais celui de Lazura était encore pire. Les yeux bleus de la femme s’enfouissait plus loin que dans le fond des yeux du jeune homme. Ils s’enfonçaient jusqu’à son âme et semblaient y lire tout son contenu. Impuissant, Elysio baissa le regard et attendit que Lazura reprenne la parole. Que pensait Lyria de lui ? Elle l’observait près de la grande statue brisée, les bras croisés sur sa poitrine. Un jeune humain arrogant, nerveux et faible. Pour Lyria, c’était les mots pour désigner le garçon. - La source de pouvoir d’un mage absolu ne se trouve nul autre que dans son cœur. Expliqua Lazura en posant une de ses mains sur la poitrine du jeune mage. Il se sentit aussitôt parcouru par une grande puissance magique, comme si une décharge électrique faisait son trajet en lui. C’est pour cela que tes pouvoirs ne peuvent pas être influencés par les ténèbres qui vivent en lui. Si tu veux devenir un mage et non un sorcier, tu dois commencer par expulser ces ténèbres de toi. Elle s’approcha de Lyria qui lui fit un bref assentiment de la tête. Lazura s’installa à côté d’une tête de pierre tout à fait semblable à la sienne. Elle avait du, autrefois, faire partie de la grande statue face à l’autel. -La lévitation est un pouvoir très basique pour un mage. Nous allons commencer par ça. (Elle pointa le morceau de statue du doigt) Es-tu capables de remettre cette tête en place ? Le ton de voix de Lazura avait changé. Il était passé par le ton calme et posé qu’employait si souvent sa mère à ce ton impératif très caractéristique de Dawan. La façon de parler d’un maitre à un élève. -Commence par fermer les yeux, ça t’aidera à te concentrer. Cherche tes plus grandes qualités et accroche-toi à elles. Fait le vide dans ton esprit et dans ton cœur, puis ne laisse que ces qualités. Elysio s’exécuta. Une fois ses paupières fermées, il se creusa l’esprit. Il repensa aux fois ou il avait utilisé accidentellement ses pouvoirs : la première fois, c’était contre Horace, son pire ennemi à Darios. Il s’était jeté sur lui et l’avait électrocuté grâce à ses mains. Cette grosse brute ne faisait que répandre le chaos autour de lui, Elysio avait fait justice en le combattant. La deuxième fois, c’était quand il avait essayé de protéger son père lors de la tragédie de Darios et la troisième fois, ou le pouvoir s’était échappé de lui de toute sa puissance, était lorsqu’il avait sauvé son frère. En les sauvant, ou en essayant, il avait fait preuve de fidélité. « Je suis juste et loyal » Se Dit-il de toutes ses forces. Le jeune mage tendit la main vers le morceau de statue. Grâce à son ouïe, il perçut qu’il venait de s’élever et flottait à présent dans les airs. Elysio leva sa main pour faire monter la pièce, en pensant fortement à son objectif. Il allait faire preuve de fidélité en vengeant les êtres qui lui sont chers. Et allait faire preuve de justice en… Tout aussitôt, il sentit que la pierre commençait à chuter. Il ouvrit immédiatement les yeux et vit la pierre tomber vers Lyria. Il n’eut pas le temps de l’avertir que Lazura s’interposa entre la demi elfe et la pierre en tendant les mains. Mettant ses pouvoirs à l’épreuve, elle arrêta sa chute et la posa tranquillement au sol. -Comment est-ce possible ?! S’indigna Elysio. J’ai très bien pensé ! -Es-tu sûr ? S’y sentant obligé, Elysio lui fit un récit rapide de son objectif à Lazura. Mais il fut vain car la magicienne semblait déjà le connaitre. -Tu as raison sur l’une de tes qualités et tu as tort sur l’autre. Tu es très loyal à ceux qui te sont chers, mais tu es loin d’être quelqu’un de juste. Elysio prit cela pour une insulte et fronça les sourcils : -Dawan n’est autre qu’un assassin ! Si je l’élimine, Alysia retrouvera la paix. Vous n’allez pas dire que ce n’est pas de la justice, Lazura ! -Tu as tort, Elysio. Pense un peu. Es-tu sûr que tu désires te salir les mains pour but de sauver Alysia ? Encore une fois, Elysio baissa la tête soumis au regard de Lazura. -Tu es loyal. Trop loyal. Et c’est cela qui te pousse à atteindre cet objectif que tu t’es fixé. Cette raison de vivre…Je sens en toi que le sort d’Alysia ne t’importe peu. Ce que tu souhaites vraiment, de tout ton cœur, est que tes êtres chers maintenant disparus, soient vengés. -Est-ce un reproche ? Prononça le garçon en remuant à peine les lèvres. -C’est à toi de t’en assurer. Lazura ferma ses yeux imposants, permettant à Elysio de relever la tête et observer son magnifique visage. Elle fit mine d’inspirer et ce mit à réciter d’une voix impassible : Du cœur divin sont nés les êtres suprêmes Aillant chacun un destin gravé sur leur emblème
Le premier empreint de bravoure et de loyauté Pour ses amis est obligé de se sacrifier Cédant son objectif à son prochain
Le second fier et puissant Courre à sa fin par les héros d’antan Cédant son objectif à son prochain
En le lieu ou les quatre grands se fondent Le troisième et son prochain s’affronteront Mais dans leur bataille furibonde Le légitime élu et son guide s’éteindront
L’âme magique au cœur sera offerte Menant l’être inférieur à sa perte Seul le pouvoir de la déesse et la voix du suborné Pourront à Alysia lui céder sa destiné. L’estomac d’Elysio c’était contracté pendant tout le récit de Lazura. Il n’eut pas besoin d’explications pour comprendre de quoi ces vers s’agissaient. La prophétie tant attendue par le jeune homme lui parvenait ici et maintenant sans qu’il n’ait pu insister. Si surpris et choqué, il tomba presque à genoux et fut incapable de prêter oreille à ce que Lazura lui disait : -Maintenant que ton destin t’a été conté, c’est à toi de décider si cette raison de vivre que tu t’es fixée est réfléchie ou vaine. Les paroles de la prophétie de Nouvelle-Lune étaient encore cryptées à l’esprit d’Elysio. Mais une chose était sûre : jamais un aussi lourd fardeau n’était tombé sur ses épaules. |
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| | | Sujet: Re: Coeur Vengeur (fanfiction d'Elysiounette) Lun 30 Jan - 3:57 | |
| Elysio ne parvint pas à dormir pendant ce qui restait de la nuit et fut soulagé quand les premières lueurs de l’aube éclairaient le camp. En se levant pour prendre l’air, il aperçut, plantée à coté de sa tente, la dernière chose qui lui viendrait en tête.
-Vylia… Soupira-t-il en retirant l’épée à deux mains de la terre.
Un papier était accroché à la garde de l’épée. Elysio le saisit et reconnu tout de suite l’écriture bien soignée de son frère :
"Mon cher petit frère, Je suis sincèrement désolé de la tournure des évènements lors de la dernière fois ou nous nous sommes parlé. J’espère que ce petit cadeau te fera plaisir, mais, pour l’amour des dieux, arrête de m’éviter ! Signé… J’espère pour toi que tu as deviné qui est-ce qui t’écrit."
Elkyre...il l’avait pourtant averti sur la découverte de la prophétie. Rien de plus terrifiant de connaitre son propre destin, sombre comme les vers de la prophétie de Nouvelle-Lune. Il s’en voulait de l’avoir ignoré pendant tout ce temps rien que car les paroles de son frère se rapprochait de celles qu’avait prononcé Dawan. Elkyre n’avait fait qu’essayer de le protéger, comme toujours. Mais Elysio ne regrettait pas d’avoir trahit sa confiance en connaissant la prophétie. Pas encore…
Heureux d’avoir retrouvé son arme, Elysio rangea l’épée portant le nom de la vengeance dans un endroit sûr. Il rangea la lettre d’Elkyre dans sa poche et se dirigea vers la tente de ce dernier, décidé à s’excuser de ses agissements.
Il le retrouva penché sur un étrange gadget devant une sorte d’atelier improvisé. Quand Elysio écarta le voile qui bloquait l’entrée, Elkyre esquissa un sourire sans vérifier qui venait d’arriver.
-Tu as donc découvert qui est l’auteur de la lettre ? Félicitations.
-Je suis venu je veux m’excusé de ce que j’ai fait. Je m’emporte plus facilement qu’avant depuis ce que Dawan à fait. Je suis vraiment désolé, Elkyre. Je…
Sans qu’Elysio s’en aperçoivent, Elkyre se leva et posa une main sur l’épaule de son frère.
-Ce discours cliché que tu t’apprêtes à réciter n’a aucune importance. J’accepte tes excuses, petit frère.
Il lui fit un clin d’œil avant de se rassoir devant son gadget.
-Qu’est ce que c’est ? demanda Elysio de meilleure humeur.
-Ah ! Ça ? C’est quelque chose que j’ai mis en point grâce à Dorwinn. Tu verras ce qu’il fait en détails lorsque je l’aurais achevé. Il fallait bien que je me trouve un truc à faire pendant tout le temps que tu m’ignorais.
-C’est un excellent passe temps, ça ! En retirant le fait que tu ressembles plus que jamais à un intello de laboratoire.
Elkyre se retourna :
-C’est une insulte… ? (Les yeux d’Elkyre s’écarquillèrent pendant un moment. Il fit quelques pas vers Elysio avant de murmurer) Je le croyais perdu…
Le regard du jeune homme était fixé sur le pendentif qui pendait au cou d’Elysio qui avait oublié de le dissimuler. Le Cœur-de-Lazura était effectivement intact.
Avant de disparaitre, Lazura avait raconté à Elysio que quand il ressentira le besoin, il suffisait de briser le pendentif sur l’autel afin de l’invoquer. Le brun n’avait pas tout de suite compris puisque la pierre bleue était en pièces, mais sa réponse était parvenue rapidement. Aussitôt que Lazura s’était dématérialisée, le collier s’était recomposé devant ses yeux. Elysio ne connaissait pas la vraie nature de Lazura, si elle était un fantôme ou une réincarnation, mais la mage avait incité à Lyria de tout lui expliquer. La demi-elfe ne lui avait pas adressé un seul mot après la rencontre avec Lazura.
-Je l’ai ramassé dans les décombres de Darios avant qu’on parte. Expliqua Elysio en guise de seule réponse.
Un elfe écarta le tissu de l’entrée :
-Mage Elysio et monsieur Elkyre, des intrus ce sont fait arrêtés à l’entrée du camp et prétendent vous connaitre.
Sans plus attendre, les deux frères se précipitèrent vers les lieux ayant déjà une idée de qui ils allaient rencontrer.
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Pipelette invétérée
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| | | Sujet: Re: Coeur Vengeur (fanfiction d'Elysiounette) Dim 5 Fév - 3:19 | |
| Chapitre 12 Le mur Une chevelure couleur de feu fut la première chose qu’il aperçut entre les arbres du bois. Lorsqu’Alyce reconnu Elysio, les grand yeux verts de la jeune fille s’ouvrirent largement et se mirent à scintiller de joie. En poussant une exclamation réjouie, elle repoussa les elfes qui l’escortait et courut le plus vite qu’elle put vers le jeune homme. La jeune femme le sera de toutes ses forces. Lorsqu’Alyce libéra Elysio, Stivan, qui lui tenait compagnie ne fit que lui serrer la main de façon nerveuse, comme il le faisait à l’accoutumée. -Heureux que tu sois sain et sauf, mec ! Dit Stivan en donnant une tapette amicale à son ami. -Eh ! Je suis l’homme invisible ? Alyce se tourna vers la voix qui venait de parler et cette fois, des larmes de joie perlèrent de ses yeux : -Elkyre ! Elle se précipita vers le blond et l’enlaça en pressant son visage mouillé de larmes contre son torse. Celui-ci tourna son regard vers son frère l’expression à la fois heureuse et surprise. En soulevant légèrement la tête, la rouquine se mit à murmurer des mots entrecoupés de sanglots. -Tu es vivant…vous êtes vivants…vous êtes tout les deux…là… Elkyre referma ses bras sur elle et chuchota à son oreille des mots si bas qu’ils étaient incompréhensibles. Mais Elysio pouvait facilement deviner qu’ils étaient destinés à la calmer. La voix et l’expression du blond changèrent complètement quand il se retourna à nouveau vers ses amis. -Allez ! Ouste ! Ouste ! Fit-il en les expulsant d’un geste de main. -Ouais…! Les deux tourtereaux veulent avoir un moment à eux seuls ! Définitivement, je déteste ton frère ! Il croit qu’on est morts, on croit qu’il est mort et lorsqu’on se rencontre, il ne m’adresse même pas un regard ! Juste à sa chère petite Alyce d’amour… - Ne serais-tu pas un peu jaloux ? Osa Elysio -Moi ? Tu es fou ?! Je n’ai jamais aimé fréquenter ce blondin, moi ! Lorsque Stivan se tourna vers une des tentes, Elysio en profita pour rire silencieusement. Néanmoins, ce petit moment de rigolade laissa place au mystère quand son ami grommela : -Les elfes ! Ils se soucient de nous alors qu’on est des humains, mais ils embarquent le lycanthrope dans leur camp sans discuter… -Un lycanthrope ?! Vous aviez un lycanthrope à vos cotés ? -Ouaip ! Bon…on l’a rencontré évanouit lorsqu’on errait dans les plaines. Au début, on se méfiait de lui, mais comme il n’avait pas l’air très méchant, on a fini par lui faire confiance. Quand il s’est réveillé, il a affirmé qu’il savait ou tu étais. Alors il y a eu des « Comment il sait tout ça ?! » et des « C’est un piège ! Il ne faut pas le suivre », mais on fini par le suivre quand même. Je n’ai pas dit le plus bizarre (Il s’approcha d’Elysio en mimant un visage sinistre) Il marmonnait des mots dans son sommeil…Il disait « Jeune garçon, ou es-tu ? S’il te plaît…dit moi ou tu te trouves… » Elysio se figea sur place. -Qu’est ce qu’il y a, mec ? Ah oui ! C’est vrai. Moi aussi ça m’a intrigué, ça, j’avais beau me dire « Non, Stivan, on fait tous des rêves étranges », mais… -…Ou est-il ? Le lycanthrope ! -Oh ! Ça va ! Du calme ! Il est dans la longue tente à coté de nous. Illico, Elysio s’empressa d’entrer dans la tente sans attendre Stivan qui lui criait toujours de reprendre son calme. Le jeune homme savait qu’il ne pouvait pas interroger le blessé car une barrière d’infirmières préoccupées se dressa devant lui. Mais pour cela, il pouvait attendre. Ce que Stivan venait de lui dire réveillait en lui une pensée et pour en avoir le cœur net, il suffisait d’entendre la voix du lycanthrope. Poussé par les infirmières qui lui ordonnaient de sortir de la tente, Elysio se dressa de tout son long et discerna le loup garou au pelage marron-roux étendu dans l’un des nombreux lits. Le peu de blessés, intrigués et effrayés, maintenait le plus de distance possible de la créature. Ils avaient bien raison. Le visage de loup du monstre était déformé d’une douleur si humaine que cela faisait peur. D’entre ses crocs resserrés par le mal, il sifflait : -Je t’ai retrouvé, jeune garçon… Je t’ai retrouvé…Je vais t’aider… Le sang glacé dans ses veines, Elysio avait confirmé ce qu’il pensait. La voix du lycanthrope était, dans ses rêves, la mystérieuse voix d’homme qui raisonnait derrière celle de Lyria. |
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Pipelette invétérée
ElyeMessages : 712 Date d'inscription : 22/06/2009 Age : 29 Localisation : Dans la plus haute tour de mon château, en train de vous observer d'un oeil attentif. Peu rassurant...
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